Le meilleur de ma tâche est fait. Joseph de Maistre et le vicomte de Bonald sont de ces hommes rares dans tout siècle, et plus rares encore dans le nôtre, dont la pensée et la vie ne flottèrent ni ne descendirent. Intelligences de sommet, ils restèrent toujours à la hauteur qu'ils avaient prise au premier essor de leur génie, au premier regard qu'ils lancèrent sur le monde de leur temps père de notre monde d'aujourd'hui.
Comme on ne prend bien la mesure des hommes que quand ils sont renversés, et que l'ombre et le corps ne s'ajustent exactement que par terre Lamennais tombé maintenant dans des doctrines de néant, comme Lucifer dans les ténèbres, nous fait mieux juger du Lamennais debout, dans la clarté vive de sa foi.
l'inepte insolent, qui nierait ou méconnaitrait la notion de Dieu n'aurait pas même le droit de mettre un syllogisme au service de son épouvantable négation.
Croire, en effet, que deux pouvoirs, – ou trois pouvoirs – pourront s'équilibrer en paix et se limiter avec harmonie c'est méconnaître l'immuable règle qui proclame que tout pouvoir a pour loi de s'étendre comme la lumière, et de faire sauter l'obstacle qui le comprime, comme la chaleur. Plus le pouvoir sera intelligent et fort, c'est-à-dire plus il sera pouvoir, et moins il souffrira devant lui de pouvoirs rivaux. Dresser donc un pouvoir devant, un autre, en dresser trois et faire leur partage, cela est vain, niais et insensé. L'un de ces pouvoirs, – le véritable – tuera les deux autres.
Et nous, les amis et les serviteurs de ces principes immortels qu'on voudrait remplacer par des combinaisons d'un jour, nous acceptons le mot chargé de sa réprobation et de son injure. Nous le prenons pour ces grands esprits qui ne sont pas là pour le ramasser ; nous l'inscrivons sur leurs mausolées, car les plus beaux noms portés parmi les hommes sont les noms donnés par les ennemis.
Des lettres inédites de la célèbre écrivaine, révélant des échanges inconnus avec de grandes personnalités du XIXe siècle. Un livre exceptionnel !
Lettres réunies et présentées par Thierry Bodin.
Ces 406 nouvelles lettres retrouvées couvrent presque toute la vie de
George Sand, depuis ses quinze ans jusqu'à ses derniers jours. La plupart,
du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent
s'ajouter au corpus de sa volumineuse correspondance. D'autres, dont on
ne connaissait que des extraits, sont ici publiées intégralement pour la
première fois.
Plus de 260 correspondants — dont une cinquantaine de nouveaux — sont
représentés, des moins connus aux plus illustres, comme Barbey d'Aurevilly,
Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor
Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la
Taglioni, ainsi que les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes
et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes,
hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes
d'affaires...
On retrouve dans ces pages toute l'humanité et l'insatiable curiosité de
l'écrivain, que l'on suit jusqu'à ses toutes dernières lettres, en mai 1876,
quelques jours avant sa mort.
Les auteurs :
George Sand (1804-1876) est une romancière, dramaturge et critique littéraire française. Auteure de plus de 70 romans, on lui doit également quelque 25 000 lettres échangées avec toutes les célébrités artistiques de son temps.
Thierry Bodin est libraire-expert en lettres et manuscrits autographes. Ses
travaux sont consacrés au romantisme français, en particulier Honoré de Balzac, Alfred de Vigny et George Sand.
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