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EAN : 9791037109583
144 pages
La Table ronde (19/01/2023)
2.81/5   8 notes
Résumé :
"J'aurais voulu être Alexander Trocchi. J'aurais voulu être aussi beau, aussi singulier, aussi talentueux que lui. J'aurais aimé moi aussi être un séducteur en série, un libertin sans entraves. Moi aussi, j'aurais été adulé par Patti Smith, William Burroughs, Allen Ginsberg, Jim Morrison, Leonard Cohen, John Lennon ou Eric Clapton. En Alexander Trocchi, j'ai cru voir mon envers solaire, mon frère de lumière, un modèle, un exemple à suivre. Il avait fait de sa vie un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le nom Trocchi n'est pas d'une notoriété immense. Comme beaucoup, j'ignorais cet artiste, Alexander Trocchi, avant de lire le Dossier Trocchi que Christophe Bourseiller a concocté. Il fait partie de ces écrivains maudits qui ont mené une vie quelque peu agitée. La biographie rédigée par Christophe Bourseiller est construite sur un ordre chronologique. Elle rend un compte très détaillé de la vie de Trocchi. L'auteur a rassemblé une quantité d'informations impressionnante sur le personnage.

Christophe Bourseiller ouvre son ouvrage, sans fausse modestie, sur un premier chapitre consacré à sa propre personne. Ses premiers mots forment une question qui nous éclaire sur les motivations du choix de son sujet. Christophe Bourseiller, tout le monde le connaît, en fait. C'est le personnage empoté en duffle coat du film de Yves Robert, Un éléphant, ça trompe énormément. "Je traversais une crise d'ado qui s'était traduite par une année de silence complet. Une attitude ridicule et un peu hautaine qui amusait beaucoup Yves Robert ! Il m'a demandé de rester moi-même. " a-t-il confié à Olivier Petit en 2020 pour Téléstar. En effet, l'autoportrait qu'il dessine est marqué par une attitude de retrait, un manque de confiance, qui l'amène à prendre une posture d'observateur. Il ressent une certaine amertume alors qu'il se retourne sur cette époque de sa vie, et le sentiment d'être passé à côté de bien des choses.

La conclusion du dossier Trocchi reprend cette confession touchante par sa sincérité et son constat d'échec.

Entre les deux, la biographie qu'il recompose signifie bien, par sa richesse d'éléments, et la profusion d'informations, l'intérêt et la passion qu'il a voués à Alexandre Trocchi. Elle rend compte d'une vie trépidante qui l'a amené à fréquenter les plus grands artistes de son temps et à susciter leur admiration. Léonard Cohen, Marianne Faithfull, John Lennon, William Burroughs, Jack Kerouac, et bien d'autres figurent sur la liste de ses rencontres.

Le parcours de celui qui s'est joint aux situationnistes et voulait faire de sa vie une oeuvre d'art s'avère mortifère. Sa deuxième femme, Lynn, meurt à 35 ans et deux de leurs enfants à 18 ans. Il parvient à écrire un roman, Young Adam, qui obtient un relatif succès posthume et de nombreux poèmes.

Une amitié constitue l'une des quelques constantes de sa vie. Il s'agit de celle de Guy Debord, initiateur du mouvement situationniste. C'est une influence majeure qui comble un moment ses aspirations. Mais Debord est un être autoritaire, dominateur et manipulateur. Christophe Bourseiller en fait le constat amer, lui qui a cru voir en lui un modèle inspirateur dans sa jeunesse.

La philosophie de vie prônée par Trocchi et les situationnistes se base sur une totale intempérance, un rejet de toute morale, et une liberté de moeurs qui autorisent un irrespect et une maltraitance de soi-même et des autres. Il y a une grande violence dans la biographie de l'artiste. Elle est liée évidemment à son addiction pour les drogues les plus dévastatrices. Christophe Bourseiller, dont la personnalité est tout l'opposé, a été fasciné comme on peut l'être par son contraire. Il se dégage un vague sentiment de honte et de tristesse lorsqu'il se retourne sur sa passion d'adolescent.

Ce qui rend le dossier Trocchi si profond, c'est qu'en plus de l'excentricité du personnage, il est constitué du regard d'un auteur qui s'est laissé séduire un temps, qui dans sa maturité reconsidère les choses avec distance et
pondérance, et dont cependant l'admiration pour l'artiste reste entière.
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Je n'aurai pas lu et découvert ce personnage de Trocchi et cette organisation "politique" du situationnisme sans l'opération Masse critique.
Je ne sais pas comment critiquer cette biographie ou fiction. Parler du travail de l'auteur ou parler de son sujet. C'est difficile. En effet, l'écriture est accessible, la lecture fluide, il y a du rythme, beaucoup de références, et Christophe Bourseiller connaît son sujet. Mais, je n'ai pas aimé ce mouvement et ses acteurs principaux même si j'ai découvert Guy Debord, Alexander Trocchi et cette organisation qui m'était inconnue, créé dans les années 60, le situationnisme. Un mouvement pour moi opportuniste, constitué de personnes, individualistes et dans un mal être si profond, qui ont fait beaucoup de mal autour d'elles et qui à notre époque auraient certainement consulté un psy.
J'ai aimé les interrogations de l'auteur, sa lucidité sur ce mouvement et sur lui même. Sa sincérité est honnête car il est difficile de reconnaître que l'on a parfois admiré de mauvaises personnes.
Toutefois, je remercie Christophe Bourseiller d'avoir alimenté ma culture générale sur la vie de ses deux personnages Trocchi et Debord, sur ce mouvement de contestation et attisé ma curiosité pour la lecture du "Livre de Cain."
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Consternant. Comme à son habitude le plumitif Bourseiller se vautre dans le pittoresque et l'anecdotique et contamine tout ce qu'il touche de son intrinsèque médiocrité. Son travail d'historien ne fera illusion que sur les naïfs : sa principale source d'informations est un fort volume de 300 pages publié en 1997 chez Rebel Inc. en Ecosse, A life in pieces. Reflections on Alexander Trocchi, par Allan Campbell et Tim Niel. Mais c'est surtout son interprétation des situationnistes et notamment du rôle de Guy Debord qui est sujette à caution. L'ancien admirateur béat, qui a su reconvertir sa béatitude en un petit fonds de commerce d'historien patenté du situationnisme, se montre aujourd'hui dépité, sans doute parce que, tout compte fait, il n'a rien tiré pour lui-même de ce voyage au bout de la nuit de ses héros. Rien d'étonnant donc, à ce qu'il se retourne contre eux et les vilipende, crachant pour finir dans la soupe qui l'a pourtant nourri durant presque toute sa carrière de polygraphe. Il faut cependant lui reconnaître un éclair de lucidité : comme il l'avoue à la fin de son pensum, la vie n'est pas une oeuvre d'art. Mais reconnaissons qu'il parle pour lui, cela vaut mieux.
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De manière assez touchante, Christophe Bourseiller qui se définit comme un ex jeune homme introverti, s'intéresse à l'une des idoles les plus solaires qui soit pour sa génération, et à travers une biographie méticuleuse, dresse un procès du situationnisme. C'est d'abord à travers ce dernier angle qu'on peut trouver un grand intérêt à ce récit assez court (130 pages). L'hésitation de l'autofiction est assez déconcertante, elle touche au début mais est rapidement abandonnée, on se plaît - et on s'effraie - à imaginer ce qu'un Emmanuel Carrère aurait pu faire d'un tel sujet. Finalement une curiosité à lire, réellement intéressante sur le plan de l'histoire des idées, en regrettant un peu que Bourseiller ne sorte pas d'une forme d'autocensure qui l'empêche de vraiment devenir écrivain.
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🌟Note globale : 9/20 😑🌟

Originalité :🌟
Intérêt culturel : 🌟
Préface / Introduction / Avant-propos : 🌟🌟🌟
Écriture : 🌟🌟🌟
Suppléments documentaires : 🌟

🧐Avis :

🤯 C'est malheureusement pour moi un livre qui manque de saveur.

🤯 le 1er chapitre est très engageant, il ouvre de belles perspectives et donne envie d'aller plus loin dans la lecture, mêlant l'auteur pleinement à l'ouvrage.

🤯 Malheureusement, le vide de celui-ci nous rattrape très vite. Les chapitres qui suivent présentent une répétition inlassable d'une vie de drogué avec une violence vis-à-vis des femmes, sans aucun intérêt. A contrario, si vous souhaitez voir des noms de personnalités vous serez aux anges ! Cela vous permettra de mieux cerner l'époque et qui côtoyait qui ! Kiss aux chercheurs en herbes.

🤯 Ce n'est pas un mauvais livre, mais je pense que la manière d'aborder le sujet n'a pas été assez profonde. Soit l'auteur aurait pu se mêler à l'histoire, soit il aurait pu la rendre plus prenante, mais là il n'en est rien ! Alors, même si cela se lit facilement, ça manque de rebonds, de découvertes du personnage que ce soit sa créativité ou ses travers.

🤯 D'ailleurs les conclusions aurait-elles dues être une conclusion ou l'axe d'approche de l'oeuvre ? Je vous laisse répondre à cette interrogation !

🎊Si vous souhaitez échanger dessus après lecture, ou juste pour avoir plus d'éléments avec plaisir... Aux plaisirs d'autres découvertes🎉

Eni
Lien : https://www.instagram.com/le..
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critiques presse (1)
LeMonde
15 mai 2023
Peut-on faire de sa vie une œuvre d’art ? C’était l’objectif d’Alexander Trocchi. Cet Ecossais mort en 1984 à 58 ans a eu une vie de roman : capitaine de chaland, éditeur, auteur, activiste de toutes les avant-gardes, dont l’Internationale situationniste…
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'ennui fut par conséquent le carburant qui m'a fait grandir. Il s'agissait de fuir les jours vides, d'occuper les heures, de passer le temps durant l'écoulement du sablier. L'ennui est un plus puissant moteur qu'on ne l'imagine. Tout ce que j'ai fait jusqu'ici, l'ai-je accompli par désoeuvrement?
L'ambition, l'arrivisme, l'étourdissement du quotidien ne sont que des mirages. Seul demeure le silence précaire d'une journée maussade et mal employée. Habiter tant bien que mal le corps de chair et de sang que l'on n'a pas choisi, se coltiner une famille que l'on n'a pas élue, ce n'est guère folichon.
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Bien sûr, je souffrais. J'étouffais dans la carapace trop serrée que je m'étais cousue. J'avais surtout peur. Peur des autres, peur des femmes, peur de tout. Il m'a fallu un temps fou pour accepter ce monde dont je ne parvenais pas à saisir les rouages. De l'humain, il me manquait le mode d'emploi.
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Videos de Christophe Bourseiller (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christophe Bourseiller
Les blocages et mobilisations organisés par les agriculteurs se poursuivent dans le Sud-Ouest de la France. Dans l'attente de mesures gouvernementales, la colère persiste dans le monde agricole. Peut-on s'attendre à un élargissement de ce mouvement ?
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit : Manon Pengam, maîtresse de conférences en sciences du langage à l'université Cergy-Paris. Christophe Bourseiller, producteur et critique de cinéma.
Visuel de la vignette : Christophe Archambault / AFP
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