Il y a les auteurs de science-fiction... et il y a
Ray Bradbury.
Découvrir cet auteur il y a de cela plus de vingt ans a été une révélation et c'est toujours avec plaisir que je me replonge dans ce recueil.
Si les
nouvelles de Bradbury se placent dans un cadre d'anticipation, de conquête spatiale et d'un futur utopique propres aux ouvrages de science-fiction, ils se nimbent en revanche d'une aura philosophique qui les rendent incomparables.
Avec cet auteur, nous sommes dans une logique de questionnement perpétuel sur la relation de l'homme vis-à-vis de lui-même, de ses désirs de ses espoirs, certaines
nouvelles du recueil mettant en exergue une quête initiatique vouée à l'échec, d'autres osant l'égoïsme radical comme solution à la détresse. D'autres enfin distillent une atmosphère délétère, malsaine qui n'est pas sans rappeler
le Horla de
Maupassant (oui, la comparaison est osée mais c'est ainsi que je l'ai ressentie lors de ma première lecture). Bradbury bouscule les conventions établies, nous invite à réfléchir sur les conséquences de chaque acte ou même pensée, sur ce que nous désirons et sur les sacrifices que nous sommes prêts à consentir afin de l'obtenir mais également sur notre perception de ce qui nous entoure. Chacune des
nouvelles de ce recueil a a minima deux niveaux de lecture qui sont autant de manières d'appréhender l'oeuvre et les questions qu'elle met en avant.