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Olivier Mannoni (Traducteur)Françoise Mancip (Traducteur)
EAN : 9782267046878
150 pages
Christian Bourgois Editeur (07/05/2022)
3.44/5   8 notes
Résumé :
Dès le début de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022, l’écrivaine et photographe Evgenia Belorusets a entrepris de tenir un journal, dans lequel elle raconte le quotidien des habitants de Kiev : le sifflement des bombes, le silence des rues dévastées, la sidération, l’effroi, l’incertitude. Mais la vie, aussi, qui continue vaille que vaille à travers les gestes les plus anodins – échanger quelques mots avec un voisin, s’asseoir un moment sur un banc dans un parc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Les Ukrainiens n'ont jamais provoqué, voulu ni soutenu la guerre. le pacifisme compte au nombre des valeurs cardinales de mon pays. J'ai grandi avec une devise : Tout sauf la guerre. Les souvenirs effroyables de la Seconde Guerre mondiale, qui s'est déroulée principalement sur le sol ukrainien, sont encore très vivants.”
Voici les paroles d'Evgenia Belorusets , écrivaine et photographe ukrainienne qui a tenu ce journal de bord au tout début de la guerre, du 24 février au 5 avril 2022 , pour y raconter le quotidien des habitants de Kiev. Une guerre au XXI eme siècle aux portes de l'Europe qui suscite peur et désarroi alors que le monde se révèle impuissant à l'arrêter. Belorusets photos à l'appui en donne un aperçu personnel, accompagné de réflexions sur l'absurdité de son contexte , de ses raisons et de ses conséquences qui semblent presque surréels.
Une de ses réflexions assez pertinente est sur l'obéissance, déclenchée par l'image d'un soldat russe qui pleure sur une vidéo suite au mal qu'il a fait . Des soldats russes qui tuent, détruisent, incendient sur ordre de leur supérieur, une réflexion que je me fais aussi très souvent non seulement face à ces situations de guerre mais aussi face aux dictateurs ou autres tyrans qui actuellement sévissent dans divers pays à travers le monde. Toutes ces personnes qui obéissent aveuglément ne sont-ils pas des humains? N'ont-ils pas de père, de mère, de femme, d'enfants comme ceux ou celles qu'ils maltraitent, tuent, torturent, violent, ….?????
Nombreux sont les images qui émeuvent dans l'enfer de cette guerre, comme celle des images satellites où on voit le mot « ENFANTS » tracé en lettres géantes à la craie sur le sol, à côté du grand Théâtre de Marioupol où se sont réfugiés un millier de personnes rescapés d'immeubles détruits, comme si quelqu'un avait inscrit ces lettres sur le sol, au péril de sa vie, sans doute pensant que ce simple mot les protégerait des bombes et des obus. Pourtant le théâtre sera bombardé.
Une autre est celle d'une ville du district de Lougansk détruite à 80 % par l'armée russe, une admirable petite cité qui se situait sur le territoire contrôlé par l'Ukraine et s'appelait Chtchastia, en ukrainien « Bonheur ». le bonheur n'existe plus.
Les centres de bénévoles dans les nombreux cours d'immeubles à Kiev une antidote à l'inhumanité de la guerre en est une troisième.
Mais ce qui manque dans cette guerre , ceux sont les mots. Des mots qui peuvent expliquer, rassurer, panser, donner l'espérance d'une solution. Car même ceux qui y sont dedans ne sont pas plus avancés que nous spectateurs lointains, d'où le tragique d'une situation dont on ne maîtrise absolument rien mais qu'on subit comme un condamné à mort qui attend son exécution.
Belorusets se révolte au fait que le monde n'arrive pas à arrêter cette guerre , elle affirme qu'il ne se pardonnera jamais ces crimes. Mais elle oublie que le monde a la mémoire courte. L'Histoire on les lit tous comme des histoires.
Elle a voulu tenir ce journal de bord pour témoigner au Monde à hauteur d'humanité du drame qui se joue dans son pays. le pari est relativement réussi, mais de là pourrait-il apporter une quelconque aide à un conflit sanglant dont on ne vois que difficilement la fin…j'en doute, et c'est dommage ! Mais le lire sera déjà un soutien , même si infime .

« Et quand on se réveille au milieu de la guerre, elle conserve exactement cette qualité : elle reste toujours inconcevable. »
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Evgenia BelorusetsIl est 15 h 30 et nous sommes toujours vivants

L'écrivaine et photographe ukrainienne Evgenia Belorusets a tenu un journal de guerre pendant les quarante et un premiers jours du conflit, du 24 février au 5 avril 2012, avant de quitter Kiev pour se rendre à Varsovie. Elle qui a connu la guerre au Donbas en 2014, « une catastrophe que je pourrais quitter à mon gré, puisque je vivais ailleurs » découvre « la guerre [qui] a commencé » dans son pays, là où elle vit, quand au matin, elle circule dans les rues silencieuses de Kiev, « plus de voix d'enfants, plus de voix du tout« .

Elle raconte le quotidien de la guerre : le bruit et des dégâts des bombes, le couvre-feu, les gens dans les rues, les hommes de la Défense nationale, les familles dans les abris « à un étage et demi de profondeur« , les villes détruites ailleurs dans le pays, les gens qui ont décidé de continuer à vivre à Kiev et qui s'activent pour que la vie continue, les blessés et les morts.
Elle prend des photographies, dont certaines sont reproduites au début de chaque paragraphe du livre, pour « maintenir une cohérence entre des épisodes et des souvenirs« . Des photos qui suggèrent plus qu'elles ne montrent ce qu'est la guerre, qui accrochent le regard.

Un livre inclassable et remarquable.Evgenia Belorusets raconte ce qu'est la guerre dans son pays, ce qu'elle ressent, ce qu'elle entend, les destructions qu'elle voit, les informations qui circulent sur les villes détruites (Marioupol, Chtchastia dont le nom signifie « Bonheur« , totalement détruite), la résistance des habitants qui combattent, qui « marchent vers les soldats et leur hurlent la vérité en face« . En même temps elle réfléchit sur ce qui se passe et sur ce qu'elle vit, nous livrant sa propre construction de la réalité de la guerre en Ukraine. Son témoignage possède une force qui lui est spécifique, d'imposer au lecteur de comprendre et de ressentir ce qu'est cette guerre, ce qu'elle est pour les Ukrainiens, « une guerre aussi absurde qu'impossible« , « une guerre qui ne doit pas durer une minute de plus » et qui, pourtant dure.
Lien : https://lecturesdereves.word..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Chaque journée passée au cœur de la guerre est comme une dangereuse maladie dont il faut guérir au plus vite. Quand je me réveille, je regarde les informations avec une curiosité affamée, j’attends que quelque chose bouge, que les valeurs qui avaient cours hier encore soient enfin rétablies. Il est tout de même inconcevable que le monde se contente de regarder les habitants de Marioupol se faire déporter ou tuer dans les abris ; que les gens de Tchernihiv soient abandonnés à eux-mêmes pendant des jours, sans livraisons de vivres ; qu’il y ait autant de morts, de viols, de pillages et encore de morts.
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À peu près au même moment, les paisibles habitants de la ville de Berdiansk, dans le sud du pays, se rassemblaient devant les bâtiments de leur administration municipale, occupée par l’armée de Poutine et gardée par des soldats allemands. Les femmes criaient aux soldats, en russe : « Comment pouvez-vous regarder vos mères en face ? Vous avez apporté la guerre et les massacres dans notre pays ! Honte sur vous ! » Il y avait même des personnes âgées dans la foule, elles n’avaient pas peur. Les soldats paraissaient démoralisés, ils répondaient : « Nous sommes venus pour vous protéger! »……. Puis les injures ont commencé à fuser – et les langues ukrainienne et russe en ont une réserve considérable.
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