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Rose-Aimée tome 1 sur 2
EAN : 9782354501327
496 pages
Nouvel Angle éditions (28/10/2010)
3.76/5   41 notes
Résumé :
Une grande histoire d’amour et d’aventure, entre la Californie de la ruée vers l’or et le Paris populaire du dix-neuvième siècle.

Par Béatrice Bottet, l’auteur de la série à succès Le Grimoire au rubis.
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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San-Francisco, mai 1851

Dans une rue sinistre, noire, pleine d'immondices, sur des pavés encore luisant de pluie, un marin se fait tabasser par trois hommes imbibés d'alcool et de haine. le jeune homme se nomme Martial Belleroche et sa nationalité française est une des premières causes de l'agression, la seconde étant l'or...
" - Ah, ces Français. Ils sont si amusants quand ils se vautrent dans la boue. Tu ne trouves pas, Frenchy ?... Tu nous dis où est ton or, mon gars ?"
Les coups se veulent mortels et Martial, impuissant, revoit en quelques secondes des images d'un passé douloureux, mais pas si pitoyable que ça ! "J'ai bien aimé ma vie finalement."
C'est alors, qu'un homme armé, sorti de l'ombre, s'interpose et fait fuir les ivrognes.
La providence salvatrice s'appelle Albert Garancher.
Dans un saloon, Martial et Garancher font connaissance. Martial, malgré le visage ensanglanté, boursouflé, est intarissable et raconte ses trois années à San-Francisco, la Californie et la ruée vers l'or, ses petites combines, ses relations avec les chercheurs d'or, le pécule qu'il a amassé et son désir de retourner en France. Conscient qu'à compter de ce jour, il est redevable envers Garancher, il offre ses services pour solder sa "dette de vie".
Garancher, retenant le rapatriement prochain, propose à Martial de s'acquitter de ce passif en recherchant pour lui un manuscrit préjudiciable qu'il aurait laissé en France, chez sa nièce, juste après les émeutes de 1848. Martial devra rechercher Fifi-les-Guibolles, danseuse au cabaret des Trois Anges à La Villette, Paris...
Le jeune homme s'engage. Dans deux ans, ici, à la Gazette des Français, il lui remettra l'ouvrage, "un brûlot socialiste".

La Villette, avril 1852

Rose-Aimée, rebaptisée Fifi-Bout-d'Ficelle, est harcelée par sa patronne, la tenancière des Trois Anges, la vieille et grosse Jousselin. Celle-ci, vicieuse et jalouse, ne tolère plus que Fifi ne vienne dans son cabaret que pour chanter et danser. Elle souhaiterait qu'elle se prostitue et qu'elle sombre dans la déchéance. Pour cela, elle organise avec le grand Alphonse et ses acolytes, le Merlu, le Saumon et l'Emile, le viol de Fifi. Tout le monde sait que la jeune fille est toujours chaste et vertueuse. Une malédiction l'entoure. La fatalité tue toutes les personnes qui lui veulent du mal ainsi que les hommes qui veulent profiter d'elle. Mais l'occasion est trop tentante... Jean Mazereau, le protecteur et ami de Fifi, est en prison et ne peut de ce fait, la protéger.
Au Trois Anges, le soir, avec ses amies Ciragette, Jolie-Tronche, la Marie-Ménilmuche et Lilas-la-Bleue, Fifi, chante sa complainte, accompagnée de la mélodie d'un violon et d'un piano...

"- Fi-fi ! Fi-fi ! hurlèrent de bon coeur quelques voix.
- Allez-y, encore, encore !...
- Fi-fi, une chanson, Fi-fi, une chanson...
Et Fifi chanta la complainte de la fille qui portait malheur.


Elle n'avait jamais eu d'amants, elle faisait peur aux passants
Qui couraient se mettre à l'abri, de ses regards, de ses sourires.
Elle s'en allait tristement, murmurant qu'il était bien trop dur d'aimer, d'embrasser.
Elle voulait donner du bonheur. Quelle erreur ! Mais apportait toujours la mort, sans effort.
La fille qui portait malheur désirait pourtant le bonheur
Des garçons qui la courtisaient, ils préféraient la délaisser.
Il ne se doutaient pas, c'est sûr, qu'un tel destin n'était si dur
Que parce qu'ils ne savaient respecter la fille qu'ils convoitaient.
"Si vous êtes avec moi gentils, jamais ne serez en péril",
Disait la belle en espérant sauvegarder tous ses galants.
Le premier voulut la forcer. On le trouva sur le pavé
Entouré de ruisseaux de sang, il était tombé en glissant.
"Ne me courtisez pas, messieurs, ne cherchez pas trop à m'aimer."
Ainsi chantait avec douleur, la fille qui portait malheur."


Dans la salle, un jeune homme avec un accordéon la regarde intensément. Tous les soirs, il se met à une table et l'observe. Les filles du cabaret taquinent tendrement Fifi qui s'agace très vite... un prétendant, un amoureux secret qui n'ose se déclarer ?
Cet homme, c'est Martial. Il se renseigne, la guette, l'aguiche dans une approche silencieuse et mystérieuse, et la suit le soir après son travail jusqu'au couvent qui héberge Fifi, un lieu hanté par quinze religieuses décapitées, au temps de la Terreur. Ce qu'il ne sait pas encore, c'est qu'il la sauvera du complot de la Jousselin et que sa quête du manuscrit les mènera vers des déboires, l'aventure et l'amour.


J'ai aimé ce livre. L'histoire est émouvante et les personnages attachants. L'auteur nous invite pour un voyage dans le XIXème siècle. Au début du livre, nous sommes en Californie avec la ruée vers l'or, les baraquements des chercheurs, les concessions minières, les saloons, la vie rude de la population aux diverses nationalités, toute une cacophonie, un métissage brouillon qui grouille dans les rues et le port de San-Francisco. Quelques pages et un an plus tard, en France, à l'époque du Second Empire, nous sommes dans le quartier de la Villette à Paris. le baron Haussmann n'a pas encore joué les architectes. Nous côtoyons les filles légères du cabaret, celles des rues, la vie nocturne dans les "beuglants" où l'on danse la polka, le galop, la mazurka et le cotillon. La pègre dans les bas quartiers avec des hommes qui revendiquent des filles, des tripots et toutes sortes de brigandages. L'auteur aborde aussi assez brièvement, les associations ouvrières et les penseurs socialistes qui luttaient contre la montée du capitalisme. C'est décrit sans fioriture, parfois avec cruauté, et le tableau représente la gouaille de la rue.
Martial est un jeune homme de vingt-trois ans qui a beaucoup souffert dans son enfance. de corpulence musclée, vigoureuse, il est intelligent, estimable, très romantique et sans être naïf, il a encore beaucoup de candeur. Une tâche lui est confiée, il n'aura d'impératif que de la mener à bon terme. Rose-Aimée, dite Fifi, vingt ans, belle comme un coeur, n'a pas eu la vie facile aussi. Issue d'un milieu bourgeois aisé, par son endurance et son optimisme, elle a su se débrouiller dans un milieu qui lui était inconnu et hostile. Sa malédiction ou sa malchance fait d'elle un être à part, une icône intouchable et crainte. Ces deux jeunes gens vont se rencontrer, se chamailler, s'étudier, sympathiser et... s'aimer... Cependant, l'histoire n'est qu'un début et la succession d'enchaînements s'accorde le privilège espiègle de déjouer la trame d'Eros.
Suite dans le courant du mois de mai... le marin et sa rose se retrouveront-ils ?
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Que les amateurs de l'auteure Béatrice Bottet ne s'y trompent pas, les aventures de Rose-Aimée sont destinées à un public plus mûr que celui de l'excellente Penelope Green.

Le ton est nettement moins policier et beaucoup plus mélodramatique.



La vie de Rose-Aimée surnommée Fifi-Bout-de-Ficelle n'est pas facile.

A un point où elle finira pas croire qu'elle se trouve bien mal prénommée.

Fifi-Bout-de-Ficelle est son nom de spectacle, Rose-Aimée travaille dans un cabaret à 20 ans où elle chante et danse.

Ce lieu pourrait être considérée pour les bourgeois comme malfamé mais il faut bien vivre.

Rose-Aimée a toujours voulu danser, juste danser, pour savoir, pour vivre un peu, s'amuser.

Chez la vieille Madame Colombel où elle faisait la lecture, tout cela n'était pas de bon ton et la jeune fille s'en trouvait préservé, bien confiné dans la demeure, entièrement dédiée à son activité de dame de compagnie lectrice.



Rose-Aimée est un personnage que les événements ont rendu émotive, passionnée, craintive avec la gente masculine, hâtive parfois dans ses jugements, de très bonne volonté et persévérante dans la protection de sa dignité.

Les malheurs de ses chansons l'ont-ils frappé elle ou les autres?

Les deux.

Recueillie par son oncle, la pauvre jeune femme dut fuir son foyer après s'être défendue mortellement de ses assiduités déplacées.

Madame Colombel la chassera la traitant de voleuse après que ses précieux bijoux aient un jour disparu.

Et après les cadavres ne cesseront de joncher son passage.

Rose-Aimée tiendra une solide réputation qui finalement arrangera ses affaires pour éloigner les messieurs violents et empressés de son cabaret des "Trois anges".

Bien malgré elle, chaque main qui tentera de soulever son jupon contre son gré finira en macchabée.


A cela, on peut expliquer peut-être le lieu où elle fut installée par un ami de fortune, un ancien couvent abandonné que l'on dit hanté par les religieuses qui y furent jadis décapitées. Rose-Aimée y croit dur comme fer et dit les avoir régulièrement aperçu déambulant dans le cloitre. D'autres esprits superstitieux également. La jeune fille pense être protégée par ses hôtesses de l'indélicatesse masculine.


Mais, lecteurs, l'auteure ne commence pas sa triste histoire ainsi.

Elle nous présente un autre héros qui deviendra la bouée de sauvetage de Rose-Aimée, contre son gré au début, puis consentie en faisant connaissance et sur preuve de chastes intentions au fil des rencontres qu'il provoque.



Martial Belleroche est un marin de 24 ans qui reviendra à Paris, missionné par un homme qui lui portera secours à San Francisco.

Fuyant lui-même les mauvaises rencontres et plein de gratitude, Martial devra chercher une certaine Fifi- les-Gambettes, à qui cet oncle aurait confié un manuscrit précieux à caractère politique.

Il va y avoir quiproquo car notre Fifi n'es pas la bonne Fifi et Béatrice Bottet ménage bien les confidences entre les personnages et les révélations, donnant le temps à Martial et Rose-Aimé de s'apprivoiser.

Sauvée d'une nouvelle agression par Martial, horriblement mandatée par sa patronne elle-même, cette dernière peu scrupuleuse de lui faire adopter le rendement des autres filles et de l'humilier intimement, Rose-Aimée va douter de ce jeune homme qui s'intéressera à elle de trop près, qui la conduira en charrette tous les jours à cause de son pied foulé et qui le lui soignera.

Le personnage de Martial qui n'a plus grand chose à perdre, trouvant sa fortune ci et là, sera fort intrigué de cette jeune femme sauvage si différente du milieu qu'elle fréquente et l'envie lui viendra de creuser, jusqu'à se faire attraper le coeur.

Mais Rose-Aimée se laissera t-elle amadouer, saura t-elle reconnaitre un peu d'honnêteté et bien fondé entre ses convictions d'être maudite?

D'autant que les choses n'en resteront pas là avec l'agression de Rose-Aimée, il y aura de la vengeance sérieuse, un vrai contrat à mort sur la tête de son sauveur.


Le contexte misérable et dangereux d'une partie de Paris capté par Eugène Sue se retrouve en fond ici et suffira à compliquer l'existence de cette héroïne qui peinera à s'en sortir tant bien que mal pour subvenir à ses besoins, avec les moyens que son éducation lui ont fourni, avec la réputation que le destin lui a confectionné.

Béatrice Bottet prend vraiment le temps de faire s'exprimer ses personnages, qu'ils nous fasse découvrir pas à pas leur univers, les milieux qui les a vu naitre, grandir et leurs jardins secrets.

Nous constatons l'évolution des échanges, sur la défensive, puis qui s'apaisent, qui se questionnent, se cherchent, se repoussent par doute puis qui ne veulent plus se quitter.

La chance a t-elle frappé enfin à leur porte?



Le sujet du bonheur possible vu sous divers angles par Rose-Aimée donnera l'occasion à l'auteure de tenir un discours qu'on pense lui être cher, après lecture de tous les tomes des Penelope Green. La raison de la femme.


Le thème du désir amoureux va être développé, abordé entre les personnages, au fur et à mesure que Rose-Aimée découvre enfin ce qu'il y a de bon à être honnêtement et sincèrement aimé.

Collant toutefois à l'époque historique, Béatrice Bottet offre le portrait fin, crédible, d'un personnage qui va gagner en maturité sur ses projets amoureux.

Elle ne veut pas de cet amour de gargote infâme, ni de l'amour imposé dans les bras d'un futur marié proposé par Madame Colombel pour le salut de son âme et de sa vertu.

Martial Belleroche, qu'a t-il a lui offrir?

Béatrice Bottet propose aussi un caractère masculin musclé, certe, mais aussi attentioné et sensible qui séduit la belle.

La perspective de l'auteure de cet amour sincère hors mariage et défendu par les tourtereaux devient résolument moderne dans la fiction, pour son personnage de Rose-Aimée, sans en faire l'apologie quelconque.


Le volume des plus de 400 pages devraient dissuader les grands ados peu lecteurs, intéresser les plus de 16 ans bons lecteurs, qui d'ailleurs trouveront un bon moyen de soutenir ici les lectures classiques sur la même époque du Paris du 19ème siècle plus arides grâce à sa dose de romance.

Ceux et celles qui arriveront au bout du tome un en soufflant de satisfaction ne trouveront aucun déplaisir à attaquer le deuxième tome, à bien supposer.
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Martial est un jeune homme vivotant à San Francisco. Il a réussit à accumuler son petit pactole d'or en "jouant avec intelligence" avec les imbéciles du coin. Frauder et tricher ? Voyons, ce n'est pas son genre !

En tout cas, il commence à avoir un peu trop d'ennemis ici, il serait peut-être temps qu'il rentre en France, son pays.

C'est alors qu'un homme arrivé de nulle part va lui donner la chance qu'il attendait !

Il lui a sauvé la vie, Martial a donc une dette énorme envers lui, ce qui tombe plutôt bien, car le vieil homme lui demande un énorme service.

L'homme est écrivain, et il cherche désespérément un manuscrit lissé en France, sous la possession de sa nièce, Fifi les Guibolles, chanteuse et danseuse dans un cabaret.

Martial promet à l'homme de prendre le prochain bateau, et de revenir dans deux ans avec le fameux manuscrit, qui serait rempli d'écrits socialistes, interdits à l'époque.



Arrivé en France, et en suivant les indications de l'homme, il rencontre la jolie Fifi, qui chante comme personne, faisant pleurer le plus rustre des hommes, et dansant tel un ange sur la piste, entrainant qui le veut dans sa ronde enchantée.

Talentueuse et belle comme le jour, aucun homme ne partage son quotidien, car une terrible malédiction poursuit la jeune fille.

Quiconque l'approchera avec un peu trop de rudesse se verra terrassé par le sort, et retrouvé mort dans les instants qui suivent.

Cette fille qui n'a jamais connu l'amitié ou la promiscuité avec personne, et cet homme féru d'aventures mais au coeur fermé aux sentiments vont se trouver dans un Paris en plein bouleversement, sous fond de complots, d'aventures, de musique, d'or et de malveillance.



J'ai adoré suivre les aventures de Martial et Fifi. J'avoue être directement tombée sous le charme désinvolte du jeune homme, tandis de son côté, Fifi avait tendance à légèrement m'agacer. Elle repousse tout le monde, se drapant dans la protection de sa malédiction, elle en est devenue froide, impolie et un peu trop directe.

Heureusement, elle saura au fil du temps ouvrir un peu son coeur, et on découvrira une enfant apeurée, blessée, traumatisée, qui se défend comme elle le peut.

Niveau histoire, franchement, rien à redire. C'est passionant, il y a des intrigues, des personnages attachants, des mystères, de l'action et même un peu de peur, également.

Malheureusement, j'ai trouvé que le défaut principal était le récit trop chargé, le style étant parfois très lourd, l'histoire bien trop dense.



Quand j'aime un personnage, j'adore me perdre dans son histoire, me plonger dans son passé, dans son esprit, le connaître aux mieux.

Oui mais, parfois, c'est juste trop.

Béatrice Bottet veut étoffer et enrichir un récit déjà excellent, c'est une bonne chose en soi, mais parfois, à vouloir bien faire, on en fait trop, et cela gâche l'effet final.

Trop riche, trop dense, le rythme en est cassé et certains passages sont à la limite de l'ennuis, ce qui est vraiment, franchement dommage.

Comme je l'ai dit, j'ai sincèrement aimé ce livre, mais sa densité me laisse un goût amer dans la bouche. J'espère que le deuxième tome saura se montrer un peu plus léger, plus digeste.

Surtout pour un livre qui est vendu comme étant disponible à partir de 13 ans. Je ne crois pas que certains enfants de cet âge pourront garder leur intérêt intact jusqu'à la fin, malgré le fait qu'ils adoreront sans aucun doute les bagarres, les anecdotes de l'époques et autres scènes croustillantes.



Je reviens un instant sur les personnages, qui m'ont vraiment touchées. J'ai adoré la façon dont se développe la relation entre Martial et Fifi. Elle est naturelle, prend son temps, et explose dans un feu d'artifice de sentiments qui m'a fait sourire à plus d'une reprise.

Ils sont accompagnés par d'autres personnes hautes en couleur, surtout Fifi, qui travaille quand même dans un cabaret bas de gamme, se transformant en bordel une fois les instruments rangés dans leurs étuis ...



En tout cas, ce premier tome laisse présager un deuxième peut-être plus haletant, plus déchirant et mélancolique aussi, peut-être.

Détail qui mérite d'être soulevé, pour moi : la fin de ce livre s'accompagne d'une sorte de glossaire superbement illustré, donnant des explications détaillées sur certains points de l'histoire, comme les vêtements de l'époque, la pègre, la ruée vers l'or, etc ...

Très intéressant et enrichissant, et les dessins sont vraiment magnifiques.
Lien : http://archessia.over-blog.c..
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Béatrice Bottet est une auteur dont j'avais entendu parler depuis longtemps et que j'avais envie de découvrir. J'ai sauté sur l'occasion quand j'ai aperçu le premier tome de Rose-Aimée en bibliothèque.

Tout d'abord, il faut avouer que la couverture est magnifique. La 4ème de couverture éveille la curiosité en citant deux villes à l'autre bout du monde l'une de l'autre mais aussi en parlant de marins. J'adore les aventures en mer, tout de suite, je craque, je sais drôle de goût mais ça me fait rêver même si ça ne serait pas pour moi des voyages en mer interminables.

Cependant, ce n'est pas d'aventures en mer que Béatrice Bottet va nous parler mais plutôt de deux destins hors norme celui de Rose-Aimée et de Martial. Rose-Aimée, elle est orpheline, dispose d'un surnom peu commun « la belle ou la fille qui porte malheur ». Et quels malheurs alors, la pauvre elle est servie. L'auteur lui a imaginé de ces horreurs, quand elle a décidé de doter de ses personnages de quelque chose, elle ne fait pas semblant. Outre cela, la jeune femme est chanteuse dans un cabaret miteux des faubourgs de Paris.

De l'autre, nous avons un jeune homme. A la base, il s'est exilé aux USA pour gagner sa croûte mais c'est un français de souche qui revient dans sa patrie pour résoudre une certaine mission. C'est dans la capitale française, qu'il devra chercher quelques choses et il fera la rencontre de la fille qui porte malheur par hasard.

De manière générale, l'histoire est intéressante. le contexte est bien planté, détaillé à souhait. Pour chaque lieu, le lecteur peut facilement se projeter au point de pouvoir imaginer qu'il se trouve bien en ces endroits comme le couvent abandonné ou aux abords des cabarets ou encore dans l'ambiance fiévreuse de San Francisco. Béatrice Bottet maîtrise son sujet concernant le monde des cabarets dans un Paris de l'époque bien présenté, ou encore le pays des chercheurs d'or qui a attiré une foule d'hommes à cette époque. Une mise en situation qui m'a plu, qui m'a permis de découvrir certaines choses et qui je trouve sort de l'ordinaire.

De plus, les personnages sont attachants. Ils inspirent la pitié de manière générale, ce qui explique ma sympathie à leur égard. On apprend de nombreuses choses au sujet de leur vie ce qui nous les rend plus familiers. C'est le point fort de ce tome. C'est aussi ceci qui m'a permis de lire ce livre jusqu'au bout et qui me fera lire la suite.

En effet, bien souvent ce livre a été d'un ennui terrible. La Belle qui porte malheur a des défauts : des problèmes de rythme, de nombreuses répétitions. On stagne, on lit la même chose de plusieurs façons aussi, l'intrigue piétine, les jours ne passent pas vite, on suit la routine des personnages…

En conclusion, malgré des descriptions bien maîtrisées, des personnages bien travaillés, ce livre est une déception. J'en attendais plus, j'espérais une écriture plus uniforme à la hauteur des recherches qu'a du faire l'auteur pour lui donner toute son authenticité. Je me suis ennuyée, je me suis acharnée car la lassitude arrivait vite à chaque reprise de ma lecture. Cependant, je tiens à lire la suite car la fin a titillé ma curiosité quant à ce qui attend les 2 protagonistes.

Le petit plus : des informations supplémentaires à la fin de l'ouvrage sur l'aspect historique de l'intrigue.
Lien : http://inspireretpartager.wo..
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Tout d'abord je tiens à remercier les éditions Nouvel angle ainsi que Babelio pour ce formidable partenariat.

- Je ne m'attendais pas du tout à ça ! Je suis totalement conquise par ce roman ! Il y a tant à dire et pourtant si peu si l'on ne veut pas gâcher la lecture...

Rose-Aimée est une jeune femme qui chante et danse pour gagner sa vie. Elle porte malheur à tout homme qui tente de lui faire du mal. Martial est un jeune homme marin qui revient de Californie, le pays de la ruée vers l'or. Ces deux jeunes gens vont se rencontrer et de là va s'enchainer l'histoire et les aventures de nos deux héros qui vont apprendre à se connaitre et à s'apprivoiser. Tout ceci sur un fond des années 1850 dépend avec une précision tout à fait déconcertant.

Il faut tout d'abord saluer le travail de l'auteur, toutes les recherches qui ont été faites sur l'époque, tout est si bien détaillé, si bien imbriqué dans l'histoire, c'est fabuleux, j'ai réellement fait un voyage dans le temps, je m'y suis vue, j'ai été dans les rues, j'ai respiré les odeurs, vu les bâtiments. C'est étourdissant de réalisme ! A noter qui si l'on n'a pas eu son compte "historique", il suffit de se rendre dans les dernières pages du roman, lesquelles sont consacrées à diverses explications complémentaires sur l'époque. Absolument délicieux.

Ensuite il faut une fois de plus saluer l'auteur pour l'histoire très prenante de Rose-Aimée et Martial, terriblement touchante, prenante. Ça prend vraiment au coeur ! C'est une magnifique histoire...

Par contre, là où je ne salue pas du tout l'auteur c'est pour la fin ! C'est honteux de laisser le lecteur comme ça sur cette fin pleine de doutes et de questions !!! On veut la suite et plus vite que ça !

- J'ai beaucoup aimé les personnages aussi. Rose-Aimée qui, d'abord revêche, se protège contre tout et tout le monde, se retranchant derrière sa carapace pour éviter d'être blessée va petit à petit s'ouvrir aux autres et s'épanouir, j'ai adoré suivre son évolution. Je suis tombée sous le charme de Martial, comment ne pas tomber amoureuse d'un jeune homme comme ça, volontaire, déterminé, chaleureux, attentif, doux, patient, compréhensif... Bref... On ne peut que l'aimer. Il y a aussi les autres personnages qui sont vraiment très bien décrits comme Cigarette ou Fauvette et même Jousselin, tous ces personnages qui vont et viennent dans le roman et qui trouvent naturellement leur place.

- le style de l'auteur est vraiment excellent, tout est de très bon ton, les dialogues sont en adéquation totale avec l'époque, le vocabulaire est vraiment recherché et, si un mot vous échappait, inutile d'aller chercher le dictionnaire, les notes en bas de page sont prévues.

En conclusion, je suis conquise et il me tarde de pouvoir entamer le tome 2 !
Lien : http://aucoindeden.blogspot...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Sous les applaudissements nourris, Fifi-Bout-d’Ficelle fit bouffer sa robe
de faille jaune, aplatit les parements de velours noirs et rebrodés qui faisaient contraste et entra en scène. Le corsage
ajusté, assez décolleté, pas trop mauvais genre, garni d’une série de petits boutons, lui faisait la taille fine. Une guêpe, comme avait remarqué Alphonse.
Fifi-Bout-d’Ficelle sourit au public et s’inclina. Tous les spectateurs sentirent
leur cœur fondre. Tous sauf un. En tout cas, si son cœur fondit, personne ne s’en aperçut.
Le piano et le violon jouèrent un prélude d’une grande intensité dramatique.
Fifi salua gracieusement en tenant sa robe à deux mains. Quelques applaudissements éclatèrent encore, vite rembarrés par des “chuuut” impatients.
Et Fifi chanta la complainte de la fille qui portait malheur.…
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"- Fi-fi ! Fi-fi ! hurlèrent de bon coeur quelques voix.
- Allez-y, encore, encore !...
- Fi-fi, une chanson, Fi-fi, une chanson...
Et Fifi chanta la complainte de la fille qui portait malheur.


Elle n'avait jamais eu d'amants, elle faisait peur aux passants
Qui couraient se mettre à l'abri, de ses regards, de ses sourires.
Elle s'en allait tristement, murmurant qu'il était bien trop dur d'aimer, d'embrasser.
Elle voulait donner du bonheur. Quelle erreur ! Mais apportait toujours la mort, sans effort.
La fille qui portait malheur désirait pourtant le bonheur
Des garçons qui la courtisaient, ils préféraient la délaisser.
Il ne se doutaient pas, c'est sûr, qu'un tel destin n'était si dur
Que parce qu'ils ne savaient respecter la fille qu'ils convoitaient.
"Si vous êtes avec moi gentils, jamais ne serez en péril",
Disait la belle en espérant sauvegarder tous ses galants.
Le premier voulut la forcer. On le trouva sur le pavé
Entouré de ruisseaux de sang, il était tombé en glissant.
"Ne me courtisez pas, messieurs, ne cherchez pas trop à m'aimer."
Ainsi chantait avec douleur, la fille qui portait malheur."
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« De temps à autre, depuis qu'il était en mer, il se demandait s'il avait tout compris et tout retenu de ce que l'autre lui avait dit. Il avait fait une promesse. Mais quelle était la demande exacte de l'imprimeur ? Ne lui remontaient à la mémoire que des bribes, des morceaux incohérents.
Fallait-il qu'il ramène la fille en Californie ? Ou seulement le manuscrit ? Il ne se rappelait plus.»
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