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EAN : 9782846267953
173 pages
Au Diable Vauvert (10/04/2014)
2.6/5   5 notes
Résumé :
Un fils d'ouvrier de l'ouest de la France monte à la capitale. Chômeur sans perspectives, misérable errant d'une mansarde à l'autre sous les toits de Paris, il découvre dans une librairie le sens de sa vie.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sous les toits Sébastien Ayreault Au Diable Vauvert
( 15€ - 174 pages)

Sébastien Ayreault nous relate les débuts difficiles de son héros David, aspirant écrivain. Convaincu que «  la meilleure façon de le devenir, c'est de devenir chômeur », il s'inscrit à l'ANPE .
C'est sous les toits , dans un décor spartiate qu'il se met à noircir des pages.
Si on ne choisit pas sa famille, il en est de même pour ses voisins. Il mène une vie de marginal, côtoie des plus minables que lui, au risque de se perdre, vu ses addictions (cigarettes, boisson, drogue) .
Si dans Repose-toi sur moi de Serge Joncour, ce sont les corbeaux qui initient la rencontre, ici c'est une boîte de haricots verts !

Si le narrateur a connu «  l'effet Agnès », un autre tsunami s'empare de lui, dès son premier contact avec une librairie.C'est avec «  Sexus, Plexus, Nexus » d' Henri Miller qu'il ressort et prend «  une claque ». Besoin de lire, dévorer.

Les livres ne sont-ils pas parfois l' ultime bouée de sauvetage, comme des auteurs en témoignent dans l'excellente et éclectique revue Décapage 55 ? (1)
David, le narrateur n'a-t-il pas eu des tendances suicidaires, comme celle de «  sauter », devant la pénurie de son imagination ?

Ses liaisons, il leur met un terme en s'envolant à Katmandou. Pense-t-il pouvoir rejoindre son ami peintre le If ? C'est un mec «  paumé, délabré, défoncé » , déprimé, que Lubna croise,initie à Internet, tente d'aider et séduit.

Coup de foudre, mariage éclair. le voici de retour en France avec une femme, un chat et bientôt un CDI. Nouvelle installation,
Amer constat pour David : «  l'écriture s'était fait la malle » . Cet accablement de la page blanche le rend aigri et peu tolérant pour ces «  nihilistes », larmoyant lors de la remise de leur prix !

Il s'essaye alors à la chanson, mais garde l'espoir, ayant été publié dans No News.L'exemple de Bukowski, qui a trimé en usine, ne lui paraît donc pas un obstacle à devenir écrivain.

Bientôt la routine et des divergences dans le couple. David ,comme Richard, le protagoniste de Repose-toi sur moi de Serge Joncour, n'entend pas son épouse. «  Tu n'écoutes rien. » lui reproche-t-elle. «  Parti dans son délire de chanteur », il se voit déjà sur les ondes, «  number one », au top des charts, encouragé par Phil, compositeur, guitariste.
Voilà «  sa vie partie en éclats », divorce inéluctable, auquel s'ajoute un licenciement.
La galère pour ce loser qui cherche à renouer avec Agnès, alors qu'il est fracassé par le départ précipité de Lubna. On suit ses tribulations d'un logement à un autre, d'un bistrot à un «  petit club » et même jusque dans le cimetière où repose sa famille.



Miller ne sera pas la seule planche de salut, conscient de la nécessité de lire beaucoup, il fréquente aussi les mots de Bukowski. le déclic se produit quand on lui offre sa correspondance.Ne serait-ce pas cette célèbre lettre à son éditeur qui aurait convaincu Sébastien Ayreault à tenter, lui aussi, l'aventure à Atlanta, avec comme objectif principal :« une carrière d'écrivain »?


Sébastien Ayreault signe un roman , aux accents autobiographiques probables, relatant l'ambition de son héros à devenir écrivain, les affres de la page blanche et les difficultés rencontrées. Comme le dit Serge Joncour : «  Il n' y a pas de recette, ce n'est pas comme le cake !». L'auteur livre un récit saccadé, ponctué de turbulences, à l'image de la vie chaotique, foutraque du protagoniste, David Serre.
L'écriture, au bout du tunnel, l'écriture, comme catharsis.


(1) A signaler dans le numéro 55, Automne - hiver de Décapage ( Flammarion)
la présence de Sébastien Ayreault dans la rubrique Créations, où il livre des extraits de son «  journal fragmentaire et poétique » intitulé Ainsi va la vie.
Il débute par le poème Petit matin de Thanksgiving : ( première strophe)
«  Les grands arbres frottent
Le ciel bleu
Petit matin de Thanksgiving
oeufs and bacon »


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La lectrice que je suis s'est naïvement emportée lorsqu'elle a lu sur la quatrième de couverture "il découvre dans une librairie le sens de sa vie". Un livre qui parle de livre ! Nous possédons tous une certaine faiblesse face à ça. Malheureusement, ma curiosité n'a pas été récompensée. "Sous les toits" est un roman qui m'a laissé un sentiment neutre. Quoi de pire qu'un livre qui ne vous apporte absolument rien ?

Le narrateur n'a pas de prénom ou alors je ne m'en souviens pas. Il faut dire qu'au mieux il est insignifiant, au pire agaçant. Un paumé avec des rêves d'écriture, enfermé dans une chambre de bonne, sautant quelques filles parfois. Des filles pas forcément plus équilibrées que lui. Finalement, je n'ai contre ce roman mais je déteste ces personnages qui se complaisent dans leur malheur. Certes, il y a parfois des moments de mieux, de bonheur mais le style me semble vide. Pour la défense du livre, je suis incapable d'aimer un roman si je ne m'attache pas aux personnages. C'est comme écouter parler une personne que je n'aime pas. Je ressens juste l'envie de fuir.

Et puis ce côté vulgaire ! Pourtant, je suis rarement choquée. Il y a des livres avec une vulgarité qui tranche, qui a un sens. Ici, elle est fade, comme lancée au hasard. Comme je n'aime pas descendre un livre ! Mais je déteste encore plus rester sans émotions face à des pages qui d'habitude m'en apportent tant.
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C'est un récit qui se lit assez vite et qui ne tombe pas des mains... Ce n'est pas de la grande littérature avec des envolées lyriques évidemment mais j'avoue avoir apprécié ma lecture. le style est franc et acide, parfois cru. Malgré les détails sordides d'une existence misérable d'un provincial qui essaie de se faire une place à la capitale en tant qu'écrivain, on décèle un aveu de dépression et une sorte d'appel au secours qui m'a touchée. Je pense que ce roman s'adresse à des gens qui ont connu cette impression d'être au pied du mur, cet état de foutu pour foutu, ce tunnel dont on croit ne jamais pouvoir sortir.
Une fin en ouverture nous permet d'imaginer tous les futurs possibles.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Et puis j'ai fait ce que je n'avais encore jamais fait de ma vie: je suis entré dans une librairie. Mon Dieu, y en avait partout. Sur tous les murs, toutes les étagères, toutes les tables. Partout. Seul le plafond avait été épargné. ça débordait, dégueulait. Assommant, délirant.
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Enfin merde, j'écrivais. Tous les jours. Six, sept heures par jour. Des poèmes, des nouvelles, et puis bien sûr, le porno pour Agnès. L'usine était loin, très loin. Mes problèmes de fric aussi. Nos vies sont ce qu'elles sont et l'argent y est pour beaucoup. Qui dit mieux ?
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Videos de Sébastien Ayreault (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sébastien Ayreault
Loin du monde de Sébastien Ayreault .Voir l'émission : http://www.web-tv-culture.com/loin-du-monde-de-sebastien-ayreault-456.html Dans une bourgade de l'ouest de la France, où le temps semble s'être arrêté, un gamin de 10ans cherche sa place, Nous sommes dans les années 70. Dans cet univers ouvrier où il n'est pas facile de joindre les deux bouts, l'enfant découvre le monde et la vie, avant d'être rattrapé par le drame. « Loin du monde » de Sébastien Ayreault. Entre humour et mélancolie, un roman qui ne laisse pas insensible et dans lequel beaucoup se retrouveront. « Loin du monde » de Sébastien Ayreault au Diable Vauvert Sébastien Ayreault est sur WTC
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