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3,85

sur 441 notes
Commencé début décembre, j'ai terminé ce roman-fleuve ce 31 décembre quelques minutes avant minuit. Ce fut une course contre la montre. Drôle de réveillon ! Il était hors de question que je continue à porter ce fardeau en 2017. Repartons sur de bonnes bases et pour ma part, ce sera l'insouciance de Karine Tuil.

Globalement, là où les tigres sont chez eux m'a ennuyé. L'auteur aurait mieux fait de laisser les félins tranquilles et utiliser son talent pour un autre sujet. Et oui, j'attaque 2017 avec férocité. Je reste fidèle à ma réputation.

Difficile de résumer ce pavé...alors faisons court. Il se compose de 4 histoires plus ou moins indépendantes dont la plus importante est celle de la vie trépidante du Père Athanase Kircher, un jésuite vivant au XVIIe et dont les aventures nous sont racontées par son disciple Caspar Schott. Kircher était un curieux. Fidèle à ses convictions religieuses, il n'aura toute sa vie de cesse de résoudre des énigmes scientifiques, d'inventer des machines défiant l'entendement et surtout de tenter de trouver l'énigme des hiéroglyphes. Il écrit beaucoup pour faire part de ses découvertes….mais l'histoire nous montrera qu'il s'est trompé sur quasiment toute la ligne. Paradoxalement, même si on peut trouver le personnage ridicule, sa quête de la vérité scientifique ( à qui il cherche toujours forcément une origine chrétienne) force l'admiration.

Retour au XXe : Eléazar von Wogau est correspondant de presse pour Ouest-France Pontivy au Brésil et est chargé par je ne sais plus qui d'écrire la biographie de Kircher, ce à quoi il s'attaque sans réelle conviction. Parallèlement, on suit les aventures de son ex-femme, Elaine, partie en exploration aux confins de l'Amazone et de Moëma, fille des deux précédents. Homosexuelle et toxicomane, elle est capable de tout et n'importe quoi, part en excursion dans des contrées libertines où il lui arrive des malheurs...et c'est là qu'intervient un certain Nelson, un pauvre paralytique ( et qui est la figure principale du quatrième volet du roman) qui sauve la vie de Moëma qui s'était encore foutue dans de sales draps.

Voilà à peu près le résumé. Compliqué mais difficile de faire plus simple. Il doit y avoir un fil rouge dans ce roman mais je ne l'ai pas trouvé ; je ne lui ai trouvé que du fil à retordre. On pourrait peut-être saluer le tour de force de l'auteur de nous narrer dans un même roman la vie d'un jésuite du XVIIe et celle d'une toxicomane vivant au Brésil au XXe. On pourrait peut-être mais pour ça il faudrait trouver ce fameux fil rouge...alors pourquoi ne pas subodorer que l'écrivain a voulu nous raconter la vie de gens aux moeurs contraires mais ayant pour point commun de se fourvoyer….dans l'erreur pour l'un et dans la débauche pour l'autre. Je passe sur les mésaventures d'Elaine en Amazonie qui aussi folles soient-elles n'apportent pas d'eau au moulin, à part peut-être celle de divertir le lecteur lassé des expériences abracadabrantes du Père Kircher ( qui meurt à la fin).

Conclusion : pas véritablement emballant, ce roman possède au moins le mérite de nous faire voyager dans le temps et dans l'espace. l'Amazone tient une bonne place dans ce récit...mais pas autant que l'ennui.

Sorti en 2008 et lauréat du prix Médicis, je l'avais acheté la même année. Il m'aura fallu 9 ans pour m'y atteler, pour au final le lire sur kindle ( qui ne fait que 150 grammes alors que le bouquin - que je vais déposer dans la cabine téléphonique de Grand-Champ transformée en boîte à livre, pèse 3 kilos -).

lecture : décembre 2016 (liseuse kinkle). édition papier : 765 pages, éditeur : Zulma. anecdote : tous les ‘et' sont écrits en mode &. prix Medicis 2008. ma note : 3/5

Loïc LT
Lien : http://doelan.blogspirit.com..
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A force de complexifier on en perd le sens, dommage
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Cela faisait longtemps que ce roman était dans ma pile à lire, un je ne sais quoi me donnait toujours une excuse pour ne pas le commencer. Voilà, je viens de le refermer et j'ai peiné à le terminer.

L'histoire m'a semblé confuse et j'ai eu du mal à recoller aux personnages après chaque pose. Certains passages m'ont semblé longs et barbants. le découpage des chapitres passant d'une époque à une autre, d'une aventure à une autre m'ont rendu la lecture pénible.
C'est l'histoire d'Anathase Kircher qui m'a fait terminer ce roman. La vie de ce Jésuite scientifique en avance sur son temps et toujours à la recherche du savoir est intéressante et passionnante.
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Ambitieux mais ennuyeux, me semble très artificiel; je n'ai pas réussi à aller au bout: peut-être devrais-je le reprendre plus tard...
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C'est énorme dans tous les sens du terme. Quatre histoires qui se répondent autours d'un acte de traduction d'une oeuvre qui peut-être n'est qu'une imposture. Ambiance de Brésil, les couleurs, les personnages, le décor, la moiteur parfois, un voyage dans le temps, de la philo, des questions de fond posées ici ou là et autres scènes à méditer soi même.
On pourrait presque le découper en quatre livres que l'on pourrait lire successivement.

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Le roman fleuve par excellence. Récits parfaitement entremêlés, portraits croisés, exotisme, art et société.
J'ai offert ce roman plusieurs fois à des personnes qui aiment rêver et voyager. de l'Italie au Brésil, embarquez dans la belle langue et les qualités de conteur de Bals de Roblès.
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Là où les tigres sont chez eux, un roman autour de la figure d'Athanase Kircher (1602-1680), un père jésuite qui fut à la fois astronome, physicien, géologue, archéologue, égyptologue, théologien. Il aura écrit sur tout : les mathématiques, les écritures secrètes, le magnétisme universel, l'Arche de Noé, la Tour de Babel, mais… en définitive passera à côté de toute la révolution scientifique de son époque pour ne pas avoir réussi à se déprendre de la théologie jésuite.
De son vivant pourtant il fut admiré, connu partout, lu et fréquenté par les plus grands. Kircher était un pur produit de la puissante école théologique, fondée sur l’idée que tout est dans tout, et que ce qui est pour nous est momentanément incompréhensible fait partie du dessein divin…
C’est bien cela qui agace Eléazard Von Wagau au plus haut point.
Eléazard est un européen érudit, correspondant de presse dans le Nordeste brésilien. Quand il reçoit la commande de traduire un manuscrit qu’il a reçu, une biographie de Kircher, il n’hésite pas : il va foncer dans la jungle kircherienne et démontrer que l’attachement à Dieu conduit à bien des erreurs.
Chacun des 32 chapitres de Là où les tigres sont chez eux s’ouvrira donc sur un épisode de la vie de Kircher vue par Caspar Schott, son condisciple et biographe hagiographique.
En contrepoint on suit comme un feuilleton les démêlés d’un certain nombre de personnages : Eléazard lui-même, qui tient son carnet personnel en parallèle à la traduction, la belle Loredana, journaliste italienne trop belle pour être vraie, leur ami le Docteur Euclides, qui perd la vue mais gagne chaque jour en lucidité, Élaine la future ex-femme de Eléazard partie dans la jungle du Mato Grosso pour des aventures à la Indiana Johns qui tourneront vite à la farce digne d’un Tintin au pays de L’homme à l’oreille cassée, Moéma, leur fille, plutôt tentée par l’aventure de la drogue ou de l’homosexualité dans la jungle urbaine que par les études, ou encore Nelson, un pauvre parmi les pauvres, qui vit dans les favelas de Pirambu, sur qui tous les malheurs s’accumulent, mais qui rêve de vengeance à l’image de son héros « Lampiao ».
Mais tout va basculer assez rapidement vers un désenchantement général.
La belle Loredana et l’intelligent docteur Euclides tentent de porter la contradiction à Eléazard dans son obsession à démonter l’œuvre de Kircher, dans sa haine des idéologies et notamment celle de l’idée de Dieu. Tous les personnages d’ailleurs sont en quête de quelque chose, mais avec les outils d’aujourd’hui : la drogue pour Moéma, la quête scientifique à la poursuite d’un fossile extraordinaire pour Élaine, l’argent et le pouvoir pour Moreira… Mais la globalisation règne partout. En fait il n’y aucune échappatoire pour quiconque : il n’y a guère que le gouverneur véreux Moreira, horriblement corrompu à l’image de ces personnages qu’on trouve dans tous les pays émergents (on pense de nouveau à Tintin), qui aura droit à un assassinat en règle par les mains de Nelson, simple concession que consent l’auteur à une forme de justice dans ce récit.

Mais qui est donc ce Jean-Marie Blas de Roblès qui nous raconte tout cela ?
Voyageur érudit, archéologue de terrain habitué du rivage des Syrtes et des déserts libyques, Jean-Marie Blas de Roblès a publié 2 romans (L’impudeur des choses, le Rituel des dunes) et un recueil de nouvelles qui a obtenu le Prix de la nouvelle de l’Académie française.

Grand voyageur, il y a aussi de l’humour chez cet auteur érudit. Telle cette scène où Kircher expérimente la fameuse camera obscura et où le pauvre Schott est obligé de se livrer à des scènes dignes du Marquis de Sade pour régaler les spectateurs, mais tout n’est illusion bien sûr, comme dans toute image ou représentation.La question que pose l’auteur porte n'est pas qu’est-ce que vivre aujourd’hui ? mais –« Qu’est-ce que vivre, sinon s’habiller et déshabiller, se lever, se coucher, boire, manger et dormir, jouer, gausser, négocier, vendre, acheter, maçonner, charpenter, quereller, chicaner, voyager et rouler dans un labyrinthe d’actions qui retournent perpétuellement sur leurs pas, et être toujours prisonniers d’un corps, comme on l’est d’un enfant, d’un malade ou d’un fou ? » comme il le fait dire l’auteur à son Kircher. C’est sur cette question aussi que l’auteur interpelle le lecteur : que faire de sa vie ? Si la figure de l’homme de science, celle de l’homme de pensée explosent, que nous reste-t-il ?

Au bout d’un certain nombre de pages, le lecteur en vient à se demander ce que diable recherche Eléazard dans cette traduction d’une hagiographie d’un personnage qui l’agace prodigieusement. « Il est grand temps de me demander ce que j’attends de mon travail sur ce manuscrit … Schott est presque comique à force d’hagiographie ; je le suis probablement autant à force de mauvaise foi. » se demande Eléazard … et nous avec.
On pense alors à l’univers de Borges et à celui de Cortázar, on se demande aussi si on n’est pas chez Italo Calvino (Si par une nuit d’hiver un voyageur) ou encore à Potocki et son Manuscrit trouvé à Saragosse.
Bien sûr la traduction de la biographie d’Athanasius Kircher se révèle une ultime supercherie : manière de dire encore que l’œuvre à laquelle on croit consacrer toute sa vie ne vaut pas mieux que les autres expédients.

Et si en se libérant de cette dernière supercherie Eléazard (Jean Marie Blas de Roblès ?) accédait alors une forme de liberté ? Car oui nous avons un besoin maladif de romancer nos vies, de nous raconter des histoires. Où l’on retrouve alors la figure de l’écrivain ? ou ce qui l’est devenu puisque l’écrivain a pu apparaître lorsque la parole n’étais plus simplement d’essence divine. Et l’on ne peut se déprendre d’une forme de nostalgie en se demandant si tout n’était pas plus simple au temps de Kircher : lorsque la pensée unique était basée sur le fait que tout est dans tout, et que ce qui était momentanément incompréhensible faisait partie du dessein divin.
Le reflet, à l’image de cette camera obscura dont Kircher fut le vulgarisateur et promoteur, n’est-il pas plus juste que l’original ? « Le message, s’il y en avait un, se résumait à cela : que le reflet l’emportait toujours sur l’objet reflété, que l’anamorphose surpassait en puissance de vérité ce qu’elle avait à première vue distordu et métamorphosé. Son but ultime n’était-il pas d’unir le réel et la fiction en une réalité nouvelle, en un relief stéréoscopique ? »

Le lecteur, un temps dérouté par cet itinéraire rocambolesque, un peu perplexe mais étourdi devant tant d’érudition – comme dans un roman-feuilleton du XIXe siècle, il y a du rire, des larmes, de la truculence et beaucoup d’érudition - le lecteur donc retourne à ses questions intérieures en tentant de débusquer encore quelques tigres dans sa vie de tous les jours.

Lien : https://www.biblioblog.fr/po..
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Au Brésil, le professeur Eléazard se lance dans la traduction d'un document inédit : les mémoires du disciple d'Athanase Kircher, philosophe et savant jésuite du XVIIè siècle. Parallèlement, son ex-femme entreprend une expédition périlleuse au coeur de l'Amazonie et leur fille d'une vingtaine d'années fait découvrir les favellas à un étudiant français... Les échos et les réflexions des personnages restent distantes, mais pour le lecteur, les découvertes des uns fait réfléchir à la situation des autres et les parcours, finalement, ne seront pas si différents. L'aboutissement sera tout aussi surprenant, décevant et rassurant à la fois pour eux comme le lecteur qui partage vite leurs enthousiasmes et leurs doutes...
Un magnifique voyage dans l'espace et le temps, où fleurissent les idées géniales et saugrenues propres à l'École Jésuite, qui côtoient aussi des vérités plus dures sur le visage du Brésil au vingt-et-unième siècle...
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Comment devenir le passeur de ce pavé fantastique comme celui-là, ou il faut déjà connaître pas mal d'auteurs ou de savants cités pour ne pas se perdre dans cette jungle de richesse littéraire, philosophique, muséale…. On passe du Brésil à l'Europe, de notre époque au XVII ou des génies de la physique, de l'astronomie, de la peinture essayaient de comprendre le monde avec la veille de l'église catholique toute puissante. Un grand moment qui m'a rappelé le livre de Daniel Joseph Boorstin « les découvreurs » A noter dans le livre de poche, un passage sur la transgression de l'obéissance p 231, p 632 sur les animaux ennemis héréditaires et sur les vents p 531
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Le Brésil, des personnages très différents les uns des autres, une atmosphére qui colle à la peau et des aventures immobiles ou á la Indiana jones en passant par le drame social et en plus la bio d'un grand homme d'église et scientifique... avant la science: savoureux. Je n'ai pas compris qu'il n'ait pas eu le Goncourt.
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