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sur 315 notes
L'écrivain (et médecin) russe Mikhaïl Boulgakov nous met sous perfusion avec cette nouvelle addictive.

“Il serait très bon que les médecins aient la possibilité d'essayer sur eux-mêmes de nombreux médicaments. Ils auraient une tout autre idée de leur mode d'agir”

Ce journal d'un morphinomane nous renseigne sur le fait que les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés. Les soignants eux-mêmes cèdent à la drogue, si facilement accessible, de nos jours le soupçon pèse encore sur les narines de nos étudiants en médecine comme de nos éminents chirurgiens…

L'auteur met en exergue un des ressorts psychologiques les plus déroutants de l'addiction, c'est la facilité avec laquelle on préjuge de nos propres forces, n'avez vous jamais entendu quelqu'un vous dire à propos de la cigarette par exemple “ah mais MOUA j'arrête quand j'veux”… de la même manière, le morphinomane se ment, ment aux autres, toujours demain sera la fin, encore un instant monsieur le bourreau pourrait-on presque l'entendre implorer. Tantôt pris d'un espoir et d'une résolution ferme de pouvoir s'en sortir, tantôt se complaisant dans une situation qu'il ne voudrait quitter pour rien au monde, comme chantait Amy “They tried to make me go to Rehab But I said no, no, no…”

Le lecteur se retrouve pris dans la seringue glaciale d'un talent littéraire total, empreint d'ironie et de suspense, une atmosphère tout à fait séduisante et efficace concourent à l'intensité de cette expérience de lecture.

Qu'en pensez-vous ?
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Dans les Récits d'un jeune médecin, on découvrait un jeune praticien envoyé en 1917 dans un petit hôpital de campagne de la Croix-Rouge, à Mourievo, province de Smolensk, où il pratiquait, sans expérience et livré à lui-même, toute la médecine, se déplaçant dans la boue et le froid pour consulter ses malades au plus profond d'une Russie arriérée, superstitieuse et fataliste. Ce médecin dans Morphine s'est épanoui car il a quitté son hôpital reculé pour un autre en ville. Mais bientôt une lettre de son successeur, devenu toxicomane, le ramène à son point de départ.

Comme toujours avec Boulgakov, dans ces pages largement autobiographiques, sa vision d'une Russie souvent grotesque et pathétique est passionnante et… dérangeante.

Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Russie, 1918. Un médecin se fait réveiller pendant sa garde à l'hôpital, pour tenter de sauver l'un de ses collègues qui vient de se faire sauter la cervelle… Mais pourquoi donc ? Quel mal incurable le rongeait ? Avec son dernier soupir, celui-ci lui lègue un cahier qu'il a tenu, une anamnèse, dans lequel notre narrateur trouvera les réponses à ses questions.
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Le titre nous dit déjà tout de l'addiction dont il sera question, mais seule la lecture du cahier restitué par le narrateur nous décrira par quelles épreuves le morphinomane est passé : d'une simple injection pour soigner une douleur ponctuelle, il trouve agréable l'apaisement physique qui en découle mais aussi mental, qui lui permet d'oublier une rupture récente, ainsi encore que l'efficacité de son cerveau débarrassé de toute douleur physique et mentale.
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Ne pouvant plus se passer de cette sensation, il devient vite accro : désagréable avec son infirmière qui s'en rend compte et le met en garde, roublard avec les pharmacies qu'il dévalise pour s'injecter sa dose quotidienne de plus en plus importante, inconscient avec sa propre santé physique (des infections apparaissent aux endroits des piqûres) et mentale (des hallucinations pourraient le mettre en danger ou ses patients). Mais il n'en a cure et refuse de se faire interner, car déjà il ne peut plus s'en passer.
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En seulement 40 pages, on a un bon aperçu de la rapidité de la descente aux enfers alors même qu'il s'agissait d'une personne avertie. En seulement 40 pages, l'ensemble reste pourtant assez léger finalement, trop pour que je me sente réellement à la place du personnage, à trembler avec lui. Surtout lorsqu'on sait que l'expérience était autobiographique, ce que je n'aurais jamais deviné si je ne l'avais lu dans la biographie de l'auteur.
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J'espérais, en l'ouvrant, que le sujet pouvait donner matière à divers effet de plume qui permettrait de vivre ce qui était décrit (comme l'a fait par exemple Benjamin DIERSTEN avec son personnage de flic sous médicament dans La Cour des mirages entre autre, ou dans un autre style Tom Wolfe décrivant les parties d'Acid test de Ken Kesey, etc…), ce qui n'a pas été mon cas.
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Peut-être le plus intéressant aurait été ces fameuses « pages arrachées » du cahier, sans doute les plus accablantes. Celles qui restent et qu'on nous livre sont cependant révélatrices des stades, paliers et ravages de la dépendance. Un témoignage somme toute assez factuel.
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« Mais il suffit d'un instant et la cocaïne dans mon sang, en vertu de quelque loi mystérieuse dont aucune pharmacologie ne donne de description, devient quelque chose d'autre. Je sais bien quoi : c'est le diable qui se mêle à mon sang. »
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Ce n'est pas tant la quantité, mais la qualité qui compte.
Ce lieu commun, il m'est venu immédiatement à l'esprit après avoir lu ce très court récit d'un de mes auteurs préférés, Mikhaïl Boulgakov, lecture faisant suite à la très longue, trop longue, biographie de Kessel et Druon, Les partisans.
Récit de Boulgakov tiré de son recueil de nouvelles La garde blanche.

En une quarantaine de pages, le drame de l'addiction à la drogue.

Probablement une histoire tirée de l'expérience personnelle de Boulgakov, qui connut une période de morphinomanie.
On ne peut être qu'impressionné par la capacité de l'auteur à mettre à distance par la fiction cette expérience terrible, et d'en tirer un récit saisissant, si bien construit. Tout le génie de Boulgakov dans ce diamant noir.

Le narrateur, le Docteur Bomgard, un jeune médecin, est très content d'avoir pu quitter son lieu d'exercice où il a exercé pendant plusieurs mois dans un village isolé du monde, et d'y avoir été remplacé par un collègue qu'il a connu durant ses études, le Docteur Poliakov.
Il est maintenant dans une grande ville, dans un hôpital dont il se plaît à décrire tous les équipements et toutes les facilités d'exercer son métier.
Ayant reçu un message étrange de Poliakov, qui lui demande venir à son aide, car il est atteint d'un mal mystérieux, il met du temps à se mettre en route pour, arrivé sur les lieux, apprendre brutalement que Poliakov vient de se tirer une balle dans la poitrine.
A côté de son collègue mourant, il découvre un cahier qui lui est destiné.
C'est le journal de Poliakov, qui décrit dans le détail sa descente aux enfers. C'est précis, réaliste, poignant, terrible. Tous les sentiments, l'euphorie, la lâcheté, l'impossibilité de suivre un traitement de désintoxication à l'hôpital où il a tenté de faire une cure, les hallucinations, la déchéance physique, tout cela raconté dans un style haché, frénétique.
C'est absolument bouleversant.

L'épilogue de la nouvelle, une simple page.
Le Docteur Bomgard, dix ans plus tard, relit le journal de Poliakov.
Suit cette réflexion, qui est probablement celle de l'auteur, à propos de ces pages :
« Je ne suis pas psychiatre, et ne puis dire avec certitude si elles seront édifiantes, utiles..Je les crois utiles. »
Et, un peu plus loin, les dernières lignes « signées » dont on sent la tonalité cathartique (on comprend qu'on peut y remplacer Bomgard par Boulgakov):
«Puis-je publier ce journal qui m'a été donné? Je peux. Je le publie.
Docteur Bomgard »

A vrai dire, je ne sais s'il y a d'autres récits dans lesquels la narratrice ou le narrateur raconte son expérience de la drogue, je suppose qu'il y en a, mais je n'ai pas de point de comparaison.
Néanmoins, ici, c'est la transformation d'une expérience terrible en un bijou littéraire.
La littérature c'est cela aussi, je crois.
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Peut-être qu'en fin de compte Mikhaïl Boulgakov est mort de dégoût… Usé par les tracasseries du pouvoir en place tout au long de son existence d'écrivain, meurtri par la censure exercée sur ses écrits, blessé par la non reconnaissance de son pays, lui qui depuis est proclamé comme l'un des grands écrivains russes… Peut-être avait-il vis-à-vis de lui-même une amertume d'avoir, parfois, cédé et s'être auto-censuré. Quoi de plus douloureux dans le processus artistique. Plier, tellement parfois qu'on se demande si on pourra se tenir à nouveau droit. Boulgakov orphelin de sa patrie d'origine, l'Ukraine, nostalgique de sa ville aimée Kiev, traîne une mélancolie sourde. Sous sa plume alerte, acerbe, sarcastique pointe une douleur sensible à l'air et aux humains de son temps. Lui qui jeta son métier de médecin aux orties pour écrire, disséqua ses compatriotes, le pouvoir en place avec dextérité. Dans ce petit opuscule , un journal tenu par le docteur Poliakov , celui-ci raconte sa dépendance de plus en plus mortifère à la morphine. Addiction que Boulgakov lui-même aura pendant un certain temps. En quelques lignes, il narre les conditions d'un médecin de campagne perdu dans les plaines ukrainiennes, les combats opposants les nationalistes ukrainiens et les bolcheviks ; ces affrontements, cette descente aux enfers dans la guerre est son propre abîme de morphinomane. Ce petit journal sec et tendu est une défaite. L'impuissance d'un homme face à la violence, face à la chimère qu'exerce sur lui la morphine. Illusion de se perdre dans des contrées plus propices, de s'éloigner d'un monde cruel, de se détacher du monde des hommes et ne plus se sentir le complice muet de leur folie. S'évanouir dans la neige, devenir transparent, invisible, indicible. La Révolution est en marche et Boulgakov songe à fuir ; éreinté par ce qu'il voit, les exactions des troupes nationalistes, les pogroms, un monde qui s'affronte et s'effondre. Mikhaïl Boulgakov toute sa vie d'écrivain métamorphosera la réalité de son pays en écrits satiriques, fantasques, noirs, diaboliques, intimistes, profondément humains et souvent désenchantés. Sous cette mystification, la réalité abrupte est toujours en embuscade. Une drogue et un sevrage impossible.
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Parfois insérée dans les Carnets d'un jeune médecin, Morphine est une nouvelle quasiment autobiographique de Bougakov- à l'exception de la mort du héros, tragique et inéluctable, qui n'a heureusement pas été celle de l'écrivain.

Comme souvent quand Boulgakov souhaite relater quelque chose de compromettant et de personnel, il se sert du procédé littéraire de l'insertion du journal intime dans le récit. La "mise en abyme" de ce récit dans le récit se fait ici au propre et au figuré, car il s'agit aussi d'une vraie descente en enfer.Dans les abîmes trompeurs et dévorants de la morphine.

Le docteur Bomgard , en pleine guerre et troubles révolutionnaires , est transféré d'un district perdu au milieu des neiges et de sombres forêts nommé Gorielevo à un chef-lieu de canton, puis, enfin, à son grand soulagement, à Moscou!

En 1918, il est remplacé dans son trou perdu par un obscur docteur Poliakov, un ancien collègue de faculté, apparemment gravement malade, et qui sollicite de toute urgence, par lettre, son aide comme un dernier recours.

Tout à l' euphorie égoïste de sa nouvelle nomination, Bomgard diffère sa réponse à la confuse missive de son jeune collègue et est réveillé par l'annonce de son suicide. On lui fait parvenir le journal intime dudit Poliakov et il découvre la maladie de Poliakov: il est morphinomane, et a confié à son journal l'histoire rapide, brutale, terrible de son addiction.

Très vite, le lecteur est lui aussi "addict" à ce récit cru, intime, sans concession, tellement criant de vérité qu'on ne doute pas un seul instant que tous ces paravents, Bomgard, Poliakov, cachent un seul et même médecin: Boulgakov lui-même, qui" tue" en le racontant, le médecin malade qu'il a été avant de devenir l'écrivain génial, ironique, puissant et courageux, auteur de Coeur de Chien, la Garde Blanche et le Maître et Marguerite.

Boulgakov a tenu à publier ce récit difficile, l'a remanié plusieurs fois: cet acte de mort- et de renaissance- sonne avec un tel accent de vérité qu'on en reste abasourdi.


"Bref, l'être humain n'existe plus," note Poliakov dans son journal. "Il est hors circuit. C'est un cadavre qui s'agite, languit, souffre. Qui ne veut rien, ne pense à rien, sauf à la morphine. de la morphine!"

On mesure l'incroyable effort qu'il lui a fallu pour s'arracher aux bras de Sister Morphine, pour mettre à distance ce personnage dévoré, hanté, blessé qui ne pouvait plus rien faire d'autre que penser à sa piqûre. Et pour enfin retrouver l'élan créatif, le désir vital à travers le miracle de l'écriture et la pratique de l'ironie.

Une longue nouvelle poignante et sidérante, qui m'a donné envie de relire tous les autres romans du maître, échappé par la force de sa volonté et celle de sa famille à cette "diablerie" d'un nouveau genre..


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Morphine est un journal dans un récit écrit en 1927. Boulgakov relate des événements fictifs de 1917-1918 qu'il mêle à sa propre expérience de la médecine de campagne et de la morphine. Ce procédé lui a permis d'être publié dans une revue médicale. Cependant des pages du vrai-faux journal ont été arrachées par la censure.
Ce livre est hyper réaliste. le style est sobre, dépouillé. Au début le narrateur, le Dr Bomgard , nous raconte sa propre expérience de jeune médecin dans un coin perdu de la Russie alors en guerre ( les médecins titulaires expérimentés sont au front). Les conditions d'exercice sont extrêmement rudimentaires, les responsabilités énormes. Aussi est-il ravi d'être muté l'hiver 17, en pleine Révolution, d'un secteur perdu au chef lieu de district. Il peut enfin dormir et lire Fenimore Cooper ( L'auteur du Dernier des Mohicans qui relate les guerres entre les ( peaux) Rouges et les Blancs ). Mais son bonheur est de courte durée. En février 1918 il reçoit une lettre d'un confrère qui l'appelle à l'aide. Bomgard diffère sa réponse et quand enfin il arrive dans ce coin perdu, son jeune confrère, le Dr Poliakov s'est suicidé. Il a laissé son journal intime à son attention. le journal est brut, sans fioritures, sans compromission, difficile à lire. Il expose l'engrenage de l'addiction, le manque, l'espérance, le mensonge, la déchéance. le Dr Poliakof est enfermé dans les toilettes de la gare de Moscou. Il vient de voler un flacon à la clinique. Il se pique. Les gens impatients tambourinent à la porte. Dehors les combats font rage entre les Rouges et les Blancs.
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Encore un Folio 2e perdu dans ma bibliothèque, d'un auteur que je ne connais malheureusement pas. On va pallier cette lacune avec Morphine donc, une nouvelle dont le sujet ne nous aura pas échappé.

Dans la Russie de 1917, on suit un médecin de campagne sollicité par un camarade de faculté, afin de lui porter secours face à un mal mystérieux.
Le récit prend rapidement la forme d'un journal, nous précipitant dans les affres de la morphinomanie. Brut et glacant, l'auteur nous décrit avec une précision troublante la déchéance progressive de ce médecin, ses tourments et sa maladie.
De par un vécu personnel assez proche, Boulgakov retranscrit ici une expérience tendant à l'autobiographie, ce qui contribue évidemment à rendre les souffrances du personnage palpables.

On conçoit aisément l'impact qu'a pu provoquer ce type de récit à une époque où la toxicomanie n'était pas aussi bien soignée, ni même documentée, que maintenant. Un peu réchauffé à lire de nos jours, après de nombreuses oeuvres ultérieures traitant du même sujet, l'effet désiré est malgré tout au rendez vous, et on sort assez meurtri de cette lecture.
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Il n'y a pas plus addictif que la consommation de substances psychoactives, nous a-t-on expliqué maintes et maintes fois. Pour autant, à tout non-consommateur, une question se pose : qu'est-ce que l'on ressent lorsqu'on est addict ? le tabac, la cocaïne, l'alcool, les jeux d'argent ou même … la Morphine. L'addiction est omniprésente. Pourtant, on ne la remarque parfois pas. L'ignorons-nous ? La subissons-nous au quotidien ? Sommes-nous déjà tous addicts ?

Grisé, exalté, libéré par cette substance fantastique qu'est la Morphine, le docteur Sergueï Poliakov délivre ce qu'il éprouve lorsqu'il vainc sa douleur persistante, grâce à ses injections, dans son journal. Il nous expose ses craintes, son soulagement, ses faiblesses, ses moments d'ivresse, puis son addiction dans ce carnet. Brusquement, l'intrigue s'associe avec l'impuissance que l'on ressent. Va-t-il nous quitter ? S'arrêter ? Nul autre n'a la réponse que le lecteur, ainsi que Vladimir Mikhaïlovitch, destinataire imprévu de ce précieux journal.

Jamais il n'aurait pu imaginer ce qu'il venait de lire. La lettre pourtant reçue quelques nuits avant sa lecture ne témoignait d'aucun saut d'humeur ou de manière, hormis la présence du mot morphini. On pouvait aussi ressentir l'inquiétude dans cette lettre, l'invitant à le rejoindre et ainsi attester son état maladif. Malheureusement, Vladimir ne pu jamais le rejoindre car quelque temps après cette missive, Poliakov fut retrouvé mort.

On aurait pu le croire guérit par la Morphine, sauvé de ses maux. Pourtant, celle-ci ne faisait que les aggraver tout en les dissimulant. Sa femme, médecin elle-aussi, le savait déjà. Après la première injection, commencerait une descente aux Enfers inévitable. Poliakov le savait aussi, et malgré ses efforts pour arrêter, il ne le put. le lecteur est mis en garde. L'addiction est dangereuse, mortelle et inéluctable. Néanmoins, des remèdes existent ?
Lien : https://lethesaurex.wordpres..
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Morphine de Mikhaïl Boulgakov
Hiver 1917, le docteur Bomgard vient de quitter son travail à Gorielovo un à plus tôt, un district perdu, pour l'hôpital du chef lieu de canton, il en est très heureux et quelques temps plus tard repense avec émotion mais sans regret aux mois qu'il y a passé. Or justement, au même moment il reçoit une lettre, datée du 11 février 1918, de celui qui l'a remplacé, le docteur Poliakov, une lettre aux tonalités dramatiques, il parle d'une »mauvaise, grave »maladie. Bomgard se prépare à partir, il connaissait bien Poliakov, il avait été son condisciple en médecine. Mais le temps qu'il se prépare une infirmière le prévient qu'un homme vient d'arriver en piteux état, il vient de se tirer une ballé dans la tête, c'est Poliakov qui meure quelques instants plus tard. L'infirmière remet alors un cahier à Bomgard, accompagné d'une lettre datée du 13 février 1918, c'est Poliakov qui a consigné l'évolution de son mal au fil des jours.
Bomgard va alors étudier ce qui a amené Poliakov à calmer ses douleurs morales et physiques par des injections de morphine et leur terrible résultat.
Très beau et très court récit plein d'émotions dans une Russie en pleine révolution. Boulgakov a sûrement tiré de ses expériences personnelles des éléments de cette nouvelle, il était médecin( et morphinomane)avant de devenir écrivain.
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