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EAN : 9782221269343
414 pages
Robert Laffont (08/06/2023)
3.63/5   63 notes
Résumé :
De mystérieux tueurs terrorisent l’Amérique.
Seul un écrivain connaît leur secret…

Otto Callac est un meurtrier très spécial : il avoue spontanément ses crimes – nombreux et sanglants –, mais nul ne connaît sa véritable identité. Et il n’est pas un cas isolé. D’autres criminels, tout aussi mystérieux, se mettent à sévir aux États-Unis.
Peu à peu, une piste se dégage : leurs noms sont empruntés à de macabres héros d’un auteur à succès… Or... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un exercice périlleux que de parler de ce roman sans trop en dire. C'est aussi ce qu'a dû se dire Robert Laffont en rédigeant la quatrième de couverture de la liste de l'écrivain de Christophe Agnus. Et pourtant, il y aurait tant à raconter sur ce thriller étonnant !

Le premier roman de l'auteur avait été l'une des plus belles surprises de ces dernières années, dans le genre. L'armée d'Edward est en effet un thriller fou, digne des meilleurs auteurs américains, comme un livre de Michael Crichton sous vitamines. Celui-ci est très différent du précédent, une tout autre ambiance. Mais il est encore plus dingue.

On est davantage dans le polar, toujours aux USA, puisqu'il est question d'une enquête du FBI. Sauf que très vite, on se rend compte que l'intrigue va aller plus loin, beaucoup, beaucoup plus loin… Au point de méduser l'ensemble des enquêteurs. Et le lecteur.

Christophe Agnus reprend les codes du thriller, y rajoute des considérations scientifiques surprenantes, et tord le tout à tel point qu'il en retire une histoire qui ne ressemble à aucune autre.

Des meurtres sont perpétrés aux quatre coins de l'Amérique. Un premier tueur est arrêté, un serial killer ayant sévit sur un bateau. Il se laisse interpeler sans résistance. Un homme qui semble n'avoir aucun existence officielle…

Après lui, d'autres cas de meurtres en série plus ou moins similaires se déroulent dans le pays, le FBI tente d'en attraper les coupables. Mais les affaires s'accumulent. Avec toujours des coupables qui n'ont pas d'existences légales.

Jusqu'à ce que les autorités découvrent que ces tueurs ont tous un point commun (très surprenant) avec un auteur de thrillers à succès. Manque de bol, celui-ci se trouve au milieu de l'Atlantique sur son voilier, avec sa famille, compliquant sérieusement la communication.

Cette idée pourrait sembler sortir d'un roman de Stephen King, mais on en est loin en vérité. Parce que l'auteur joue littéralement avec les lois de la physique. Au point d'arriver à rendre l'incroyable crédible.

C'est tout l'art d'un bon thriller, partir d'un postulat qui semble impossible et arriver à raccorder les wagons pour que l'intrigue ne déraille pas. L'écrivain pousse ici le concept tellement loin qu'on lit, sidéré, l'accumulation des événements.

Entre perte de repère totale et fausses pistes démentielles, le lecteur est trompé constamment. Au fil des pages, se dessine une histoire vraiment atypique, qui sort complètement des rails habituels, sans pour autant se perdre en chemin. L'auteur est du genre pointilleux quand il raconte même les choses les plus folles.

Aucun temps mort, c'est bien une sorte de course contre la montre qui s'engage. Mais une course vers quoi ?

Et puis, l'écrivain saisit à nouveau l'occasion de faire passer quelques messages environnementaux à travers ce divertissement. de manière totalement inattendue, là aussi. Autant ne pas se priver, le thriller peut servir à faire passer ces messages-là sans pour autant alourdir le récit.

L'amoureux de la mer raconte également certaines scènes fortes sur l'eau, dont une tempête incroyable de réalisme.

Avec La liste de l'écrivain, Christophe Agnus récidive. En se jouant des codes du genre, il propose un thriller original et complètement dément.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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« La liste de l'écrivain » est le second roman de Christophe Agnus. Souvenez-vous à quel point je vous ai rebattu les oreilles lors de la sortie de « L'armée d'Edward » l'année dernière, suivi d'un rappel pour la sortie poche le 1er juin 2023. C'est dire si j'insiste, et vous conseille vivement de découvrir cet auteur si singulier ! D'ailleurs, Christophe Agnus sort un livre en octobre de cette année, « Un jour en mer », la mer en texte et en photo, sous toutes ses formes, et a déjà publié d'autres ouvrages sur le sujet. Dans « L'armée d'Edward », l'océan était déjà un personnage important du roman, et ceci sous bien des formes. Dans « La liste de l'écrivain », il est à nouveau très présent par l'intermédiaire de Edwin Lee, écrivain à succès qui voyage avec sa famille sur son voilier baptisé le Molokai. Plusieurs meurtres commis sur tout le territoire donnent à Franck French, agent spécial du FBI, du fil à retordre. le roman s'ouvre sur l'assassinat de trois personnes, toutes tuées sur un bateau par un même homme qui dit s'appeler Otto Callac. Dès sa capture, l'homme avoue. Mais, au FBI, personne ne trouve trace de ce patronyme, ni dans leurs fichiers ni à l'État civil. Franck French ne parvient pas non plus à localiser l'avocat demandé, Lebel Tenet, ni à géolocaliser Nauruan, la ville où Otto Callac dit être né. Il s'avère que l'écrivain, Edwin Lee, connaît bien ce tueur, ainsi que tous les autres criminels qui se mettent à sévir partout aux États-Unis…

« La liste de l'écrivain » se déroule encore une fois majoritairement sur le territoire américain, et je voudrais saluer d'abord l'extrême connaissance de l'écrivain sur les problématiques de société, ou les thématiques liées à un seul État, comme ici la Californie, état dans lequel j'ai moi-même vécu. Oui, la route 101 (se prononce one O one) « offre l'un des panoramas les plus époustouflants du pays, les véhicules roulant sur un ruban de bitume surélevé et coincé entre les collines et le Pacifique. » Oui, le problème majeur de UCLA est bien de se garer. Oui, la prescription systématique de l'oxycodone (opioïde) en cas de douleurs intenses déclenche une addiction terrible dès les premières prises et devient un véritable fléau (et pourtant, les médecins continuent à prescrire cet antidouleur, merci à la toute-puissance des industries pharmaceutiques.) Peu de gens savent ce qu'est le SAT, (Scholastic Assessment Test) et comprennent à quoi il sert (rentrer dans les universités américaines prestigieuses en fonction des résultats). Personnellement, tous ces détails me mettent en confiance, car je sais que l'auteur ajoute des choses réelles dans la fiction, et que ses affirmations ne vont pas servir à nous « bullshitter ». Dans des romans comme les siens, que ce soit « L'armée d'Edward » ou « La liste de l'écrivain », ancrer le lecteur dans une réalité tangible permet ensuite à Christophe Agnus d'ouvrir toutes les vannes de son imagination et d'emporter le lecteur où il veut.

Vous l'aurez donc compris, dans « La liste de l'écrivain », Franck French court après plusieurs tueurs, dans différents États et l'action est menée tambour battant, sans aucun temps mort. Au bout du deuxième roman, je peux dire que c'est un peu la patte de l'écrivain : il ne vous laisse pas respirer. Mais, pour se démarquer de la majorité des thrillers, encore faut-il trouver une idée vraiment originale… Encore une fois, Christophe Agnus ne déçoit pas. J'ai trouvé son idée d'une originalité folle ! Certes, j'avais déjà lu des intrigues basées sur cette thématique-là, mais construites dans l'autre sens. Je sais, tout cela est très nébuleux, mais il serait réellement dommage d'en dire plus, même si j'avoue, j'en ai très envie, pour vous donner encore plus envie de découvrir cet auteur. Sachez simplement que Franck French se retrouve avec une problématique sur les bras, pas piquée des vers : « Disons que ces tueurs existent et n'existent pas en même temps. On se retrouve avec plusieurs assassins qui vont être difficiles à juger, car nous sommes incapables de prouver leur identité. C'est la première fois que nous sommes face à un tel problème. » Ce qui engendre un autre problème, et de taille ! : le jugement de ces criminels. « Mais ils n'ont aucun papier pour le prouver, et les empreintes ne correspondent à rien dans nos bases. En fait, nous avons toutes les preuves pour les faire condamner, mais la loi interdit de juger quelqu'un dont l'identité n'est pas établie. Et nous sommes bloqués. » How exciting! Quel est le rapport entre plusieurs criminels et un écrivain ? Il va de soi que c'est à vous de le découvrir, mais croyez-moi sur parole, c'est très différent de tout ce que vous avez pu dire précédemment !

Comme dans « L'armée d'Edward », le lecteur retrouve une thématique chère à l'écrivain : l'écologie et la préservation de la planète. Là encore, son imagination est prolixe et les « empêchements » imaginés pour saborder la réunion « Davos pour le climat » sont jubilatoires. Je vote pour le slogan : « Puisque vous voulez limiter la pollution, aidez-nous à vous croire sincères et oubliez vos jets privés : pédalez ! » Parallèlement, Christophe Agnus, passionné par les océans, place son second personnage principal, l'écrivain Edwin Lee dans une situation plus que précaire, puisqu'il se retrouve au milieu de l'Atlantique, en pleine tempête. Là encore, grâce à la précision des manoeuvres lors du pilotage d'un voilier en situation précaire, la précision de la terminologie, puis des actes à accomplir, l'écrivain permet à la fois l'action, et l'ancrage dans le réel.

À titre personnel, je lis de moins en moins de thrillers, ou je les choisis mieux, au choix. J'attends maintenant de l'originalité dans l'intrigue, du réalisme dans le scénario est un grain de folie qui m'autorise à y croire. Je ne vous parle pas de quelque chose d'invraisemblable, ou de tiré par les cheveux. Je vous parle de nouveautés, d'impertinence et de sang neuf. de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace, comme disait l'autre ! Christophe Agnus n'en manque pas ! « La liste de l'écrivain » répond au plaisir que je recherche désormais dans mes lectures. Si vous ne connaissez pas cet écrivain, je ne sais vraiment pas ce que vous attendez !
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Me basant sur le résumé du quatrième de couverture, je m'attendais à apprécier davantage cette histoire de tueurs en série aux accents résolument science-fictionnesques. L'intrigue prend comme point de départ la convention qui doit s'installer entre un auteur et un lecteur afin que des personnages puissent prendre vie: c'est ce qu'Edwin Lee explique à l'agent du FBI Frank French lorsque des personnes portant le nom de ses personnages de tueurs se mettent à semer la mort autour d'eux, une situation on ne peut plus incompréhensible. Une théorie s'élabore, qui demande cependant à être vérifiée, mais Lee vogue sur l'Atlantique et en a plein les bras avec les conditions météorologiques qui s'annoncent… La liste de l'écrivain traite tout autant du pouvoir de la création fictionnelle que de dérèglements climatiques. C'est un roman qui sort des sentiers battus et qui comporte des passages puissants de l'homme en butte avec les forces de la nature, auquel je n'ai pas réussi pleinement à m'intéresser cependant, une question de thèmes abordés et de personnages que j'aurais aimé voir plus développés.
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Pour de nombreux lecteurs, dont je suis, L'Armée D'Edward a été l'une des plus grandes révélations littéraires de l'année dernière. Avec ce premier roman, Christophe Agnus, faisait une entrée remarquée et remarquable sur la scène du polar / thriller francophone.

L'auteur ayant placé la barre haute, le lecteur attendait avec impatience de découvrir son second roman. On veut surtout y retrouver la même audace et être emballé par l'intrigue du roman.

Christophe Agnus relève le défi haut la main. Une fois de plus il nous a concocté une intrigue à nulle autre pareille. Plus exactement il nous offre deux intrigues pour le prix d'une, avec d'un côté les tueurs en série nés de l'imagination d'un auteur à succès, et de l'autre les actions coups de poing d'un groupe d'activistes écologistes. Deux arcs narratifs que tout semble opposer mais peut-être pas tant que ça en creusant un peu.

Un thriller dont la clé pourrait bien résider dans les nombreuses théories quantiques… à moins d'être plus pragmatique et d'accepter que des éléments fantastiques ne viennent se greffer à l'intrigue du thriller. de quoi tenir en haleine le lecteur de la première à la dernière page.

En matière de théories quantiques je suis complétement profane (déjà la physique classique dépasse parfois ma capacité / volonté de compréhension). Hormis la fameuse expérience du Chat de Schrödinger que j'ai eu l'occasion de croiser çà et là, le reste est d'une totale opacité. Christophe Agnus réussit l'exploit de s'appuyer sur des démonstrations théoriques sans jamais assommer le lecteur. du coup on adhère assez facilement au concept et l'on accepte que l'impossible devienne probable.

Pour ancrer encore davantage son roman dans la réalité, l'auteur peut s'appuyer sur une grande connaissance de la société américaine, et notamment rapport aux arcanes judiciaires et pénales du pays.

Si on m'avait dit que je pourrai être amener à ne pas éclater de rire à l'idée que des tueurs issus de l'imagination d'un auteur à succès puissent débarquer dans notre monde pour y perpétrer leurs forfaits, j'aurai certainement souri d'un air désabusé. Je n'irai pas jusqu'à dire que je suis convaincu par les explications de Christophe Agnus, mais je les accepte pour me laisser embarquer dans son intrigue.

Si j'ai été complétement baladé par l'auteur sur les parties tueurs en série et écologistes – très bonne idée la mise en parallèle des deux opérations ; on s'attend à un carnage et finalement… –, j'ai eu très rapidement de sérieux soupçons au niveau du tueur de surfeurs. La suite m'aura donné raison.

Le roman repose sur deux personnages forts qui vont essayer de mettre un terme à une situation de crise aussi inédite que meurtrière. D'un côté l'agent spécial Frank French qui ne vit que pour son boulot au FBI et sa passion pour le surf. Un enquêteur qui va se retrouver confronté à une (des) situation(s) qui dépasse(nt) l'entendement. de l'autre Edwin Lee, auteur à succès qui a imaginé ces tueurs devenus bien réels. Afin de compliquer les échanges entre les deux hommes, Edwin et sa famille sont en pleine traversée de l'Atlantique. Et, cerise sur le gâteau, ils doivent se préparer à affronter un ouragan qui s'annonce particulièrement violent.

Avec ce second roman Christophe Agnus fait, une fois de plus, le pari de l'audace en jouant avec les codes traditionnels du thriller. Force est de reconnaître que, une fois de plus, le pari est gagnant. Un roman très différent de L'Armée D'Edward même si on retrouve certaines préoccupations (notamment au niveau environnemental) qui confirme qu'il faut désormais compter avec ce petit niveau sur la scène du thriller francophone… voire même mondiale, tant il ose remanier les règles du jeu.
Lien : https://amnezik666.blog/2023..
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&#xNaN La liste de l'écrivain - Christophe Agnus &#xNaN

Résumé :
Otto Callac est un meurtrier très spécial : il avoue spontanément ses crimes – nombreux et sanglants –, mais nul ne connaît sa véritable identité. Et il n'est pas un cas isolé. D'autres criminels, tout aussi mystérieux, se mettent à sévir aux États-Unis.
Peu à peu, une piste se dégage : leurs noms sont empruntés à de macabres héros d'un auteur à succès... Or, ce dernier est au milieu de l'Atlantique sur son voilier, en pleine tempête.
Pour Frank French, agent spécial du FBI, une course contre la montre s'engage.
Jusqu'à ce qu'il se retrouve lui aussi pris au piège...

SURPRENANT
C'est le mot qui me vient tout de suite à l'esprit pour parler de ce roman que j'ai adoré.
Quand j'ai vu ce livre et surtout le nom de l'auteur, j'y suis allée les yeux fermés (enfin vous me comprenez 😁) car j'avais adoré L'armée d'Edward. Ma confiance aveugle a été récompensée! J'ai adoré, mais pour être franche, je pense que soit on adhère soit on n'adhère pas. Je ne peux trop en dire pour ne pas gâcher la surprise mais je conçois que ce qui m'a tant plu pourrait être une déception pour d'autre. En tout cas pour ma part ça a très bien fonctionné, j'ai aimé le concept, j'ai appris beaucoup de choses et j'ai dévoré chaque lignes.
Bref j'ai adoré ce roman surprenant et addictif et je suis très curieuse maintenant d'aller lire les autres avis.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
- Mais de quoi me parlez-vous ? Je ne comprends rien…
Depuis une dizaine de minutes, Frank French est au téléphone avec Edwin Lee. En plein océan Atlantique, calé sur le siège de la timonerie, alors que le Molokai avance plein ouest à neuf nœuds, sous grand-voile et génois réglés pour un vent de trois quarts arrière, sur une mer animée par une houle longue et confortable, l’auteur lui explique sa théorie. Et dire qu’elle paraît surréaliste à l’agent spécial est bien au-dessous de la réalité. Il hallucine :
- Alors, pour vous, ils sont juste « sortis » de vos livres ?
- C’est évident, non ?
- Non, justement.
- Mais regardez les noms, leurs histoires, leurs méthodes, tout colle !
- On peut surtout en conclure qu’ils ont lu vos livres. Les plagiaires, vous avez déjà entendu parler ? Et puis, vous savez bien que ce n’est pas possible, on n’est pas à Poudlard ou dans Stranger Things. On est dans la vraie vie, ici. Un monde où, quand quelqu’un est tué, il y a du sang partout et une odeur de mort. Alors, proposez-moi autre chose que des tueurs de papier.
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- Il écrit bien ?
- Oui, pas mal. Il a créé ce personnage de flic, Jim Fergus, et il a une autre particularité : la mer a une grande importance dans presque tous ses romans. Soit en fond de l’histoire, soit parce que les meurtres sont commis à bord de bateaux. Sans doute parce qu’il a passé l’essentiel de sa vie sur des bateaux.
- Intéressant… Un nouveau lien avec nos affaires…
- J’ai l’impression aussi que c’est une manière de se détacher d’une zone géographique précise. Il peut inventer sans se soucier de la réalité. Si tu écris sur Los Angeles, Paris ou Tokyo, tu as intérêt à connaître ces villes pour éviter que le lecteur ne te signale des erreurs… En mer, sur une embarcation, c’est plus simple. Et quand il a besoin d’une ville, il a trouvé la solution : il en a inventé une. Je suppose qu’il n’a pas voulu se fâcher avec une vraie communauté, la fiction est plus facile. Un peu comme la Gotham City des Batman…
- Et elle s’appelle comment, sa ville imaginaire ?
- Nauruan.
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- Vous avez aussi dit que vous veniez du pénitencier de Jailrock.
- Oui.
- Alors, arrêtez de nous raconter des conneries, monsieur Machin.
- Otto Callac.
- Machin. Je vous appellerai Machin tant que je ne saurai pas avec certitude qui vous êtes. Et Jailrock, c’est une blague ? Une référence à la chanson d’Elvis Presley, « Jailhouse Rock » ?
- C’est n’importe quoi, s’amuse Callac. Je ne connais pas cette chanson, mais surtout pourquoi mentirais-je là-dessus ?
- Vous ne connaissez pas Elvis ?
- Non. Quelle importance ?
- Je ne sais pas, et j’ai besoin de comprendre.
- Comprendre quoi ? Je n’ai rien à cacher. Je n’ai rien à perdre : je suis déjà condamné à mort, que pouvez-vous me faire de plus ? Rien. Tout ce que je vous ai dit est vrai.
- À quelques détails près, monsieur Machin. Comme le fait qu’il n’y a jamais eu d’Edgar J. Callac dans l’armée américaine, en tout cas pas au XXe ni au XXIe siècle, qu’on ne trouve aucun élu du nom de Bill G. Grosver ni de ville s’appelant Nauruan, pas plus que de prison Jailrock, et qu’en plus vous ne savez pas qui est Elvis… Alors je répète ma question : qui êtes-vous ?
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La salle est pleine, et Edwin Lee en profite. Il adore ces moments avec les lecteurs. Ce soir de printemps, plus d’une centaine de personnes s’entassent dans une librairie de la pointe de la Bretagne face à cet homme de quarante-neuf ans, qui en fait dix de moins. C’est la première fois qu’il y vient, et peut-être la dernière : un auteur américain dont le total des ventes dépasse les cent quatre-vingts millions d’exemplaires se contente souvent des capitales lorsqu’il voyage en Europe. Là où il peut être invité sur les plateaux de télévision. Rarement dans une ville moyenne excentrée comme Brest. Edwin avait cependant plusieurs raisons de venir jusqu’ici. D’abord, la curiosité de son fils pour les îles du Ponant, Molène, Sein et Ouessant, dont sa grand-mère bretonne, exilée aux États-Unis, lui a souvent parlé. Ensuite, sa propre curiosité pour cette cité qui détient le record de France de livres lus par habitant. Enfin, le port, le dernier avant New York, où il a tranquillement pu terminer la préparation de son voilier, baptisé Molokai, du nom de la petite île de l’archipel d’Hawaï sur laquelle il est né.
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- C’est hallucinant… Vous êtes sûr de ce que vous avancez ?
- Oui, monsieur. Nous avons tout vérifié, et nous pensons qu’il y a encore des trous, des inconnues qui nous ont échappé. Mais ce qui est écrit, c’est du cent pour cent sûr.
Peters lit à voix haute :
- Sur les six derniers jours, cinq personnes arrêtées suite à des homicides sur le territoire américain ont donné Nauruan comme ville de naissance et Lebel Tenet comme avocat… C’est invraisemblable… Et combien de victimes au total ?
- Douze… Dans quatre États différents.
- Dingue…
- Nous avons cherché des liens entre eux, et pour l’instant nous ne voyons que Nauruan, une ville qui n’existe pas, et Lebel Tenet, un avocat qui n’existe pas non plus. On cherche encore, bien sûr. Mais leurs discours sont tellement étranges que ce n’est pas évident, sans aucune identité confirmée. Nous dépendons de ce qu’ils nous indiquent.
- Il va falloir que l’on remonte ces informations à Washington. Nous avons un problème qui dépasse très largement Los Angeles et la Californie.
Frank French ne peut qu’approuver.
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Vidéo de Christophe Agnus
Et si, pour ce dernier épisode de l'année, nous jetions un coup d'oeil dans le rétroviseur ? Quels sont les 10 incontournables des libraires de Dialogues pour 2022, les livres qui resteront ? Direction les rayons de la librairie pour en savoir plus !
Bibliographie :
- le Passeport de monsieur Nansen, d'Alexis Jenni (éd. Paulsen)  https://www.librairiedialogues.fr/livre/21394213-le-passeport-de-monsieur-nansen-alexis-jenni-paulsen
- La Cendre et l'écume, de Ludovic Debeurme (éd. Cornélius) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20884569-la-cendre-et-l-ecume-ludovic-debeurme-cornelius
- Mémoires de la forêt, de Mickaël Brun-Arnaud (éd. L'École des Loisirs) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20221404-memoires-de-la-foret-1-les-souvenirs-de-ferdi--mickael-brun-arnaud-ecole-des-loisirs
- Randos bière en Bretagne, de Fabienne et Benoît Luisier (éd. Helvetic) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20657160-randos-bieres-en-bretagne-la-facon-la-plus-raf--fabienne-luisier-helvetiq
- La Société qui vient, de Didier Fassin (éd. Seuil) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20165394-la-societe-qui-vient-didier-fassin-seuil
- L'Armée d'Edward, de Christophe Agnus (éd. Robert Laffont) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20213479-l-armee-d-edward-christophe-agnus-robert-laffont
- L'Épée, la famine et la peste, d'Aurélie Wellenstien (éd. Scrineo) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20926066-l-epee-la-famine-et-la-peste-t-01-aurelie-wellenstein-scrineo
- La Terre entre nos mains, de Thomas Pesquet (éd. Flammarion) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21524209-la-terre-entre-nos-mains-thomas-pesquet-flammarion
- Blackwater, de Michael McDowell (éd. Valancourt Books) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21302548-blackwater-michael-mcdowell-valancourt-books
- le Royaume désuni, de Jonathan Coe (éd. Gallimard)  https://www.librairiedialogues.fr/livre/21419011-le-royaume-desuni-jonathan-coe-gallimard
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