Pierre Saint-Menoux est caporal d'échelon au cours de la seconde guerre mondiale. Par un concours de circonstances, il est accueilli chaleureusement chez un scientifique, Essaillon, et sa séduisante fille, Annette. Essaillon a mis au point une matière, la noëlite, qui permet de voyager dans le temps, passé ou futur. Saint-Menoux, qui est mathématicien, se montre séduit. Il essaye la machine, d'abord dans un futur proche, puis de plus en plus lointain, jusque vers 100 000 ans où il découvre une nouvelle humanité. Grisé par cette puissance formidable, il va en venir à commettre une imprudence, en modifiant le passé…
Un thème de science-fiction classique – le voyage dans le temps – traité avec beaucoup d'intelligence. J'ai apprécié les descriptions minutieuses et réalistes, notamment des scènes de guerre au début.
Barjavel dépeint, avec beaucoup de brio et d'imagination, dans une perspective ethnologique, l'humanité de l'an 100 000, ordonnée autour de la division des compétences. Il m'a semblé retrouver le même procédé que lors de la description du peuple des Bikuras par le père Hoyt dans « Les cantos d'Hypérion » de
Dan Simmons. le thème est là encore classique, mais très convaincant. J'attendais avec impatience le chapitre de l'imprudence du voyageur, afin de comprendre le titre. Je n'ai pas été déçue et j'ai tremblé pour Saint-Menoux. le post-scriptum, écrit par
Barjavel en 1958, alors qu'il a écrit le mot « fin » en 1942-1943, éclaire d'un jour nouveau le roman, nous introduisant à la dimension d'un paradoxe logique. A découvrir !