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3,83

sur 493 notes
Ceux qui partent est d'abord un livre extrêmement bien écrit, très poétique. Jeanne Bénameur dresse les portraits de migrants en 1910 qui, pour des raisons différentes, ont tout quitté dans leur pays d'origine pour prendre un nouveau départ aux Etats-unis.
Durant leur périple, ils font une escale à Ellis Island, une petite île près de New-york où on va décider de leur sort. Par des contrôles parfois arbitraires, les migrants se voient ou non remettre leur passe (déjà en partie sanitaire ;-)) pour leur nouvelle vie.
Un photographe, lui-même issu d'une famille de migrants, les prend en photo à leur descente de bateau. C'est par ses yeux d'artiste que l'on découvre les personnages centraux de cette histoire :
Esther, l'Arménienne, fuit le génocide, Gabor, le Gitan musicien part en Argentine avec Marruca et son clan loin des persécutions, Emilia et son père, Italiens fortunés s'exilent à la suite d'un deuil, Hazel, prostituée, veut trouver la liberté.
Ce livre plein d'émotions se déguste. Jeanne Bénameur a toujours le bon mot pour décrire les situations et la psychologie des personnages. Ces derniers, musicien, peintre, photographe, couturière apportent une grande sensibilité à ce roman. Certes, il n'y a pas beaucoup d'action, c'est la belle plume de l'auteure qui nous transporte.
Une belle découverte !
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«Émigrer, c'est espérer encore»

En retraçant le parcours de quelques émigrés partis pour New York en 1910, Jeanne Benameur réussit un formidable roman. Par sa force d'évocation, il nous confronte à «nos» migrants. Salutaire!

Un paquebot arrive en vue de New York. À son bord des centaines de personnes qui ont fait le choix de laisser derrière eux leur terre natale pour se construire un avenir meilleur dans ce Nouveau Monde. Parmi eux un père et sa fille venue de Vicence en Italie. Dans ses bagages Emilia a pensé à emporter ses pinceaux tandis que Donato, le comédien, a sauvé quelques costumes de scène, dérisoires témoignages de leur art. Durant la traversée, il a lu et relu L'Eneide dont les vers résonnent très fort au moment d'aborder l'ultime étape de leur périple, au moment de débarquer à Ellis Island, ce «centre de tri» pour tous les émigrés.
À leurs côtés, Esther, rescapée du génocide arménien et Gabor, Marucca et Mazio, un groupe de bohémiens pour qui New York ne devrait être qu'une escale vers l'Argentine. Les femmes vont d'un côté, les hommes de l'autre et l'attente, la longue attente commence avec son lot de tracasseries, d'incertitudes, de rumeurs.
Andrew Jónsson assiste à cet étrange ballet. Il a pris l'habitude de venir photographier ces personnes dont le regard est si riche, riche de leur passé et de leurs rêves.
Et alors que la nuit tombe, la tragédie va se nouer. le voile noir de la mort s'étend

En retraçant cette page d'histoire, Jeanne Benameur nous confronte à l'actualité la plus brûlante, à cette question lancinante des migrants. Emilia, Donato, Esther et les autres étant autant de miroirs pointés sur ces autres candidats à l'exil qui tentent de gagner jour après jour les côtes européennes. Comment éprouver de l'empathie pour les uns et vouloir rejeter les autres? Comment juger les pratiques américaines de l'époque très dures et juger celles de l'Union européenne comme trop laxistes? Tous Ceux qui partent ne doivent-ils pas être logés à la même enseigne?
Quand Jeanne Benameur raconte les rêves et l'angoisse de toutes ces femmes et de tous ces hommes retenus sur Ellis Island, elle inscrit aussi son histoire à la suite de l'excellent Mur Méditerranée de Louis-Philippe Dalembert et du non moins bon La Mer à l'envers de Marie Darrieussecq. Ce faisant, elle prouve une fois encore la force de la littérature qui, par la fiction, éclaire l'actualité avec la distance nécessaire à la compréhension de ces déplacements de population. En laissant parler les faits et en prenant soin de laisser au lecteur le soin d'imaginer la suite.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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« Ceux qui partent » raconte l'histoire de ceux qui viennent de débarquer sur Ellis Island après une longue traversée en bateau. Des déracinés qui ont déjà vue sur la statue de la Liberté, mais qui doivent encore passer des contrôles, afin d'être acceptés ou rejetés par ce pays qui vend certes du rêve, mais qui accueille toutefois cette nouvelle vague de migrants avec beaucoup de méfiance.
Andrew, jeune américain, passionné de photographie n'hésite pas à monter à bord pour immortalise les visages des passagers avant même leur descente du bateau, espérant ainsi percer le mystère de ces hommes et de ces femmes en quête d'une vie meilleure. Il y a Donato et sa fille Elilia qui ont quitté leur patrie pour fuir leur chagrin. Esther l'arménienne est emplie de la douleur de son peuple exterminé. Gabor et Marucca, les tziganes.
Ce roman choral qui se déroule sur une journée et une nuit à Ellis Island en 1910, dresse le portrait de personnages dont les vies s'entremêlent aux portes des Etats-Unis et qui dévoilent progressivement leurs rêves, leurs passions, leurs souvenirs et leurs doutes. Suspendus entre un avant qu'ils n'ont pas encore totalement quitté et un avenir rempli d'espoir, mais encore très flou, ils vont faire des choix et des rencontres qui risquent de bouleverser leur avenir…
Le temps s'égrène lentement. L'attente est cruelle. Certains se découvrent, se confient, d'autres préfèrent se réfugier dans un sommeil réparateur.
L'écriture sensuelle de Jeanne Benameur dessine des personnages emplis de passions et d'envie de vivre enfin « le rêve américain ».
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Ellis Island en 1910.
Il y a une foule de migrants de toutes nationalités dont Emilia et son père Donato, Esther l'Arménienne et Gabor le gitan.
Il y a aussi Andrew, un jeune américain issu d'une famille aisée. Il est passionné de photographie et fasciné par tous ces réfugiés qu'il vient immortaliser.
Un thème plusieurs fois traité que Jeanne Bénameur a su exploiter à sa manière comme elle sait si bien le faire.
Elle concentre tout sur un jour et une nuit.
Les amours naissent et se croisent.
Il est aussi beaucoup question de couleurs, de musiques, de chants.
Les personnages sont formidables, comme tous ceux que crée l'auteure.
Le rythme de narration est tendre, lancinant.
Une grande sensibilité pour décrire le vécu, les attentes, les traumatismes, les espoirs de tous ceux qui un jour, par nécessité ou par choix décident de partir.
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Le temps d'une nuit, de quelques respirations sur Ellis Island, l'auteure raconte, s'inspirant des tragédies antiques, le jeune photographe Andrew fasciné par ces émigrés qui débarquent et par le sourire énigmatique de l'artiste peintre Emilia, qui elle n'a d'yeux que pour le bohémien Gabor avec son violon, au grand dam de la sauvage Marucca alors que la mère d'Andrew ne rève que de le marier à la belle Lucile...

Ca sent bon l'amour, et plus fort que l'amour, la liberté!

Je me suis laissé difficilement bercer, hypnotiser par la magnifique prose de Benameur. Endormir à la limite.
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À travers le récit de "Ceux qui Partent" en abandonnant le pays de leur enfance, Jeanne Bénameur exprime toute sa tendresse pour les personnages, devenus émigrants du bout du monde. Une journée et une nuit à Ellis Island (NY), dans les premières années d'un autre siècle, pour changer de peau, une nostalgie comme passagère, un exil apaisé peut être.


Elle se rappelle, que sa famille a connu l'exil en 1958, elle avait cinq ans à son arrivée en France. Son père est algérien et sa mère italienne. Son père restera très attaché à la langue française, sera même exigeant pour abandonner le parler du pays, faisant tout pour que la famille s'intègre. Leur nouvelle langue deviendra le pivot de la vie familiale.
Jeanne sait qu'il faut connaître le manque pour que le poème sonne juste.


Il y a dans cette fiction une volonté de projeter enfin, un regard apaisé sur son passé de migrant, sur les douleurs de l'exil, sur la difficulté de porter une autre culture. La maman italienne s'affranchissait des tabous de la famille, Jeanne son frère et ses sœurs écoutaient cette musique du passé, l'italien, la musique de leurs premiers cris.


Jeanne retrouve ses racines italiennes avec délectation, et teste de nouvelles couleurs à épingler sur Emilia et Donato et à leur nouvelle vie. Emilia et Donato, n'ont jamais cesser de regarder les bateaux comme s'ils venaient tous, des bords de la Méditerranée.
Emilia, jeune institutrice espère dans ce pays qui s'ouvre à la peinture, y puiser un nouveau souffle pour son travail. Picabia un peintre d'avant garde par exemple, viendra vers 1910 à New-york. Son père, Donato Scarpa, acteur italien, l'accompagne pour la protéger dans cette quête de liberté avec sous le bras son livre fétiche, L'éneïde.


Sa lecture de l'énéïde aux heures d'angoisse fera vibrer et revivre comme un gourmet ses souvenirs d'artiste et de comédien.
Donato sait qu'une langue est plus sûre qu'une maison. Rien ne peut la détruire tant qu'un être la parle. (p. 166)


Andrew Jonsson, photographe New-yorkais de père islandais, crée des passerelles et des liens. La photographie véhicule des images et réanime les êtres. Andrew devient le révélateur, un peu comme un passeur : lui à la recherche d'islandais, parmi les premiers pionniers, auxquels sa mère reste attachée, les migrants eux à la recherche de parents, d'amis, de proches par la langue. Ils cherchent à reconquérir le plus profond d'eux-mêmes.
Chacun se blottit encore dans sa langue maternelle comme dans le premier vêtement du monde.


Migrant pour migrant, Jeanne Bénameur se sent des ailes pour embrasser toutes les minorités opprimées. le génocide arménien est là présent avec Esther, une jeune femme qui fuit les persécutions, celles qui ont enseveli toute la communauté orthodoxe, avec une ampleur que l'histoire a toujours des craintes d'explorer ou de raviver. Esther, elle, rêve simplement de liberté.


Gabor, un tzigane, son violon en bandoulière est une belle image d'une intégration qui se cherche. le violon est sa langue et son langage, il véhicule ses émotions, il fait des rencontres, il existe par sa chair et ses palpitations.
"Comme sur le bateau, il lit pour tous ceux qui ont besoin d'entendre autre chose que des ordres ou des plaintes. Il lit parce que la voix humaine apaise et qu'il le sait, page 145 "
La musique et la poésie, portent cette capacité à se trouver bien en soi, de savoir faire une pause, d'adresser un baiser.

Un livre qui respire, qui s'offre aux vents.

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J'apprécie toujours les romans de Benameur, c'est surtout l'écriture si particulière qui a le don de nous emporter sur une terre rare.
L'histoire des migrants sur cette petite île d'attente j'en ai déjà lu notamment le dernier gardien d'Ellis Island de Gaëlle Josse que j'avais beaucoup aimé.
Ici ce sont plus les histoires des uns et des autres que l'auteure nous dépeint, cette terre promise qui s'offre à eux, et celle qu'ils ont quittée entre les deux, il y a cette longue nuit où se joue tout un méli-mélo. Je n'ai pas trouvé très crédible que cette jeune fille italienne bien éduquée se jettant corps et âme dans les bras d'un parfait inconnu, surtout à cette époque.
Les histoires de mariage à conclure du photographe, idem, sans intérêt pour ce récit de migrant, mais lui, j'ai bien aimé sa façon d'imposer sa passion à ses parents surtout sa mère qui pense caser son fils ici et pas ailleurs, la grand-mère Ruth est adorable.
Puis il y a aussi cette fille de joie qui s'évade dans ses bouquins en attendant d'avoir amasser suffisamment d'argent pour tirer sa révérence.

Tout ça, compose une mosaïque, et le ciment qui relient tous ces éclats de couleur, c'est le déracinement d'un pays, et cette douleur sourde de savoir que plus jamais, on ne sera jamais tout à fait chez soi. Les migrants sont toujours entre deux terres.

Ce titre : Ceux qui partent, raconte donc ce sentiment, cette peine d'avoir quitter un jour sa terre natale, et comment ils vivent cet exil au très fond de leur âme, toujours il y a cette lueur d'espoir de revoir leur pays même en rêve. Et il y a ceux qui ont fait un trait pour toujours, et veulent à tout prix vivre pleinement leur nouvelle vie sans jamais regarde en arrière.

Une très belle plume qui me fait noter ce livre à 5 étoiles, une très belle couverture, des personnages forts mais pour ce qui est des histoires d'amour ça a fait "tâche" dans le décor à mon goût, certes il faut meubler un roman, mais il y avait tant à dire sur cet exil, sur Ellis Island. J'ai également beaucoup aimé les dernières pages avec les couleurs qui s'associent aux personnages, se fondent, se confondent ou se détachent. Une belle manière de résumé les personnages dans le tableau final.
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L'écriture de Jeanne BENAMEUR a le pouvoir de m'emporter. Je suis partie de l'autre côté de la terre, à Elis Island, juste avant de poser le pied sur cette terre que tant de gens ont espéré pouvoir fouler un jour, pour une raison ou une autre, qu'est New York.

Quel que soit le motif du départ pour cette terre pleine d'espoir, Elis Island est le passage obligé pour tous les migrants de toutes origines.

A travers les yeux d'un jeune photographe en devenir, Andrew JONSSON, dont les grands-parents paternels sont également issus de l'imigration, j'ai fait la connaissance d'Emilia et son père, Donato SCARPA, italiens, Esther AGAKAIN, améninenne, Gabor, bohémien, et bien d'autres encore.

Par petites touches, je me suis immiscée dans les histoires de chacun des personnages. Jeanne BENAMEUR tire sur des fils, que j'ai suivis avec délectation.

L'exil est le thème principal de ce livre, où chacun tente de se rattacher à l'ancien monde d'où il vient, mais en allant de l'avant, quoi qu'il arrive.

J'ai vibré, j'ai été désespérée, j'ai sombré, j'ai espéré, j'ai été dans une rage noire, j'ai repris espoir, j'ai imaginé, j'ai lâché prise, j'ai rebondi.

J'ai lu ce livre sur plusieurs jours, alors qu'un ou deux aurait suffit, mais je n'avais pas, contrairement pour d'autres, envie de me précipiter. Je me suis laissée habiter par les destins de ces hommes et femmes, et je n'avais pas envie que cela se termine. Mais voilà, je suis arrivée à bon port, le mot fin à sonner. il ne me faut plus qu'un pas pour revenir à ma vie quotidienne.

Ce livre va m'habiter encore un bon moment.
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Critique à chaud sur ce dernier roman de Jeanne Benameur, une fois de plus j'ai été sous le charme.
J'ai retrouvé toute la sensibilité et la poésie de cette auteure sur le thème de l'exil.
1910: sur le paquebot qui accoste sur Ellis Island ,aux portes de New York,nous allons faire la connaissance de Donato et sa fille Emilia ,Italiens ,appartenant au monde du théâtre, Esther ,l'Arménienne ,fuyant son pays en sang,et Gabor ,le violoniste ,qui ne rejoindra pas son clan,et puis Andrew Jónson ,l'étudiant New-yorkais qui immortalise ces précieux instants grâce à son appareil-photo.
Retenus un jour et une nuit sur cette Île, ils sont confrontés à l'attente et Jeanne Benameur tour a tour va décrire, les sentiments de chacun ,Le doute ,le regret, la joie de découvrir un nouveau monde ,l'exaltation ..... Avec beaucoup de sensibilité,Jeanne Benameur explore l'âme de chaque personnage ,un petit bémol pour moi,sur la deuxième partie du livre : j'ai'trouvé un peu trop de scènes érotiques et j'ai ressenti un sentiment de cassure ,une impression d'essouflement,j'ai beaucoup aimé la première partie ,mais après ,un peu déçue ,et la fin trop rapide ,quant au devenir de ses personnages ,j'aurais aimé rester avec eux .Le style aussi ,à changé ,beaucoup moins poétique qu'au début. Mais c'est quand même un gros coup de coeur ,et je le recommande chaleureusement. ⭐⭐⭐⭐⭐
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1910 Long Island. Leur bateau accoste. Ils arrivent enfin ....

Les mots, les gestes, les regards, les berceuses, les couleurs, l'avant, l'après, hier, aujourd'hui demain. Qui sont ils? Que souhaitent ils? Et demain?
Un sujet certes déjà traité, je pense entre autres au très beau texte de Gaelle Josse le dernier gardien d'Ellis Island, mais la plume de Jeanne Benameur !! Oui je le reconnais j'apprécie cette auteure, j'aime le déroulé de ses phrases, le choix de ses mots, l'aura de ses personnages. Lire Jeanne Benameur c'est (re)découvrir les mots, les sons, les couleurs, le toucher, la peau de l'autre, l'amour, la beauté de la Vie.
Une fois encore je pose mon livre , le coin de l'oeil humide et le sourire aux lèvres. Merci madame.


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