Sanditon

Oserais-je dire que je l'ai préféré à Orgueil & Préjugés ? Oui j'ose ! Ne me regardez pas avec des yeux effarouchés, en vous demandant quel est ce livre qui a su, à mes yeux, détrôner l'indétrônable chef d'oeuvre de Jane Austen.

Déjà ce livre n'est pas écrit que par Jane Austen. Je ne sais pas si j'aurais remarqué la différence avant un long moment, si je n'avais lu à la fin que l'autrice (Jane Austen) n'avait écrit que les 11 premiers chapitres. D'ailleurs, j'étais indignée que sur la couverture de mon exemplaire il n'y ait écrit que Jane Austen et que sur le quatrième il n'y ait écrit que : achevé par une autre dame. Oui mais cette dame elle a quand même écrit presque les 2/3, donc…

A partir du moment où l'autrice changeait, l'écriture restait soutenue, mais il y avait un petit plus que je ne me rappelle pas avoir lu dans les autres romans de J. A.. Ce petit plus c'était l'effronterie et l'audace des personnages. C'était la tension amoureuse. Je sautais de joie à chaque discussion entre nos deux petits amoureux. Il faut vraiment que je relise Orgueil & Préjugés pour savoir si j'avais ressenti ça aussi.

Sinon l'intrigue est simple, notre héroïne Charlotte Heywood est invitée à passer quelques semaines chez les Parker, en reconnaissance de l'aide qu'ils ont reçue de ses parents pour les tirer d'une petite mésaventure. Est-ce clair ?

Mr Parker a le projet fou de vouloir que Sanditon (où se passe presque toute l'histoire) devienne une station balnéaire à la mode. Il essaye de faire venir le plus de monde possible et il y arrive petit à petit. Les personnages sont très bien dessinés, nous avons l'égoïste Lady Denham, le touchant Arthur, l'insupportable Sir Edward, la douce Miss Lambe, la prudente Miss Heywood et le séduisant Sidney Parker. Enfin une multitude de personnages tous hauts en couleur ou effacés, cela arrive aussi.

Ce que j'ai aimé ? Tout, bon sang ! La plume parfaitement maitrisée, les personnages mais surtout l'histoire d'amour qui me donnait des étoiles dans les yeux. Franchement j'avais le sourire durant chaque scène entre les deux petits amours. Leurs joutes verbales mémorables... L'humour sarcastique… La tension amoureuse…

Il est toujours drôle de constater à quel point dans les livres les personnages se creusent les méninges pour se dire « oh suis-je amoureuse ? » alors que c'est clair. Dans ce livre c'était très clair.

Que dire de plus à part qu'il faut lire ce roman incroyable !!

On voit ce roman et l'on saute de joie : un Jane Austen que je n'ai pas lu ! Puis on reste consternée, à moitié Austen à moitié une "autre dame" ne va-t-on pas être terriblement déçue et révoltée par ce récit qui n'est pas fidèle à l'esprit de Jane Austen ?

La curiosité est une force puissante, on l'achète et on le lit.

On se plonge avec délice dans ces débuts Austiniens, la vie tranquille de cette Charlotte qui s'en va séjourner à la mer. Et se forment ces groupes sociaux si risibles, et se rapprochent des personnages hypocrites, irritants, touchants et drôles. On remarque un peu le passage où l'on change d'écrivain mais l'esprit et là, on tombe amoureuse de ce héro si drôle et espiègle. On vibre avec la si sérieuse Charlotte. Une happy end, parce que sinon ce n'est pas austinien.

On referme le livre. Et on peut affirmer qu'on a adoré et qu'on salue le travail de cette autre dame qui reprend avec témérité la plume de Jane Austen pour poser le point final à ce début plein de potentiel. Je recommande !

Une parenthèse "à l'anglaise"

C'est sous un air de vacances que je vous écris cette chronique, quoique j'ai lu Sanditon bien au chaud chez moi. Mais c'est ici que la magie de Jane Austen opère, car tout le long du roman, j'ai entendu le bruit des vagues, je me suis baladée sur les côtes anglaises, et je me suis prise d'envie de retourner voir la plage, quoique cela ne soit pas la saison. Rien que pour cela, j'ai envie de vous recommander ce roman de vacances, de séjour balnéaire qui vous détendra l'esprit au plus haut point.

Autre point qui me permettra de vous dire que Sanditon est fait pour vous, vous plongez ici dans l'ambiance des familles victoriennes en vacances dans un petit village. J'aime beaucoup cette période où toute la bonne société se retrouve dans un lieu à la mode, où les rencontres n'ont jamais rien de fortuites car tout le monde gravite autours du même cercle. Si vous souhaitez vous replonger dans cette époque le temps de 400 pages, Sanditon vous permettra ce petit voyage temporel tout en douceur.


Au delà des airs de vacances, un jeu d'intrigues totalement Austinien

De Jane Austen, je n'ai vu que des adaptations télévisées pour l'instant, remettant toujours au lendemain la lecture de ses titres mondialement célèbres. Mais je peux vous dire déjà que j'aime l'auteure. En effet, elle a l'art de nous plonger au coeur d'intrigues familiales particulièrement fines. J'aime son style et la manière dont elle aborde le sujet. Pour Sanditon, rien de plus simple. Nous prenons le point de vue de Charlotte, qui va partir pour des vacances chez une famille. Elle va pouvoir observer le jeu de relations qui se déploie sur Sanditon, et entre les familles de ce village.

Ce point de vue d'une jeune femme étrangère va nous donner un regard neuf, innocent mais non dénué d'humour. Nous partagerons les vacances et les réflexions de Charlotte sur chaque membre de cette communauté, nous demandant quelles sont les relations réelles entre eux et surtout l'évolution de ces relations.

Vous allez me dire que vous allez vous ennuyer à regarder ce vieux film de vacances. Pas du tout. C'est un récit calme et posé, tout en finesse. L'auteure vous mènera exactement où elle voudra, nous distillant ses révélations avec cette élégance si caractéristique. La fin de Marie Dobbs est une fine conclusion, rendant hommage à Jane Austen, et nous permettant surtout de partir de ce petit village l'esprit tranquille, avec une fin comblant nos espérances.

Le mot de la fin : non, je ne vous dirai pas que c'est un coup de coeur. C'est une oeuvre tranquille, sereine, qui vous évadera pendant quelques jours. Ce livre, vous l'aimerez par ses personnages attachants, par cette parenthèse qu'il procure, par ce bout de vie qu'il raconte. Vous y penserez les jours de grand travail ou de grisaille, lorsque vous voudrez partir dans un lieu calme et paisible. Je tiens à remercier tout particulièrement Livraddict de m'avoir choisie pour livre ce petit bijou qui repartira dans mes bagages aux prochaines vacances. Mais aussi les Editions du Livre de Poche pour m'avoir fait ce précieux cadeau. Je pense sans vous mentir que mes proches viendront s'évader aussi grâce à vous.
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Après avoir relu les chapitres de Jane Austen, je me lance le défi de lire deux versions "achevées" de l'oeuvre, en commençant par celle dite "Sanditon achevé par une autre dame" puis celle de Shapiro.
J'ai lu tout Jane Austen, mais je ne peux prétendre à en avoir une approche universitaire. Néanmoins, autant la proposition de Marie Dobbs aka l'autre dame m'a paru tout à fait crédible, autant la version de @Juliette Shapiro m'a moins convaincue. Elle a changé en partie le caractère des personnages dès sa "prise en main" de l'histoire, si bien que la coupure est perceptible. Si l'histoire qu'elle a choisi de développer est crédible en soi, à mon goût cela n'aurait pu être la suite envisagée par Jane Austen originellement. Je laisse à chacun le soin de se faire sa propre opinion... et pourquoi pas d'en débattre !?. Lecture Challenge Cottagecore pour le bookclub et le blog Artdelire.org !

Quand j'ai lu Sanditon, j'ai ressenti un énorme dilemne. Jusqu'ici mon titre préféré de Jane Austen était Orgueil et Préjugés... mais maintenant je ne sais plus. Je relis souvent Sanditon et je ne me lasse pas de la scène de la boutique avec la boîte à coquillage... J'aime la façon dont Sidney tisse un badinage qui semble superficiel et calculateur autour de Charlotte, mais dans lequel il se prend lui-même ! J'adore cette histoire et je la recommande chaudement :)

Sanditon, entrepris par la célèbre Jane Austen ("Raison et sentiments", "Orgueil et préjugés") peu de temps avant sa mort en 1817, est resté inachevé jusqu'à sa résurrection en 1975 sous la plume inspirée de Marie Dobbs, qui s'est pour l'occasion modestement (ou coquettement) intitulée "une autre dame". Romantique en diable, l'histoire de Charlotte Heywood, ce coeur à prendre de vingt ans, décolle véritablement lorsque Marie Dobbs se substitue à sa créatrice. Bien qu'aucune rupture de ton ne soit sensible après les fameux onze courts chapitres originaux, dédiés à une présentation des lieux et personnages passablement soporifique, l'intérêt du lecteur est rapidement stimulé par ce remarquable portait de très jeune femme. Perdue au milieu de la famille Parker, qui l'a momentanément accueillie en leur cher Sanditon, une station balnéaire du Sussex qu'ils souhaitent voir un jour mise à la mode, Charlotte va rapidement montrer son véritable caractère et devenir petit à petit la personne sur qui "on peut compter". Pauvre, mais honnête, elle va mettre ses inclinations sous le boisseau, en niant mordicus que l'on puisse lui trouver un attrait quelconque, en cette époque où la grande occupation de la "gentry", juste après "les affaires", était de marier aussi vite que possible les filles et assurer la fortune des garçons. Les "bonnes manières", à la sauce anglaise, interdisant que l'on exprime directement ses sentiments, génèrent une suite de quiproquos et de valses-hésitations qui font tout l'intérêt de l'histoire, au-delà ce portrait d'une époque et de moeurs depuis longtemps disparues. Merci à Marie Dobbs d'avoir entrepris ce travail de reconstruction post mortem, en espérant qu'un jour un éditeur aura le courage de mettre son nom au fronton de l'ouvrage et lui assurer la gloire posthume à laquelle elle a droit.

Ayant secourus le couple Parker dont la voiture a versé dans un ravin près de chez eux lorsque monsieur Parker qui s'est foulé la cheville, les époux Heywood acceptent l'invitation faite en remerciements et envoient leur fille Charlotte séjourner chez eux dans leur maison de Sanditon, une station balnéaire dont M. Parker souhaite le développement touristique. Là-bas, Charlotte va faire connaissance d'une multitude de personnages, dont le frère de son hôte : Sydney dont elle se sent très vite assez proche par l'esprit et bientôt par le coeur.
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J'ai choisi à la médiathèque ce roman inachevé de Jane Austen sans avoir rien lu sur ce roman auparavant. J'ai été heureusement surprise de retrouver ma Jane et je n'ai pas du tout découvert à quel moment le récit était repris par l'autre auteur (dans mon édition il s'agit de Mary Catton Dobbs; livre édité en 1997).

L'histoire est plutôt sarcastique : en effet de nombreux personnages dépeints sont clairement moqués (les pingres : lady Denham, les hypocondriaques : Diana, Susan et Arthur Parker, les obsessionnels : M. Parker avec son idée de vouloir à tout prix transformer Sanditon en station balnéaire à la mode, Mme Parker, son épouse qui ne songe qu'à ses boutures et passe ses journées dans la serre ou encore Sir Edward avec la décoration de sa chaumière).
Jane, puis Mary, n'ont pas lésiné sur les scènes et conversations truculentes qui s'ensuivent face à un tel parterre de personnages hauts en couleur et ce fut un réel plaisir de sourire et même rire à de nombreux passages.

En toile de fond, une petite ville balnéaire et sa promenade le long de la mer, des bains pris à l'aide d'une voiture tiré par un cheval, ou encore le ramassage d'algues gluantes des plus épiques, des marches dans la campagne...

Les héros de ce roman, Charlotte et Sydney, sont dès leur rencontre un match assez prévisible malgré plusieurs épisodes qui font craindre une séparation possible de ces deux-là ! J'ai été moins convaincue par l'épisode de l'enlèvement de Charlotte à la fin car rien de laissait entrevoir que Sir Edouard deviendrait assez fou pour entreprendre parelle vilénie même s'il idéalise Lovelace, le personnage romantique de Samuel Richardson !

Sanditon est un charmant roman très agréable à lire : la plupart des personnages ont de bonnes intentions même si certaines sont plus justifiables et utiles que d'autres.



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Après avoir relu les chapitres de Jane Austen, je me lance le défi de lire deux versions "achevées" de l'oeuvre, en commençant par celle-ci "Sanditon achevé par une autre dame".
J'ai lu tout Jane Austen, mais je ne peux prétendre à en avoir une approche universitaire. Néanmoins, cette proposition me paraît tout à fait crédible, hormis les agissements de sir Edward à la toute fin qui sont un peu rocambolesques quand même.
J'ai bien aimé le jeu des personnages et l'intrigue qui reprennent effectivement les classiques "ficelles" de Jane Austen (ficelles n'étant pas péjoratif ici). Ce n'est pas de cette proposition dont s'inspire la série de Netflix, même s'il y a des points communs. Les deux propositions ont leur intérêt. je m'en vais lire la version de @Juliette Shapiro pour comparer. Lecture Challenge Cottagecore pour le bookclub et le blog Artdelire.org !

Grande lectrice des oeuvres de Jane Austen, il ne me reste plus qu'à lire ses romans inachevés. Je me suis donc laissée tenter par Sanditon car il a été achevé par une autre dame, ce qui ne risquait donc pas de me laisser sur ma fin.

Les onze premiers chapitres écrits par Jane Austen présentent des thèmes nouveaux et des personnages toujours hauts en couleur. le ton est toujours aussi ironique que dans ses précédents romans. Cependant, un changement au niveau du style d'écriture saute aux yeux. La rédaction semble plus fluide et actuelle, ce qui ne tranche donc pas avec la suite apportée par un écrivain contemporain.

Quant à la partie achevée, elle ressemble énormément au style de Jane Austen tant par l'écriture que l'histoire. D'ailleurs, si je n'avais pas regardé où Jane Austen s'était arrêtée, j'aurai été incapable de découvrir la césure dans ce roman. Seul bémol: la fin est totalement rocambolesque concernant l'enlèvement de l'héroïne et impossible à envisager vu le contexte du 19ème siècle et les autres romans de Jane Austen traitant d'un tel sujet.

Un commencement magnifique ( pléonasme lorsque c'est Jane Austen qui écrit) et une suite très bien écrite .
A la lecture on voit la mer, le paysage on y est comme... transporté.