Avec la "mise au pas" de la culture allemande par le ministre de la Propagande Joseph Goebbels, Benjamin dut quitter un pays où il n'y avait pour lui aucune place. Son caractère d'intellectuel "sans parti" sous la république de Weimar contribua sans doute à accentuer son isolement dans l'émigration, ou il se trouva largement coupé des réseaux d'accueil de l'antifascisme allemand.
Fier d'écrire dans une langue "intraduisible" qui méritait bien la définition donnée par Arthur Lovejoy : un "pathos métaphysique de l'obscurité", Adorno n'aurait jamais pu accepter, comme Herbert Marcuse ou Hannah Arendt, de troquer définitivement l'allemand pour l'anglais.
Mais d'abord, comment était né l'amitié entre Adorno et Benjamin ? Leur première rencontre eut lieu à Francfort, en 1923, dans un lieu prisé par l'intelligentsia de la ville : le café Westend, Opernplatz. A l'origine de ce rendez-vous, il y avait un ami commun, Siegfried Kracauer ...
Adorno caractérisait l'étrange matérialisme de Benjamin avec des formules souvent admirables : regarder les objets de si près qu'ils apparaissent comme étrangers et, en tant que tels, élucider leur mystère.
Assister à l'après-midi Marxisme et École de Francfort, dans le cadre du colloque « La philosophie comme critique de la culture ? ».
- 14h : Jean-Claude Monod (CNRS-Archives Husserl)
« Kulturkritik, satire, critique sociale: quelles armes pour la philosophie ? »
- 15h : Katia Genel (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Centre Marc Bloch)
« Des pathologies sociales à la santé sociale: Adorno, Habermas et Honneth »
- 16h20 : Franck Fischbach (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
« Faut-il choisir entre la critique sociale et la Kulturkritik ? »
Un colloque organisé par le centre SPH de l'Université Bordeaux Montaigne, en partenariat avec la Librairie Mollat et l'Université de Bordeaux.
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