Après
Coldheart Canyon, Barker s'est offert un nouveau règlement de comptes contre Hollywood, il fallait balayer une douzaine de navets pour ados où le moine démoniaque qui se fourre des clous dans la tête n'était qu'un enfant sadique débile à ranger entre Freddy et Jason.
"
Les évangiles écarlates" n'est pas le meilleur roman de Barker ( aucun ne peut arriver à la semelle de
Coldheart Canyon ), mais c'est assurément l'un des plus gores et des plus drôles.
Le personnage est bien plus subtil dans les romans où aucun meurtre n'est gratuit (Frank est considéré comme un traître à l'Eglise de Satan) et suivent un mobile précis et machiavélique. Dans "
Hellraiser", "Pinhead" n'est qu'un enfant, jeune novice avec des épingles à gemmes dans la tête. Dans "
Les Evangiles Ecarlates", devenu vieux, on ne saura pas s'il a remplacé ses bijoux par des clous où s'il les a brûlés.
Barker dresse une peinture de l'Enfer qui est l'envers du Paradis décrit dans
Everville, où les humains vaquent à leurs occupations sur les plages d'un océan de bien-être, avec au centre une île où les anges sont en guerre civile. Dans
Les Evangiles Ecarlates, c'est l'inverse, l'Enfer est un désert, avec au centre une cité où les démons sont en guerre civile et les humains réduits en esclavage.
L'Eveque de l'Eglise de Satan est surnommé "l'inconsummé" car il siège sur un trône en flammes, référence à Baphomet dans Cabal. Il excommunie Pinhead car il considère que la sorcellerie est un art divin.
Pinhead se révèle vite être un chrétien intégriste qui a infiltré l'Eglise de Satan pour détruire l'oeuvre des sbires de Lucifer. Ironique quand on sait que cette secte satanaiste a été créee au Vatican par des intégristes chrétiens.
Les moines de l'Eglise de Satan, auto-proclamés prêtres par péché d'orgueil, ne craignent ni le fer ni le feu, en revanche on peut les tuer avec du papier, ce pourquoi "Pinhead" joue à l'origami pour décimer son monastère comme dans "les oiseaux" d'
Alfred Hitchcock.
Son plan, consiste à capturer une medium aveugle, capable de voir les âmes des défunts, et de ressusciter après avoir extra-corporé son âme, chapitre en narration vidéoludique qu'on ne peut comprendre qu'en ayant joué au jeu vidéo "Clive Barkers's Jericho".
J'ai beaucoup rigolé quand Pinhead s'enflamme et entre en lévitation pour affronter Lucifer avec des fouets en flammes, j'ai reconnu le clin d'oeil au Balrog de
Tolkien et aux super-sayans du manga DragonballZ. Satan blessé dans son orgueil décide de détruire sa cité. Pinhead se laisse mourir en tombant du haut de la cathédrale de Lucifer, après avoir tué la medium pour transférer son pouvoir à Harry.
Harry est enfin armé pour affronter le fantôme-sorcier Kisson qui règne en maître sur des démons bien plus anciens et puissants que Lucifer, dans "Art Trilogy 3", roman sur lequel Barker travaille depuis 35 ans et qu'il souhaite comme bouquet final de son oeuvre littéraire.
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