Livre d'érudit dont la partie principale concerne des réflexions, théories, historiques autour du tableau de Courbet L'Origine du monde... Beaucoup de broderies qui montre l'intelligence de l'auteur, broderie n'est sans doute pas le bon terme puisqu'il n'y a que quelques fils qui ne font ni une belle trame ou une trame tout court et encore moins une oeuvre. Des morceaux par-ci par-là, certains sont flamboyants, poétiques, créatifs certes, certains sont un peu plus tirés par les cheveux. le lecteur doit lui-même tirer ces cheveux épars, et en faire ce qui l'inspire. Espérant parfois rejoindre l'auteur dans son délire. Délire n'est une fois de plus pas le bon terme, puisque tout se tient quand même. Mais ça tient en la personne de l'auteur et de personne d'autre, le risque de décrochage est énorme. Donc ça parle de Genèse, de sexe, de pomme et de connaissances, de paradis perdu, du commanditaire et du réalisateur du tableau, de l'anonymat ou non de la femme, de ce qu'est une femme, de ce qu'est un homme, du péché, de points de vue, de vide et de plein, de vides et de pleins... Un peu de tout cela.
La partie sur Guillaume Tell est aussi érudite et pêle-mêle, pas toujours en lien, encore moins que dans la première partie. Picorant parmi ses connaissances, l'auteur balance des textes courts qui s'additionnent, mais là non plus, je ne trouve pas que ça fasse oeuvre.
Et pour cette seule raison-mère, la note n'atteindra pas 3 étoiles. Comme les éléments constitutifs sont qualitatifs, elle les frôle.
Commenter  J’apprécie         20
... si le souci de la vérité comme critère doit peser dans la balance, il n'est d'autre solution que de recourir à la formule que Rilke a inventée pour Rodin : "La gloire n'est en fin de compte que la somme des malentendus qui se forment autour d'un nouveau nom."
Cela fait des années que ma conception pessimiste de l'existence m'a poussé à penser que la disparition de tout être humain, qu'il soit ou non célèbre, pouvait conduire à prononcer cette phrase. J'ai eu l'occasion de mettre cette idée à l'épreuve, je l'ai appliquée et j'ai pesé le pour et le contre - mon point de vue n'a pas changé.
C'est là que se trouve l'une des pierres angulaires de la "théorie de la Pomme" ; en face des innombrables représentations de pénis pendant deux mille ans, il n'y a, et cela jusqu'en 1866, pas une seule représentation picturale ou sculpturale de vagin - et je dis, moi, que si quelque chose s'y substitue, c'est la pomme.
... qu'est-ce que le Mal, ici ? La pomme symbolise le caractère tentant, séduisant du désir, de la volupté, du "plaisir" qui se confond avec la "faute". J'y insiste : ce n'est pas moi qui considère la pomme comme l'équivalent du désir sexuel éprouvé par la femme, c'est le texte de la genèse.
Le livre est comme une piste de danse ; selon que l'un des partenaires sait ou non danser, il est ou n'est pas motivé, enthousiaste, ou le contraire d'enthousiaste, la danse ne sera pas la même.
Avant de lire, diluez dans l'eau.