Sans doute que la 4 eme de couverture éclaire un peu ce que veut dire cet auteur avec cette pièce. Je n'aurais sans doute pas vu dans la crémation de la mère une métaphore du réchauffement climatique.
Un homme soliloque autour de la mort de sa mère. Elle est partie seule malgré ses sept enfants. le père n' a pas voulu de leur présence.
Les phrases sont un peu comme un uppercut, le père les a écartés de la cérémonie d'adieu. Où mettre les larmes?
"Des sept enfants
Il n'était pas fait mention
Les sept enfants n'ont pas existé.
Soixante-cinq ans de vie commune
Sept enfants et pas d'enfant."
Souvenirs et réflexions autour de cette vie familiale, l'homme parle de sa mère " Je raconte quand tu es morte" Car soudain une silhouette apparait, c'est la mère. le dialogue s'envenime un peu. la mère raconte, très largement sa crémation et le royaume des morts.
Tout va mal et l'auteur ne fait rien pour nous rassurer. Tragédie murmurée d'une vie de couple avec l'enfant qui ne sait pas devenir adulte, qui a aime ses parents, puis un peu moins et les a un peu oubliés.
L'écriture nous entraîne dans son univers, fait de quelques récits de cette enfance avec une mère passive et un père tout puissant.
Un dialogue irréel, subtil et dérangeant autour de ces animaux extraordinaires que sont les parents. Avec des temps de silence...
Dérangeant ? Oui sans doute. Un deuil étrange, qui nous questionne puisque la vie c'est la mort.
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Finalement elle a tiré sa révérence avant lui
Jeter l'éponge qui avait poussé entre le creux de sa main
Et l'empire de la toile cirée
Précédant son époux pour la première fois de sa vie
Soixante-cinq ans derrière et une seconde devant
Le temps de passer la ligne
Projetant son buste d'un mouvement orgueilleux de colombe
Directement dans la gueule du paradis
(p 19)
Soirée lecture et rencontre avec Jean Cagnard et Catherine Vasseur, artistes associés de a Compagnie 1057 Roses, pour la sortie du roman de Jean Cagnard, Plancher Japonais paru aux éditions Gaïa.