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3,66

sur 1383 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  


D'Olivier Adam, j'ai presque tout lu je crois. Pas à la suite mais assez méthodiquement, j'ai cherché tous les titres de ces livres, j'ai coché tous ceux que je n'avais pas encore ouverts, j'ai gardé un oeil sur les prochaines sorties. J'agis de la même façon pour quelques autres auteurs (Paul Auster, Catherine Cusset, Columm McCann, Larcenet…j'en oublie plein !) et réalisateurs (Almodovar, Allen, James Grey, Ken Loach, Bacri/Jaoui…).

J'ai reçu Les lisières en cadeau, quelques jours à peine après sa parution mais j'ai attendu ce début d'année 2013 pour le lire avec toujours la peur quand on commence à connaitre les contours de l'univers d'un écrivain, ses thèmes de prédilection (l'identité, la fuite, les secrets de famille..), d'être déçue voire lassée. J'ai reconnu dans Paul, le héros du roman, des traits du personnage masculin des livres précédents, en plus cassé peut-être. Une fois encore sa femme s'appelle Sarah, il a deux enfants (une fille et un garçon) et l'intrigue se passe à Saint Malo. Pourtant ces ressemblances ne m'ont pas gêné, j'avais plutôt l'impression de retrouver une vieille connaissance non sans déplaisir.

Dès le début les similitudes entre Paul Steiner et Olivier Adam frappent : à quel point se rejoignent-ils ? quelle est la part d'inventé ? c'est avec les traits de l'écrivain que j'ai imaginé ce personnage séparé récemment de sa femme, contraint de revenir en banlieue parisienne où il a grandi pour aider son père pendant l'hospitalisation de sa mère.

Difficile de dire ce qui m'a le plus touché : sa souffrance d'être séparé de ses enfants et de voir son couple en si piteux état, le portrait sans concession mais jamais manichéen de ses parents et de son frère, ses flashback sur ses années d'enfance et d'adolescence, sa dualité parfois attachante parfois exaspérante…

Difficile de ne pas être épatée par sa justesse…cent fois j'ai eu envie de noter des bouts de phrases, cent fois ces choses qu'on croit si personnelles il les a écrites à ma place.

Les lisières est un roman plus ambitieux que les précédents car au delà du parcours d'un homme qui n'a de cesse de couper les liens avec son passé, Olivier Adam se risque à dépeindre la France d'aujourd'hui et plutôt celle qui galère que celle qui parle de crise sans savoir au quotidien ce que cela signifie. Cela aurait pu être misérabiliste ou pétri de clichés, ce n'est ni l'un ni l'autre.

Les lisières est un livre à la fois sombre et traversé d'éclairs de rage, d'amour, d'amitié. Il m'a bouleversé, ému et fera partie sans aucun doute de mes coups de coeur 2013 !
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Paul Steiner, écrivain, doit quitter quelques temps sa Bretagne et y laisser son ex-femme et ses enfants pour aller s'occuper de son père en banlieue parisienne pendant l'hospitalisation de sa mère.
Il retourne dans la ville et la maison où il a grandi. Il retrouve des anciens camarades de classe.
Paul se sent en décalage, sa vie est différente de celle de ses parents, de celles de ses amis d'enfance, il nous raconte sa vie, ses problèmes sentimentaux, sa relation compliquée avec ses parents et son frère. C'est une réflexion sur l'enfance, la famille, la banlieue, la classe ouvrière, sur la crise.
Ce Paul Steiner ressemble furieusement à Olivier Adam et cette histoire est tellement actuelle, noire, réaliste. J'ai beaucoup aimé ce livre touchant, sensible, émouvant. Un coup de coeur à découvrir !
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« Et puis il semblait acquis que je ne serais jamis non plus d'ailleurs, j'étais condamné à errer au milieu de nulle-part. »
« Manon avait toujours été cette enfant aux grands yeux bleus écarquillés, pleine d'allant et de fantaisie, si légère que je redoutais parfois qu'elle ne fût ma fille, moi qui avait tant de mal à me mouvoir dans ce monde, à lui faire confiance, moi qui était si lourd et emprunté, comme un emmuré vivant. »
Je ne dirai rien de l'histoire, le mot de l'éditeur suffit. C'est d'avantage un rendu d'atmosphère et de contexte que je souhaite rendre. Ce livre se vit, et se ressent plus qu'il ne se raconte.
Jusqu'à présent Olivier Adam nous avait habitués à des romans relativement courts, dans lesquels ses personnages nous étaient plus vite dévoilés. Cette fois, Olivier Adam prend le temps d'amener les faits et ses protagonistes dans un roman plus épais, plus lourd également, plus dense dans l'atmosphère.
Comme toujours Olivier Adam campe des personnages dépressifs, torturés, mal dans leur vie, et dans la vie ; mais il le fait avec beaucoup de sensibilité, d'intelligence, et de réalisme.
J'ai senti ce roman comme un ouvrage infiniment plus personnel que les autres tant dans le vécu des faits d'actualité qui parsème les pages et qui lui donne son authenticité, que dans le vécu des aléas de la vie qui frappent Paul, François, et les autres….Il y a dans le « Je » de Paul , la voix d'Olivier Adam. Fait-il comme Paul un retour sur lui, solde-t-il ses comptes, digère t-t-il les secrets du passé ?
Si l'écriture est toujours aussi agréable à suivre, elle m'a semblé moins prompte à une lecture exclusive et continue. Il faut, à mon avis prendre son temps, digérer, pour mieux s'imprégner, et apprécier.



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Tout s'écroule autour de Paul Steiner. Lui, l'écrivain adulé issu d'un milieu ouvrier, de la "classe moyenne" qui connaît le succès et fréquente les plateaux télé, évoluant alors dans la classe "dominante", voit maintenant sa vie "en pointillés", ses jours sont devenus vides en attendant le week-end où il retrouvera ses enfants. Son corps même le trahit, il n'est plus "qu'un fantôme, une écorce molle, une enveloppe vide"… La maladie de sa mère qui le ramène à la maison de son enfance auprès d'un père avec lequel les relations ont toujours été tendues, les échanges rares et peu souvent affectueux, plutôt méprisant ou agressif, ajoute encore à ce mal-être.
Il prend alors conscience de tout ce qui le sépare de sa famille, de ses anciens camarades, ses amis d'enfance. Il ne fait plus partie d'eux. Ses livres heurtent même la sensibilité, l'orgueil de sa famille, de son entourage, car ils ne se retrouvent pas dans les histoires que Paul raconte, en fait, ils s'y retrouvent trop et en sont blessés. Ils le rejettent.
Olivier Adam nous raconte cet état semi-végétatif dans lequel le plonge son désespoir depuis son divorce en de longues litanies mélancoliques, des phrases qui n'en finissent pas, à en perdre la respiration …
Si j'avais pu voter pour le Prix Goncourt cette année-là, nul doute, il aurait eu ma voix !

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Paul Steiner, écrivain, revient sur les lieux de son enfance et son adolescence. Il a oublié toute son enfance, il n'a aucun souvenirs avant l'âge de dix ans. A l'adolescence, il a entamé une rupture avec les membres de la famille. Et depuis son départ pour ses études, il a toujours évité de trop nombreux retours chez ses parents. le voilà qui revient...

J'ai beaucoup aimé ce roman. Ce qu'il m'a fait penser, ce qu'il dit de notre place dans le monde et des ruptures que l'on fait parfois avec lui. Cela m'a également fait penser à un roman d'Annie Ernaux dont je ne me souviens plus du titre. Comment l'on se débrouille d'être à la fois écrivain renommé, reconnu, de participer à la vie culturelle parisienne tout en ayant des "origines prolétaires" aux aspirations culturelles totalement antinomiques? Pour être de l'un, doit-on se résoudre à la rupture ou à l'oubli de l'autre? Ou bien est-ce un autre chemin? Celui que l'auteur trace, celui qu'il écrit.
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Un livre remuant. Cette histoire d'un écrivain séparé de sa femme devant retourner chez ses parents âgés dans une banlieue sans nom nous fait réfléchir à la fois sur la France d'aujourd'hui, entre pavillons et HLM, entre racisme ordinaire et différence sociale, mais aussi sur notre relation aux autres, à nos anciens amis, à notre famille. Et la vie de cet anti-héros devient un peu la nôtre. Un texte bouleversant qui nous interroge sur une nouvelle forme de lutte des classes, et son interprétation au sein même de nos rapports familiaux.
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Les Lisières va trouver une place de choix dans mon étagère des coups de coeur.

Olivier ADAM n'est pas un auteur facile à lire (déprimé s'abstenir) car avec son style sec, claquant et sans fioriture il propose un roman «social» très réaliste et sans concession.

Le héros navigue entre eaux, entre la ville et sa périphérie, entre les petits boulots des copains et l'appartement bourgeois de l'écrivain, entre les idées du FN et celles des BoBos, entre la France et le Japon.... Comme nous, il est à la lisière de différents mondes, il se confronte aux clivages sociaux, générationnels, culturels, de notre société dans laquelle il est bien ancré tout en voulant lui échapper, il doit choisir, s'engager...

L'auteur va au coeur des personnages, il propose une vraie réflexion, on se reconnait à de nombreuses reprises au cours du livre, on ressemble aux personnages .

Bref, j'ai beaucoup aimé, beaucoup !
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Paul Steiner, notre narrateur, est un homme brisé par la dissolution de son couple, par l'absence de ses deux enfants, de sa femme dont il est encore profondément amoureux. Cerise sur le gâteau, c'est la panne sèche question écriture, l'inspiration ne vient pas. Enfin, il se voit obligé de rentrer momentanément au domicile parental, qu'il a fui dès qu'il a pu. Mais les retrouvailles avec ses parents sont difficiles, à l'image de la relation qu'ils ont toujours entretenue, froide et distante: un père, renfermé, peu intéressé par ses enfants ( Paul a un grand frère François) dont l'unique intérêt semble être le cyclisme et une mère qui ne vit que pour prendre soin des enfants mais qui semble tout aussi inaccessible que son époux. le couple a toujours durement travaillé pour donner à leurs enfants une vie agréable au sein d'un pavillon de banlieue, des cours de musiques à l'aîné, des cours de tennis au cadet. Bref, une vie normale dans une ville simple où cohabite une population assez mixte. Sauf que, Paul ne garde aucun souvenir précédant sa dixième année, où il se revoit sur le bord d'une falaise, sur le point de se jeter dans le vide avant que son frère ne l'appelle et ne lui sauve involontairement la vie.

Paul, à cette image de l'auteur qui se pose à l'exact opposé de la vie que mènent la plupart des gens, semble être hors du temps, encore perdu quelque part sur ce bout de falaise d'où il s'est vu tombé une trentaine d'années plus tôt: c'est d'ailleurs la raison de l'échec de son mariage avec Sarah, qui du couple était celle qui endossait toutes les responsabilités, et qui a atteint un jour le point de non-retour, ne supportant plus les absences et le passéisme de son époux. Cette mise hors du temps, aux lisières de la vie, il ne se l'explique pas et représente la cause de sa dépression. Il est donc question, dans ce récit, d'abord de l'absence du narrateur, d'une façon d'abord spirituelle mais pas seulement. Olivier Adam finit, comme dans les deux romans cités plus haut, par dévoiler la raison plus concrète et objective à ce déracinement. D'un Paul désespéré, conscient de ses faiblesses, qui semble reprendre le contrôle sur lui-même, on assiste à un Paul qui semble, très lentement, comprendre et assimiler les réalités de ce mal-être insoluble, qui le poursuit sans relâche, en prenant bien soin, auparavant, de bien tomber, accompagné, dans des abîmes de souffrance et d'autodestruction. Car le renoncement à la vie n'est jamais bien loin, on ressent fortement que la ligne rouge peut être franchie à n'importe quel moment, d'autant que les relations avec sa femme et ses enfants ne font qu'aller de mal en pis.

Dans un éclairage auto-fictif, Olivier Adam nous entraîne dans les méandres d'un homme détruit sans qu'il ne sache lui-même pourquoi. Son écriture est d'une sensibilité que j'ai rarement rencontré chez un écrivain, elle trouve écho à des sentiments qui gisent profondément dans chacun d'entre nous, qu'il met à contribution à travers la lecture de ses écrits, une mélancolie, une tristesse qui sont subitement réveillées. Olivier Adam semble s'ancrer si profondément dans son personnage, il est également doté d'une estime rare pour son contemporain, son oeil est d'une bienveillance exceptionnelle, presque naïve quelquefois, qui rendent ces auteurs attachants. Il excelle dans le portrait de chacun de ses personnages, qui apparaît tellement important et signifiant sous sa plume négligeant toute considération sociale. Son personnage est doté d'une sensibilité si aiguë et d'un sens de l'observation hors du commun. Même dans l'agacement, Paul ne parvient pas vraiment à être totalement agacé et a rejeté l'autre. Mais, et heureusement, Olivier Adam ponctue son récit de quelques pointes de moquerie, je relèverais à cet effet les différentes allusions à ses collègues écrivains « Guillaume Levy et Marc Musso », chanteurs « Calimero » (ou notre célèbre Calogéro, ne me demandez pas pourquoi, je suis restée bloquée sur celui-ci) d'où ressort une certaine forme de dérision et de légèreté délectables.

Voila, un roman qu'il ne faut pas rater, une plume à côté de laquelle il ne faut pas passer. Peut-être que certains y verront trop de sensiblerie, en ce qui me concerne, j'y observe une sensibilité, une simplicité, qui sait me toucher à chaque fois. Pas d'effet de manche, pas de héros à la vie extraordinaire qui traverse dix pays et parle quinze langues différentes, seule une justesse inouïe et douloureuse, dans l'approche des drames de la vie et des fêlures de l'individu, abandonné aux prises de sa solitude.








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Dans ce roman, il s'agit d'une famille ou la mère demande la séparation et a la garde de ses enfants. le père lui va partir s'occuper de ses parents à la demande de son frère. Une histoire moderne, remplie de doute, de scepticisme, de lassitude, de tristesse, d'absurdité, et de monotonie dans la vie de ce jeune père paumé, avec en arrière plan en permanence un traumatisme de l'enfance. Belle sensibilité.
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Tout semble pousser Paul Steiner aux lisières de sa propre existence : sa femme l'a quitté, ses enfants lui manquent, son frère l'envoie s'occuper de ses parents, son père ouvrier s'apprête à voter FN et le tsunami ravage le Japon, son pays de coeur. de retour dans la banlieue de son enfance, il n'aura d'autre choix que se tourner vers son passé pour comprendre le mal-être qui le ronge. Comment devient-on un inconnu aux yeux de ses proches ? Comment trouver sa place clans un monde devenu étranger ?

Paul Steiner écrivain, la quarantaine est un être torturé, sa femme vient de le quitter, ses enfants lui manque. Il sait être sensible à notre société actuelle, montée de la blonde comme il la surnomme, lutte des classes, guerres, catastrophes naturelles sont à la base de ce mal être. L' introspection et l'autocritique lui font prendre conscience d'un mal plus profond, un mal qui vit en lui depuis toujours. Un retour aux sources pour obligations familiales lui apportera un début de réponse.

Une écriture prenante, forte, juste, sensible mais aussi et surtout réaliste. Un livre qui nous oblige à se regarder de face et de l'intérieur aussi, un livre qui traite certes du mal être mais où l'optimisme a sa place.

Question que je me pose, cette histoire ne serait-elle pas un chouïa autobiographique?
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