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EAN : 9791033909507
220 pages
Harper Collins (01/06/2022)
4.71/5   85 notes
Résumé :
Le témoignage de Robert Hébras, dernier témoin de la tragédie d’Oradour

Le 10 juin 1944, lorsqu’une unité de la Waffen SS investit Oradour-sur-Glane, Robert Hébras a l’insouciance d’un jeune homme loin de la guerre, tout à son match de foot du lendemain. L’Histoire en décidera autrement. En ce sombre samedi, dans le paisible village de Haute-Vienne, les nazis vont commettre le plus grand massacre de civils de la Seconde Guerre mondiale : 643 morts do... >Voir plus
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A travers ces pages bouleversantes, Mélissa Boufigi retrace les témoignages de Robert Hébras et de sa petite-fille Agathe.

Robert Hébras est âgé de 97 ans et il est le dernier rescapé vivant d'Oradour-sur-Glane.
Il en a 19 lorsqu' une unité allemande pénètre dans la tranquille bourgade d'Oradour où il vit avec ses parents et ses soeurs. En quelques heures, l'enfer s'abat sur les habitants. Peu en réchappèrent. Robert Hébras en faisait partie.

C'est son histoire qui nous est narrée ici. Sa jeunesse insouciante et puis soudain, ce drame atroce lors duquel il perd sa mère, ses deux soeurs, ses amis, son village. Vient ensuite la soif de revanche, l'envie de comprendre puis le temps de la reconstruction et finalement celui de la résilience. Mais, le poids du passé ne s'effacera jamais et avec lui le besoin de transmission pour que personne jamais n'oublie.

C'est sa petite-fille Agathe qui deviendra alors « gardienne de l'histoire de son grand-père et du village martyr ».

Ce témoignage est bouleversant, bien sûr et essentiel.
Mon récent passage à Oradour-sur-Glane m'a en quelque sorte ouvert les yeux. Je pensais avant cela ne pas être capable de me confronter à l'horreur. Cela a été difficile, certes, mais s'imprégner des lieux, c'est aussi faire revivre en imagination le village avant le drame. C'est une façon d'immortaliser les lieux et de rendre hommage aux âmes du village.
Un très beau passage du livre dit en parlant d'Agathe Hébras : « L'une de ses activités favorites est de sauter les barrières qui la séparent des endroits inaccessibles, l'âme des ruines, et d'aller voir ce qui s'y cache. Elle pénètre dans les maisons, examine les vestiges de carrelage et imagine la vie de ceux qui logeaient là. Souvent, elle reste postée, appuyée à la rambarde du café, sous le grand chêne de la Liberté, dans le virage près de l'église. de là, elle peut avoir une vue d'ensemble sur l'édifice et la rue principale. Peu à peu, grâce aux souvenirs que lui a transmis son aïeul, Oradour reprend vie dans son imaginaire. »


On a peine à comprendre ce qu'il s'est passé dans la tête des soldats de la Waffen SS ce jour-là. Même, lors des procès, ceux qui ont été jugés n'ont jamais pu en donner les raisons.
Obéir aux ordres et tuer impunément des innocents, des femmes, des enfants.
La guerre fait commettre d'abominables atrocités.
Et elle en commet encore…


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Je tenais à remercier très sincèrement Harper Collins et Babelio pour l'envoi de ce récit à l'importance si particulière. Agréablement surprise par ce témoignage très complet qui offre aux lecteurs un panorama complet de l'histoire de la famille Hébras et pas seulement du massacre d'Oradour-sur Glane. Je crois que vous aurez deviné que ce livre est un coup de coeur, un de ceux que je juge très particulier. de l'écriture précise et agréable à lire, du travail fourni qui transparaît au fil des pages, à l'émotion que l'on devine au fil de la lecture... Un récit unique, très détaillé, bouleversant et un très beau travail de famille, où la mémoire passe du grand-père à la petite-fille, du porteur à la passeuse de mémoire. Pour ma part, le message est passé, l'objectif est atteint. 

L'histoire commence à Oradour-sur-Glane en 2006. Robert Hébras, 81 ans, l'un des rares survivants du massacre d'Oradour-sur-Glane s'exprime devant sa petite-fille Agathe et sa classe. Cette sortie pédagogique emplie de souvenirs et d'anecdotes restera gravée chez la collégienne de 13 ans. Ce ne sont plus des faits écrits dans les livres d'histoire mais un témoignage unique qui marque les esprits. Dans ce village martyr figé à la date du 10 juin 1944, soixante ans après, plus de 300 000 visiteurs se rendent chaque année sur ce lieu de mémoire.

On remonte le temps jusqu'en 1925, là où l'histoire de la famille Hébras commence. La rencontre de ses parents, leur départ vers une nouvelle vie à Oradour-sur-Glane, sa jeunesse dans un bourg où il fait bon vivre, les copains, la relation particulière qu'il a avec sa mère. Une enfance normale jusqu'au 3 septembre 1939 où la guerre est déclarée avant la signature de l'Armistice le 22 juin 1940.

L'occupation commence, la France est divisée en zone libre et zone occupée. Dans les campagnes limousines, la résistance prend forme tandis qu'Oradour accueille ses premiers réfugiés espagnols, alsaciens, français, Mosellans, Juifs... La situation devient plus difficile pour les femmes qui ne voient pas leurs hommes revenir, prisonniers ou enrôlés dans le STO. Les prix des denrées augmentent, se nourrir devient très compliqué face aux incessantes restrictions imposées par les Allemands.

Malgré ça, Oradour-sur-Glane reste préservé de la guerre du moins pour le moment. Robert est mécanicien et profite des réjouissances de son âge et des bals clandestins. le 11 novembre 1942, la France est entièrement occupée. le débarquement de Normandie conforte les habitants de l'issue prochaine de la guerre. le 10 juin 1944, 120 Waffen-SS de la 2ème division blindée Das Reich et des Malgré-Nous enrôlés de force débarquent à Oradour pour un soi-disant contrôle d'identité. le calme règne encore tandis que les habitants sont regroupés sur la place avant d'être séparés par les soldats. Les femmes et les enfants seront tuées et brûlées dans l'église tandis que les hommes subissent le même sort dans la grange. Tués froidement par leurs bourreaux, Robert et quelques autres assistent impuissants à ce massacre et parviennent à fuir. Ce 10 juin 1944, les SS ont fait 643 victimes, des civils innocents victimes de la monstruosité des Waffen-SS. Membre d'un maquis voisin puis intégré dans le régiment d'infanterie, Robert est animé par la vengeance. de retour à Oradour-sur-Glane, il va tenter de reprendre sa vie, se marie... En 1953, un nouveau bourg voit le jour. Propriétaire d'un garage et d'une auto-école avec sa femme, le passé finit par le rattraper. le procès de 21 soldats ayant pris part au massacre d'Oradour se tient à Bordeaux. Après avoir témoigné, le verdict tombe et c'est tout Oradour qui reste sous le choc tandis qu'une polémique vient mettre à mal le travail de justice et de transmission du survivant d'Oradour.

La vie suit son cours, un fils qui ne connaît pas son histoire, un divorce et une rencontre, celle qui deviendra sa seconde épouse. Lors du procès d'Heinz Barth, l'assassin d'Oradour-sur-Glane, Robert se rend à Berlin-Est témoigner. le 7 mai 1985, Robert est invité à la Conversation de la paix à Nuremberg. A la retraite, il participe activement à la passation de mémoire en collaborant à divers projets (interviews, documentaires, visites guidées aux groupes scolaires et autres interventions auprès des jeunes). Un travail et un devoir de mémoire qui sera reconnu par des médailles et différents prix. Beaucoup disent que la transmission saute des générations, ce fut le cas de Richard Hébras, son fils dont Agathe, la fille de celui-ci a repris le flambeau de son grand-père telle une évidence.

L'importance des projets d'Agathe pour sauvegarder la mémoire d'Oradour promet de belles choses pour les générations à venir ! La relève est assurée !

Le récit de vie de Robert Hébras, l'un des rares survivants et témoin du massacre d'Oradour-sur-Glane !

Témoignage intime de la vie de la famille Hébras, des parents à la vie de Robert Hébras jusqu'au parcours de sa petite-fille Agathe. Leurs histoires sont liées à ce 10 juin 1944 qui a bouleversé leurs vies et leurs destins.

Aujourd'hui, demain et dans les années à venir, ce livre sera le passeur des derniers pour que jamais on n'oublie ce que le pire de l'être humain peut faire !

Il est difficile de mettre des mots, de raconter ma lecture car elle ne s'écrit pas mais se lit tout simplement. Poignant et fort en émotions, un projet familial très bien écrit et documenté où transcende les liens qui unissent les passeurs de mémoire dans une lecture rare et précieuse de l'un des rares survivants du massacre d'Oradour-sur-Glane.

Bien plus qu'un livre, la passation de mémoire d'un grand-père à sa petite-fille contre l'oubli !
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"Situé au nord-ouest de Limoges, le village martyr d'Oradour-sur-Glane est resté inchangé depuis sa destruction par les soldats de la Waffen SS, le 10 juin 1944. Ses vestiges, ainsi figés dans le temps, témoignent à jamais de l'atroce massacre de civils qui y fut perpétré voilà plus de soixante ans. Chaque année, quelque 300 000 visiteurs se rendent en ce lieu de mémoire."

Je me suis déjà intéressée à l'histoire d'Oradour-sur-Glane il y a quelques années. Mes parents étant passés par là un été, ils m'avaient offert un livre qui me marquera à vie : "Oradour-sur-Glane, notre village assassiné écrit par Robert Hébras et André Désourteaux."

Dernièrement, j'ai été attristée d'apprendre le décès de Robert Hébras, le dernier témoin du massacre. J'ai également appris que le lieu de mémoire se dégradant de plus en plus, les autorités devaient prendre des décisions quant au village martyr.

C'est un récit glaçant que je lis. L'auteure retrace la vie de Robert Hébras sans oublier son fils Richard et Agathe, sa petite fille qui oeuvre tous les jours pour le devoir de mémoire. Elle en parle avec beaucoup de sensibilité et de sincérité. le but n'étant pas de faire pleurer dans les chaumières mais bien de sensibiliser, d'informer, de rappeler et surtout de se souvenir.
Il a mis ma sensibilité à rude épreuve.

"En tant que témoin, j'aimerais exprimer le désir profond des français de vivre en paix. de tels affrontements entre les nations ne doivent plus jamais se renouveler, il ne s'agit pas d'oublier,  mais de tirer la leçon. Notre devise est : ni haine, ni oubli."

C'est un livre nécessaire à mettre dans toutes les mains pour que jamais nous n'oublions.

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En 2020, Mélissa Boufigi, journaliste, croise le chemin de Robert Hébras, survivant du massacre d'Oradour-sur-Glane, et de sa petite-fille Agathe. Tous deux sont très investis dans la transmission du témoignage De Robert.

Le récit s'ouvre sur les souvenirs d'enfance De Robert, dans un village traversé par le tramway, tout près de Limoges. On y rencontre sa famille, ses copains et ses bêtises.

Puis nous en arrivons au 10 juin 1944, lorsque la Das Reich vient faucher les villageois et brûler leurs cadavres et leur bourg. Aucun ne devait survivre à l'innommable. 643 personnes ont été sauvagement assassinées, mais une trentaine a réussi à s'enfuir. Parmi celles-ci, 6 personnes qui avaient été regroupées avec les autres par les soldats allemands ont pu en réchapper : Robert et 4 autres hommes ont pu s'enfuir de la grange Laudry et du garage contigu, et Marguerite Rouffanche a sauté par une fenêtre de l'église dans laquelle les femmes, enfants et nourrissons agonisaient sous les balles et les flammes.

Ce témoignage nous raconte cette odieuse journée, mais aussi les questions qui taraudent ensuite Robert.

Le procès de 1953, la grâce des Malgré-Nous, le procès d'un officier SS en 1983 en RDA, l'hallucinant procès d'associations de Malgré-Nous contre Robert Hébras en 2012, tout est rapporté, documenté, ressenti.

Le travail et les difficultés de la transmission aux futures générations sont également abordés, notamment autour des ruines de l'ancien vilage d'Oradour, aujourd'hui classées.
~
Je connaissais l'histoire d'Oradour ; j'avais lu des documents et visionné des témoignages, mais ce livre m'a ouvert les yeux sur l'après-Oradour. Comment M. Hébras a-t-il fait face ? Comment a-t-il appréhendé les procès ? Par quel chemin la résilience s'est-elle faufilée ? Comment lui est venu ce besoin de témoigner ? Quel est le rôle de sa petite-fille Agathe dans ce cheminement ?

Ce récit est remarquablement bien construit, avec des allers et retours, par chapitres, entre le passé et le présent. le témoignage de R. Hébras est complété de manière limpide par la description d'Oradour et (...)

Le témoignage de R. Hébras est complété de manière limpide par la description d'Oradour et les recherches historiques de M. Boufigi.
.
Cette lecture m'a autant bouleversée qu'interrogée sur les difficultés du passeur de mémoire. Et maintenant que j'ai refermé ce livre, je me dis qu'à l'image d'Agathe, je dois aussi transmettre le témoignage De Robert.
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J'ai eu l'occasion de visité le village .... a vous glacé le sang 😢 ... A travers les ruines, on peut ressentir toutes cette souffrance ....

Le témoignage est glaçant, remplie d'émotion. Personne ne peut imaginé, leur désarroi le jours où tout cela est arrivé ... comment est ce possible ....

je tire mon chapeaux à ce Mr .... qui est remplie de courage !
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Sans qu'elle ne puisse l'expliquer, Agathe se sent aimantée au bourg fantôme. Elle a la sensation que les âmes de ses ancêtres veillent sur elle.Elle pense souvent à sa grand-tante Denise, petite fille figée pour l'éternité à l'âge de 9 ans, et dont on lui a tant répété qu'elle était le portrait craché. Curieusement, avec le temps, Oradour devient, pour elle, un refuge.
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Situé au Nord-ouest de Limoges, le village d'Oradour-sur-Glane est resté inchangé depuis sa destruction par les soldats de la Waffen SS, le 10 juin 1944. Ses vestiges, ainsi figés dans le temps, témoignent à jamais de l'atroce massacre de civils qui y fut perpétré voilà plus de soixante ans.
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En contemplant le visage empreint de tristesse de sa mère , Robert mesure l’étendue de sa peine. Celle, peut-être, d’avoir été déracinée de sa campagne natale. Celle, sans doute, d’apprendre la disparition des siens par un télégramme , sans avoir pu leur dire adieu.
Marie est ainsi , aimante et mélancolique, et Robert grandira sans jamais voir sa mère sourire.
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Quitte à mourir, mieux vaut être exécuté que brûlé vif. Il lui faut s'extraire de l'amas de corps qui l'ensevelit, coûte que coûte. Alors une vision dantesque le saisit d'effroi. Les morts par dizaines, ses amis, ses voisins, les siens, effroyablement mêlés dans un chaos de flammes et de sang.
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En tant que français, j’aimerais exprimer le désir profond des français de vivre en paix. De tels affrontements entres les nations ne doivent plus jamais se renouveler, il s’agit pas d’oublier mais de tirer la leçon. Notre devise est : ni haine, ni oubli.
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