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4,06

sur 1009 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman m'a bouleversée.
La vie est dure, la vie est grise, dans ce roman.
Mais il y a un espoir, à 4km de là. Une île. L'île d'Elbe. Comme la promesse d'une vie plus belle, plus colorée, plus enivrante...! Mais ce n'est qu'un rêve, dans ce roman.
Et puis il y a Anna, pour Francesca. Et il y a Francesca, pour Anna. Et c'est tout ce qui leur importe, ça leur suffit pour pouvoir sourire. Comme si elles étaient les seules à être en couleur, dans ce roman.
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Piombino, cité ouvrière toscane située en bord de mer face à l'île d'Elbe.

C'est l'été, Francesca et Anna, deux adolescentes inséparables, irradient de beauté. Une beauté qui suscite la convoitise des hommes, la jalousie des filles moins bien loties et la violence d'un père.

Ces deux amies évoluent au coeur d'une cité paumée. Leurs pères sont dépassés, leurs mères tentent de maintenir l'unité familiale. Et puis, il y a les magouilles d'un frère, la télé de Berlusconi opium d'ouvriers usés et cette industrie métallurgique oppressante en perte de vitesse.

C'est dans cet univers très réaliste et sans perspective d'avenir que nous entraîne Silvia Avallone. La découverte de ce monde vous étouffe de prime abord et puis vous captive.

Même si Piombino est reliée au monde par la télé et les réalités économiques, même si les vieux rêvent de se dégoter une jolie ukrainienne à leurs petits soins,même si le regard des habitants se porte sur l'île d'Elbe,ceux-ci vivent repliés sur eux-mêmes, dans un mal-être latent.

La seule lueur d'espoir viendra peut-être du système scolaire qui offrira à ses meilleurs éléments une porte de sortie et une vie meilleure que celle de leurs aînés.

L'auteur offre au lecteur un regard sans concession sur une cité ouvrière qui se désagrège. Un vrai coup de poing.
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Une amitié d'enfance qui entre dans le soleil de l'adolescence et en découvre les éblouissements du corps et les abîmes des sentiments amoureux. Anna et Francesca, femmes-enfants d'un royaume en ruine où s'écrasent et fondent les rêves dans la sueur des métallos défoncés par la brutalité du travail à l'aciérie. Au milieu de cette violence, deux coeurs se découvrent. Un roman à découvrir absolument pour prendre le pouls de la jeunesse désabusée de ces villes industrielles ayant dévoré l'âme de leurs citoyens.
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Roman sensuel, rude, émouvant à l'écriture simple et efficace
Anna et Francesca, quinze ans à peine, amies pour la vie, partagent tout. Elles vivent à Piombino en Toscane, entre l'acierie et les barres d'immeubles. Les familles s'entassent dans les HLM sous un soleil de plomb.
Heureusement il y a la mer, la plage, c'est l'été. Elles nagent, elles vivent, elles sont belles, insouciantes, se jouent du regard et du désir des hommes.
Quant aux hommes, pères, frères, petits amis, ce sont des caïds, des violents, des absents. le travail à l'acierie est harassant, les lignes de coke et la fête permettent de surmonter le quotidien.
Heureusement leur amitié est forte et il y a l'Ile d'Elbe où elles iront un jour comme les touristes qui passent. Pourtant, l'hiver arrive, les drames aussi, les certitudes volent en éclat, la réalité est crue et violente.
Un très beau roman écrit par Silvia AVALLONNE à 25 ans.
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Publié en 2010, et en 2011 en français (traduction de Françoise Brun chez Liana Levi), «D'acier» est l'impressionnant premier roman de Silvia Avallone ; il se déroule en 2001, année des attentats du 11 septembre à New-York et du retour au pouvoir de Silvio Berlusconi, dans un quartier populaire de Piombino, ville industrielle où l'auteur a grandi. Dans les barres d'immeubles construites face à la mer pour les ouvriers des aciéries à l'époque du boom des logements sociaux, dans des appartements plombés par la fournaise estivale, les violences conjugales et une télévision qui diffuse à longueur de journée des programmes avilissants, Anna et Francesca, deux adolescentes de treize ans, se retrouvent pour échapper ensemble à l'enfermement et à la violence de leurs foyers, en échafaudant des rêves de fuite, de séduction et d'avenir lumineux, en forme d'illusions.

«Ça veut dire quoi, grandir dans un ensemble de quatre barres d'immeubles d'où tombent des morceaux de balcon et d'amiante, dans une cour où les enfants jouent à côté des jeunes qui dealent et des vieilles qui puent ? Quel genre d'idée tu te fais de la vie, dans un endroit où il est normal de ne pas partir en vacances, de ne pas aller au cinéma, de ne rien savoir du monde, de ne pas feuilleter les journaux, de ne pas lire de livres, où la question ne se pose même pas ?»

Rappelant le «Corniche Kennedy» de Maylis de Kerangal, Silvia Avallone raconte avec force et précision l'exaltation des corps adolescents sur une plage aussi délabrée que les barres HLM, «cette espèce de furie qui accompagne l'éclosion du corps», et l'énergie des aciéries qui cuisent le métal, polluent et aspirent les vies des hommes de la cité.

« Il jeta un coup d'oeil à la blonde du calendrier Maxim. L'envie de baiser, constante, là-dedans. La réaction du corps humain dans le corps du Titan industriel : bien plus qu'une usine, c'était la matière elle-même en transformation. »

«D'acier» est surtout un roman puissant qui dénonce les vies laminées par la dureté du travail à l'usine, le manque d'argent et d'ouverture au monde, malgré la présence d'une mer idyllique et d'un ciel presque toujours bleu, qui dénonce les transformations de l'Italie de l'ère Berlusconi, la bêtise et la «pornographie» des programmes de la télévision italienne et les images stéréotypées de la femme qu'ils véhiculent, l'écrasement des femmes dans ces vies sordides, la domination et le pouvoir de l'argent, et la cruauté de la désindustrialisation.

L'île d'Elbe qu'on aperçoit des fenêtres des barres de la cité rappelle cruellement qu'un autre monde existe, mais qu'il est aussi inaccessible qu'une lointaine planète.

«Pour beaucoup, cette plage était nulle parce qu'il n'y avait pas de cabines, que le sable s'y mêlait à la rouille et aux ordures, que les égouts passaient au milieu, il n'y avait que la racaille pour y aller, et ceux de la via Stalingrado.
Partout de grands tas d'algues, qu'à la mairie personne ne donnait l'ordre de ramasser.
En face, à quatre kilomètres, les plages blanches de l'île d'Elbe brillaient comme un paradis impossible. le royaume préservé des Milanais, des Allemands, des touristes à la peau satinée, en lunettes de soleil et Porsche Cayenne noire. Mais pour les jeunes qui vivaient dans les barres, pour les fils de personne qui suaient leur sueur et leur sang dans les aciéries, la plage devant soi c'était déjà le paradis. le seul vraiment vrai.»
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Autour de deux filles de treize ans dans le Nord industriel de l'Italie où la sidérurgie se maintient vaille que vaille, la vie de la classe laborieuse encaquée dans les HLM : violence, couples boiteux et surtout sexe qui définit déjà tout l'univers de gamines à peine sorties de l'enfance. L'impression d'un monde sous cloche, sans espoir, est métaphoriquement représentée par l'île d'Elbe que l'on aperçoit du continent, qui n'est pas très loin, terre d'élection des riches touristes à laquelle on rêve sans jamais prendre le ferry qui pourrait nous y déposer en un rien de temps. Un roman très solide, virulent, charpenté, qui souligne de façon expressionniste la difficile condition des gens modestes dans le monde impitoyable d'une industrie finissante.
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Anna et Francesca, deux adolescentes au tournant du 20ème siècle trainent leurs jolis minois à la plage face à l'île d'Elbe. Bientôt 14 ans, dans l'insolence la plus parfaite que confèrent l'âge et la grâce dont elles sont faites, elles jouent à être grande, frottent leurs envies à celles des adultes. Ils sont nombreux à les observer depuis les barres d'immeubles qui encadrent leurs existences. Les mères courages, Sandra la militante et Rosa la femme battue, les pères abusifs, Arturo l'escroc et Enrico le violent, les boudins, filles sans grâce et envieuses, et tous les garçons coincés entre restes d'adolescence mal dégrossie et le monde adulte ouvrier qui les tue à la tâche. Car l'usine Lucchini, où l'on fabrique l'acier gronde au loin, se nourrissant du travail épuisant pendant que la boite le Gilda noie les rêves des plus téméraires. Silvia Avallone créent des personnages sans pareil à la fois tendres et agaçants, des individus souvent perdus dans leurs propres désirs qui chutent avec éclat, emportés par la beauté de leur orgueil.
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Il m'est difficile d'expliquer pourquoi j'ai autant apprécié ce livre. Je crois que c'est parce que l'auteur réussit magistralement à mêler fresque sociale et des histoires plus intimes.
Sylvia Avallone nous plonger au coeur de l'Italie, dans le village de Piombino, dont le coeur de l'activité repose sur la fonderie.
C'est à travers deux jeunes filles que nous découvrons davantage Piombino, les familles qui y vivent et les relations entre les uns et les autres. Adolescentes, elles ne pensent qu'à grandir et se fichent du regard des autres. Pourtant elles sont rattrapées elles aussi par le comportement des adultes et par la violence des hommes.
C'est un livre fort, prenant et très bien écrit.
Je n'y vois que des qualités et je recommande sa lecture.
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C'est l'été 2001, Anna et Francesca vont bientôt avoir 14 ans et le monde leur appartient. Les deux meilleures amies attirent tous les regards, ceux des garçons et des hommes, surtout. Elles sont fusionnelles et ont des rêves plein la tête. A la fois sensuelles et naïves, elles grandissent dans un environnement violent et misérable : les barres d'immeuble de Piombino, en face de l'inaccessible île d'Elbe. Ici, la vie des hommes est rythmée par les journées de travail à l'aciérie, la drogue, le sexe et les trafics en tous genres. Les femmes quant à elles sont des bouts de viandes à collectionner quand elles sont jeunes et sexy, avant de devenir des mères de famille vieilles avant l'âge. Ce roman est dur, violent, par les thèmes qu'il aborde : maltraitance, hypersexualisation des jeunes filles (voire pédocriminalité), difficultés du travail à l'usine... La langue utilisée fait écho à cette dureté. Les premières pages m'ont déroutée, mais j'ai finie par me faire à ces phrases un peu rocailleuses. le roman met mal à l'aise, mais il est difficile d'en décrocher ! Même si l'adolescence de Francesca et Anna est très loin de la mienne, leurs rêves et leurs émotions ont quelques chose d'universel qui m'a touchée. L'usine Luchini et le quartier qui l'entoure sont des personnages à part entière, on ressent très bien l'ambiance de ces lieux. Ce roman est poignant, je serais curieuse de savoir comment le film qui en a été tiré a su adapter ce roman sans tomber dans le cliché.
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D'acier est un roman social poignant, percutant. le quotidien de ces familles italiennes est morose, difficile, sans espoir. Pourtant au milieu de ces barres d'immeubles défraîchies, Anna et Francesca, 13 ans, débordent de vie, de sensualité, de projets. Les premières scènes sont efficaces et on lâche ce roman lessivé par tant de tension et de rythme. Une belle immersion dans l'Italie industrielle contemporaine. Je le recommande vivement.
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