Ces fièvres ont ne sait jamais pourquoi elles vous tombent dessus. A une autre époque de l'année, je me dirais c'est le palu, la malaria, et les heures iraient par trois ou par quatre, entre les crises et le délire. Tant de gens ici ont dû avoir affaire aux moustiques depuis que, fuyant Attila, Odoacre, les Hérules, les Ostrogoths, ces populations du golfe se sont installées sur les îles ; tant de gens se sont fait piquer qui ne voulaient pas être empalés ou rôtis qu'on en vient à se dire que, cherchant un lieu sûr, un refuge contre la destinée, l'homme n'a jamais fait que troquer une mort contre une autre, l'incendie contre la noyade, la mise en quartiers contre le garrot, la cirrhose du foie contre l'anophèle. Un mal lointain, une bizarre démangeaison du sang. Sur ces pâles étendues paludéennes, cette lente cachexie a certainement fait plus de victimes que toutes les défaites, que toutes les victoires de la République. L'insecte en question a-t- il une part dans la décadence des empires, l'extinction des races dominantes, la décrépitude des plus grands esprits ?
Littérature
les improvisations musicales sont interprétées par
Pierre PETIT au piano.
Matthieu GALEY,
Roger VRIGNY,
Robert KANTERS,
Jean Didier WOLFROMM, critiques des livres suivants :
- "
L'enfant dans la cité des ombres", de
Camille BOURNIQUEL.
- "Minuit sur les jeux", de
Florence DELAY.
- "La Chasse à l'
amour", de
Violette LEDUC.
- "Moi,
Pierre Rivière, ayant égorgé ma...