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Atlas Six tome 1 sur 3
EAN : 9782749949840
448 pages
Michel Lafon (13/10/2022)
3.51/5   244 notes
Résumé :
Une fois par décennie, les six magiciens les plus talentueux de leur génération sont appelés à concourir pour gagner leur place au sein de la Société des Alexandriens, l'organisation la plus secrète et la plus élitiste au monde.
Les élus se verront accorder une vie de savoir infini, de pouvoir et de prestige qui dépassera même leurs rêves les plus insensés. Chacune des six nouvelles recrues a des motivations qui lui sont propres pour accepter l'invitation amb... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (54) Voir plus Ajouter une critique
3,51

sur 244 notes
A la base, je n'étais pas partie pour lire Atlas Six (dont je viens de comprendre le titre à l'instant ! lol), mais l'avis d'une amie sur le second tome avait piqué ma curiosité. Je me suis donc lancée. le début de ma lecture a été parfaite. Cela faisait longtemps que je n'avais pas autant accroché à un univers. Puis, je me suis ennuyée… Trop d'introspections qui ne menaient à rien. Et puis la fin, avec ses révélations a su me convaincre. Ma curiosité n'a pas résisté.

Première partie : Une lecture passionnante !
L'univers magique et contemporain, six héros qui ne se connaissent (presque) pas et qui vont devoir travailler ensemble, un groupe hétéroclite que l'on suit à tour de rôle, des secrets bien gardés, une société secrète… Vraiment, tout commençait super bien. J'ai vite été happée par l'histoire et il était difficile de poser ma liseuse. le roman se lisait aussi très bien, l'auteur ayant un style fluide et facile à lire. J'avais hâte de voir ce que nos héros allaient devenir, apprenant à les connaître petit à petit, et la Société avait ce petit quelque chose d'effrayant et de fascinant à la fois. Bref, à ce niveau de l'histoire, j'étais conquise.

Deuxième partie : la chute…
Et puis, je ne sais pas à un moment donné, tout a basculé. Je n'ai pas trop compris ce que Olivie Blake cherchait à faire. J'ai eu l'impression d'être noyée dans un cours de philosophie, d'introspection sans fin, de tournage en rond encore et encore… On n'avançait plus à rien. Pendant la moitié d'Atlas Six, je me suis demandée ce que je faisais là. Développer ses personnages, je suis totalement pour, mais ici… Je n'ai rien vu de spectaculaire. Je vais être méchante, mais j'ai plus vu des adolescents chouiner, que de puissants magiciens essayaient de tirer parti de la « chance » qui leur est donné. D'ailleurs, la bibliothèque passe assez à la trappe… Encore un élément sous exploité. Et franchement, je n'étais pas « venue » ici pour prendre des cours de philosophie et de physique.

Troisième partie : tout n'était pas si mal
Certes. Notamment parce que certains personnages sortent carrément du lot. Nico et Gideon par exemple. Un duo que j'ai tout de suite adoré, alors que Nico est souvent montré sous un mauvais jour par le biais de Libby. Cette dernière est intéressante, sans pour autant être attachante. Son côté petite élève modèle est autant mignon qu'agaçant. Parissa est plus complexe et j'ai vraiment apprécié voir une héroïne de sa trempe être mise en avant. Reina a ce côté froid et indifférent qui donne une légère touche d'humour. Tristan… agaçant par bien des aspects mais contrairement à Libby, je m'y suis attachée. Et il reste Callum… je l'ai détesté dès le début et mon avis n'a fait que se conforter au fil de ma lecture. Et avec du recul, il est l'élément centrale de ma « deuxième partie ». Coïncidence, non je ne crois pas. Les petites touches de sensualités que l'on trouve à plusieurs reprises ont aussi été rafraichissantes. On a rarement ce genre de scènes et surtout ce traitement dans du young adult, et j'ai trouvé cela intéressant surtout quand on voit leurs aboutissements.

Quatrième partie : Curiosité es-tu là ?
J'avais été agacée à un moment donné de voir un personnage prendre soudainement le pas sur la narration, ce chapitre étant imbuvable, excusez du peu, qui plus est. Pour moi, cela enlevait un vrai suspens quant à la suite. Et puis… les choses se sont accélérées à un certain moment et… j'avoue que j'ai envie de voir ce que la suite peut donner. Clairement le second tome d'Atlas Six sera déterminant pour moi par contre quant à savoir si je finirai la trilogie. Mais il y a des révélations très intéressantes qui titillent ma curiosité.

Si vous cherchez de l'action : passez votre chemin, il ne se passe quasiment rien, à part une scène où l'adrénaline monte au début du roman. On vous a vendu un Six of Crows : passez votre chemin, aucune coopération, nos six héros sont des compétiteurs. Par contre, si vous voulez de l'introspection, du décorticage de psychologie, de compréhension vis-à-vis du monde et ses mystères : foncez ! L'univers est à peine ébauché mais il est prometteur. Les héros sont très différents, si bien que vous trouverez forcément celui qui vous fera vibrer.

Il y a l'idée, mais j'attends plus pour ma part. Atlas Six est intéressant, innovant même je dirais, mais à trop vouloir chercher la petite bête, je pense qu'Olivie Blake est passée à côté de quelque chose. Un peu plus d'action, un approfondissement de son univers, et un peu moins de tergiversions auraient été des éléments qui auraient fait pencher clairement la balance pour moi. Par contre, chapeau pour avoir su donner une psychologie si différente à ses six personnages, et surtout à le faire très bien ressortir à chaque chapitre. Affaire à suivre donc.
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Ça faisait environ neuf mois que ce livre était dans ma PAL et comme je sors de deux petites déceptions livresques, je me suis dit que j'allais faire d'une pierre deux coups : le lire une bonne fois pour toute et me changer les idées avec un livre assez différent.
Et franchement, j'ai été très agréablement surprise.

En fait, la raison pour laquelle je l'ai gardé si longtemps dans ma PAL c'est que j'avais un peu peur que la complexité de l'univers me rebute et finisse par me dégoûter. J'avais en effet lu pas mal d'avis disant que le point fort de ce livre c'était les personnages, mais qu'en revanche l'intrigue était lente et l'univers très complexe.
Navrée d'apprendre mon manque d'originalité : je suis d'accord avec tous ces avis.

L'univers était assez bizarre à découvrir parce que d'un côté c'est super complexe et de l'autre pas du tout. Les six prodiges choisis pour veiller sur les archives d'Alexandrie vont passer leur temps à apprendre des tas de choses sur la physique quantique, le temps, la matière, avec des théorèmes très compliqués, mais tout ça reste en surface, l'autrice écrit très bien et on comprend globalement le tout (du coup je me suis sentie super intelligente :D).
En bonus, ça apporte une ambiance très ‘'dark academia'', calme, sombre et un peu lourde, chargée de secrets, de mystères et de magie, que j'ai adoré !

Par contre, c'est vrai que l'intrigue est un peu longue et qu'il n'y a pas beaucoup d'action, mais on ne le remarque pas trop car les personnages sont fascinants. C'est vraiment le gros gros point positif du livre et ce qui fait son originalité (en plus de l'idée de base qui est géniale).
On va suivre six personnages principaux et avoir différents chapitres avec différents points de vue pour apprendre à vraiment les connaître et s'immerger dans leur tête. Et le plus fort, c'est qu'on peut avoir son opinion claire et nette sur chaque protagoniste mais, en changeant de point de vue, tout peut basculer.
Il y a des alliances, des trahisons, des liens qui se nouent et se détruisent, des révélations… Leurs interactions sont géniales et je n'ai même pas réussi à trouver mon personnage préféré à cause du nombre de facettes différentes dans chacune des personnalités.

Et puis, pour revenir sur l'intrigue, elle est très lente et il y a des trucs compliqués mais la fin est quand même incroyable. Il y a une grosse révélation et on termine ce livre bouche-bée, et je trouve que c'est vraiment la seule fin acceptable au vu de la complexité du roman.

Tout ça pour dire que je referme ce roman très contente : ce n'était pas incroyable mais l'intrigue est bien, l'ambiance est très sympa et les personnages sont géniaux.
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The Atlas Six est un premier tome audacieux et ce n'est clairement pas un livre qui plaira à tout le monde. Il est audacieux car il est vendu comme un livre fantastique centré sur la magie, où 6 personnes sont sélectionnées pour rejoindre une société secrète. Sauf qu'il y a très très peu d'actions, l'accent étant mis sur les concepts et les personnages.

J'ai beaucoup aimé la notion de magie dans cet univers. Chaque personnage possède des pouvoirs, mais l'auteur nous montre également que l'un des plus grands pouvoirs est la connaissance. La connaissance acquise dans les livres de la Société, mais aussi la connaissance de soi et des autres. Alors forcément, l'histoire est parsemée de discussions philosophiques, existentielles, de théories physiques et magiques, ainsi que d'introspections des personnages. C'est très particulier, mais j'ai totalement adhéré. le concept de la magie ici sort totalement de l'ordinaire et de ce que l'on peut voir ailleurs.

Chaque personnage est unique, avec sa propre conception du bien et du mal, ce qui les rend tous captivants et intrigants malgré leurs imperfections. le changement de point de vue d'un personnage à l'autre ne m'a jamais gené, car ils sont tous intéressants à suivre. Les relations entre les membres de la Société sont tout aussi particulières, entre méfiance, jalousie, désir, amour et haine. Chaque interaction entre eux est un plaisir à lire.

Je comprends mieux maintenant pourquoi ce livre divise tant les lecteurs et les notes qui ne sont pas exceptionnelles. Tous ces éléments peuvent ne pas plaire à tout le monde, bien que l'écriture et le style de l'auteur soient excellents. Mais si tous ces points ne vous rebutent pas, laissez une chance à ce premier tome, car c'est tout simplement une pépite.
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Atlas six est très particulier, j'ai lu beaucoup de bon comme de mauvais avis. de mon côté, j'ai vraiment bien aimé même si certains détails sont très particuliers. Je dirais que c'est un roman un peu perché, décalé, très différent de ce qu'on connaît. Mais c'est ce qui fait son charme.


J'ai apprécié le début du roman, l'intrigue sur cette Société particulière qui engage tous les 10 ans, six magiciens avec des dons très étranges et uniques. Enfin, sur les six, seulement cinq feront partie des rangs de la Société. Les candidats vont devoir "s'affronter" pour garder leurs places. J'ai adoré ce côté compétition, manipulation, trahison, alliance, les magiciens vont tout faire pour y arriver, et les personnages sont vraiment très fourbe. On ne sait pas à qui faire confiance, les personnages se dévoilent petit à petit et on en apprend davantage sur eux. Ils ont tous quelque chose à cacher, un détail qui les rend uniques ce qu'on découvre au fils de la lecture pour certains personnages. Une aventure vraiment intense et mystérieuse qui m'a laissé sur ma fin.


Le petit défaut du roman est l'incompréhension. J'ai été perdu par les explications scientifiques et magiques qui se joignent. Il y a quelques lenteurs et c'est principalement à cause de ces différents détails sur la physique et psychologie qui peut être un peu confuse et fouillis. le roman peut devenir très vite complexe et j'ai quelques fois relu certaines lignes. À part ce détail, j'ai vraiment été entraîné dans l'histoire, et cela, grâce aux personnages bien développés et différents.


J'ai eu du mal avec Libby au début du roman, puis par la suite, elle devient plus attachante grâce à son histoire passée et ses liens avec Nico. Celui-ci est un peu pénible aussi, mais j'adore son colocataire Gideon, qui est tellement intrigant concernant son identité. Je me demande bien où l'auteure va nous mener. Vient ensuite Reina qui est très en retrait et ne s'embête pas à parler pour rien. Son don est intrigant, on ne la connaît pas assez dans ce tome et je me demande jusqu'où son don peut aller. Parisa est la femme fatale, très superficielle, mais avec un passé lourd et des dons plus qu'intéressant. Tristan est le plus mystérieux, ses pouvoirs sont peu dévoilés et c'est celui qui m'intrigue le plus. Callum est le moins vu, le moins aimé de l'équipe, mais c'est celui qui a le pouvoir le plus fort à mon goût. J'ai commencé à le trouver très intelligent par la suite. J'ai eu des doutes sur Atlas et Dalton qu'on ne connaît quasiment pas, je me demande bien pourquoi les six ne vont pas chercher plus loin. Il n'y a que Parisa qui cherche la vérité.


Bref, un roman complexe, perturbant et intéressant. J'ai aimé le développement de l'histoire et les personnages qui sont intrigants. La fin est excellente et choquante et j'ai vraiment envie de lire la suite.
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⭐️⭐️⭐️⭐️/5

J'ai souvent vu ce livre très hypé sur le booktok anglais il y a 2-3 ans max, et pigeon comme je suis, je l'ai acheté. Au final, malgré l'attente, je n'ai pas été déçue !

J'ai trouvé l'univers original, et les systèmes de magies complexes et bien approfondis. Nous sommes dans un monde fantastique (notre monde à nous), où la société que nous connaissons est régie secrètement par la magie. Cette magie sert notamment à manipuler, attirer, créer des illusions etc. Et dans cette dimension magique de notre société, existe une organisation encore plus secrète : celle de la Bibliothèque d'Alexandrie, que l'on croyait perdue. Seuls des élus choisit peuvent y entrer, mais non sans difficulté. Source de pouvoirs et d'ambition, il s'agit d'une occasion en or pour tout "medeian". S'entame une lutte ou parmi les 6, 1 devra quitter la sélection.

Tout le long de la lecture, j'ai eu l'impression de lire un huis clos presque étouffant ou tout le monde est sur ses gardes. L'histoire prend du temps à s'implanter, à se développer, mais c'est pour mieux se délecter du développement des personnages, de leurs psychologies et créer une montée en tension dans le récit.

Les capacités que les élus possèdent, le système de magie est lui aussi très intéressant. Chaque personnage possède un pouvoir à part et spécifique. Calum peut manipuler les émotions, Nico manipule la matérialité des choses, Tristan peut voir à travers les illusions. Tous sont overpowered, n'ont quasiment pas de faiblesses dans leurs capacités et le montre. L'autrice explique les systèmes de leurs pouvoirs avec beaucoup de précisions, de rigueur et d'approfondissement. Parfois trop ? Certains passages étaient parfois incompréhensibles comme la recherche de dépassement des pouvoirs de Nico et Libby avec toute la thématique de l'espace-temps qui m'a parfois perdue.

Mais la grande force du livre, je pense, sont ses personnages et leurs psychologie. S'entame une véritable bataille mentale entre chacun afin de déceler les forces et faiblesses pour pouvoir mieux écraser si le besoin se ressent. Manipulations, liaisons, amitié s'entremêlent pour pouvoir avoir plus d'emprise ou d'alliés. En soi, je ne me suis pas vraiment "attachée" aux personnages. Certains sont touchants, comme Libby et Tristan ; d'autres exécrables, mais dont on aime détester comme Callum et Parisa, d'autres nous intriguent comme Reina ou nous font rire comme Nico. Chacun a une personnalité, et un passé propre, que l'on découvre au fil du livre. Des secrets se percent et nous nous posons de plus en plus de questions sur certains personnages ou passages étranges. L'autrice ne prend pas de pincettes avec ses personnages. Ils paraissent manichéens sur le papier, mais ne le sont pas avec plus d'approfondissement. Ils sont vrais, puissants sur tous les aspects, brisés pour certains, et recherchent au final uniquement la puissance individuelle.

J'ai d'ailleurs beaucoup aimé la fin avec son plot twist. Je ne m'y attendais pas du tout pour le coup et rends le récit d'autant plus intéressant. Beaucoup de choses se révèlent et nos visions s'éclaircissent davantage sur le pourquoi du comment.

Au final, un premier tome sombre, psychologique et étouffant qui sort du commun Young Adult. Je suis intriguée de lire la suite !



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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Callum posa son verre, se leva et
s’approcha de Tristan.
– C’est ce que tu ressentirais si je te
manipulais. Je suis en train de le faire,
maintenant. Tu le sens ? demanda Callum en
refermant la main sur le cou de Tristan et en
jouant sur les commandes de sa tristesse, de
son vide. Rien ne fait plus mal que la honte,
murmura-t-il, trouvant les arêtes de l’amourde Tristan, criblées de trous et rongées par la
corrosion.
Il perçut ses envies et ses désirs ; son
ambition débordante, presque folle.
– Tu veux sa reconnaissance, Tristan,
mais il ne te la donnera jamais. Et tu ne peux
pas le laisser mourir – ni lui, ni l’idée de
lui – parce que, sans lui, tu n’as toujours
rien. Tu vois la réalité telle qu’elle est
vraiment, et pourtant tu ne sais toujours pas
ce que tu vois.
Tristan ferma les yeux.
– Rien, répéta Callum, alors qu’un son
blessé s’échappait de la bouche de Tristan.
Tu ne vois rien. Pour comprendre ton
pouvoir tu dois d’abord accepter le monde
tel qu’il est, mais tu refuses. Tu tournes autour de Parisa parce qu’elle ne peut pas
t’aimer, parce que son mépris pour toi et
pour tout le monde t’est familier, te fait te
sentir en sécurité. Tu tournes autour de moi
parce que je te rappelle ton père, et ce que tu
veux de moi, c’est que je sois cruel. Tu
aimes ma cruauté, parce que tu ne la
comprends pas, mais elle te séduit, elle
t’apaise, tout comme Rhodes et son attirance
pour les flammes.
[...]
– Je suis le père que tu n’as pas pu avoir,
commenta Callum tout haut. Je t’aime. C’est
pour ça que tu ne peux pas me tourner le
dos, même si tu le voulais. Tu connais mes
défauts mais tu les veux. Plus je suis
horrible, plus tu cherches à me pardonner.
-Non. [...] Non.
- Crois-moi, je ne veux pas te faire du
mal, continua Callum doucement. Ce que je
te fais, je ne l’aurais jamais fait si ce n’était
pas pour te sauver. Pour nous sauver. Tu
n’as plus envie de me faire confiance, je
comprends, mais je ne peux pas te laisser
prendre tes distances. Tu dois apprendre à
quoi ressemble la magie, ce qu’elle nous fait
éprouver, pour comprendre son absence. Tu
dois apprendre la douleur de mes mains,
Tristan. Il faut que je te fasse mal pour que
tu saches enfin distinguer la torture de
l’amour.
Ce qui restait d’air dans la poitrine de
Tristan le fit tomber à genoux, et Callum le
suivit en s’accroupissant à ses côtés. Il posa
son front contre celui de Tristan en le
retenant.
– Je ne te casserai pas, assura Callum. Le
secret, c’est que les gens veulent être cassés. C’est le sommet, l’apothéose, et après tout
est plus facile. Mais quand ça devient trop
facile, on le recherche encore et encore. Je
ne te ferai pas ça. Tu ne pourrais pas en
revenir.
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Parce que le problème avec la connaissance, mademoiselle Rhodes, c'est qu'elle crée une soif insatiable. Plus vous en avez, moins vous avez l'impression de savoir. Les hommes deviennent souvent fous à force de chercher à tout connaître.
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- La plupart des gens ne savent pas comment être affamés, lança Ezra.
Silence.
-Ça t'étonne ? Pourtant, c'est évident. La faim, c'est quelque chose qu'on apprend. Ce n'est pas vrai que certaines personnes naissent avec la résilience enracinée en eux, ou l'incapacité de prendre feu. Comme si, naturellement, elles étaient dépourvues d'envie, de désir, d'appétit, alors que d'autres non. On peut apprendre à vouloir.
L'ambition, ça s'apprend. Et on peut apprendre à être affamé.
- La plupart des gens ne savent pas comment être affamés .
Silence.
- Le problème arrive quand on les nourrit enfin, continua Ezra. Tu vois les maux de ventre dont souffrent les végétariens la première fois qu'ils mangent de la viande ? IIs ont l'impression de mourir.
La prospérité, c'est l'angoisse. Et bien sûr, le corps s'ajuste. Mais pas l'esprit. On ne peut effacer l'histoire. On ne peut pas arracher l'envie, et pire... on oublie la douleur. On finit par être habitué aux excès et on ne peut plus faire machine arrière, parce que ce dont on se souvient, ce sont les affres du manque, qu'on a mis si longtemps à apprendre.
Comment se donner juste assez pour continuer, c'est la leçon. Pour certains, ça prendra une vie entière, pour d'autres c'est une question d'évolution, et s'ils ont de la chance, ça s'estompe. Mais on ne ne l'oublie jamais. Comment êre affamé. regarder les autres avec envie, Comment faire taire la douleur de son âme. La faim hiberne. I'esprit crie encore famine quand le corps s'est adapté. Il reste la tension, toujours, La survie n'exige presque rien mais I'existence, l'accomplissement c'est ce qui devient insatiable. Plus on reste affame, plus nous hante le fantôme de la faim.
Quand tu as appris à être affamé, quand quelqu'un te donne à manger, tu deviens un entasseur compulsif. Tu accumules. Techniquement, cela revient à posséder,mais ce n'est pas la même chose, pas vraiment. La faim persiste. Tu veux toujours, et c'est cette envie le plus pénible. Tu peux apprendre à être affamé, mais tu ne peux pas apprendre à posséder. Personne n'en est capable. C'est le vice de tous les mortels.
Silence.
-Être magique, c'est encore pire, reprit Ezra. Ton corps ne veut pas mourir, il est intérieurement trop riche. Alors, tu veux plus fort encore.
Tu es affamé plus rapidement. Ta capacité à ne rien posséder est abyssale, cataclysmique. Aucun médéien sur cette Terre n'est en mesure de se rabaisser à devenir ordinaire, encore moins à tomber en cendres.
On est tous affamés, mais on ne le fait pas tous correctement. Certains parlent trop, se rendent malades, ce qui finit par les tuer. L'excès, c'est le poison. Même la nourriture est du poison pour quelqu'un qui en a manqué. Tout peut devenir toxique. Il est tellement facile de mourir,alors que ceux qui sortent du lot sont ceux qui apprennent à être affamés correctement. Ils mangent en petites quantités, juste assez pour se maintenir en vie. On s'immunise contre quelque chose. Tout ce qu'on arrive à obtenir avec succès devient un vaccin, avec le temps, mais la maladie est toujours bien plus grande. On est toujours sensibles par nature. On se bat, on s'efforce d'avoir faim de façon raisonnable et intelligente, mais sa finit par nous ratrapper.
On a tous des raisons différentes pour vouloir, mais inévitablement ça arrive.
-Qu'est-ce qui arrive ? Demanda Atlas.
Ezra sourit et se tourna vers le soleil, les paupières closes.
-Le pouvoir. Un peu à la fois, jusqu'à ce qu'on succombe.
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Notre perception est faussée. Les critères qu'on nous met en tête viennent de la propagande culturelle. Rien de ce que nous voyons n'est vrai, tout ce qui compte, c'est la façon dont on le perçoit.
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– Nous sommes médéiens parce qu'on n'en aura jamais assez, gronda-t-il. Nous ne sommes pas normaux, nous sommes des dieux nés avec la souffrance comme constituant principal. Nous sommes des natures incendiaires, bourrés de failles, seulement les faiblesses que nous prétendons avoir ne sont pas nos vraies faiblesses. Nous ne sommes pas tendres, nous ne souffrons pas de déficience ou de fragilité. Nous faisons semblant d'en avoir. Nous essayons de croire que nous en avons. Mais notre seule faiblesse c'est cette assurance absolue que nous sommes plus grands, plus forts et plus proches de la toute-puissance que quiconque. Et nous en voulons toujours plus, nous sommes perpétuellement insatisfaits. Les autres arrivent à voir leurs limites, Tristan, mais nous n'en avons pas. Nous cherchons à découvrir nos bornes impossibles, à mettre la main sur ce qui nous restreint, alors qu'il n'y a rien et c'est ce qui nous rend fous.
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Vidéo de Olivie Blake
La librairie Point Virgule vous invite à revenir sur les bancs de l'école, mais pas n'importe quel genre d'école puisque ce sont des établissements dédiés à la pratique de la magie dont il est question dans cette nouvelle vidéo coup de cœur.
- Atlas Six, Olivie Blake, éditions Michel Lafon, 18,95€ - Mashle, Hajime Komoto, Kazé Shonen, 6,99€
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