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sur 7440 notes
Une dystopie choc.
Un roman atypique, fort, qui ne peut laisser indifférent.
Ce qui donne sa force à cette histoire c'est la façon presque anodine de supprimer peu à peu des droits aux femmes, ... et le fait que la mise en place de ce régime ne soit pas le sujet du livre ne fait que souligner la fragilité des droits et libertés.
La forme du journal, écrit au présent, permet au personnage de raconter tant sa vie présente que ses souvenirs du monde passé où “les gens ne pouvaient pas savoir qu'ils étaient heureux”. C'est donc à travers le récit de Defred que l'on réalise ce qui s'est passé et que la liberté tient à tellement peu de choses, que rien n'est jamais acquis. Elle a même perdu toute identité : Defred, c'est la servante de Fred.
Après le journal de Defred, le livre n'est pas fini. Il est suivi de “Notes historiques” qui nous déplacent vers un futur encore plus lointain dans lequel ce journal trouvé par des archéologues est étudié par des historiens comme nous étudions le Moyen-Âge ou la Révolution. Cela augmente l'impression de réalité au récit.
Un chef d'oeuvre de dystopie, d'autant plus glaçant quand Margaret Atwood nous explique qu'elle s'est donné pour règle de ne mettre dans son roman que des éléments ayant déjà existé un jour dans l'Histoire. Une dystopie fortement possible.
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Defred est servante, la caste la plus basse de la société du XXIe siècle dans laquelle elle évolue. Pourtant c'est aussi la caste qui donne la vie , car les servantes habillées en rouge ont pour rôle de procréer pour les commandants et leurs épouses.
Déshumanisées, réduites à un corps dont on attend qu'il enfante, c'est la mort qui les attend en cas d'infertilité. Chaque commandant attend qu'un enfant voit le monde, car la société vit une crise démographique sans précédent, et même en cas de grossesse, seul un quart des enfants naît en bonne santé.

Le récit use d'une focalisation interne stricte. Nous ne savons rien de plus que Defred, et pour sa propre sécurité, il lui faut parfois transformer la réalité. L'héroïne est forcée de porter une robe rouge qui comporte un système d'oeillères, l'empêchant de communiquer avec ses compagnes
d'infortune. La vie est régie par le diktat des Tantes qui indique aux servantes, que dire, que faire, que manger et que penser.
Certaines semblent lâcher tout espoir et suivent le destin qui leur est dicté, oubliant le viol régulier, la nourriture monotone, les interdictions, l'absence de tout rêve, l'ennui. Defred, elle, espère sans cesse car auparavant, elle disposait librement de son corps.Un message trouvé au fond de son placard lui confirme qu'il est bon d'espérer, de de rêver de liberté même si son corps demeure enchaîné aux règles du commandement.

La Servante Écarlate est un roman frustrant, intriguant, touchant et dérangeant à la fois. le corps est omniprésent alors qu'il est paradoxalement réduit à une seule fonction. J'ai parfois été ennuyée par l'absence d'action et le peu de détails sur l'organisation du reste de la société, nous ne savons rien de plus que Defred, mais c'est aussi ce qui fait la force du texte. Il est rare que je sois envahie par un ouvrage en dehors de mes moments de lecture, ce fut le cas, au fur et à mesure de la lecture. Parce que cette société futuriste serait possible dès aujourd'hui et que le sort de ces femmes, (mais aussi de ces hommes) serait inacceptable.

La postface de l'auteure apporte un complément saisissant puisse que Margaret Atwood y indique qu'elle a sciemment construit sa dystopie avec des éléments qui ont existé par le passé . Des situations déshumanisantes mises en oeuvre par les être humains eux-mêmes (caste, contrôle des naissances, industrie rongeant les corps, camps pour les opposants ou les malades etc.). Une façon de nous montrer que nous serions hélas en mesure de basculer dans une société bafouant les droits les plus élémentaires, comme celui de disposer librement de son corps dès aujourd'hui.

Merci à Rébus pour cette pioche fascinante. Je pense lire très prochainement un nouvel ouvrage de cet auteur que je viens de découvrir!
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La servante écarlate, part Margaret Atwood

Defred, servante écarlate, nous raconte. Nous raconte pourquoi et comment le monde d'hier n'est plus celui d aujourd'hui. Comment les femmes ont été petit a petit asservies.
Ce monde où la plupart des femmes sont stériles. Et celles qui ne le sont pas deviennent des servantes Écarlates, qui produisent et portent des enfants pour les autres.
Defred n'a pas oublié comment vivaient les femmes autrefois. Elle ne rêve que d'une chose. de reprendre ce que la république Gilead lui a pris. La liberté.

Parut en 1985, ce roman dystopique futuriste fais un bon en arrière. le monde vas mal part des problèmes de fécondité. Les femmes payent de leurs stérilités par un asservissement total. Fini les compte en banque, le travail, la lecture et j'en passe.
J'ai trouvé ce roman d'actualité part la crise pandémique que nous subissons aujourd'hui. Defred, la protagoniste Et narratrice principale, est trop aseptisée dans la façon de raconter, est ce un choix de l'auteure? Car elle qui rêve de liberté devrait être plus virulente.
Dés passages parfois trop long et trop neutre.
Je n'ai pas apprécié tant que ça.
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Il était temps que je m'attaque à ce livre dont on parle tellement depuis plusieurs années. La Servante Écarlate avait longtemps été oubliée. Bien que ce roman ait été publié en 1985 aux Etats-Unis, il a fallu attendre la série TV de 2017 pour qu'un plus large public ait connaissance de l'oeuvre de Margaret Atwood. Comme à mon habitude, je préfère lire le roman avant de voir la série. Tout le monde criait au miracle et j'avoue ne pas avoir compris pourquoi à la lecture… le récit manque de fluidité et d'explications pour une histoire qui se déroule dans un univers dystopique. Aux premiers abords, j'étais perplexe car je ne comprenais rien : à quoi correspondent les différentes couleurs des vêtements de femmes ? Qu'est-ce que la Cérémonie ? Où se trouve Defred ? Quelles sont ses obligations, ses interdictions, etc. ? Puis on apprend à faire avec. Certaines explications viennent, d'autres non. le personnage principal, Defred, évolue elle aussi dans un monde qu'elle ne comprend pas et peut-être Margaret Atwood a-t-elle voulu laisser nos questions sans réponse à l'image de ses personnages…

Toujours est-il qu'il s'agissait d'une lecture laborieuse que j'avais hâte de terminer. L'écriture n'a, par exemple, rien à voir avec Vox de Christina Dalcher, dans lequel tous les changements de notre société sont expliqués.

Si on laisse l'écriture de côté un instant pour se concentrer sur le fond du roman, bien sûr, il y a mille choses à dire et on peut considérer Margaret Atwood comme une visionnaire ! le corps de la femme a toujours été un sujet de discorde et un élément de pouvoir pour qui le contrôle. le roman met en avant une société presque dénaturée. le plaisir sexuel n'existe plus, les humains couchent ensemble crûment, uniquement pour enfanter. Tout le monde a un devoir à accomplir, une place à respecter. Cette organisation sclérosante inhibe le bonheur et la peur s'installe, puis devient permanente, à cause d'une surveillance abusive. Les femmes sont réduites au rang d'esclaves sexuelles dans une société entièrement organisée autour de la procréation… Voilà qui donne à réfléchir quand on constate le nombre ahurissant de lois liberticides pour le droit des femmes qui bourgeonnent actuellement aux Etats-Unis.
Beaucoup de choses ont déjà été dites sur ce sujet, mais je crois qu'il est toujours intéressant de rappeler que Margaret Atwood a écrit La Servante Écarlate en 1985…

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Cette fois ci , c'est un peu curieux la façon dont j'ai découvert ce livre.
Une amie m'a parlé de la série mais aussi de la parodie qui a été faite par l'humoriste Foresti.
C'est donc par une note d'humour que j'ai fait la découverte de ce livre.
La relation est donc biaisée car le livre n'est pas du tout drôle. Plus sérieusement, quand j'ai lu
Le synopsis et vu la première de couverture , j'ai donc voulu tenter l'aventure.
Les commentaires allaient dans le même sens.....

Un livre à lire.

Décidément cet été, je n'ai pas tiré les bonnes pioches. Je n'ai pas eu de coup de foudre en renfermant les livres.

Celui là, j'avoue qu'à la fin j'ai vite passer les pages. ...... histoire de dire ça y est je l'ai finit.

Je ne vais pas m'arrêter sur mon ressenti, mais me tenir juste à un état critique avec une grande distance que j'ai à la fin de cette lecture :

Je n'aime pas le style de Margaret. Je crois que c'est ça qui a fait que je suis restée en dehors du livre.

Je suis restée à distance.

Comment aimer et ressentir un livre si nous ne rentrons pas dedans. .....

Je vais continuer ma quête de lire .... La médiatheque est fermée en août ( c'est d'une logique !) Mais je vais fouiner. ...... brocante et amies.... Je vais bien réussir à m'évader. ...

Et à avoir un vrai coup d'émotions. !
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Très honnêtement, je n'avais jamais entendu parler de ce roman jusqu'à tout récemment, quand la presse et les réseaux sociaux se sont enflammés à la fin du mois de juin parce qu'Emma Watson en dissimulait une centaine d'exemplaires dans Paris. Il n'en fallait bien évidemment pas plus pour éveiller ma curiosité de lectrice ! Je me suis donc intéressée à ce que beaucoup appelaient une dystopie féministe, un roman écrit par Margaret Atwood et paru en 1985, ayant fait l'objet d'une série télévisée cette année.

Difficile, en tant que femme, de rester insensible au message que ce livre véhicule, évidemment. Nous sommes aux Etats-Unis, au sein d'une société devenue patriarcale à l'excès suite à un coup d'Etat. Les femmes n'ont plus le droit de travailler, plus le droit d'avoir de compte en banque, elles sont entièrement dépendantes de leur époux. On les appelle d'ailleurs les Épouses. Cela s'appliquent à celles qui sont mariées bien sûr, parce que pour les autres, c'est encore pire : elles deviennent Marthas ou Servantes. Les premières ne sont ni plus ni moins que des domestiques, en charge de l'intérieur des Commandants ; les secondes sont des utérus sur pattes, dont l'unique vocation est de leur faire des enfants.

La servante écarlate est le récit de Defred, une Servante, qui raconte à la fois son quotidien et ses souvenirs du monde d'avant. Solitude, ennui, asservissement, peur et résignation sont ainsi mis en parallèle avec amour, insouciance, liberté et joie de vivre. Ce devrait être un véritable cri du coeur, et il m'a quasiment laissée de glace. Non, pas tout à fait, j'exagère un peu, mais je suis clairement passée à côté. L'écriture est particulière et on comprend le pourquoi du comment à la toute fin du livre, mais c'est quand même dérangeant au cours de la lecture. le récit n'est pas linéaire, il est émaillé de réflexions et de souvenirs qui tombent comme cheveux sur la soupe.

Quant à l'héroïne, Defred, elle est tellement impersonnelle qu'on a bien du mal à s'identifier. On est obligé de rationnaliser pour reconnaître que certaines scènes sont choquantes et la plaindre, mais affectivement parlant, on ne ressent pas grand-chose. Nos émotions sont en décalage total avec le contenu du roman, et c'est extrêmement dérangeant. On finirait presque par se demander si l'on est bien normal ! Au final, je m'interroge sur l'engouement généré par ce roman. Les gens ne se seraient-ils pas laissé emporter par le message que voulait véhiculer l'auteur, plutôt que par celui qu'elle véhicule réellement ? Je demeure perplexe et un rien sceptique...
Lien : http://etemporel.blogspot.fr..
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Le taux de natalité étant proche de zéro, de richissimes hommes créent un nouveau modèle de société sensé optimiser les naissances, les femmes étant rangées des dans des castes en fonction de leur appartenance sociale et de leur fécondité, les moins chanceuses étant au mieux déportées ou assassinées...
Cette dystopie qui fêtera bientôt ses 35 ans nous fait réagir sur les risques des dérives de nos sociétés modernes actuelles, de nombreux points certes amplifiés ici, étant aussi proches de la réalité que de la fiction.


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Dans un monde totalitaire et angoissant, dirigé par une société religieuse, fanatique et austère, les femmes sont reconditionnées, puis classées par utilité. Ça fait froid dans le dos. On ne peut qu'espérer que tout cela reste de la fiction.
Une dystopie captivante, à lire et à relire!
Bien envie de regarder la série.
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Ce ne sont pas Stephen King, Dean Koontz et consorts qui me font peur, qui me terrifient. Eux, ils me font frissonner et j'aime ça, j'en redemande.

Margaret Atwood, elle, m'angoisse et me terrorise.

Rien de plus traumatisant que "La Servante écarlate", ni de plus glaçant, parce que ce que raconte ce roman est rien de moins qu'atroce et parce que parfois on se dit que ça finira par arriver un jour (pessimiste moi? non mais regardez le monde!) et tout comme George Orwell avec son sublime mais désespéré 1984, on ne peut pas dire que Margaret Atwood laisse beaucoup de place à l'espoir dans ce chef d'oeuvre dystopique, effrayant mais ô combien génial!
Certes la fin est ouverte et laisse place à toutes les spéculations, mais enfin...
Lire "La Servante écarlate", c'est accepter d'étouffer et d'avoir mal tout au long du récit, c'est se soumettre à cet insupportable sentiment d'injustice, c'est consentir à boire goulûment tout le flacon sans jamais étancher sa soif et se rendre compte qu'il contenait de l'arsenic. C'est encore une fois la preuve que la fiction et les auteurs peuvent nous torturer tout en nous passionnant, l'affirmation qu'ils savent s'engager et nous bousculer pour nous faire réfléchir.

Dans ce qui était autrefois les Etats-Unis règne aujourd'hui une puissante théocratie totalitaire qui s'est fondée sur le désir de ses fondateurs d'un retour à la pureté après des années d'excès. Ce qui caractérise le mieux ce régime de Gilead est le traitement qu'il réserve aux femmes. Ces dernières ne sont plus rien ou presque, que des numéros, des ombres, allez... des tâches de couleurs sans visages ni identités. Les commandants les ont réparties en plusieurs catégories: les Épouses dominent la sphère domestique dans leurs robes bleues, les Martha -toutes de vert vêtues- sont des domestiques, les Servantes sont formées par les tantes -brun sculptant et asservissant le rouge-. Leur rôle? La reproduction. Dans ce futur où le taux de natalité avoisine zéro, peu de femmes sont capables de donner un héritier à leur mari. La fonction des servantes est là: lorsqu'elles sont prêtes, elles passent de foyer en foyer où les hommes tentent de leur faire un enfant qu'on lui enlèvera à la naissance pour le confier à l'épouse de la maison. Ce sont des ventres, des esclaves dissimulées sous leurs coiffes et leurs amples robes écarlates.
Defred est l'une d'elle. Elle est aussi l'héroïne de notre histoire. le jour, elle subit et quand vient la nuit, elle se rappelle de sa vie d'avant, de son mari, de sa fille, de ce temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler, d'avoir un compte en banque. Si elle rêve de s'échapper, elle refoule bien vite ce désir fou. Il n'y aucun moyen de fuir, aucun espoir.
A moins que...

Là où le roman excelle, outre que dans la création de cet univers dystopique effrayant, c'est dans sa construction. Tout au long de ses pages, nous vivons l'histoire à travers le regard et le point de vue de Defred, ce qui nous rend familier pour ne pas dire intime avec son sentiment d'impuissance et d'enfermement surtout. Par ailleurs, ce procédé évite à l'auteur une présentation canonique de son univers, ce qui s'avère souvent fastidieux et facile pour ne pas dire grossier. En revanche, cela nous contraint à lire entre les lignes, à deviner, à reconstruire l'histoire et à en lever des pans au fur et à mesure, ce qui fait monter la tension progressivement jusqu'à l'horreur, jusqu'à l'insupportable ce qui participe -selon moi- à l'incroyable puissance de ce roman que tous et toutes devraient lire.

On a besoin de temps en temps d'être bousculé, surtout si c'est fait avec autant de talent et de génie que Margaret Atwood dans "La Servante écarlate".
Et puis "Nolite te salopardes exterminorum", si ça peut qu'on ne l'oublie pas.
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Un grand classique parmi les romans d'anticipation et une réussite. le lecteur est happé par l'histoire, bouleversé par le destin des servantes écarlates.
Je n'ai pas vu la série éponyme et je préfère rester sur mon impression de lecture. L'écriture de Margaret Atwwod est précise, elle fait mouche à chaque coup
Un roman à découvrir
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