Bêtes des tranchées : Des vécus oubliés

Bien peu a été écrit sur la vie et le sort des compagnons des soldats de la Grande guerre, comme l'indique l'auteur, la documentation manque et présente souvent des points de vue biaisés. La vocation de ce livre est de pallier ce manque et de donner à voir cet aspect de la guerre. L'auteur accompagne les principaux acteurs (équidés, chiens, pigeons) de puis leur “mobilisationˮ, leur transport au front, leur “travailˮ, leur vie, leur mort. Il s'attache particulièrement à nous faire sentir ce que ces compagnons d'infortune ont pu éprouver, le stress, la peur, l'angoisse. Et aussi, les liens avec leurs “conducteursˮ, parfois amicaux, voire câlins, parfois distants ou brutaux. Les soldats des différentes armées en présence ont fait montre de comportements très variés, attitudes évoluant au cours du conflit, des batailles… Une affaire de culture ? Les soins ont beaucoup évolué également, des milliers de vétérinaires se sont efforcées de soulager les blessés tandis que l'on renvoyait “à l'arrièreˮ les convalescents, les traumatisés, surtout les chevaux, les plus sensibles au stress. Des unités adoptaient des compagnons comme mascottes, parfois contre la volonté de leur hiérarchie. le livre s'intéresse également aux animaux sauvages, notamment les oiseaux, les animaux abandonnés dans la fuite de la population civile. Enfin ce sera le retour, pour eux aussi, à la vie civile, souvent une autre séquence tragique. Un livre passionnant, émouvant, comme les héros, enfin reconnus dans leurs rôles.

Un immense travail historique d'Eric Baratay qui vient combler le vide des commémorations du centenaire de la 1GM concernant les animaux dans le monde francophone. Poignant. A lire avec les oeuvres de Genevoix ou le 14 d'Echenoz en écho romanesque.
11 millions d'équidés, 100 000 chiens, 200 000 pigeons : les animaux ont été enrôlés en masse dans la Grande Guerre, pour porter, tirer, guetter, secourir, informer… Les tranchées ont également abrité des milliers d'animaux domestiques ou de ferme, abandonnés par des civils en fuite, et d'animaux sauvages coincés au milieu du front, mais aussi des rats, des mouches, des poux, attirés par l'aubaine. Parfois pourchassés, plus souvent gardés et choyés, ils ont fréquemment aidé les soldats à survivre dans l'enfer, à s'accrocher à la vie, à occuper leur temps. Mais, alors que les combattants de tous bords ont beaucoup évoqué ces compagnons de guerre, nous les avons oubliés.

Que dire d'une guerre de l'horreur au milieu des hommes, des machines, des tranchées et enfin des animaux. Ce drame qu'a été cette 1ère guerre n'est pas seulement une histoire d'hommes mais elle a entrainé tout un bouleversement également dans les paysages, dans la faune sauvage mais également des animaux domestiques.

Toutes les nations ont fait entrer des chevaux, des ânes, des chiens, des pigeons et autres animaux dans cette guerre chimique au milieu des tranchées et du bruit assourdissant des bombes. Une réalité avec des chiffres, trop de chiffres des animaux combattants, morts, ou blessés dans cette guerre 1914-1918. Des chevaux qui feront un voyage des États-Unis à la France et qui subissent les assauts des maladies, du stress et de la perte de repères.

Éric Baratay nous fait un rapport précis des animaux qui seront entrainés dans cette guerre, du déchirement à l'abandon dont les propriétaires sont obligés de se séparer au sein de la ferme, au voyage jusqu'à la ligne de front et enfin la mort tout simplement au bord d'une route d'épuisement ou étouffer dans une tranchée ou tout simplement reconnu par l'ennemi comme porteur d'un message.
Je ne peux que vous conseiller ce livre qui apporte des précisions sur cette guerre que nous connaissons de nos yeux d'homme mais il existe bien d'autres yeux.
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Livre passionnant sur un sujet rarement évoqué.