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EAN : 9782842630942
159 pages
Le Dilettante (01/10/2004)
4/5   1 notes
Résumé :
Marc Bernard (1900-1983)

"Il écrit dans les années 30 à -Monde- journal pro-communiste de critique, où il se fait remarquer en livrant des courts essais, parfois intimes, souvent saignants. (....)
...Cet écrivain qui fut l'ami aussi bien de Dabit que de Chardonne, Paulhan, Arland, ou encore Calet, et qui n'eut de cesse d'écrire en homme libre, fidèle à ses origines ouvrières. "
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une acquisition faite en juillet 2016, déjà, dans une de mes librairies
préférées: La librairie Tschann... où j'ai découvert ce recueil d'essais et d'articles littéraires... que je lis enfin, dans la lancée du très joli texte - hommage de Christian Estèbe à Marc Bernard, découvert récemment "Petit exercice d'admiration" [Editions Finitude ]...

Marc Bernard écrit dans les années 30 à -Monde- journal pro-communiste de critique, où il se fait remarquer en livrant des courts essais, parfois intimes, souvent saignants. (....) dont ceux concernant François Mauriac et autres écrivains catholiques , qu'il semble exécrer !!
Par contre son admiration et son enthousiasme pour Eugène Dabit, André Gide et Maxime Gorki sont sans réserves !!

Je lis ces textes et tombe sous le charme de celui, très convaincant
concernant le grand écrivain russe, Maxime Gorki...

"Gorki peint, sculpte, chante chacune de ses pages. Ses personnages sont aussi puissamment et charnellement construits que ceux de Rembrandt et de Michel-Ange. "(p. 133)

"Les plus belles oeuvres de Gorki, les mieux venues-ses récits de vagabonds, ses souvenirs d'enfance- sont pareilles à des forêts. Elles changent avec la lumière du jour; on peut les parcourir mille fois, on y trouvera toujours de nouvelles beautés. "(p. 123)

Un recueil très dynamique de critiques, essais enthousiastes, aussi positifs que très grinçants... Son exécration pour tous les fanatismes ou extrêmistes: de droite comme de gauche... Sa virulence est à son comble quand il parle de Mauriac, de Léon Daudet, des personnalités ultra-conservatrices... Ses admirations sont aussi explosives et jubilatoires... Ainsi les textes de Marc Bernard nous font cadeau de très beaux portraits de Jean Paulhan, Gide, Gorki, Emmanuel Berl, d'analyses très fines de la littérature prolétarienne...

"Imagine t-on l'émotion d'un jeune ouvrier, paysan ou employé qui se met à écrire ?
Il éprouve assez le sentiment d'une fraude. Mais il fallut attendre durant des siècles pour que des jeunes hommes sans formation classique eussent cette audace. L'on pouvait prévoir leur maladresse; ils n'y ont pas manqué.
Quelles qu'aient été leurs insuffisances pourtant, ils ont apporté une vision neuve des hommes en montrant le peuple de l'intérieur.
Un long murmure s'est soudain élevé d'une masse de gens jusque-là silencieux, que les naturalistes les premiers avaient pensé à peindre, mais un peu comme ils l'eussent fait pour des insectes. Et voici que les insectes eux-mêmes ont pris voix. "(p. 148)

Une lecture des plus instructives sur le monde des Lettres... et sur les bouleversements sociaux, politiques de cette période [1929- 1942 ],sans omettre que ces essais sont un fabuleux hommage au monde ouvrier...
Une autre facette très riche, très engagée de Marc Bernard... Merci au Dilettante pour la réalisation de ce recueil très éclectique...
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Le groupe des écrivains prolétariens

Imagine t-on l'émotion d'un jeune ouvrier, paysan ou employé qui se met à écrire ?
Il éprouve assez le sentiment d'une fraude. Mais il fallut attendre durant des siècles pour que des jeunes hommes sans formation classique eussent cette audace. L'on pouvait prévoir leur maladresse; ils n'y ont pas manqué.
Quelles qu'aient été leurs insuffisances pourtant, ils ont apporté une vision neuve des hommes en montrant le peuple de l'intérieur.
Un long murmure s'est soudain élevé d'une masse de gens jusque-là silencieux, que les naturalistes les premiers avaient pensé à peindre, mais un peu comme ils l'eussent fait pour des insectes. Et voici que les insectes eux-mêmes ont pris voix. (p. 148)
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Maxime Gorki

(...) aucun auteur, depuis que les hommes s'évertuent à tracer des signes en toutes langues sur des feuilles blanches, ne me semble avoir possédé mieux que lui ce prestigieux pouvoir de faire vivre des êtres avec des mots. (...) Aux heures où je songe à Gorki, je vois un personnage étrange, un géant qui tient de l'homme, de la bête, de l'arbre, une sorte de démiurge en contact avec le ciel et la terre (...) (p. 121)
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Maxime Gorki

Le mouvement qui pousse Gorki vers la révolution, en dehors de son origine prolétarienne, est celui-ci; c'est un élan intérieur qui l'entraîne vers la plus grande somme d'humanité. L'art, s'il ne veut pas périr ou dégoûter tout le monde, doit tendre sans cesse vers cet élargissement de l'âme humaine (...) (p. 125)
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Centenaire de Mistral : une opinion méridionale [ Texte publié en octobre 1930]

Une langue est une oeuvre d'art, mais c'est aussi un outil et l'oeuvre d'art est d'une beauté incontestable quand l'outil n'est pas adapté à son usage normal. Il l'a été autrement, sans doute, dira-t-on. Mais c'est avouer par là que la langue que l'on veut ressusciter n'est plus qu'un bel objet de musée.
La civilisation n'est pas uniquement dans les laboratoires et dans les usines; elle n'est pas non plus dans les ruines. (p. 79)
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Léon Daudet : Les Flambeaux

[critique de Flambeaux, publiée dans -Monde- le 15 juin 1929. Fils d'Alphonse Daudet, romancier et terrible polémiste, antifreyfusard et nationaliste, Léon Daudet (1867-1942) fut aussi le cinglant rédacteur en chef de l'Action Française de Charles Maurras ]

Ce n'est pas impunément que l'on coupe les ponts avec la vie, avec l'évolution humaine; ce n'est pas impunément que l'on flirte, à notre époque, avec le catholicisme, surtout lorsqu'on arrive à l'âge de Daudet, où une pente naturelle vous amène, par crainte de la vieillesse et de l'anéantissement, à une doucereuse confiture religieuse. (...)
Il ne restera pas grand-chose, dans vingt ans, de cet homme qui aura eu, de son vivant, une personnalité démesurément boursouflée. (p. 73)
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Vidéo de Marc Bernard
Jérôme Garcin a choisi de lire un extrait de "A hauteur d`homme" (ed. Finitude) de Marc Bernard, un écrivain qu`il adore. Goncourt 1942 avec "Pareils à des enfants", Marc Bernard a été trop vite oublié. Jérôme lit une lettre où l`écrivain raconte à un ami son passage de l`usine à la maison GallimardVoir le précédent Marque-Page
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