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EAN : 9782226141637
306 pages
Albin Michel (20/08/2003)
2.6/5   91 notes
Résumé :
Quand le romanesque se joue de l'histoire, quand la fiction tisse sa toile dans la réalité, pour en faire ce qu'elle veut. La Maîtresse de Brecht est ainsi, puisant dans cette Allemagne à genoux, ruinée, détruite de l'après-guerre. On est en 1948. Bertold Brecht, dramaturge anarchiste réputé, ayant fui les nazis, rentre d'exil, de retour de Californie. Dans Berlin-Est, les autorités communistes ont pris le pouvoir. S... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Un prix Goncourt qui nous relate l'espionnage dont fut l'objet Bertold Brecht après la guerre de 45 par une comédienne allemande de sa troupe.
Dans un contexte de guerre froide en Allemagne de l'est et période, avant et pendant la construction du mur de Berlin Amette nous livre une description d'un couple à trois ; Brecht le grand homme autour duquel s'articule les activités de sa femme Hélène gestionnaire de la troupe et la maîtresse du moment Maria comédienne et espionne de la stasi à ses heures.
La RDA est exsangue et lugubre comme Berlin et Buckov lieu de villégiature de Brecht et la Stasi met en place une mécanique de surveillance précise de Brecht révélatrice de sa schizophrénie pour les intellectuels
Brecht est décrit comme un personnage antipathique un peu pompeux et toujours prêt à à faire profiter à son entourage de ses pensées fulgurantes sur le théâtre mais sur aussi la société allemande et la politique . Assez grossier dans ses rapports avec ses femmes il abuse d'une autorité de metteur en scène et de sa notoriété et se comporte en petit roitelet avec les siens
Sa femme qui subit sans broncher ses incartades mais militante et encarté au parti, mène avec efficacité la troupe berlinoise
Sa maîtresse Maria qui par pragmatisme, par admiration du maître et par idéologie on ne sait pas trop , va informer la Stasi sur tous ses faits et gestes et surtout ses dits Une petite fille malade à l'ouest et un père et mari nazis justifie son opportunisme envers Brecht et son activisme modéré pour le communisme
En filigramme un espion est allemand Hans amoureux et mentor de Maria très cafardeux et triste à mourir mais le doigt sur la couture du pantalon
un deuxième espion Théo véritable Bérurier ronchonnant et « inculturé » de la stasi antipathique personnage mais qui paradoxalement met un peu d'ambiance avec ses sandwichs au pain noir mangés dans la Mercedes grise et ses préoccupations érotiques
Que dire de ce livre? Tout a été dit sur cette période du moins énormément de chose . Était-il nécessaire de reprendre les poncifs des livres précédents : paranoïa de la Stasi , les voiture grises ou noires en planque, le Zorki pour photographier les textes dans la poubelle, les rendez-vous dans des lieux blafards, des paysages est- allemands ( de mica) inévitablement mornes, pluvieux, noirs et moroses

Livre terreux en noir et blanc qui évoque une image ancienne mais nostalgique, entêtante et convenue d'un pays de l'est communiste forcement lugubre et ombreux Livre uniforme d'une ambiance froide avec une espionne atone et sans joie qui assure quotidiennement sa survie.
Livre d' espionnage de chuchotements silencieux et gris
Livre sur une vie bien ordinaire de Brecht, amant bien ordinaire avec quelques petites préférences sexuelles particulière, dans une RDA bien ordinaire et un entourage tout ce qu'il y a de plus ordinaire
Il y a quelque chose de John le Carré dans cette histoire car il ne se passe strictement rien car la vie d'une taupe est vide et il n'y a donc par définition rien ! le Carré était déjà passé par là avec brio mais sans prix littéraire

Hormis quelques jérémiades et forfanteries de Brecht, une scène érotique , raffinée mais très brève, avec un manche de brosse à cheveux , les émois amoureux de Hans et Maria maussades et aigres et aussi tenus qu'un friselis , les Mercedes grises en filature les aigreurs et noirceurs des rapports de ce monde consternant qui rivalisent avec les idées noires de Franquin, c'est un livre bien inutile et terne
Mais pourquoi ce prix Goncourt?
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L'histoire de la maîtresse de Berthold Brecht se déroule à Berlin, quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Monsieur Brecht, l'auteur dramatique illustre et communiste, est retourné en Allemagne après une absence de quinze ans. Il a quitté sa patrie en 1933 à cause d'Hitler. Il a d'abord séjourné en Danemark et pendant la guerre il a habité aux États-Unis.

Les autorités socialistes de l'Allemagne de l'Est se méfient de cette personnalité publique retournée de l'Amérique et ils cherchent une façon de la contrôler. C'est pour cette raison qu'ils ont besoin de quelqu'un pour lui surveiller de tout près. Bref, ils ont besoin d'un espion personnel. C'est pour ça qu'ils utilisent Marie, une jeune comédienne, Viennoise et mère d'une petite fille. Elle a voyagé à Berlin en essayant d'échapper à sa famille nazie. Elle est d'accord d'espionner Monsieur Brecht en échange d'une promesse qu'elle pourra voyager à l'Allemagne de l'Ouest plus tard.

Monsieur Brecht aime les jeunes belles femmes et la liaison est vite réalisé. L'intrigue du livre tourne surtout autour de cette liaison, mais il y a aussi quelques autres personnages qui font de la figuration. Il y a des policiers de l'État qui contrôlent le comportement de Marie et qui ramassent son information et ses photos prises en cachette. Il y a aussi quelques autres comédiennes dans l'entourage de Brecht qui jouent des petits rôles.

Pour vrai dire, je trouve le livre un peu ennuyeux. Les personnages de Marie et Berthold Brecht restent plats, les caractères ne se développent pas vraiment. On sait déjà que Marie n'aime pas monsieur Brecht, et on trouve plus tard des preuves que monsieur Brecht, lui, à son tour n'aime pas Marie. le récit consiste en des petits événements sans intérêt. L'histoire souffle comme une chandelle. La fin de l'histoire, je la trouve assommante et décevante.

Je ne comprends pas pourquoi l'auteur a échoué à produire un livre bien plus captivant. On dirait que les ingrédients pour une histoire attirante sont tous là ; l'époque, la location, le contexte politique et le personnage intéressant de Brecht.

Le livre a gagné le prix Goncourt en 2003.
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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J'aurais dû me méfier. le large bandeau rouge "PRIX GONCOURT" s'impose comme une garantie (de quoi ?). Je n'aurai pas dépassé le chapitre 15, désolée de ne pouvoir poursuivre (des trésors m'attendent, entassés juste à côté : Sylvie Germain, Pascal Quignard, Claude Esteban...), car c'est un babélien qui m'avait chaudement conseillé Amette. Peut-être aurais-je dû commencer par un autre titre ? Lequel ?
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Le sujet de ce roman semble original et assez intéressant. Il met en scène le dramaturge et metteur en scène Bertolt Brecht (1898-1956), dont le nom n'a pas été oublié et dont les pièces font encore partie du répertoire. Après un long exil en Amérique, Brecht est retourné en Allemagne en 1948, en pleine guerre froide. Placé à gauche dans l'échiquier politique, il a choisi la République Démocratique Allemande (RDA), un Etat fantoche soumis à l'URSS. Avec le recul, nous savons très bien que le régime est-allemand a été calamiteux; mais ce n'était pas évident pour Brecht (même si, à titre personnel, il était loin d'être un citoyen docile).
C'est dans ce lourd contexte que se déroule l'action. B. Brecht est un homme illustre, mais aussi a priori suspect. C'est pourquoi la police politique de la RDA convainc une jeune comédienne, Maria Eich, de collaborer avec elle: cette femme l'espionnera quotidiennement, après être devenue la maîtresse de Brecht. Elle le fera consciencieusement et sans états d'âme, jusqu'à sa disgrâce. Cerise sur le gâteau, son agent traitant tombera amoureux de Maria, qui l'ignorera.
A mon avis, l'histoire racontée et les personnages manquent beaucoup d'épaisseur. L'atmosphère pesante de la RDA est évoquée, mais sans force ni conviction. le ton est très plat et le (bon) sujet du livre me semble bâclé. Je me demande bien pourquoi ce roman a obtenu le prix Goncourt en 2003.
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Le roman évoque le destin d'une femme dans la folie d'un système de surveillance généralisée .
La guerre vient de finir. Brecht rentre à Berlin après son exil aux Etats-Unis. Maria Eich est comédienne. La stasi fait pression sur Maria pour qu'elle espionne le metteur en scène, dont on soupçonne qu'il puisse ne pas être un communiste orthodoxe.
On suit la surveillance de l'intellectuel, cela permet de parler de théâtre, de la vie de Brecht et du climat complètement surréaliste de surveillance dans la RDA de l'après guerre. On voit comment l'individualité des êtres est broyée par le système policier mis en place. Plus de place pour la vie, la joie, le rire, le système communiste étouffe l'Amour.
Le cynisme des personnages est effrayant, Brecht est pitoyable.
Cela me fait penser au film ''La vie des autres''.
Les thèmes sont intéressants, les questions passionnantes mais j'ai trouvé le livre très ennuyeux, je n'ai pas trouvé de porte d'entrée. Je me suis souvent demandé où l'auteur voulait en venir, de quoi il voulait réellement parler. Je me suis souvent demandé si je ''comprenais'', si je ne manquais pas de référence pour être emporté.
C'est peut-être cette sensation de ne se sentir à la hauteur qui est désagréable et qui m'a invité au rejet de l'oeuvre.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
- Pourquoi tu la baises pas? Tu la raccompagnes à l'ouest et tu la baises à l'ouest
- Je ne veux pas
- Tu ne peux pas
- Non
- Tu veux que je te dise
- non
.... ... ... ... ...
- Tu es bloqué, ...
... ... ... ... ... ...
-... ... .... j'adore les femmes et quand je me dis que c'est une pauvre connasse, je peux la baiser!... mais quand je suis amoureux, je pense que c'est comme si je voyais la Sainte Vierge. Est-ce que tu vois ce que je veux dire?
- Non.
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Le couple s'arrêtait de marcher en agitant les bras le long du ruisseau.
Théo passa les jumelles à Hans.
-Je ne vois rien.
-Ils sont sous les feuillages, regarde les pieds. J'adore !... Le cochon !...
Il murmura vite :
-Je ne vois que leurs pieds nus... ça marche magnifiquement !...
-Comment ?
-Qu'est-ce que tu vois ?
-Rien, simplement la robe rouge de Maria. Sa nuque est splendide.
-
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Assis sur le banc à côté de Maria, Hans était un délicat professeur qui apprend à son élève que le monde est partagé en bons et en méchants et que le champ de bataille est là où elle est. Maria doit se convaincre qu'elle est au milieu des meilleures troupes, il ne faut pas que le pays retombe dans les mains d'une bande de criminels et elle doit tenir sa place dans le combat.
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Quand je vous désire, vous reboutonnez votre chemisier et fermez les cuisses, et quand je bois du champagne, le matin, avec mes invités, vous venez renifler mes draps, voir si j'ai caché quelques pensées lamentables, si j'ai fourré sous le matelas un passeport suisse, si j'ai écrit quelque part que je préméditais le meurtre du camarade Ulbricht. Je ne sais pas si vous finirez par trouver ce que vous cherchez Maria, mais vous êtes une emmerdeuse. je me demande ce que je vais faire de vous.
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Le soir, elle enfila une robe longue bleu-mauve pailletée, mit du rouge à lèvres, peignit ses ongles d'orteils, enfila ses sandales, sortit son collier de perles d'un écrin, et se rendit à une réception.
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Video de Jacques-Pierre Amette (7) Voir plusAjouter une vidéo

Jacques Pierre Amette : La maîtresse de Brecht
Olivier BARROT s'entretient avec Jacques-Pierre AMETTE, auteur du roman "La maîtresse de Brecht" publié chez Albin Michel. Ils évoquent la mémoire de Bertolt Brecht qui a quitté l'Allemagne Nazie en 1933 pour se rendre à Hollywood, via le Danemark et la Finlande. En 1948, il est de retour en Allemagne de l'Est où le régime espère faire de lui l'incarnation du renouveau communiste. La...
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