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Edith Fournier (Traducteur)
EAN : 9782707313966
61 pages
Editions de Minuit (03/10/1991)
3.83/5   40 notes
Résumé :
« Son précédent texte court, Mal vu mal dit, datait de 1980 et Samuel Beckett ne reviendra à cette forme d'expression qu'en 1987-88 avec son dernier ouvrage, Stirrings Still (Soubresauts). Mais tout en s'inscrivant dans cette continuité, Cap au pire est une œuvre à part, le cri d'une souffrance, d'une détresse inouïes. Ce cri, qui tend de façon plus ou moins explicite toute l'œuvre de Samuel Beckett, il ne pouvait le faire entendre à l'état pur qu'en torturant le l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
De la part de cet auteur, on peut s'attendre à un certain dépaysement et souvent, ça passe ou ça casse, notamment lorsqu'il est étudié en cours!
J'ai pioché ce petit livre complètement au hasard parmi les romans alignés sur l'étagère sous le nom Beckett, le voyant par sa taille parfait pour une lecture digressive entre deux romans "sérieux".
Erreur! Petit ne signifie pas simple! Ce "roman", donc, tel que je l'ai lu et ressenti pour ma part, semble évoquer les hésitations, les choix narratifs qui s'imposent à l'auteur ou au scénariste, par une suite de phrases nominales, d'un, deux ou trois mots pour la plupart. le côté répétitif et entêtant, si on le lit en y mettant l'intonation, devient petit-à-petit comme une chanson, un refrain, une comptine, ou tout simplement un poème dans lequel apparaissent des personnages, ou des images tout simplement qui me font penser à cet appareil qui en faisant défiler des photos très vite les met en mouvement.
Je ne sais pas quelle était l'intention réelle de Samuel Beckett, qui a écrit ce texte dans les dernières années de sa vie mais c'est ainsi que je me le suis approprié: un monde d'infinis possibilités qui s'effacent pour n'en laisser plus qu'une. Ou deux. Non, d'abord une. Tantôt l'une tantôt l'autre. Une bonne fois pour toute pour de bon.
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Nettement moins connu qu'En attendant Godot, Cap au pire - traduction de Worstward Ho !, titre inspiré du titre d'un livre de Charles Kingsley Westward Ho! - l'est partiellement pour des phrases comme :

« Essayer encore. Rater encore. Rater mieux encore. Ou mieux plus mal. Rater plus mal encore. Encore plus mal encore. »

ou

« D'essayé. de raté. N'importe. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux. »

qui se retrouvent dans de nombreux lieux d'innovation (fab labs, espace de coworking, makers laps, technopoles, incubateurs,…), livres sur la créativité, l'échec et l'innovation. À force d'être répétées - comme Beckett répète lui-même dans Cap au pire - surtout la première -, ces phrases sont devenues des espèces de mantras, de slogans et de leitmotivs à connaître et à répéter pour innover.

Cette thématique n'est pas tout à fait celle du livre de Beckett - il s'agit d'une mise en abîme qui raconte comment rater l'écriture d'un livre - même s'il est possible d'y lire un certain éloge de l'échec et de la réussite, ce qui explique la récupération par les sportifs, entrepreneurs et autres hommes d'affaires.

Ce livre inclassable n'est pas un roman, ni un essai, ne suit aucunement les schémas de type « Sujet-verbe-compléments » et se compose de nombreuses répétitions :

«  D'abord le corps. Non. D'abord le lieu. Non. D'abord les deux. Tantôt l'un ou l'autre. Tantôt l'autre ou l'un…».

Ces répétitions peuvent déranger la lecture de certains lecteurs. Personnellement, j'ai apprécié cette écriture répétitive composée de la répétition de motifs comme dans le cas de la musique répétitive d'un La Monte Young ou d'un Terry Riley.

À lire. À mieux lire. À encore lire…
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A la recherche de bons livres à la bibliothèque et recherchant désespérément le « en attendant Godot » de Samuel Beckett, je me console de ne pas le trouver en apercevant des livres pas bien épais dudit auteur. Et là, je me dis : ça pourrait t'aider à avancer dans ton challenge « petits plaisirs » !!! Sauf que ce livre est petit certes mais ne m'a procuré aucun plaisir à la lecture !

Alors, certes, si ça a été publié, il y a forcément un public pour ce genre de texte. C'est un univers particulier, qui doit se rapprocher de la poésie. En fait, c'est une superposition de mots. Il n'y pas de véritables phrases, en tout cas, ce n'est pas cohérent. Cet univers n'est vraiment pas celui que j'affectionne.
60 pages environ remplies d'une dizaine de lignes pour chacune d'elles. J'ai eu beaucoup de mal à aller jusqu'au bout. Je n'ai pas essayé de comprendre la totalité. J'imagine combien la traductrice a dû avoir du mal à trouver les mots qu'il fallait pour permettre à nous français de lire ce texte.

Je vous invite à lire (après avoir lu ce livre bien sûr) la page wikipédia parlant de ce livre : personnellement, cela m'a fait rire. A priori, j'ai raté pas mal de choses dans ce livre…J'ai pas tout compris. Tant pis !

Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Cap au pire est certainement le texte le plus radical de Beckett. Radical dans le sens où tout y est pris à la racine des mots qui sont arrachés, mâchés et remâchés, ingurgités jusqu'à ce que leur moindre sens ne soit plus qu'un jus, une chique qui distille une sorte de poison... Victime de tout ça le lecteur ne peut être que saisi par des vertiges, une ivresse qui tourne au nauséeux. Pour tout dire, il voit un texte se dévorer lui-même, s'autodigerer pour ne laisser apparaître qu'un suc, une pourriture. Beckett invente l'autophagie littéraire et forcément c'est génial. (Oserais-je dire que l'expérience est un peu perturbante ?)
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Quand on a soif de radicalité absolue, on s'oriente Cap au pire, avec Beckett.
Et on retrouve enfin une soif de fin. On s'assoiffe de fin. Et c'est d'une beauté et d'une pureté incommensurables.
"Tout jadis. Jamais rien d'autre. D'essayé. de raté. N'importe. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux. (...) Essayer encore. Rater encore. Rater mieux encore. Ou mieux plus mal. Rater plus mal encore. Encore plus mal encore. Jusqu'à être dégoûté pour de bon. Vomir pour de bon. Là où ni l'un ni l'autre pour de bon. Une bonne fois pour toute pour de bon." S.Beckett
Dans Cap au pire, Samuel Beckett se situe au contraire à ce point central où rien ne le protège plus, où il va devoir affronter une détresse absolue. Cette démarche fut pour lui une épreuve terrible. S'il a renoncé à l'époque à traduire lui-même Worstward Ho en français, c'est en grande partie parce qu'il redoutait d'avoir à affronter de nouveau une souffrance aussi intolérable ». Dernière de couverture
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Pénombre obscure source pas su. Savoir le minimum. Ne rien savoir non. Serait trop beau. Tout au plus le minime minimum. L'imminimisable minime minimum.
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Essayer encore. Rater encore. Rater mieux encore. Ou mieux plus mal. Rater plus mal encore. Encore plus mal encore.
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Lentement ils disparaissent. Tantôt l'un. Tantôt la paire. tantôt les deux. Lentement réapparaissent. tantôt l'un. Tantôt la paire. Tantôt les deux. Lentement ? Non. Disparition soudaine. Réapparition soudaine. Tantôt l'un. Tantôt la paire. tantôt les deux.
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D'essayé. De raté. N'importe. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux.
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encore dire encore soit dire encore tant mal que pis encore jusqu'à plus mèche encore soit dit plus mèche encore
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Videos de Samuel Beckett (132) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Samuel Beckett
Par l'autrice & un musicien mystère
Rim Battal propose une lecture performée de x et excès avec un grand musicien jazz et pop dont le nom sera révélé lors de la soirée. En ouverture Rim Battal invite cinq poétesses, Alix Baume, Camille Pimenta, Charlene Fontana, Esther Haberland, Virginie Sebeoun, qu'elle a accompagnées lors d'un programme de mentorat intitulé « Devenir poète.sse ». Cinq brèves lectures avant de plonger dans x et excès. Rim Battal y explore les zones d'ombre de l'ère numérique où l'industrie du sexe a une place prépondérante. Comment sculpte-t-elle nos corps et notre rapport à l'autre ? Dans une langue inventive, Rim Battal s'attaque au discours dominant sur la sexualité, le couple et l'amour pour mieux en révéler les failles.
Ce faisant, elle ouvre un espace de réflexion sur l'art. de Cabanel à Mia Khalifa, de Samuel Beckett à Grisélidis Réal, elle tisse des liens entre poésie, pornographie et oeuvres plastiques. Et dévoile ce que notre époque a de singulier et d'universel.
À lire – Rim Battal, x et excès, Castor Astral, 2024 – L'eau du bain, coll. « Poche poésie », Castor Astral, 2024.
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