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sur 9254 notes
Certains personnages laissent une empreinte tellement forte dans l'imaginaire qu'ils rentrent dans notre langage courant et servent de qualificatif. C'est le cas de “Rastignac” qui permet de désigner quelqu'un d'ambitieux. Au départ, je le trouvais très antipathique et un peu niais. Cependant, dans le dernier tiers du roman, son implication auprès du père Goriot est tellement forte que mon coeur de lectrice a été conquis.
Je ne raconterai pas l'histoire bien évidemment... (on trouve pléthore de synopsis sur le site). Je voulais juste écrire quelques mots pour conseiller à tous ceux qui n'ont pas encore lu ce livre de se le procurer, de se préparer une petite boisson chaude et de déguster cette merveilleuse histoire.
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Balzac était un grand . Sa science de la description, de la maitrise de l'intrigue , dela psychologie des personnages , tout cela fait que cet auteur est un "titan". Et cet opus ne déroge pas à la régle , bien au contraire. Sa science duplacement est extraordinaire , et quel personnage que ce Rastignac ! Culte !
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J'avais entendu beaucoup de complaintes au sujet de ce roman et plus précisément de la description de la pension Vauquer. Cette description est longue, en effet, mais j'ai admiré l'adresse de l'auteur dans cet exercice bien délicat. Parvenir à absolument tout décrire sans se répéter est tout de même un tour de force, il faut bien l'admettre.
En dehors de ce point précis, le Père Goriot est un roman cruel. Cruel de voir cet homme qui a absolument tout donné, qui s'est saigné aux quatre veines pour ses deux filles sans jamais rien recevoir en retour. Ses pitoyables conditions de vie, sa lente dégradation, sa totale déchéance sont autant de coups portés à la dignité humaine et augmente son martyre. Cet homme est LE père absolu, celui qui donne tout, qui se sacrifie pour ses filles aussi ingrates que superficielles soient-elles. Car il n'y a aucune récompense à attendre pour Goriot qui aime tant, aucun répit, aucune consolation. Il n'aura même pas la chance de vivre la promesse qu'on lui a donnée.
Alors Rastignac, ce jeune ambitieux, qui fait ici son apprentissage, est un spectateur de cette comédie et réfléchit. Il cède même pour un temps aux sirènes de Vautrin, le forçat. C'est ainsi qu'il va comprendre peu à peu les rouages d'une société corrompue, vermoulue et impitoyable. Ce ne sont pas des Goriot qui réussissent dans ce beau monde-là. Ce ne sont pas les honnêtes gens ni les travailleurs… mais les beaux parleurs, les escrocs, et les parasites…
Quelle leçon que voilà ! Face à celle-ci, la description de la pension est vite oubliée, et seul reste le plaisir d'une lecture agréable et saisissante, aux mots précis et et durs, aux images parfois bien difficiles…
En tout état de cause, il s'agit là d'un très bon roman et je l'ai beaucoup aimé.
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Ce fut mon premier livre De Balzac et c'est une bonne surprise. Avec un début légèrement difficile car les cent premières pages sont descriptives : L'auteur nous décrit l'auberge de Madame Vauquer mais aussi tous les habitants qui y vivent. Faut s'accrocher. Mais ensuite, l'histoire vaut bien cette attente. Eugène de Rastignac est un jeune provincial qui souhaite voir comment fonctionne la société. Vous finirez déçus, comme Eugène mais stupéfait aussi. Faire le bien est inutile, trop généreux c'est être idiot. On l'apprend grâce au père Goriot. Il aime ses filles passionnément même au delà, il leur offre tout, quitte à se retouver dans le moindre sou, si elles sont malheureuses, il l'est aussi. Voilà comment fonctionne père Goriot. Mais ses filles ne l'aiment pas autant. On l'espère tout au long de la lecture seulement leurs actes ne vont pas avec leurs paroles et celà jusqu'à la fin. J'ai d'ailleurs été outrée de la fin! Dans l'incapacité de comprendre ces filles et cruellement peinée pour monsieur Goriot.

Pour conclure, c'est un livre très touchant montrant l'amour inconditionnel d'un père pour ses enfants mais c'est aussi un livre très triste.
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J'ai enfin découvert ce fameux Père Goriot si connu et dont j'avais trop tardé à faire la connaissance. C'est chose faite et je peux, et dois, dire maintenant que je ne comprends pas le choix d'Honoré d'avoir appelé son roman «Le Père Goriot», car pour moi il est évident qu'il aurait du s'intituler «Eugène Rastignac» tant il est la force vive de ce roman !

Et j'irais même plus loin en déclarant que ce cher Monsieur Goriot m'a beaucoup agacé. On me l'avait dépeint comme le père le plus touchant de la littérature, l'archétype de l'amour filial, donc j'ai été passablement déçue de me rendre compte qu'il était un père aimant certes, mais ne nous mentons pas; ce qu'il aimait ce n'était pas tant ses filles que l'argent de ses filles. Son obsession de l'argent m'a empêché d'avoir pour lui l'empathie nécessaire pour l'apprécier. Monsieur Goriot est exactement comme ses filles (et par extension le reste de la société parisienne) : l'agent est son seul et unique moteur. Et en cela il m'a fait penser à l'autre célèbre père qui finalement semble être son alter ego : Monsieur Grandet. Ces deux pères ne sont que les deux faces d'une même pièce. Ce fut très intéressant à constater. L'un par cupidité refuse tout argent à sa fille, l'autre par excès d'amour donne tout son argent à ses filles, mais pour les deux argent et amour sont intimement (et péjorativement) reliés.

Comme je le disais, la vrai star du roman c'est clairement Eugène de Rastignac. Que j'avais croisé dans la peau de chagrin en trentenaire déjà bien cynique, alors qu'elle n'a pas été ma surprise de le voir jeune, sans le sous et surtout innocent ! Innocent de toute cynisme, de tout égoïsme et avidité ! Ça ne me l'a rendu que plus attachant ! Mais ce que est formidable c'est que c'est grâce à ce roman qu'on comprend et pourquoi il deviendra ce qu'il deviendra plus tard. On est spectateur du point de bascule du petit Eugène (et de façon éclatante à la toute dernière ligne de la fin du roman).

Bref, il y a tant de personnages et de situations dans ce roman qu'il ne m'est impossible d'accorder un mot pour chacun dans cette critique donc je dois malheureusement m'abstenir. Mais il est clair que cette pension Vauquer est une véritable micro société et encore une fois, s'il était nécéssaire de le redire, Honoré à tout simplement excellé à la créer, la décrire et la faire vivre. Quel génie.

Et une mention spéciale aux premières pages du roman, qui sont déjà célèbres oui, mais qu'à titre personnel j'ai trouvé absolument magistrales ! Un chef d'oeuvre !
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Un classique que je n'avais pas encore lu, alors que Balzac est un auteur que je trouve fascinant. Dès le début, il ne déçoit pas : la description de la pension Vauquer et de ses occupants nous plonge dans leur quotidien comme si on y était ! Instantanément, les personnages acquièrent de l'épaisseur, on y croit ! On comprend aussi rapidement que ce n'est pas tant d'un homme en particulier, le père Goriot, que ce roman va parler, mais plutôt d'un certain milieu parisien, d'une certaine façon de vivre à une certaine époque.
Culte des apparences, frivolités, goût de l'argent et des belles choses, les filles Goriot ont tous les vices pour mettre leur père sur la paille. Rastignac, personnage témoin, vient donner de la profondeur au roman en montrant les questionnements moraux que ces vies impliquent...
Bref, un grand beau roman classique, à la fin prévisible mais si bien mené, si vivant !
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Apparemment plusieurs ont été dégoûté par ce livre au collège ou lycée. J'y ai échappé. J'ai découvert Balzac à la fac, avec le Colonel Chabert et la Peau de Chagrin, que j'ai davantage appréciés. le Père Goriot est plus long. Certains se plaignent de la longueur des descriptions. C'est devenu un poncif. Faut pas exagérer : la description de la pension et le portrait de ses résidents ne font que quelques dizaines de pages et Balzac ne décrit pas juste pour décrire; ses descriptions ne sont ni neutres ni gratuites : la pension est à l'image de sa tenancière. Balzac le dit : le lieu explique la personne et vice versa et Balzac y met toute ses détestations. Je trouve que c'est d'ailleurs trop à charge et trop chargé. Il ne fait pas dans la nuance. Donc "sauter" ces descriptions est se priver d'éléments de compréhension : Balzac critique autant la misère, où il craint devoir vivre un jour, que la bourgeoisie et l'aristocratie, milieux qui l'ont rejeté. M'agace davantage la multitude de phrases définitives sur les femmes, sur l'Amour, sur Paris etc (on peut en extraire des dizaines à afficher comme des sentences sur les pages d'un éphéméride). La suite rappelle les romans du siècle d'avant (Manon Lescaut, la Princesse de Clèves etc) : des allers-retours entre la pension (où le modeste côtoie la pauvreté) et les hôtels particuliers des gens riches d'argent. Je suis assez surpris de la manière dont sont touchés nombre de personnes par le personnage de Goriot. Pourtant celui-ci le dit lui-même : son "amour" pour ses filles est son seul "vice" et ils les a gâtées (comme des dents gâtées avec trop de sucre..). Contrairement à ce que dit un jeune lecteur, il n'est pas dans une relation sado-maso (il n'est jamais sadique) mais à la limite d'une relation incestueuse, en tous cas possessive (il n'est quasi pas question de la mère Goriot). Regarder la situation ainsi permet de pointer la part de responsabilité de Goriot et de moins accabler ses filles. Dans l'édition de poche de 1983, Nicole Mozet montre très habilement le parallèle entre le parcours de Goriot et les évolutions de la vie politique. Quant à Rastignac, il a du coeur, certes, mais il me semble qu'il étudie car il n'a pas le choix et qu'il est attiré par l'amour, les femmes, la réussite, bien davantage. le récit montre le grand écart qu'il fait entre son coeur et ses penchants d'ambition. Son personnage est, comme le dise quelques contributeurs au site, plus complexe que ce que la postérité en a fait.
Globalement, je trouve que le livre est bien à l'image de son auteur, mangeant une nourriture trop riche, buvant trop de café, dormant peu, écrivant la nuit : opulent, riche, exalté, foisonnant, excessif, flamboyant, virtuose. Donc intéressant, mais avec ses limites.
Lien : https://marcokerma.com
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Un père se ruine par amour pour ses filles d'une monstrueuse ingratitude, un amour excessif et malsain : c'est ce que l'on retient du roman peut-être le plus célèbre De Balzac. Mais le Père Goriot, c'est aussi un roman d'initiation avec l'arrivée à Paris de l'ambitieux Rastignac qui laissera ses illusions de jeunesse avec la mort de Goriot, c'est aussi foultitude de personnages que l'on retrouve dans d'autres romans ultérieurs. Vautrin, le hors la loi sans scrupules, La Comtesse de Beauséant, la riche cousine de Rastignac qui sera son initiatrice, représentante de l'ancienne aristocratie en perte de vitesse, les filles de Goriot représentant la nouvelle richesse financière mais à laquelle il manque un nom, une légitimité, Poiriet, Michonneau les délateurs et enfin Paris, un personnage total. Chez Balzac, écrivain réaliste, il est difficile de séparer milieu et personnage et chaque quartier (Montagne Sainte Geneviève, quartier pauvre alors, faubourg Saint Germain et rive droite, nouveau monde de la richesse dans les années 1830-1840) symbolise des personnages du récit.
Roman pessimiste car les perdants sont ceux qui aiment sincèrement : le Père Goriot et Mme de Beauséant dont on se sert, l'amour ne peut triompher. Cette dernière en a d'ailleurs conscience puisqu'elle conseille à Rastignac d'être "bourreau et non victime" ce qu'elle ne peut faire elle-même.

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Cela paraît à la fois très vain et très orgueilleux de vouloir se fendre d'une critique, d'un avis du Père Goriot. Tout a été dit sur lui, écrit, analysé, pensé et par tellement de lecteurs, d'érudits ou de passionnés. Alors à quoi bon ajouter une bafouille, un caillou à l'édifice?
Et pourtant, je vais me lancer, parce que je crois que j'aime beaucoup trop ce livre et que l'affection peut justifier un discours, même banal, même faiblard.
Le Père Goriot est sans doute l'un des membres les plus connu de l'éminente famille de la Comédie Humaine. C'est peut-être parce qu'il figure souvent dans les programmes de français au lycée qui ont ainsi entériné son statut de "classique", mais c'est surtout selon moi parce qu'il est une synthèse, la quintessence même de toutes les obsessions d'Honoré de Balzac, de ses thèmes, de l'intensité de ses personnages.
Qu'est ce que c'est "Le Père Goriot"?
C'est la pension Vauquer, une pension de famille misérable et sordide tenue par une propriétaire aigrie et qui regroupe autour de sa table des convives souvent mesquins, petits, bavards et parfois méchants; et quelques pensionnaires plus remarquables. Ils sont trois qui vont nous accaparer autant qu'ils vont s'accrocher les uns aux autres, se croiser et faire de ce roman un ensemble passionnant, beau et cruel jusqu'au sublime, piqueté de cynisme.
A ma gauche, le bel étudiant. Brun, svelte et regard de braise. Il n'est pas encore l'ambitieux aux dents longues qu'il deviendra et c'est un jeune homme naïf, généreux, sensible comme un adolescent. Il étudie son droit sans trop de conviction et rêve de grandeurs et d'amours, de fortunes faciles. Voici Eugène de Rastignac, mesdames et messieurs! Vous pouvez applaudir, il aimera ça. Ne le perdez pas de vue, nous le retrouverons souvent après la fin de cette histoire.
A ma droite, celui qui regarde notre beau méridional, cet homme sans beauté mais magnétique, duquel émane une autorité naturelle et du charisme; cet homme un peu inquiétant qui semble tout deviner de nos pensées et de nos sentiments, cet homme -méfiez-vous de lui mesdames, méfiez vous de lui vous aussi messieurs!- c'est Vautrin! Soyez discrets, restez sur vos gardes. Avec Vautrin, on n'est jamais trop prudents.
Et en bout de table, là, seul en train de manger sa soupe trop clair sans un mot, ce vieillard gris et blanc vêtu d'une redingote hors d'usage... Oui, celui-là, celui dont est en train de se moquer cette vipère de Madame Vauquer... Ne faites pas trop de bruits Mesdames, Messieurs, il n'aimera pas qu'on parle de lui, celui là... Oui... c'est lui, c'est Monsieur Goriot, dit le Père Goriot. C'est mon préféré, à égalité avec Rastignac, c'est ma douleur et mon coeur qui se déchire à la dernière page. Enfin, c'est Goriot quoi.
Rastignac, Vautrin, Goriot: la sainte trinité balzacienne, les trois pôles du roman pour le meilleur et pour le pire. Il y a le fils qui aura la vie devant lui et le désir de la dévorer, le père -"Christ de la paternité" qui mourra par excès d'amour paternel- et le Saint d'Esprit, qui n'a de saint que le surnom et qui aime à tirer les ficelles et contrôler les vies... Drôle de trio pour ce roman qui, non content de nous raconter des destinées individuelles, met également en scène la société parisienne de la Restauration, la fin du règne des aristocrates et la montée en puissance des financiers et de l'argent.
Eugène est donc monté à Paris pour faire son droit et il végète dans la pension Vauquer, malgré l'aide et les subsides accordés par sa mère, sa tante et soeurs. Il a bien une cousine qui l'aide à faire son entrée dans le monde, mais pour un gascon sans fortune, rien n'est facile. Fin observateur, le jeune homme s'intéresse aux autres pensionnaires, à leurs histoires et s'il est un homme qui l'intrigue, c'est le Père Goriot, vieillard dont chacun se gausse et particulièrement depuis que deux jeunes femmes, belles et fortunées, viennent lui rendre visite, à lui qui ne porte que des guenilles. Deux jeunes maîtresses... le pauvre se fait avoir... Il n'a pas idée d'être idiot à ce point à son âge!
Rastignac aura le fin mot de l'histoire puisque ses incursions dans le monde lui révéleront que les jolies Anastasie de Restaud et Delphine de Nucingen sont les filles de Goriot. L'ancien vermicellier enrichi fut un mari aimant et un père fou de ses filles à l'excès qui réussit à les marier à des gendres riches, espérant faire leur bonheur, en dépit du sien. En effet, l'ascension sociale des jeunes femmes marque la fin du bonheur de ce père puisque ses gendres puis ses filles se mettent à avoir honte de lui, jusqu'à le priver de leurs présences. le pauvre n'a plus le droit de leur rendre visite... Parfois, Nasie et Fifine viennent le voir... Quand elles ont besoin d'argent... Et le père se ruine. Se saigne aux quatre veines.
Eugène fera l'erreur de parler de Goriot à Madame de Restaud qui refusera de le recevoir. En revanche, et par l'entremise de sa cousine, il parviendra jusqu'à Madame de Nucingen dont il deviendra l'amant.
Le jeune homme se prendra d'affection pour le père qu'il traitera comme le sien et cet amour sera payé de retour par le vieux, tellement heureux de se savoir en relation avec un homme fréquentant sa fille.
En parallèle, Eugène poursuit sa difficile ascension dans le monde... Il tente de concilier ses principes et son grand coeur aux agissements en vigueur dans ce Paris de dorures et de rumeurs, où un bon mot vous met au pinacle, un amant au désespoir, une mauvaise donne aux cartes à la ruine... Dans un passage d'anthologie, Vautrin tentera de lui faire comprendre comment tourne le monde et le tableau qu'il brosse est effrayant de cynisme. Difficile de ne pas entendre la voix De Balzac se superposer à celle de Vautrin qui souhaite aider Rastignac à arriver, allant jusqu'à machiner un duel au pistolet et un mariage avec la Cosette miraculeusement enrichi de la pension...
Au plus fort du roman, l'intrigue s'emballe: Vautrin tombe dans un piège, les filles Goriot s'enlisent dans des problèmes d'argent et en demandent toujours plus à leur père ... qui finit par en mourir sans que les deux femmes ne soient revenues le voir une dernière fois. Et c'est Eugène qui tiendra la main de ce père adoptif et qui payera pour les funérailles. Avec Goriot qu'il aimait sincèrement, il enterrera aussi ce qui lui restait d'innocence et de candeur pour devenir l'ambitieux dont le cri ferme le roman : « A nous deux ! ».

Le Père Goriot est sublime, de bout en bout.
Il y a Rastignac, Vautrin, la Restauration et ses chausses-trappes.
Et ce père qui me brise le coeur à chaque fois. Ce passage où Rastignac le surprend en train de tordre et de fondre l'argenterie qui lui restait de sa femme en pleurant... Ces cris de douleurs et de tristesse sur son lit de mort... Et ses filles... La cruauté de ses filles...

Chez Balzac, il y a l'extraordinaire observateur de la société sur laquelle il tire à boulets rouges mais il y aussi cette force créatrice et ces personnages. L'auteur qui n'avait pas d'enfant a créé la figure d'un père absolument poignant, grand, sublime jusque dans sa douleur et ses excès d'amour filial, qui en feront peut-être sourire certains. Mais pas moi.
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En ces temps étranges, et surtout grâce à Titiou Lecoq que j'ai écouté sur podcast lebookclub, j'ai tout à coup eu une furieuse envie de relire le Père Goriot qui m'avait laissé un goût amer et peu de bons souvenirs dans ma jeune adolescence. Titiou Lecoq a su aiguiser ma curiosité au point que je me suis précipitée pour relire ce classique sitôt le podcast écouté.

J'ai (re)découvert avec un plaisir étonnant la pension Vauquer et tous les protagonistes de cette histoire.
Finalement le jeune Eugène Rastignac est un bon garçon, peut-être un des personnages le moins frivole.

Le fameux bon père Goriot est tellement « amoureux » de ses filles qu'il accepte tout, jusqu'au pire, et même s'il semble un peu « idiot », il sait en fait très bien de quoi il retourne et n'est pas si naïf qu'il pourrait paraître.

J'ai tellement aimé plonger dans cette époque que j'aurais voulu connaître, entendre le bruit des sabots et des calèches sur les pavés, ces histoires de sous qui me fascinent, de mariages, plus ou moins arrangés et d'amants et maitresses dont tout le monde connaît les moindres petites anecdotes.

Bon on doit tout de même avouer que la place de la femme n'est pas jolie jolie et l'image rendue est assez légère ; on dirait que toutes sont des inconsistantes, des écervelées…

Je me suis attachée aussi au personnage rugueux et rustre qu'est la dame Vauquer, malgré son manque de bienveillance et sa dureté elle est pour moi un personnage central, et tenir une pension à cette époque ne devait pas être une mince affaire.

Et c'est mal mais le coquin de Vautrin est tout de même assez intéressant, la proposition qu'il fait à Rastignac est très habile et maligne, il aura tout de même hésiter le bougre…

Et les lettres, ah les lettres envoyées à la mère et aux soeurs, un régal, on ne peut tellement pas imaginer écrire de telles lettres de nos jours, et pourtant ….

Bref un moment de lecture intense qui me donne envie de replonger vite dans un autre « classique »

Lien : https://enviedepartagerlesli..
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