AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,95

sur 7371 notes
La servante écarlate, c'est Defred, la narratrice du roman. Elle nous fait part de son quotidien, dont ressort son ennui. Mais elle distille petit à petit des éléments qui nous font ressentir toute l'horreur de sa situation et de celle de la société dans laquelle elle vit, une société qui a réduit les femmes à l'esclavage, un totalitarisme effrayant car tellement proche de certains discours actuels.

La narration est d'une grande fluidité, avec un style accrocheur qui m'a fait adhérer sans problème à l'univers du roman.

Ce qui est effrayant, c'est à quel point le monde de Gilead est proche du notre, et nous montre à quel point notre société peut être fragile.

Un livre indispensable à lire, écrit il y a plus de 30 ans, mais toujours d'actualité
Commenter  J’apprécie          350
Grand classique de la littérature anglo-saxonne contemporaine, ce roman de Margareth Atwood a récemment beaucoup fait parler de lui dans le cadre de son adaptation en série télévisée.

La titre français est assez mal choisi, et il faudra aller au bout de cette lecture pour s'en rendre compte. Il s'agit non pas de la Servante écarlate mais du Conte de la servante écarlate. Un conte pour adulte, presque philosophique cela dit, et qui ne devra pas être mis entre toutes les mains, du moins pas tous les passages. Car certains d'entre eux sont pour le moins pittoresques ou sordides.

Les deux documents laissés à la fin du texte principal rajouteront encore de la complexité à un texte qui n'en manque pas. L'écriture est fluide, agréable et la traduction a ici bénéficié d'un travail de grande qualité (du moins en dehors du titre).

Nous suivons Defred dans un monde contemporain dans lequel une société puritaine dirige les destinées d'au moins un état des États-Unis. le personnage principal explique son présent, nous livre des réflexions aboutis tout en tentant de se souvenir de sa vie d'avant et de composer avec des épisodes intermédiaires remontant à une époque où elle était en cours d'endoctrinement.

Malgré un sujet difficile, nous retrouvons ici un très grand classique, dans la lignée de 1984 ou le meilleur des mondes. La lecture est aisée, l'appropriation est immédiate et il s'agit d'une mise en garde contre le genre humain, le fait religieux dans ce qu'il a de plus vil tout en proposant un avertissement humain et écologique.

Il s'agit d'une lecture déroutante, tout aussi indispensable, intemporelle que facile. A lire de toute urgence…
Commenter  J’apprécie          340
Dystopie terrifiante, glaçante à lire absolument. La Postface donne un éclairage très intéressant sur l'élaboration de ce roman, le cheminement intellectuel de l'auteure puis sur l'accueil reçu lors de sa parution. J'ai été soufflée par cette histoire et admirative quant à l'intelligence et la construction du récit.
Commenter  J’apprécie          333
Encore un roman dont on entends beaucoup parler en ce moment suite à la série télévisée et à l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis. Je n'ai pas voulu volontairement lire la quatrième de couverture ou des avis avant cette lecture afin de me faire ma propre opinion.

J'ai lu certaines dystopies mais plutôt destinées au young adult ou aux adolescents, ce fut donc un plaisir de trouver ici une lecture plus aboutie, plus recherchée.

Nous suivons ici une "servante" se nommant Defred dans son quotidien, avec les tantes, les Commandants, les femmes des commandants, Les Marthas autant de personnage dans cette société ou les servantes sont ici de simple "ventre" utilisé afin d'enfanter.

Un récit d'anticipation glaçant, le mieux est vraiment de plonger dans cette ambiance si particulière sans avoir lu d'avis à ce sujet.

Je vais m'empresser de lire le dernier Maragaret Atwood pour ma part car la plume de cet auteur m'a vraiment touché, il ne se passe beaucoup de choses dans cet opus mais on y revient avec plaisir. Je précise que je lis d'habitude des polars plutôt rythmé c'est la raison pour laquelle je trouve qu'ici il y a moins d'action.
Commenter  J’apprécie          334
Depuis le temps que je voulais lire ce livre !!

Je dois dire que c'est un roman qui m'intriguait depuis fooort longtemps. Alors quand je l'ai vu, lui et sa suite au CDI de mon lycée, je n'ai pas pu résister.
Et que dire ? Eh bien, ce fut une excellente découverte !

Avec les plus de mille critiques écrites sur cet ouvrage, je ne cherche pas à sortir du lot. Je pense que tout a déjà été dit sur ce roman dystopique dont le titre est devenu connu au fil des années. Une série en est même sortie d'après l'oeuvre, et il faut dire qu'elle me donne pas mal envie !

Enfin bon… La servante écarlate.
Avant de découvrir ce livre, je n'avais pas grande idée de l'histoire et le titre m'intriguait beaucoup. En lisant le récit, on comprend. On comprend ce titre.
À travers le regard de la narratrice, qu'on appelle Defred, mais dont le vrai prénom est June, on découvre peu à peu la société totalitaire dans laquelle elle vit.

Le récit alterne avec des flashbacks de sa vie passée. On y lit des moments avec ses proches, avant que la société devienne cette dictature. On y lit aussi des moments au début, pendant l'instauration du régime de Gilead, puis pendant la formation de June en tant que Servante, avec ces fameuses Tantes, tel un embrigadement sévère et extrêmement encadré.

Je ne veux pas trop en dire, parce qu'il est mieux de découvrir le livre par soi-même, comme moi, et de découvrir peu à peu ce régime à travers le récit. le roman est assez descriptif, il n'y a pas une tonne d'actions ; au contraire, il nous immerge dans un quotidien, un système construit sur des castes. Cependant, je dis ça mais ça ne veut pas dire que l'oeuvre est ennuyeuse. Loin de là.
Et si j'ai pris peut-être un peu de temps à m'habituer au début, j'ai fini par rentrer dans le récit. À trouver cette lecture extrêmement intéressante. Prenante. Percutante.

Je me suis attachée à la protagoniste. Ce que je trouve d'autant plus terrible pour elle, d'ailleurs, c'est qu'elle a vécu AVANT ces changements. Elle a eu une vie de tout ce qu'il y a de plus normal, avant que tout bascule, et qu'on lui enlève tout.

Ce livre est marquant, sans aucun doute. Je sais que je ne l'oublierai pas de sitôt.
Ceci dit, il n'a pas été un coup de coeur pour ma part, mais ceci est un jugement vraiment personnel sur la manière dont j'ai accroché au récit. Il me manquait peut-être un petit quelque chose qui m'aurait rendu la lecture vraiment captivante. Ce ne fut pas le cas.
Néanmoins, ce roman ne démérite pas. Je suis sincèrement admirative de l'oeuvre qu'a réussi à écrire Margaret Atwood. En 1985, qui plus est.
De plus, une des choses les plus frappantes, c'est de se rappeler ceci : « Elle explique qu'elle s'est basée sur l'idée que les formes de gouvernement radicales des nations sont construites sur des fondements prégnants déjà existants […] Margaret Atwood affirme avoir volontairement limité les possibilités imaginées : « Je m'étais fixé une règle : je n'inclurais rien que l'humanité n'ait déjà fait ailleurs ou à une autre époque, ou pour lequel la technologie n'existerait pas déjà»». (source : wikipedia)

Le livre se suffit à lui-même. Mais il y a eu une suite, et je dois dire que j'ai été très heureuse de pouvoir la lire juste après. J'étais très curieuse et intriguée sur ce que réservait le deuxième tome, écrit trente-cinq ans après le premier opus, et ce fut une très chouette découverte également. :) (je suis toujours en retard dans mes critiques, je sais, je sais… T-T)
Commenter  J’apprécie          320
Bien que ce roman n'a jamais cessé d'être publié depuis sa première parution en 1985, a reçu des tas d'éloges et est devenu une sorte de référence pour ceux qui craignent des évolutions politiques visant à prendre le contrôle des femmes , de leurs corps et de leurs capacités reproductrices, des féministes…
.. Je ne suis pas entrée dans ce roman servi par un style pesant, lourd, trop descriptif, sans aucune action et intrigue.
Commenter  J’apprécie          325
Au détour de politiques de plus en plus conservatrices, les femmes sont souvent les premières à subir une réduction de leurs droits les plus élémentaires.

Lorsque ce roman est adapté en série, il devient l'emblème de toute une génération de femmes qui luttent, un emblème politique reconnaissable et qui a certainement mis en exergue, à travers la cape, ce qui avait tendance à être occulté dans le livre.

Les causes ont besoin de symboles et la cape de « la servante écarlate » est devenue celui de la lutte pour les droits des femmes, dans un contexte politique où ces mêmes droits tendent de plus en plus à être réduits dans certains pays.

La citation de Simone de Beauvoir « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. », n'a jamais été autant d'actualité.

L'auteure imagine une théocratie totalitaire où les femmes sont réduites au simple rôle d'utérus, privées de leur identité, de savoir. Trente ans plus tard, son intrigue aux allures de mise en garde est plus moderne que jamais.

En commençant ma lecture, j'ai eu du mal à me détacher de la Defred de la série, tellement l'actrice est habitée par son rôle, mais je me suis attachée à la Defred de Margaret Atwood, brune, 1,68m, 33 ans…

Servante, entièrement vêtue de rouge à l'exception de ses ailes blanches, symbole de pureté, qui lui encadrent le visage, elle a pour obligation de procréer, pour la République de Gilead.

Le choix du nom de la République : Gilead ou Galaad, n'est pas un choix innocent, de la part de Margaret Atwood. Gilead désigne aussi bien, une communauté, un mont (Le mont Gilead en Caroline du Nord) qu'un canton aux État-Unis. Mais c'est aussi le nom d'un quartier d'une banlieue de Sydney.

Lors d'une interview, l'auteure évoque l'Australie et ces enfants aborigènes volés à leurs parents, pour être placés dans des familles blanches. Il n'y a qu'un pas pour y déceler un parallélisme avec Defred et le fait que sa fille lui a été enlevée.

Dans les textes bibliques, la ville de Gilead est la représentation d'un médicament curatif. Ainsi, nous ne sommes pas loin de l'idéologie du Gilead de la servante écarlate : avoir trouvé « la solution » pour sauver un monde souffrant d'infertilité !

Defred, une femme dont l'identité a été effacée, au point que l'auteure l'occulte complètement. Elle est devenue, la servante de l'homme à qui elle appartient. Defred, détachée de son enveloppe charnelle, n'est plus qu'un ventre. C'est perturbant, pour nous, lecteurs, qui souhaiterions la voir se révolter, réagir au minimum… Pourtant, j'ai trouvé que l'auteure, à travers Defred, dépeignait cette déconnexion psychologique qui se fait lorsque l'on n'accepte pas l'inconcevable. Ce détachement, perturbant pour nous, est révélateur de la qualité de la construction de ce personnage. le cerveau se met en mode sauvegarde, en mode automatique et même si parfois il y a des soubresauts de retour à la réalité, la réalité est tellement glauque que Defred préfère survivre à côté de ses pompes. Alors, oui elle accepte sa condition… Mais a-t-elle réellement le choix dans cette société où chaque femme a un rôle bien précis, codifié à outrance, avec les Marthas, qui sont chargées de l'entretien du domicile des élites, les Econofemmes et les femmes de commandants. Aucune n'a le choix.

Les vêtements et les couleurs sont le reflet de la hiérarchie sociale. Une tenue ainsi qu'une couleur assignée aux femmes, est d'ailleurs un symbolisme que l'on trouve fréquemment dans l'Histoire. Il n'y pas si longtemps, l'origine sociale était reconnaissable aux vêtements que les gens portaient. L'étoile jaune, en est l'exemple le plus récent…

Une des symboliques les plus fines et qui peuvent passer à la trappe, car pas explicitée, est bien celle des vêtements portés par les femmes de Gilead, large dérivés de l'iconographie religieuse…

Les épouses avec le bleu, symbole de la pureté de la Vierge Marie.
Les Servantes avec ce rouge, qui peut avoir plusieurs symboliques, mais celle qui m'a le plus sauté aux yeux est celle des peintures de Marie-Madeleine sur certains tableaux. La romancière a d'ailleurs évoqué cet aspect : « le rouge est la croix … le rouge est le sang », référence à la théocratie d'un côté et l'accouchement de l'autre…
Les épouses des hommes pauvres, les « éconofemmes« , portent des vêtements à rayures.
Ce livre qualifié de féministe, que ce soit par les lecteurs, les mouvements féministes et disons-le clairement les community manager, n'a rien de féministe ! Les mouvements féministes ont tendance à montrer la femme comme un être fragile, qu'il faut protéger, qui doit se battre, qui est victime… Je ne suis pas une victime ! Les femmes sont avant tout des êtres humains avec des défauts, des qualités. Chacune des femmes de Margaret Atwood, a un caractère propre avec le comportement qui va avec. Chacune vient enrichir le récit.

Les hommes ne sont pas tous représentés comme étant des monstres. Chaque homme est tributaire du groupe et de l'organisation. Ils sont aussi victimes de cette théocratie, un homme n'en fait pas partie de l'élite, il ne pourra avoir une femme, il doit démontrer, par ses actes qu'il en est digne. L'élite décide… Donc la position sociale a une importance capitale dans la conception de ce bouquin ! Je n'ai rien vu de féministe dans le fait qu'un homme, soit écarté de la possibilité d'avoir une femme s'il n'est pas jugé digne… La seule différence dans le traitement, homme-femme, est que la femme est, de par sa condition, discriminée, alors que l'homme, l'est par sa condition sociale. Et c'est là où réside la nuance…

Le roman de Margaret Atwood est un condensé des symbolismes divers. Elle arrive à en produire un savant mélange, parfois déroutant, comme si elle avait mis des petits papiers dans un bocal et tiré au sort au fur et à mesure ce dont elle voulait parler. Je ne m'imaginais pas retrouver dans ces pages autant de références historiques. J'aime beaucoup ce genre de procédé, qui démontre le talent de l'auteure.

C'est une lecture qui se mérite, la densité du propos, des symboles et la construction, en font un chef d'oeuvre littéraire intemporelle. Si vous cherchez de la légèreté, passez votre chemin…

Je m'interroge… Quel est le plus déshonorant, considérer les femmes comme de simples reproductrices, ou les considérer comme objets sexuels…
Lien : https://julitlesmots.com/201..
Commenter  J’apprécie          324
Certains romans hantent l'esprit du lecteur…
Ces quelques mots de Margaret Atwood font l'entame de la postface de l'édition dont je dispose. Effectivement, je suis, quelques heures après avoir refermé ces pages, encore bien hantée.
Du sujet du roman, je n'attendais aucune surprise, tant il a fait de battage récemment. C'est pourquoi j'entamai ma lecture à reculons, pensant reconnaître en anticipation le récit.
Mais du rythme de la narration, de la qualité de l'écriture, de la capacité d'apporter une réalité à un monde un peu trop proche de nous pour ne pas me glacer, je ne savais rien…
Une belle claque. de celle que l'on retient.
Commenter  J’apprécie          320
Très emballée par ce roman et le battage médiatique autour, je m'attendais à une claque sur un thème qui ne fait pas vraiment de mes lectures habituelles.
Un seul mot : l'ennui. Un ennui tel que j'ai stoppé ma lecture au bout de 100 pages. Je suis passée complètement à côté, j'en attendais sans doute trop.
Commenter  J’apprécie          315
Dans cette société où les rôles et les fonctions des individus, notamment celui des femmes, sont ségrégées, Defred est La Servante écarlate, et c'est par son récit atemporel, et à l'aide de quelques rares références spatiales que l'on découvre une société américaine post-apocalyptique, post coup d'état - une société contraignante pour les individus - qui s'est construite sur la défiance et l'interdit. En tant que Servante écarlate , au service du commandant et de son épouse, trop âgée pour être mère, son rôle assigné est celui d'enfanter ; d'autres femmes sont les Marthas, cuisinières ou femmes de ménage, et chacune des catégories de femmes est identifiée par une couleur spécifique. Mais Defred a connu le monde ancien et, au fil de ses souvenirs, elle tente de retrouver les bribes de ce monde d'avant, celui où elle avait pour amie Moira, où elle a rencontré Luke, avec lequel elle a eu une petite fille, tous deux disparus depuis que ce nouvel ordre du monde est apparu et ses souvenirs sont de plus en plus ténus...

Dans ce récit dystopique Margaret Atwood imagine un monde aux confins de ceux de 1984 - une société sécuritaire, de Fahrenheit 451 - où les interdits sont nombreux notamment ceux concernant le savoir, ou celui du meilleur des Mondes où les fonctions des individus sont sériées et différenciées par fonction, à la mode du taylorisme...Seule la parole de Defred nous apporte l'éclairage du passé, elle reste une des dernières à pouvoir encore se rebeller avec quelques rares autres qui montent un réseau de résistance qui reste fragile.
Margaret Atwood propose donc une vision pessimiste mais crédible d'une société refermée sur elle-même poussant l'aliénation au maximum, dans un style distancié qui renforce l'inhumanité de ce nouveau monde terrifiant.
Une lecture très intéressante et une auteure que j'apprécie de plus en plus...
Commenter  J’apprécie          310





Lecteurs (17544) Voir plus



Quiz Voir plus

Margaret Atwood est-elle Lady Oracle ?

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, je ne suis pas :

La croqueuse d'hommes
La voleuse d'hommes

10 questions
42 lecteurs ont répondu
Thème : Margaret AtwoodCréer un quiz sur ce livre

{* *}