Perfect world, tome 10

J'ai directement enchaîné avec le dixième tome juste après avoir lu le neuvième et le moins qu'on puisse dire c'est que l'histoire prend une toute nouvelle direction. Il n'est plus vraiment question du quotidien des personnes handicapées, mais plutôt des difficultés auxquelles se heurtent les couples qui doivent avoir recours à la procréation médicalement assistée pour avoir des enfants.
Ainsi à peine mariés, Tsugumi et Itsuki se retrouvent confrontés à de nouveaux problèmes qui viennent ternir leur bonheur tout neuf. Sans surprise quand on connaît l'auteur (et arrivée au dixième tome on peut dire qu'on commence à la connaître), les difficultés s'enchaînent...
Il ne me reste plus que deux tomes et j'ai vraiment hâte d'arriver au bout de tout cela : l'auteur ne s'attarde que sur ce qui ne va pas...

C'est vrai qu'à la fin du tome 9 la série semblait finie et j'avais peur que la mangaka tire sur la corde juste pour "exploiter le filon", mais finalement... un petit passage à la médiathèque et l'envie d'une lecture plus douce et le dixième tome était lu. Et comme on dit qu'il n'y a que les idiots qui ne changent jamais d'avis... et finalement je suis ravie d'avoir changé d'avis !

Si on met de côté les éléments qui font de cette série un "bon filon" : la douceur du graphisme, le thème sur le handicap dans les couples, j'ai été surprise par la capacité de la mangaka à me toucher une fois de plus par des thématiques de société très actuelles que je n'attendais pas.
Cette fois-ci, elle amène le lecteur sur la réflexion de la parentalité parfois difficile dans certains couples. Elle aborde aussi timidement la sexualité, si ce n'est plus difficile mais à inventer en dehors des schémas classiques que tout un chacun connaît mais pas accessible quand la moelle épinière a été endommagée. Et pourtant il n'y a pas de raison qui fait que les handicapés devraient être exclu ou du plaisir ou de l'envie d'être parent (quand c'est leur souhait).
Les deux personnages passent donc par le parcours de la fameuse méthode in vitro tantôt décriée et si mal vécue par d'autres. Et une fois encore, le scénario est si bien pensé et découpé sur le plan graphique que j'ai senti beaucoup d'empathie pour le personnage et je considère que cette lecture m'aura ouvert l'esprit.

Face à ce résultat je pense que j'irai voir les deux derniers tomes de la série pour voir jusqu'où ces qualités ont été préservées.

Tsugumi et Itsuki sont désormais mariés. Peu de temps après leur mariage, le père de Tsugumi décède. Si le jeune couple ne pense au début qu'à sa vie à deux, un nouveau rêve se profile : fonder une famille. Mais la situation particulière de leur couple ne facilite pas les choses pour avoir un enfant.

Avec ce tome 10, on passe un niveau. C'est l'âge de la maturité et on entre de plain pied dans la vie de couple de Tsugumi et Itsuki. L'auteur nous dévoile leur quotidien, ainsi qu'une part de leur intimité, toujours avec des explications médicales très précises. Leur désir d'enfant est très fort et leur courage face aux différents obstacles, nombreux, est très touchant. Tsugumi joue bien sûr un rôle central puisque c'est elle qui subit les FIV. Ce volume nous plonge ainsi dans le périple des PMA et nous décrit physiquement et psychologiquement ses effets sur la femme, puis le couple. C'est donc un récit plein d'émotions, de doutes et de questionnement, tant chez Tsugumi que chez Itsuki. Mais notre jeune couple d'amoureux a déjà connu l'adversité et leur amour et leur volonté n'ont pas dit leur dernier mot.
Côté graphisme, la douceur est toujours au rendez-vous.
Encore une fois, un bon opus qui nous fait partager le quotidien d'un couple avec un handicap. Intéressant et fort.

ce tome aborde la question des enfants. Après le mariage et la mort du père de Tsugumi, le couple envisage d'avoir un enfant. Mais ce ne sera pas facile avec le handicap de Itsuki, il faudra passer par une PMA. On suit donc le couple dans ce parcours difficile et épuisant, physiquement comme moralement.
C'est un tome encore une fois très juste, qui aborde un sujet actuel de nos sociétés, la difficulté de concevoir un enfant et le parcours du combattant qui suit. Enthousiasme, baisse de moral, découragement, profonde tristesse, crise ....C'est dur à vivre, on passe pas tous les états !
Mais heureusement pour le jeune couple, ils rebondissent toujours et font face à deux. C'est beau l'amour ;)
Challenge BD 2022

Après la déception des tomes 8 et 9, le tome 10 parvient de nouveau à capter mon intérêt ! Et j'en suis ravie ! Les thématiques que j'aurais voulu voir abordées avant la question du mariage arrivent enfin dans ce tome : vie de couple, sexualité, désir d'enfants, etc. le manga retrouve sa tonalité adulte et renoue avec des thématiques fortes et peu traitées habituellement (comme la conception in vitro, les traitements pour la fécondité, etc.) J'en suis très contente, car j'avais trouvé que Perfect World avait perdu ce trait distinctif qui faisait pourtant l'énorme qualité de ses premiers tomes. L'émotion est présente, les personnages retrouvent leur détermination et ne sont plus aussi passifs que précédemment (surtout Kawana) J'attends la suite avec impatience.

Néanmoins, ce tome est loin d'être parfait pour autant, car les évènements vont toujours beaucoup trop vite ! L'autrice aurait pu creuser la psychologie des personnages, et surtout leurs désirs et leurs projets, car tout s'enchaîne encore une fois beaucoup trop vite... L'émotion aurait pu être bien plus intense si la mangaka avait fait mûrir la décision de ses personnages, si elle avait approfondi leurs attentes, leurs espoirs, sur plusieurs chapitres, plutôt que de tout synthétiser en quelques pages... Là, on a surtout l'impression que le désir d'enfants arrive comme un cheveu sur la soupe (les personnages n'en ayant jamais parlé...) D'ailleurs, avec le recul, je me dis que le vécu d'Ayukawa est très secondaire, par rapport à celui de Kawana, et je trouve ça dommage qu'il n'ait pas plus voix au chapitre.

Bref, j'ai aimé la nouvelle direction prise par ce manga, mais je suis déçue que l'autrice continue son sprint, ne prend plus le temps de poser son histoire. le potentiel de Perfect World est énorme, mais il est quand même un peu gâché depuis quelques tomes (même si je continue d'adorer ma lecture, je me dis que ça pourrait être encore plus passionnant si la mangaka prenait son temps !! c'est quand même un peu frustrant !)