J'ai un souvenir très lointain d'
Henri Alleg.
A la fin des années 70, j'avais assisté au cinéma de ma ville à la projection du film
la Question, où
Henri Alleg parlait de son combat pour l'indépendance de l'Algérie et des tortures qu'il avait subi de la part des parachutistes français.
Nous étions alors, en pleine affaire de Kolwezi. Pour ceux qui ne s'en souviennent pas, le 2éme REP était intervenu au Zaïre pour secourir des Français pris en otage par des rebelles Katangais.
Les paras étaient pour nous des héros.
Entendre que certains d'entres eux aient pu commettre de tels actes de tortures semblaient impensables.
Et puis au cours d'une foire aux livres, je suis tombé sur cet essai : Prisonniers de Guerre.
Le récit que fait l'auteur au gré des 150 pages de ce livre est plus complet. Il y relate les quatre années passées dans la prison de Barberousse.
Je dois avouer que c'est une lecture plutôt difficile à appréhender. Depuis la projection de
la Question, de nombreuses années ont passées, mais le malaise ressenti à l'époque est toujours présent.
Je me suis senti très mal à l'aise face au récit d'
Henri Alleg . Toute la violence subie par ces hommes est difficilement justifiable pour un pays qui se fait le chantre des droits de l'Homme.
Bien sûr le contexte était différent d'aujourd'hui, la France sortait d'une défaite en Indochine, l'empire coloniale, jadis fierté de notre pays disparaissait.
Je ne saurais que conseiller ce livre, témoignage d'une époque révolue, mais témoignage indispensable sur ce que pouvait être la France à la fin des années 50.