Un petit bijou à découvrir
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Nous nous préparons longuement à la contemplation d’une peinture. Nous écoutons des poèmes, nous jouons du luth, nous buvons quelques coupes du meilleur vin ou du meilleur thé. Et lorsque notre esprit est prêt, nous faisons silence. Alors l’ouverture de la bibliothèque, du coffre, de la boîte, le dépliage de divers tissus est comme le déshabillage d’une femme par son bien-aimé…
(à propos des reproductions) Elles sont comme les premiers traits d’un écolier qui apprend à écrire. Il ne sait pas régler sa respiration sur la pression du pinceau. Il a le corps rigide et tous les muscles noués. Il est enfermé dans lui-même et ne sait regarder ni à droite ni à gauche. Il est, dans toute sa personne l’obstacle qui le sépare du grand souffle de l’univers… “Bravo” me dit Wang Wei, “conserve-les, l’erreur est une chose sublime !” Je les conservais donc, non pas en souvenir de lui mais en souvenir de moi…
Apparemment tout les sépare… cependant c’est de la même façon qu’ils découvrent que, pour résoudre leur problème, il leur faut faire preuve de vaillance et de détermination, traverser la peur et l’ignorance, être vigilants, patients et adhérer totalement aux situations. Alors la réponse jaillit et il n’y en a qu’une, voilà la merveille. C’est ce “cœur unique
Nous autres Chinois, nous sommes taciturnes en ce qui concerne les grandes choses, et il nous semble que plus une chose est vraie, moins elle est exprimable. Lorsque vous avez totalement exprimé un art, que pouvez-vous en dire ? Rien. Il fait tellement corps avec vous que vous ne savez même plus que vous savez…
Comme l’homme est éphémère ! Comme son cri est vite passé ! À peine un éclair qui zèbre l’obscurité !…