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3,88

sur 4414 notes
Relu lorsque ma fille l'a étudié au lycée, j'ai toujours apprécié dans Balzac certains côté comme son parisiannisme et son approche du monde de l'argent !
Sur l'argent comme pour Paris, tout reste d'actualité, et comme l'écriture De Balzac est belle, c'est un plaisir de faire le parallèle.
J'adore redécouvrir Paris avec Balzac (là on ne s'éloigne pas du centre / 1er, 6 et 7eme), les rues (toujours en travaux), les boutiques qui sont toujours là, les porches qui cachent de riches demeures.
Bien sur, je n'oublie pas l'histoire et sa métaphore romantique !!
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Un livre ayant marqué mon adolescence, le premier qui m'a convaincu que les auteurs classiques, parfois, n'étaient pas juste bons à garnir les étagères poussiéreuses du grenier ...
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Grand classique, maintes fois adapté, notamment au cinéma, ce roman est aussi incontournable que plaisant à lire.
Et au-delà de ce plaisir, on trouve matière à réflexion dans un texte riche et profond.
A lire et à relire, parfois.
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Magnifique livre De Balzac, un style énorme (comparé à certains auteurs actuels encensés, on est dans le sublime avec Balzac), un art descriptif qui donne des sentiments aux scènes, notamment au début sur l'histoire du cercle de jeu que l'on fréquente tête nue, avant de se faire faire les poches, un punch liner hors pair dirait on aujourd'hui...
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Deuxième roman signé par Balzac de son nom de plume (après « Les Chouans »), « La Peau de chagrin » est son premier véritable succès. Succès mérité d'ailleurs : l'inspiration est radicalement différente du roman précédent : si « Les Chouans » était un roman politico-militaire, apparenté à un roman historique, « La Peau de chagrin » se situe dans une veine plus fantastique… et réaliste en même temps.
Au départ, il s'agit d'une variante du mythe faustien : un pacte avec le Diable. Faust troquait son âme contre la réalisation de ses désirs. Raphaël de Valentin accepte de raccourcir sa vie pour ce même motif. Pour l'un comme pour l'autre, c'est un jeu de dupe.
Raohaêl de Valentin, qu'on pourrait surnommer « le débauché « (ça rappelle un film de Michel Deville en 1971) est dans une sale passe : il a perdu son dernier napoléon au jeu et sur le point de se suicider, et fait chez un antiquaire un pacte extraordinaire : cet homme sans âge (bizarre) lui offre une peau de chagrin magique qui lui permet d'exaucer tous ses désirs, mais à chaque voeu exaucé, la peau rétrécit. Trop préoccupé pour se penser à l'avenir, Raphaêl accepte. Dans un premier temps tout lui sourit, il fait un héritage, trouve l'amour avec Pauline, sa jolie voisine, se lance même dans l'écriture d'un livre « La Théorie de la volonté » mais il ne voit pas que la peau de chagrin rétrécit, lui-même devient malade, une affection qu'aucun remède ne peut guérir. Hanté par la peur de mourir, il vit en reclus, étouffé par l'amertume, il revient vers Pauline et meurt dans ses bras, celle-ci sombre dans la folie.
Les interprétations de « La Peau de chagrin » sont multiples. Sous l'apparence d'un conte à la fois fantastique et philosophique (comme chez Voltaire, mais beaucoup moins souriant), Balzac nous livre une réflexion sur le temps et le désir qu'il présente sous forme d'un paradoxe : « toute » la vie, mais « à l'économie ». Raphael ne le comprend qu'à la fin : il voulait tout avoir et n'a rien eu, il est passé à côté de l'essentiel. Pour parodier un slogan politique récent : vivre mieux, mais vivre moins. Evidemment c'est un choix à faire, mais pas réversible. Encore eût-il fallu, en vivant mieux et en vivant moins, vivre heureux, et ce ne fut pas le cas. La réflexion sur le temps et le désir peut donc se doubler d'une réflexion sur le bonheur. Et même se tripler si on ajoute une réflexion sur l'argent. La sagesse populaire n'est pas loin : le temps c'est de l'argent. L'argent ne fait pas le bonheur. Si l'on continue le syllogisme, il faut conclure : donc le temps ne fait pas le bonheur.
Ces divers thèmes ; le temps, l'argent, le bonheur, le désir, parcourent le roman dans tous les sens, se rapprochent et s'écartent les uns des autres. Raphaël voudrait bien courir ces quatre lièvres à la fois, mais le pacte qu'il a lié avec l'antiquaire le freinent considérablement.
On remarquera que l'amour, pourtant pur et désintéressé, de Pauline ainsi que la relation perverse et ambigüe de Foedora, n'ont pas de poids dans la tragédie de Raphaël. Ou en tous cas, il n'arrive pas à établir un équilibre.
Curieusement (ou pas, après tout), ce roman me rappelle « le portrait de Dorian Gray » d'Oscar Wilde : dans les deux romans, il y a une double évolution : chez Balzac, au fur et à mesure que les désirs sont exaucés, la peau de chagrin rétrécit ; chez Wilde, au fur et à mesure que les désirs sont exaucés, le portrait vieillit.
Etonnant, non ?

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Peut-on vivre sans désirer ?

C'est autant pour cette réflexion que pour ses qualités romanesques que cette oeuvre m'a intéressé (Balzac l'a classée parmi ses « Études philosophiques »). En suivant le parcours du jeune marquis Raphaël de Valentin, ponctué souvent par des rencontres symboliques avec de mystérieux vieillards, Balzac fait l'analyse de différents modes de vie (l'étude, la vie mondaine, la débauche, la vie rurale…), tout en offrant des réflexions sur le suicide, la pitié, les insuffisances de la science, etc.

Le roman est divisé en trois parties. La première installe de façon remarquable l'atmosphère fantastique, avec l'emploi d'une langue foisonnante et suggestive. Les personnages sont croqués en quelques lignes, de façon très convaincante. C'est une très belle trouvaille romanesque que le tourbillon qui emporte le lecteur et le personnage principal quand ce dernier, au bord du suicide, est accosté et entraîné par ses amis. Alors qu'on reproche souvent à Balzac ses interminables descriptions en début de roman (personnellement, je les apprécie), seules des bribes d'informations sont données au lecteur au profit d'un rythme effréné captivant. de même, la dernière partie offre des pages admirables et offre un portrait plus nuancé du personnage principal.

En revanche, quelle purge que la deuxième partie, où Raphaël raconte son propre parcours ! On y trouve des répétitions exaspérantes et c'est complètement invraisemblable (c'est censé être une confession faite à un ami pendant une nuit d'orgie, mais c'est beaucoup trop long !). Surtout, et je sais que c'est une lecture anachronique, le personnage principal m'y semble très antipathique pour un lecteur du XXIe siècle. Raphaël est présenté comme un homme de génie : on doit donc l'admirer. Peu importe si le génie, qui consacre trois ans de sa vie à deux oeuvres, n'en finit aucune. Sa pauvre logeuse et sa fille multiplient les sacrifices pour qu'il poursuive son oeuvre : cela donne des scènes touchantes, mais qui ne font pas oublier que Raphaël a fait des études de droit qui auraient pu lui fournir un emploi et que son génie, stérile, repose sur beaucoup d'égoïsme.
Son amour pour Feodora le rend plus antipathique encore : il semble que Balzac cherche à nous faire condamner comme cruelle l'indifférence de cette femme, alors qu'elle annonce dès leur rencontre qu'elle ne veut ni mari ni amant. Mais comme ce génie admirable l'aime, la distrait et lui rend quelques services, il conviendrait tout de même qu'elle cède au bout d'un moment, comprenez-vous… le pire est atteint quand Raphaël raconte qu'il a été tenté de la violer (mais il s'est retenu car il est marquis et génial), et il semble qu'on doit y voir la juste expression de sa passion… Il y a donc dans cette deuxième partie des passages très pénibles et très gênants.

En somme, c'est toujours la même chose avec Balzac : il est capable du pire comme du meilleur, mais celui-ci l'emporte presque toujours sur celui-là, et il y a dans La Peau de chagrin des pages inoubliables.

Enfin, si vous comptez acheter ce livre, évitez l'édition « Étonnants Classiques » conçue pour les élèves de première préparant le bac, truffée d'erreurs.
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Un des rares roman De Balzac que j'ai aimé, un des seuls aussi qui soient fantastiques. Un homme reçoit une peau d'Onagre qui à le pouvoir de réaliser ses moindres désirs. Mais à chaque désir exhaussé, elle diminue à l'image du temps qui lui reste à vivre. Peut-on vivre sans désir ? Quel équilibre entre être et avoir ?
Ce sont toutes ses questions de fond sur l'existence que Balzac nous invite à méditer dans son récit.
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Quelle frustration d'entamer un livre et de ne pas le finir... et en plus, c'est du Balzac !

Si tous les ingrédients du récit fantastique semblent magistralement réunis et n'entrent pas en conflit avec l'écriture réaliste de l'auteur, si l'histoire, devenue mythique, ménage au lecteur une curiosité haletante, comment supporter sans mot dire les lourdeurs et les digressions balzaciennes qui font de cette superbe histoire un boulet de plus en plus lourd à traîner ?

Vraiment, Balzac, je t'adorais, mais il semble que quelques années passées dans un amphi blindé à m'extasier de ton talent et de tes lumières ont eu raison de moi...
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Lorsque Raphaël de Valentin pénètre dans la maison de jeu du Palais Royale à Paris, un cerbère lui demande d'ôter son chapeau. Ce geste de dépouillement et d'humilité symbolise la soumission devant la puissance de l'ordre établi par l'argent. Ce lieu de perdition attire tous ceux qui espèrent se refaire une fortune sur un coup de dé. Raphaël, jeune noble désargenté vient de subir une grande déception amoureuse et songe au suicide, il vient sans conviction jeter sa dernière pièce d'or sur le tapis, en vain. Son errance le conduira par hasard chez un antiquaire, un vieillard étrange l'accueille, il semble sortir des enfers, mais son discours est néanmoins empreint de sagesse et de bienveillance. Cette dualité place Raphaël au carrefour de sa vie, le vieillard lui propose un talisman, une peau de chagrin, qui possède un pouvoir magique, celui d'exaucer tous les voeux de son possesseur.

Tout le sujet du roman est condensé dans le monologue de l'antiquaire : « Je vais vous révéler en peu de mots, un grand mystère de la vie humaine… Deux verbes expriment toutes les formes que prennent ces deux causes de mort. Vouloir et pouvoir. Entre ces deux termes de l'action humaine, il est une autre formule dont s'emparent les sages, et je lui dois le bonheur de ma longévité. Vouloir nous brûle, et pouvoir nous détruit ; mais SAVOIR laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme… La pensée est la clef de tous les trésors, elle procure les joies de l'avare sans en donner les soucis… le mot de sagesse ne vient-il pas de savoir ? Et qu'est-ce que la folie, sinon l'excès d'un vouloir ou d'un pouvoir ? »

Raphaël n'a rien à perdre, il saisit la Peau de chagrin et espère ainsi réaliser tous ses rêves. le vieil homme le met en garde et lui fait lire les termes du contrat inscrits sur la peau. « Celui qui me possède accomplira tous ses désirs, mais ses jours décroîtront à chaque voeu exaucé ».

Ce célèbre roman De Balzac est un conte fantastique et philosophique publié en 1831. C'est sans doute l'une des oeuvres les plus remaniées par Balzac au fil des éditions. Les variantes du texte occupent à elles seules 160 pages en petits caractères de l'édition 1985 de la collection « Classiques Garnier ». Balzac relisait scrupuleusement chacune des éditions de ces oeuvres pour corriger et améliorer sans cesse son texte. Quand on considère l'ampleur de son oeuvre, 91 romans pour la Comédie Humaine seule, on imagine le travail de relecture et d'écriture que cela représentait en moins de 30 ans ! (Balzac a commencé à écrire vers l'âge de 20 ans jusqu'à quelques années avant sa mort survenue à l'âge de 51 ans).

Ce livre a toujours été l'un de mes préférés en raison de la profondeur du message philosophique qu'il porte et aussi en raison du traitement littéraire. La forme choisie par Balzac, le « conte fantastique » est d'une grande originalité et tranche sur la production littéraire de l'époque. Mais cet ouvrage est aussi prémonitoire, il décrit avec une exactitude confondante le destin de son auteur. Balzac n'a-t-il pas toute sa vie formulé le voeu de devenir célèbre, riche et heureux en amour auprès de son "étrangère" la comtesse Rzewuska. Au moment même où ses voeux sont exaucés, il dépérit et meurt dans la fleur de l'âge, brûlé par le désir.


Encore une fois Balzac nous emporte dans un monde où le héros est écartelé entre le désir d'opulence qui mène à l'excès et le besoin d'équilibre qui peut conduire à l'austérité et l'ennui. L'auteur semble nous suggérer une voie qui est celle de la sagesse une sorte de sobriété heureuse ou le vouloir et le pouvoir sont bannis au profit du savoir. Une grande leçon que n'a sans doute pas toujours suivie Balzac lui-même dont la force vitale démesurée ne pouvait conduire qu'à l'excès. Ce génie, dont les ailes de géant l'empêchaient de marcher, avait trouver une manière a lui de résoudre ce dilemme. À la fois bénédictin et bon vivant, il s'astreignait à un labeur immense et solitaire jusqu'à l'épuisement. Pour se régénérer, il sortait de sa réserve et troquait sa robe de bure pour un habit au luxe ostentatoire afin de se fondre dans les milieux de la haute bourgeoisie. Un monde envers lequel il éprouvait à la fois de l'attrait et de la répulsion et dont il nourrissait son oeuvre.

— « La Peau de Chagrin », Honoré de Balzac, Classiques Garnier Éditions de M. Allem (1985), 461 pages (introductions, notes et variantes).

Je vous recommande aussi une l'excellente chaîne Youtube de Paper Boy consacrée à la littérature où vous trouverez plusieurs vidéos d'excellente qualité sur https://www.youtube.com/watch?v=YDrc2MM8KYk&t=138s
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Ah voilà enfin ce que j'attendais avec Balzac ! le retour d'un coup de coeur !
Car après la grande déception qu'a été pour moi le médecin de campagne, je me suis lancée dans La peau de chagrin, un peu stressée à l'idée de retrouver les mêmes ingrédients qui avaient rendu ma précédente lecture presque indigeste. Alors maintenant que je l'ai terminé, je suis plus que ravie de pouvoir dire que cette fois j'ai adoré ma lecture et que j'y ai pris un très grand plaisir.
Le style Balzac, comme nous le savons tous, est si unique, si singulier, que tenter de le décrire ici serait peine perdue, mais ce que je peux dire pour ce roman c'est que la forme s'est merveilleusement bien conjuguée avec le fond. J'ai été transportée par la formidable narration ; au premier abord lourde et profonde mais finalement légère et précise, grâce à laquelle on pénètre la vie, les pensées, les tribulations de Raphaël.
Ce jeune homme mélancolique et rêveur à souhait, qui le soir où il veut mettre fin à sa vie trouve chez un antiquaire une peau magique qui a le pouvoir d'exaucer tous les souhaits. Mais qu'on ne s'y trompe pas, bien que parfois catégorisé comme fantastique, le roman ne tourne pas seulement autour surnaturel, mais au contraire reste bien ancré dans le réel. On parcourt les affres des désirs humains, leurs conséquences et surtout leur sens (ou non). On observe le pouvoir du coeur, de la volonté et de la fatalité imposée à soi même. La multitude de thèmes abordés rend ce livre absolument indispensable à lire au moins une fois dans sa vie, que l'on soit mélancolique ou non, penseur ou non, philosophe ou non.
Et puis je crois qu'au final je me suis beaucoup attachée à Raphaël et Pauline et à leur belle histoire d'amour.
Bref, quel merveilleux roman, quelle belle et triste traversée à travers la vie.
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