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EAN : 9782221217719
208 pages
Robert Laffont (16/08/2018)
3.33/5   20 notes
Résumé :
Avec les armes de la fiction, Christine Barthe s'interroge sur la dérive tragique d'un écrivain de génie, suivant son héros de son arrestation jusqu'à la cour de justice. Dans un livre percutant, empreint de poésie et de mystère aussi, elle pose la question de l'engagement et de la responsabilité, sans jamais perdre de vue le caractère romanesque de ses personnages.
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Grace à la plateforme de service de presse NetGalley.fr, j'ai eu l'opportunité de découvrir ce roman de Christine Barthe, une auteur(e ?) que je ne connaissais pas. Je crois d'ailleurs qu'il s'agit de son premier roman, ceci expliquant sans doute cela :-)

Le sujet du roman m'avait tout de suite attiré en découvrant son résumé :

Ils m'ont placé dans cette bâtisse, entre hospice et hôpital, service des maladies infectieuses. Ils ne savent pas quoi faire d'un homme comme moi, du nom de Knut Hamsun, Prix Nobel de littérature. La justice piétine, tourne en rond, parle tout bas. Je me doute bien que pour beaucoup de mes juges, il serait préférable que je passe de vie à trépas ou, tout au moins, que je bascule dans la sénilité. On aimerait que mes opinions politiques relèvent de la psychiatrie. On cherche à cerner mon caractère, on pense que j'ai courbé l'échine devant l'Allemand Terboven qui dirigeait notre pays pendant la guerre, et que j'ai baisé les pieds d'Hitler. Grands dieux, ce n'est pas ce que j'ai fait. Ils disent que je suis un traître. Je suis un traître mais mon procès est reporté. Je suis un traître qu'ils ne veulent pas juger. »

Avec les armes de la fiction, Christine Barthe s'interroge sur la dérive tragique d'un écrivain de génie, suivant son héros de son arrestation jusqu'à la cour de justice. Dans un livre percutant, empreint de poésie et de mystère aussi, elle pose la question de l'engagement et de la responsabilité, sans jamais perdre de vue le caractère romanesque de ses personnages.

Christine Barthe s'intéresse à Knut Hamsun, écrivain norvégien et lauréat du Prix Nobel de littérature en 1920, mais aussi soutien affiché du parti pro-nazi de Vidkun Quisling, à la tête du gouvernement collaborationniste de la Norvège occupée par l'Allemagne nazie. le roman se déroule entre l'arrestation de l'écrivain en 1945 pour collaboration avec l'occupant nazi et sa mort en 1952 à l'âge de quatre-vingt-douze ans.

Avant la guerre, Knut Hamsun était une grande figure adulée par ses compatriotes. Pendant l'Occupation, il a publié plusieurs articles pour soutenir le Troisième Reich et la collaboration du gouvernement norvégien avec l'Allemagne. Quelques jours après la mort d'Hitler, il a même écrit un texte rendant hommage au défunt, mettant en avant la combattivité du Führer. Son attitude et ses prises de position pendant la guerre ternissent considérablement son image. en 1945, il est arrêté puis interné, les autorités préférant le faire déclarer inapte plutôt que d'organiser un procès embarrassant. Malgré tout, Knut Hamsun va insister pour être jugé, et il sera finalement condamné pour collaboration avant de mourir quelques années plus tard dans sa résidence familiale.

C'est ce parcours assez particulier que le roman relate. Knut Hamsun est évidemment un personnage intéressant, ses choix pendant la guerre sont condamnables mais il ne semble pas avoir conscience de ses erreurs. Il explique ses prises de position par le souci de préserver la Norvège rurale de l'industrialisation, qu'il associe à l'Angleterre et dont il craint une alliance avec la Russie, mais à aucun moment il n'exprime de regret pour avoir soutenu l'Allemagne nazie et la collaboration du gouvernement norvégien avec l'occupant.

Certes il n'avait pas aimé, dans les années vingt, le passage à la production industrielle, il avait regardé nerveusement la migration des hommes vers la ville, car ainsi ces hommes oubliaient l'origine de toute chose : la terre. Il avait voulu prévenir par ses romans comment les uns et les autres, en adhérant à la fabrique de masse, allaient perdre leur âme, se mentir à eux-mêmes, mener une vie d'insecte qui déclencherait violence, bassesses, misère. S'était-il trompé ? le déracinement ne provoquait-il pas le désarroi, la société nouvelle n'entraînait-elle pas l'éclatement de la famille, la science ne prenait-elle pas le pas sur l'amour, l'individu sur la participation commune à la vie sociale ? Quels bienfaits dans cette vie nouvelle, où l'homme étouffe entre vapeur et ciment ? Où la mort plus que la vie s'élève en même temps que la fumée des industries ?

Je dois dire que le début du roman m'a un peu ennuyé, le rythme m'a semblé particulièrement lent. Heureusement, le récit gagne en intérêt et en intensité au fur et à mesure, même si cela reste assez lent. Nous suivons la vie et les pensées d'un vieillard qui ne semble pas comprendre la gravité de ses erreurs et la colère du peuple norvégien à son égard.

Le roman n'est pas parfait, notamment à cause de son rythme, mais j'en garde plutôt une bonne impression, en particulier parce que le dernier tiers voire la deuxième moitié sont bien meilleurs que le début. C'est finalement un livre triste, sur un homme vieux et seul face à ses choix passés.

Tu as dit : « Je fais ça pour la Norvège. » Je te demande : « Qu'as tu fait avec Elle ? » Es-tu bien sûr que tu voulais faire le chemin avec Elle ? Es-tu bien sûr que c'était avec Elle que tu voulais voir grandir l'Europe germanique ? Ou pour toi ? C'est une vraie question, Hamsun. Il y a des moments où l'on doit savoir. Sinon, on devient complice, on collabore par manque de discernement, et on se retrouve à suivre un homme nourri de colère au point d'avoir besoin de mettre le monde à ses pieds. Alors toi, quelle colère t'a porté jusqu'à Hitler ? Ton enfance ? Tes errances ? La sensation un temps d'avoir été rejeté ? Les Anglais ? Je ne peux pas croire que tu aies écrit ces livres sans avoir jamais dépassé tes tourments. Pourtant. Tu as cautionné la terreur plus que la grandeur. Même si tu t'en défends. Même si tu te mens.
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Quand j'ai vu cette oeuvre, j'ai sauté dessus. J'avais déjà grandement apprécié Pan, un de ses chefs d'oeuvres, alors un roman sur sa vie… Extraordinaire. Tout comme la vie de cet homme d'ailleurs, icône de la Norvège et Prix Nobel de la littérature, il est placé dans un hospice et doit être jugé pour avoir « baisé les pieds d'Hitler ». Juger l'icône de son pays, lire dans les journaux la dérive d'un écrivain de génie, tous espèrent qu'il n'est plus lui-même… pour lui ou pour eux ?

Juger une icône | Christine Barthe nous fait découvrir une parcelle de la vie de cet écrivain, décoré en 1920. Un morceau de sa vie trépidante qui n'est pas le plus heureux : de son séjour à l'hôpital jusqu'au procès, Knut Hamsun en est humilié. On lui fait passer des tests, on le questionne, on reporte son procès… L'auteure nous délivre progressivement le récit d'Hamsun, son idée d'une nation norvégienne forte, prête à faire face à l'ennemi britannique. Un personnage qui reconnaît ses gestes, ses actions bien que les questions soient quelque peu alambiquées, mais qui réfute l'idée d'être l'allié du nazisme, parce qu'il a aidé et sauvé des juifs et résistants. À travers le cadre tranquillement posé et un nombre de personnages limité, on s'ancre rapidement dans le récit et dans la tête d'Hamsun, cherchant nous aussi à savoir ce qu'il trotte dans la tête de ce génie qui se retrouve face à ses contradictions qu'il a pourtant toujours dénoncées. Et le livre n'est pas seulement un roman presque biographique, il nous pose des questions. Non seulement celles citées auparavant, mais aussi celle de juger l'icône entière d'un pays. Knut Hamsun n'est pas un écrivain lambda, à cette époque, il est maître en Norvège et a reçu un prix Nobel en 1920, c'est toute une nation qui suit les péripéties de ces accusations, de ce procès. C'est toute une nation qui a le devoir de juger mais qui a honte, qui préfère tourner la tête, fermer les yeux espérant que telle ou telle chose se produise pour dédouaner l'auteur et dédouaner ce pays. le titre du livre prend ainsi tout son sens, que va-t-on faire de lui ? Cette question se pose et se repose, la nation n'en sait rien. Finalement, c'est un roman que j'ai grandement apprécié et qui nous laisse faire notre propre jugement du personnage et de l'affaire.
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Encore une belle surprise avec ce titre de rentrée qui a pour le moins un sujet original… Et même si c'est avant tout la qualité littéraire de ce texte que j'ai aimé, son écriture, l'histoire qu'il raconte est étonnante, j'en ignorais tout. Knut Hamsun, véritable personnage historique, vient d'être arrêté. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, à l'heure des jugements, lui, l'ancien Prix Nobel de littérature, est accusé d'avoir pactisé avec l'Allemagne nazie. En effet, son soutien au parti pro-nazi durant la Seconde Guerre mondiale, est apparu au grand jour lors de sa rédaction d'articles élogieux après le suicide d'Hitler, qu'il qualifie de « guerrier pour l'humanité ». Cette prise de position met à mal la réputation de cet écrivain norvégien auparavant adulé dans son pays. Mais le personnage est plus compliqué qu'il n'y paraît. Lors de sa visite à Adolf Hitler en 1943, il réclamait le départ de Josef Terboven, administrateur militaire allemand de la Norvège, au grand mécontentement d'Hitler, qui ne souhaitait parler que de « littérature » avec lui. Il a aussi offert sa médaille du prix Nobel à Joseph Goebbels tout en sauvant par ailleurs de nombreux juifs d'une mort certaine. Mais qui est donc Knut Hamsun ? A la fin de la guerre, le voici donc interné. Son procès est continuellement repoussé. Très âgé, on finit par le considérer comme une « personnalité aux facultés mentales affaiblies de façon permanente », ce qui arrange tout le monde, mais pas l'intéressé, qui veut se battre jusqu'au bout pour démontrer qu'il était seulement intéressé par la grandeur de la Norvège, qu'il a agît pour son pays, et que ses facultés mentales sont intactes. le voici d'ailleurs en train d'écrire son dernier roman… Malheureusement, Knut Hamsun n'émet aucun regret. Ce récit romancé de Christine Barthe conte à la perfection les réflexions et atermoiements d'un vieil homme acculé face à des accusateurs, un vieil homme devenu sourd, mal voyant et physiquement affaibli. Mais ce récit est également empreint d'une très grande poésie, qui fait sans doute référence aux romans écrits par Knut Hamsun, à ceux qui ont fait son succès et ont tellement séduits. le lecteur sympathise avec le vieil homme, témoin privilégié qu'il est de ses pensées, tout en ne comprenant pas son obstination à ne rien regretter de prises de positions, si manifestement éloignées de ce qu'il est. Un livre qui démontre combien l'humain est complexe, et peut basculer sans y prendre garde dans l'innommable. A ne pas laisser de côté en cette rentrée !
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Voilà, toute la question est dans le titre ! Que va-t-on bien pouvoir faire de Knut Hamsun ? Et d'abord qui est ce Knut Hamsun ? Ecrivain norvégien, prix Nobel de littérature en 1920, personnalité reconnue et même adulée dans son pays, Kurt Hamsun est controversé à cause de ses prises de positions pro-nazies durant la seconde guerre mondiale et son soutien au régime hitlérien.

Christine Barthe a choisi de privilégier le mode du roman dans ce récit percutant qui raconte l'histoire de cet homme octogénaire, enfermé dans un hôpital psychiatrique. A la fin de la guerre, la question se pose de savoir quoi faire de cet intellectuel à la réputation entachée. L'un des dilemmes qui se posent étant de pouvoir condamner l'homme sans perdre son oeuvre. Knut Hamsun se retrouve ballotté entre maison de retraite et hôpital psychiatrique en attendant que la justice sache quoi faire de lui. La solution sera trouvée, il est déclaré comme étant une « personnalité aux facultés mentales affaiblies de façon permanente », annulant ainsi toute perspective de procès.

Tout le parti pris de l'auteur est de présenter une autre face de Knut Hamsun, celle d'un homme qui a agit en conscience, sûr de faire preuve de patriotisme envers son pays. Et qui se retrouve face à des juges qui ne veulent pas faire son procès, pour ne pas avoir à l'écouter et à le condamner.

Christine Barthe questionne son lecteur sur la responsabilité de l'écrivain et sur l'engagement moral. Sous sa plume, Kurt Hamsun n'émet jamais un regret, protestant même qu'on ne veuille pas tenir un vrai procès qui lui permettrait d'affirmer une nouvelle fois ses convictions.
Au-delà de l'attitude de l'homme, c'est plus globalement celle de ses compatriotes ou d'autres intellectuels, quelle que soit leur nationalité, qui est ici interrogée. L'auteur norvégien n'est pas le seul à avoir eu des attirances pour le régime nazi, son histoire est une histoire universelle sur la complexité de l'être humain. Peut-on dire que lui, au moins, assume jusqu'au bout ses positions et ne renie rien de ce qu'il a fait ? Est-ce faire preuve de courage ? D'aveuglement ? D'entêtement ? de fierté ou d'orgueil ? Est-ce qu'assumer ces actes et ses paroles est une excuse suffisante ? Difficile de trancher et cela ajoute à l'intensité du livre de Christine Barthe.

L'écriture de Christine Barthe est simple et directe, ne laissant que peu de place aux fioritures de style et allant droit à l'essentiel. Les plus de 100 pages du roman se lisent d'une traite, et j'ai particulièrement apprécié les échanges entre Kurt Hamsen et les médecins chargés de déterminer son état mental, ainsi que la lettre d'Eilin/Dagmar qui accuse et cherche à comprendre.
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"Ils disent que je suis un traître. Je suis un traître mais mon procès est reporté. Je suis un traître qu'ils ne veulent pas juger"

Par cet incipit Knut nous fait entrer de plain pied dans son histoire. Prix de la Littérature 1920, reconnu par ses pairs cet écrivain à aucun moment ne désire gommer ses écrits. Il demande et exige à corps et à cris son procès.

Durant l'occupation allemande il a écrit des articles en total accord avec les idées pangermanistes de l'Allemagne nazie, pour une nouvelle Norvège, plus grande afin qu'elle accède au rang qu'il considère qu'elle mérite car "mes opinions se sont construites pour et à travers la Norvège. Je suis et me sens norvégien de toute mon âme".

On lui a reproché d'avoir eu une entrevue avec Hitler et Goebbels. Ce n'était pas une visite d'adoubement, mais une tentative qui s'est révélée vaine pour écarter du gouvernement en place le dirigeant pronazi : Vidhun Quisling. D'ailleurs, Hitler n'a voulu que parler littérature.

Durant tout le livre Knut nous explique quel a été le sens de sa vie et surtout celui de ses écrits. Voilà d'ailleurs ce qu'on lui reproche " Je constate qu'en temps de guerre il est dangereux de penser qu'il y a d'un côté l'homme de l'autre ses idées" et ce sont ses idées qui lui valent de passer au tribunal.

Les autorités norvégiennes espèrent de tout leur voeux que notre écrivain devienne au pire sénile au mieux qu'il décède "Ce doit être une des choses les plus fatigantes et les plus interminables qui soient que de rester à attendre la mort de quelqu'un". le gouvernement l'assigne à résidence dans un hospice de vieillards, en prison et surtout dans un hôpital psychiatrique où là, il est interrogé, ausculté sans relâche afin de déterminer s'il est en possession de toutes ses facultés mentales. Si ce n'est pas le cas, cela éviterait aux autorités de lui faire un procès public.

Malgré toutes les démarches et courrier Knut n'arrive pas à se faire juger. Il considère qu'"un homme n'est pas tout noir ou tout blanc, il n'est ni mauvais ni bon mais les deux à la fois. Je ne suis pas un autre personnage ou différents personnages, je suis une variété réunie dans un corps" et c'est dans celui - ci qu'il désire être entendu mais en vain.

L'on peut se demander pourquoi le gouvernement n'accède pas à sa demande. de quoi a t'il peur? En faisant quelles révélations Knut Hamsun pourrait mettre en péril cette jeune Norvège ?
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
L'avocat général Sven Arnzen avait fait paraître dans le journal l'Aftenposten un communiqué où il expliquait que Knut Hamsun avait déjà quatre-vingt-six ans, que selon les psychiatres il présentait un affaiblissement durable de ses capacités intellectuelles et que, pour ces raisons, il s'abstenait de requérir l'application de la loi pour les faits dont l'écrivain était accusé.(…) Hamsun découvrait dans la presse articles et éditoriaux: fallait-il l'inculper? Fallait-il, étant donné son âge, le laisser terminer sa vie tranquillement, à l'écart certes, avec obligation de dédommagement financier aussi, mais tranquillement? que va t-on faire de Knut Hamsun? voilà en résumé, une fois encore, ce qu'il lisait dans les journaux. (…) Il le criait haut et fort depuis le début de l'instruction, il voulait un jugement. Devant un tribunal ordinaire, il avait des chances d'être acquitté.
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Qui pourrait se douter de la torture des mots ? De l’immense joie aussi. Qui pourrait saisir les sons et les silences placés dans une phrase, le vertige de créer un personnage, l’abîme de la peur, le désarroi quand le texte prend la forme d’une route tortueuse et qu’il faut redresser, redresser encore, comme le mât d’un bateau, toutes voiles tendues, chercher l’issue, jusqu’à perdre la tête.
Et l’extase, ensuite, la délivrance, de même la femme qui fait naître l’enfant. Les mots aspirent la vie, grandissent en son sein, arrivent au monde sous la plume de l’écrivain. Le pasteur n’a lu cela nulle part dans les livres saints. Parce que les livres saints sont des histoires dans lesquelles l’homme terrestre n’est pas créateur.
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Quelqu'un s'était débarrassé de ce fauteuil et il avait atterri à l'hôpital de Grimstad. Comme lui. Usé par le temps et la guerre. et ses rêves de politique de la terre, c'est bien ce qu'avait écrit Hitler, mener une politique de la terre. Il avait lu ces lignes, avait senti sa poitrine se gonfler, allait-on enfin comprendre l'importance du sol, du terroir, et moins penser au monde moderne, s'éloigner de cet affolement industriel qui entraîne les foules vers un faux espoir, une chimère, la désillusion certaine, le chagrin, allait-on comprendre le principe de la moisson?
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Usé par le temps et la guerre. Lui et ses rêves de politique de la terre, c’est bien ce qu’avait écrit Hitler, mener une politique de la terre. Il avait lu ces lignes, avait senti sa poitrine se gonfler, allait-on enfin comprendre l’importance du sol, du terroir, et moins penser au monde moderne, s’éloigner de cet affolement industriel qui entraîne les foules vers un faux espoir, une chimère, la désillusion certaine, le chagrin, allait-on enfin comprendre le principe de la moisson ?
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Chaque jour il tentait quelques liens avec l’extérieur, admirer le ciel, sentir le vent, apercevoir un taillis, un arbrisseau. Mais il ne voyait rien, des murs et encore des murs, avec parfois un judas. Il voulait respirer l’air pur. Marcher dehors devint un songe, un rêve. On lui dit bientôt, on lui dit plus tard, pendant ce temps la nature crépitait de l’autre côté. Dans la pénombre de ses yeux malades et de l’asile psychiatrique la vie rétrécissait.
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