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Histoire économique de la France d... tome 1 sur 2
EAN : 9782020067317
221 pages
Seuil (01/01/1984)
3.88/5   13 notes
Résumé :
Comment la France est-elle passée d'une économie essentiellement agricole au statut de grande puissance industrielle ? Quelles ont été les grandes étapes de son développement économique ? Dans cette synthèse limpide, Jean-Charles Asselain analyse les caractères originaux de sa croissance du XVIIIe siècle à nos jours, d'abord de l'Ancien Régime à la Première Guerre mondiale, puis de 1919 à la fin des années 1970. L'intérêt du livre tient également dans la présentatio... >Voir plus
Que lire après Histoire économique de la France du XVIIIe siècle à nos jours, tome 1 : De l'Ancien Régime à la Première Guerre mondialeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Agrégé d'Histoire et de sciences économiques, JC Asselain a écrit cet ouvrage en 1984. Chiffres à l'appui, il analyse l'évolution de l'économie française sur cette période, avec ses alternances de dynamisme et de déclin relatif.

Cet ouvrage, mêlant l'approche économique et historique est très riche et permet de bien comprendre les tendances longues et profondes (économiques et sociales) de la France, pour mieux mettre en perspective l'événementiel. Cet auteur sait marier la rigueur des chiffres et de l'analyse macroéconomique avec une plume alerte et un sens de la formule qui rendent ces 2 volumes abordables pour tous.

Quelques phases remarquables de l'Histoire économique de la France piochées en cours de lecture :

Ainsi, malgré les obstacles au progrès agricole sous l'Ancien Régime (survivances du régime seigneurial, systèmes agraires inégaux, cloisonnements régionaux), les rendements s'accroissent sous les efforts des agronomes, bien avant que la croissance démographique ne prenne le relais. Les crises de disette diminuent et le commerce extérieur connait un essor. porté par le commerce maritime avec les colonies. Néanmoins, c'est par l'agriculture que la France entre, après l'Angleterre, dans la révolution industrielle au XVIIIème siècle.

A la fin du XVIIIème siècle, le produit industriel n'est pas loin d'équilibrer le produit agricole, mais il repose encore beaucoup sur l'artisanat urbain, les manufactures et une production rurale diffuse. Aussi, même si la France est à cette époque la Ière puissance économique européenne, à la fin du XVIIIème se produit le "décrochage" par rapport à sa voisine britannique. Les différents secteurs économiques ne bénéficiant pas d'un effet d'entrainement comme en angleterre, la France cumule en fait les fragilités des économies agricoles traditionnelles et l'instabilité d'une économie en voir d'industrialisation...
Cette situation ne sera évidemment pas étrangère à la survenance de la Révolution Française...

Après la Révolution et l'Empire, le XIXème siècle va se caractériser par la continuité : un siècle de paix et de stabilité monétaire, portés par le libéralisme économique de gouvernements bourgeois. Pour autant, à la Restauration, manquant de ressources énergétiques (charbon), la France se redresse à l'abri de barrières douanières protectionnistes. son économie est portée par la croissance intérieure, à partir de l'activité agricole et du développement ferroviaire. Elle va néanmoins développer un modèle économique original, fondé sur la prépondérance des biens de consommation, surtout textiles, la croissance parallèle de la grande et de la petite industrie, et la spécialisation dans les articles de qualité.

La France finira par entrer dans les années 1850-1860 dans l'ère industrielle proprement dite, celle de métallurgie et des gains de productivité, portée par l'extension du chemin de fer. Les taux de croissance atteignent alors des records.

Sûre d'elle-même, seconde puissance financière au monde, la France entre alors dans le libre-échange dans les années 1860 et investit à l'étranger, sans voir qu'elle est en plein essoufflement. C'est l'Allemagne qui est alors en pleine croissance, ainsi que les Etats-Unis. Il s'en suit un déséquilibre agricole et commercial, que les crises plus conjoncturelles des ventes de tissus et du vin (phylloxera) vont révéler. La défait de 1870 va accélérer la dépression agricole (le secteur ne s'adaptant pas, comme en angleterre) et le déclin démographique. Pour autant, l'industrie parvient à se maintenir g^race à une progression des salaires qui maintiendra l'industrie des biens de consommation.

Enfin, ce 1er volume se conclut sur un nouvel élan industriel au début du XXème siècle, porté par l'automobile, l'électricité, la mécanisation agricole, les progrès de l'éducation, et le développement de l'usage du chèque. Les années 20 relaient la "belle époque" , par un retour à la hausse des prix et à la prospérité financière. Relevant -la dernière- ses tarifs douaniers, la France entre à son tour dans la "guerre douanière", ce qui redresse son agriculture. Peugeot, Berliet, réinvestissent massivement ; la consommation d'électricité quintuple entre 1900 et 1913.

Pourtant, les déséquilibres régionaux, la dominante agricole, et surtout le vieillissement démographique prématuré s'accentuent par rapport aux autres Nations. Malgré des avantages comparatifs sectoriels indéniables et une puissance financière qui s'investit massivement à l'étranger, la France, qui se situait en tête des puissances à la fin du XVIIIème siècle, ne l'est manifestement plus vers 1913.





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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Vers 1913, la France est surclassée par la Grande-Bretagne dans le domaine financier, par les Etats-Unis en termes de niveau de vie, par l'Allemagne en termes de puissance industrielle (...) l'originalité de la France, le caractère "aberrant" de son évolution sont incomparablement plus marqués du point de vue démographique qu'économique : aucun autre pays n'a connu une baisse de fécondité aussi précoce ni aussi profonde.
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L'exemple type de ces industries nouvelles est l'industrie automobile, dont l'apparition remonte aux années 1890. En 1913, la France est devenue le second producteur mondial, aussitôt après les Etats Unis, et le premier exportateur mondial. Cette percée industrielle est inséparable de l'ascension fulgurante de quelques constructeurs. Souvent, les entreprises de construction automobile ont pour origine la reconversion de firmes préexistantes : Panhard fabriquait des machines à bois, Peugeot est passé de la production d'articles métalliques divers à la production d'automobiles à travers la fabrication de cycles ; Armand Peugeot, René Panhard, ainsi que son associé Levassor, étaient par ailleurs centraliens de formation. Mais la branche compte aussi des entreprises entièrement nouvelles, comme celle de Berliet qui débute à Lyon avec deux ouvriers, mais qui obtient très tôt l'appui de groupes financiers locaux. L'industrie automobile est à l'origine un monde de petits ateliers secoués par des faillites (par exemple, en 1907), mais constamment renouvelés par de nouveaux entrants, qui tentent leur chance à un moment où l'originalité de conception des modèles apparaît comme un déterminant essentiel du succès ; le nombre de constructeurs s'est ainsi accru de 30 en 1900 à 155 en 914. Mais déjà la croissance spectaculaire de quelques entreprises annonce le développement ultérieur de la concentration. Renault, par exemple, passe de 6 ouvriers en 1898 à 4 000 en 1913, et sa production de 6 véhicules par an à 4 500 ; les bénéfices bruts atteignent, selon les années, entre la moitié et le tiers du chiffre d'affaire, et ils sont massivement réinvestis.
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