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EAN : 9782246863144
592 pages
Grasset (28/03/2018)
3.63/5   50 notes
Résumé :
Que se passe-t-il quand on enferme huit scientifiques – quatre hommes et quatre femmes – pendant deux ans dans une gigantesque biosphère sous verre, plantée quelque part dans l’immensité de l’Arizona pour tester la résistance de l’être humain et sa capacité à vivre en autarcie ? T.C. Boyle pose son regard caustique sur cette expérimentation réellement mise en place aux Etats-Unis dans les années 90 pour recréer une comédie humaine sous une loupe grossissante. On app... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Trois jours, c'est le temps que j'ai passé, enfermée dans une serre géante en compagnie de huit scientifiques, dans le but de tester la capacité de l'homme a vivre en totale autarcie dans différents milieux écologiques.
Trois jours pour moi, mais deux ans pour eux, deux ans sans pouvoir sortir, deux ans à ne manger que ce qu'ils arrivent à faire pousser, deux ans à vivre ensemble, 24 heures sur 24, sous le regard des touristes qui paient pour les observer à travers les vitres de ces dômes de verre.

Inspirée d'une expérience qui a été mise en place dans les années 90 en Arizona, cette histoire m'a captivée.
L'histoire nous est racontée par 3 personnes différentes, Dawn et Ramsay, deux des scientifiques enfermés sous la serre et Linda, une des techniciennes oeuvrant à l'extérieur, car cette expérience a nécessité un nombre impressionnant de personnes pour que tout fonctionne correctement.

L'auteur nous dévoile le quotidien de cette mission, les tâches de chacun nous sont expliquées, on voit bien comment évoluent les relations entre les différents participants, qu'ils partagent des moments festifs, de l'enthousiasme, des doutes, de la fatigue, on assiste à des relations naissantes, à de l'agressivité, à des sentiments forts, de l'amitié, de l'amour ou de la jalousie.
La fatigue et les difficultés rencontrées vont aussi altérer les relations au sein du groupe.
Tout ici est exacerbé, l'enfermement rendant toute la gamme des sentiment plus fort.
La télé-réalité n'existait pas encore, cette expérience a donc également servi à décrypter les relations entre des individus passant autant de temps ensemble dans un espace clos.

J'ai suivi Dawn, Ramsay et Linda durant ces deux années, j'ai ressenti leur enthousiasme et leur implication dans ce projet pharaonique, j'ai vécu leur joie, j'ai eu faim avec eux, j'ai eu chaud, j'ai eu mal, j'ai eu peur, j'ai eu envie de hurler et de pleurer parfois, j'ai voulu me battre à leurs cotés pour entrer dans cette serre et j'ai ensuite eu envie de tout casser pour en sortir le plus vite possible.
Un roman dans lequel j'ai été totalement immergée, d'une force d'évocation assez intense et avec des personnages atypiques.
Du très grand Boyle.
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Ce roman de T.C. Boyle est fidèle au schéma de la plupart de ceux qu'il a écrit : une expérience scientifique ambitieuse mise en péril par le caractère forcément imprévisible des rapports humains.

Il s'inspire d'une expérience réellement menée dans le désert du Colorado au début des années 1990, Biosphere 2. Des riches mécènes avaient financé la construction de ce centre de recherche pharaonique, avec ses multiples domes étanches qui accueillaient chacun un habitat différent. Il s'agissait d'observer s'il était possible de maintenir un éco-système en milieu fermé et surtout de le faire durer.

Trois "terranautes" prennent tour à tour la parole. Deux à l'intérieur des bulles, Dawn et Ramsay et une à l'extérieur, Linda. Cette dernière a été recalée pour la première mission de deux ans. Malgré le ton officiel qui se veut consensuel, ces huit humains (4 femmes et 4 hommes) ne vont pas tarder à se supporter difficilement. Il faut dire que la pression qu'impose l'équipe de direction est dure. Il s'agit, finance oblige, d'organiser un spectacle permanent à l'intention du grand public américain.

Il y a bien des aspects quasi-sectaires dans cette organisation : employés sous-payés et corvéables à merci, chefs inamovibles et manipulateurs.

Le spectacle prendra bien des directions inattendues. le suspense est total tout au long de la narration. Nos terranautes parviendront-ils à résister deux ans à bien des avanies ?

Une fois la dernière ligne lue je me suis renseigné sur Biosphere 2. T.C. Boyle s'en est servi comme support crédible à sa fiction, mais ce qu'il relate semble être surtout le fruit de son imagination. Stephen King, dans "Dome" avait totalement réussi à rendre le caractère proprement irrespirable d'une ville sous cloche. T.C. Boyle est à son niveau dans ce livre.

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Croisé par hasard à la librairie, je n'ai pu résister à ce roman qui avait tout pour plaire : L'auteur s'inspire dans ce roman des expériences réalisées par la NASA (un exemple sur ce site), visant à tenter de savoir si un petit groupe d'hommes et de femmes pourrait survivre pendant un an, enfermés ensemble, sans autre objectif ni loisir que mener une mission à terme : Ils doivent à la fois gérer les relations humaines et les tensions qui s'installent fatalement, ainsi que leurs ressources en nourriture, oxygène, etc…

En l'occurrence, nos personnages sont donc hermétiquement enfermés dans un dôme de verre à travers lequel peuvent les voir les visiteurs, journalistes, touristes, etc… Ils vivent sous cloche pendant deux longues années, totalement indépendants et coupés du monde extérieur si ce n'est la présence d'un téléphone et d'un parloir qui ne permet pas de toucher les précieux visiteurs venus les soutenir. Et la vie s'organise autour de l'élevage, des cultures et de l'entretien du microcosme qui a été recréé. L'air est recyclé, l'eau purifiée, tout tourne en circuit fermé.

Nous suivons les huit personnages de la mission : quatre hommes, quatre femmes, chacun ayant une spécialité (les animaux, la culture, la médecin, l'ingénierie, etc…). Totalement dévoués à leur cause, ils ne veulent surtout pas échouer comme la première équipe qui avait dû violer l'étanchéité après que l'un des leurs se soit gravement blessé. Cette fois, les nouveaux équipiers veulent entrer dans la légende. Leur devise ? Rien n'entre, rien ne sort. Mais celle-ci va devenir une obsession mettant parfois leur vie en danger, et elle sera parfois aussi mise à rude épreuve lorsque l'expérience les poussera à bout. Panne d'électricité, manque de soleil, d'oxygène, régime hypocalorique… Et sexe ! Les personnalités de chacun se révéleront alors, sans fard, et ce n'est pas toujours joli joli…

*****

Vous voulez savoir quel effet l'enfermement peut avoir sur un groupe humain ? Ce livre est pour vous. Passionnant, mêlant intérêt de la science mais aussi le côté moderne et voyeur du Loft… Il nous tient dès les premières pages car l'auteur sait distiller le suspense : Il nous raconte l'histoire de l'intérieur à travers les voix de deux des coéquipiers, un homme Ramsey et une femme Dawn, puis de l'extérieur à travers le regard de la meilleure amie de Dawn, Linda. Chacun nous suggère qu'un drame se prépare, attisant notre curiosité et notre envie de savoir…
Linda, jalouse de ne pas avoir été sélectionnée et donc critique, nous sort du huis clos oppressant dans lequel nos personnages sont pourtant enfermés sans issue possible, et nous offre l'opportunité de faire connaissance avec les autres personnalités soutenant le projet.

Nous comprenons ainsi les tenant et aboutissant, les sentiments de chacun et, finalement, la narration nous empêche de juger l'un quelconque des personnages. Parce que la complexité de ce projet ambitieux qu'ils portent tous ensemble à bout de bras, mais qui peut s'effondrer à cause de l'un seulement d'entre eux, nous est extrêmement bien rendue. Et l'on comprend chacun d'entre eux, même lorsqu'on les pense un peu dingues. Leur folie, leur dévouement, et leur humaine imperfection nous les rendent réels, vivants, et magnifiques même dans leurs actes les plus fous.

Alors, vivre enfermés deux ans à huit sans s'entretuer malgré les épreuves et personnalités de chacun, c'est possible ? A vous de le découvrir !
Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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Inspiré par l'expérience Biosphère 2 à la fin du siècle dernier en Arizona, TC Boyle envoie huit personnages dans une structure totalement étanche dans laquelle ils devront vivre deux ans en totale autonomie. Rien ne rentre, rien ne sort. Pas même l'air que l'on respire.
Huit personnes triées sur le volet, quatre hommes et quatre femmes. Tous en bonne santé et dans la force de l'âge. Une sorte de téléréalité scientifique puisque les caméras sont omniprésentes et les touristes tournent autour de la structure fermée.
Trois narrateurs vont se succéder pour raconter cette expérience.
Ramsay, le communicant de service, grande gueule, dragueur (il a séduit une des directrices du projet, ce qui a facilité sa sélection), égoïste, il sait parfois montrer un peu d'humanité, mais c'est assez rare.
Dawn, belle rousse, responsable des animaux domestiques, n'est pas indifférente à la médiatisation autour du projet, voire même un peu exhibitionniste, se voit bien au centre du monde.
Linda, celle qui n'a pas été retenue, d'origine asiatique (elle considère d'ailleurs que son origine est la raison principale de son échec), elle entretient une amitié ambigüe avec Dawn et suit les péripéties des terranautes depuis l'extérieur tout en espérant faire partie de la prochaine aventure. C'est la perdante de service.
Outre l'expérience scientifique, les cobayes volontaires n'ont qu'une idée en tête : le sexe. Quant à la direction, qui supervise depuis l'extérieur, elle s'intéresse avant tout à la médiatisation de cette recherche et les retombées économiques.
On l'aura compris, TC Boyle tire à boulets rouges sur ce projet, qui ressemble plus à Loft Story qu'à une préparation éventuelle de la colonisation de Mars. Les personnages, aussi antipathiques soient-ils, se retrouvent ballotés dans des aventures qui tournent à la farce et au tragique à la fois. L'auteur s'en donne à coeur joie et signe ici un de ses romans les plus sarcastiques et réussis qui soit.
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C'est un sacré pavé, ce roman !
Pourtant, les 592 pages défilent en un rien de temps tant l'histoire est fascinante. TC Boyle s'est inspiré d'une réelle expérience : 4 hommes et 4 femmes, "enfermés" pour 2 ans dans une bulle et qui doivent gérer l'auto-subsistance et surtout la cohabitation !
C'est une alternance de points de vue, ceux de Dawn, Ramsay et Linda ; c'est 3 visions d'une même aventure qui dessinent 3 caractères, 3 manières d'anticiper ce qu'est cette expérience hors-normes.
Et si d'abord, Ramsay apparait comme manipulateur, les pages délivrent une autre vérité, celle de l'abnégation ou de l'absolue implication de Dawn, celle de Linda toute en jalousie, dépit et amertume...
C'est simplement fascinant (tant par les descriptions de la vie dans cette bulle, que dans l'analyse des psychologies, et surtout des egos) ça n'est jamais trop long, et le plus incroyable, c'est qu'on aimerait que TC Boyle nous en raconte un peu plus !
J'ai aimé tous les personnages "enfermés de leur plein gré", pour leurs faiblesses, leurs espoirs infinis, leur idéologie, j'ai évidemment détesté les initiateurs du projet, les manipulateurs façon gourou.
J'ai aimé le contexte de ce roman de l'enfermement, toutes les dérives qu'il exploite (manque de nourriture, de distraction, de sexe, d'ouverture sur autrui - à huit seulement dans une bulle pendant 2 ans, on doit effectivement avoir besoin de meilleure compagnie et les tensions s'exacerbent !!).
J'ai aimé Eve, le "grain de sable" qui, dans toute son innocence, fait tout basculer et remet les pendules à l'heure, révélant les vrais enjeux de cette expérience !

Un roman pas ordinaire mais que j'ai vraiment beaucoup aimé !!
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critiques presse (1)
LeMonde
29 juin 2018
L’écrivain américain cultive son pessimisme sur la nature humaine avec « Les Terranautes », inspiré de l’expérience Biosphere 2 simulant une colonie sur Mars.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
A vrai dire, pour moi, Noël, ça n’a pas la moindre importance, un vestige stupide et coercitif des temps primitifs, quand nos ancêtres voyaient le soleil sombrer un peu plus bas tous les jours et qu’ils mourraient de frousse. Et s’il ne revenait pas ? Et si les jours continuaient de diminuer, de raccourcir, jusqu’à ce qu’il ne reste que la nuit ? On grelottait dans sa cabane, on allumait un feu, on psalmodiait, jetait des sorts, faisait des sacrifices pour se concilier les divinités dont on supposait qu’elles étaient impliquées dans l’affaire, mais naturellement, les jours recommençaient à croître et tout le monde était sauvé – pour un an, en tout cas. Ensuite, le Jésus historique est arrivé et ses adeptes ont tout simplement et commodément trafiqué la date de sa naissance pour pouvoir caler tout le business du Spiritus Sanctus sur les épaules des antiques rituels du solstice : la naissance du soleil et celle du fils de Dieu pour le prix d’une. Qui oserait s’attaquer à une tradition vieille de deux millénaires ? Si on y croit depuis si longtemps, c’est qu’elle doit être vraie, non ? Imaginez le genre de dignité historique que les doctrines aussi manipulatrices et manifestement absurdes que le mormonisme – ou pire encore, la scientologie – s’affaireront à accumuler au cours du prochain millénaire et du suivant encore, qui sait. Oui, imaginez : dans deux mille ans, nos descendants prenant d’assaut les centres commerciaux et coupant la dinde pour célébrer la naissance de notre véritable Sauveur et Rédempteur, ce bidouilleur de film d’anticipation de seconde zone, L. Ron Hubbard.
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Je n’avais pas vraiment faim – mon ventre fait des siennes quand je suis tendue –, mais je me forçai à manger des crêpes, des muffins à la myrtille, des toasts de pain au levain : on aurait dit que je faisais le plein de glucides avant de courir un marathon. Je ne crois pas avoir été capable d’apprécier le goût de la nourriture. Et le café : je dus boire une tasse entière, gorgée après gorgée, sans en être consciente, une habitude à laquelle je devrais couper court, car, si j’étais sélectionnée (et je le serais, j’en étais certaine, ou, du moins je voulais m’en convaincre), je devrais entraîner mon corps à faire sans. Contrairement à mon habitude, je n’avais pas apporté de livre et je n’ouvris pas le journal du jour, qui traînait pourtant sur le comptoir. Je me concentrais sur la nourriture : porter la fourchette à la bouche, mastiquer, déglutir, actes répétitifs, interrompus seulement pour couper les crêpes en carrés correspondant à une bouchée, et pour lever la tasse aux lèvres.
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N'oubliez pas qu'il s'agissait d'une expérience, que toute expérience a ses limites et que les choses peuvent mal tourner, cela arrive : C'est même tout l'intérêt de la chose. C'est comme ça qu'on apprend, non ?
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Je crois que nous ressentions tous la même chose, nous le ressentions en tant qu'équipe, nous devinions que l'atmosphère changeait, littéralement. Sous serre, l'air dense, vif et vert, était très différent de l'air raréfié du désert qui nous entourait. Dès l'instant où nous y avons pénétré, il emplit nos narines. Il sentait la moisissure, les spores, la terre humide, la photosynthèse, les fourmis, les termites et les microbes dans le sol tout à leur œuvre destructrice sous les bananiers et les palmiers qui s'élançaient vers notre ciel restreint fait de milliers de panneaux de verre scellés, accablés de soleil. Cet air, on en avait le goût sur la langue. Il entrait et sortait de vos pores comme si votre corps n'avait été qu'un gros poumon. Et, en fond sonore, toujours, le redoutable grondement des ventilateurs et des souffleries de la technosphère qui rendaient tout cela possible, notre respirateur artificiel aux inspirations aussi brusques que ses expirations étaient lisses, jour et nuit, régulier comme un cœur. Voilà comment c'était à l'intérieur, voilà ce qui vous frappait – qui m'a frappée, en tout cas, moi – au cours de ces premiers instants de la mise en étanchéité. (p. 128)
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« — Alors, quoi ? C’est à ce moment que je suis censée te demander : « Tu m’aimes ? »
Car telle était la question, directe, risquée, flirtant avec la possibilité d’un drame de cœur, pour viser droit au but, sans simagrées. Simple, binaire. Oui ou non. Vodge ne répondit pas tout de suite. Et même pas du tout. « Ce n’est pas la question... lâcha-t-il.
— C’est quoi, alors, la question ? »
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