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EAN : 9782070373307
224 pages
Gallimard (12/11/1981)
3.98/5   24 notes
Résumé :

Semon Dye, prédicateur ambulant, parcourt la Géorgie " sur l'ordre du Seigneur " pour sauver les gens du péché. Il arrive un jour, au volant de sa vieille guimbarde, à Rocky Comfort, village perdu dans les terres, et descend chez Clay Horey, un paysan qui, comme tous ses voisins, se dessèche d'ennui.

Clay pense que le prédicateur ambulant va le distraire. Mais Semon Dye se montre un hôte plutôt encombrant : il exige les faveurs de S... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Quand on est un homme de Dieu, plus précisément prédicteur itinérant, et qu'on entend parler de Rocky Comfort, une petite ville dont le péché pourrait être érigé en manière de vivre, on n'a plus qu'une idée en tête : se rendre sur place et remettre tous ces mécréants dans le droit chemin. Et ça tombe bien, on a vaguement un prêcheur dans ce style en la personne de Semon Dye, depuis le temps qu'il parcourt les routes poussiéreuses du Sud profond pour ramener les brebis égarées dans le giron de Dieu, on dirait bien que Rocky Comfort a été crée juste pour lui, une sorte de mise à l'épreuve spirituelle si on veut. Et c'est comme ça que par un après-midi caniculaire, Semon Dye et sa vieille tire rouillée débarquent dans ce petit coin oublié de Dieu qui ferait passer Patpong pour l'antichambre du paradis. En fait de débauche, c'est surtout la grande paresse des habitants qui pave leur route personnelle vers l'enfer. Confiant tout le travail à leurs esclaves noirs, ils se retrouvent noyé dans une oisiveté et un ennui profond dont ils ne sont plus capables de sortir.
Une léthargie tellement manifeste, peut-on espérer porte plus largement ouverte quand on est une grande gueule sûre de soi, écrasant la médiocrité ambiante de son suffisant mépris ? Semon Dye ne s'y est pas trompé et retourner la cervelle atrophiée des gens du cru ne sera pour lui pas plus difficile qu'une partie de dés truqués, une de ses spécialités parmi d'autres, et il n'aura de cesse de dépouiller ces pauvres individus, de coucher avec leurs esclaves et de finalement disparaitre dans la nuit, le faisant – et ça c'est fort – amèrement regretter de ceux à qui il aura laissé à peine une chemise sur le dos.

De son habituel langage rude et truculent, Erskine Caldwell nous dépeint une fois de plus la vie d'une petite ville du Sud des États-Unis, peuplée de "poor whites" pusillanimes, sous-éduqués et pécheurs devant l'Éternel.
Lui-même originaire d'Atlanta, Caldwell sort vite de son rôle de romancier pour endosser le costume de sociologue et nous faire ressentir clairement l'amour-haine qu'il voue à ces pauvres hères imbéciles que sont ses paisanos parce que s'il aimerait les détester de tout son coeur, lui qui a réussi à se sortir de cet enfer surchauffé, ça lui est bien sûr impossible, après tout peut-on vraiment renier les siens ? Caldwell ne le peut ici avec les Voies du Seigneur, comme il en fut incapable dans La Route au Tabac et le Petit Arpent du Bon Dieu. Malgré l'ironie mordante et l'humour noir qu'il insuffle à son roman, finalement il nous raconte ces petites gens qui, s'il dénonce les conditions qui les ont fait tel qu'ils sont, n'en restent pas moins des personnages authentiques qu'il affectionne bien au-delà du tableau parfois féroce qu'il nous en brosse.
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Les Voies du Seigneur est un roman de dingue chez les dingues : un prédicateur voyou et des habitants de ce village du comté de Jacksonville ( ?) en Floride idiots et lâches en particulier les hommes blancs.

Caldwell nous présente un prédicateur dont on ne sait jamais s'il est réellement un voyou ou un vrai prédicateur doté d'un pouvoir d'exorciste. Mais c'est aussi sa présentation d'un loup dans la bergerie profitant de la bêtise, de la faiblesse et des peurs des habitants du village pour les escroquer, violer, et blesser physiquement.

La scène d'exorcisme dans l'école (où est l'église ? le temple ?) est très drôle et c'est là que se révèle la personnalité de Lorene, sorte de Marie Madeleine qui n'en a rien à faire ce faux Christ voyou qui cherche à la faire expier ses péchés. Les « apôtres » sont de parfaits idiots (Clay et Tom), quant aux femmes, elles sont plus victimes que simplettes (Dene, Sugar).

Les victimes silencieuses de la bêtise des blancs sont les noirs, Sugar et son mari. Les quelques autres figures noires sont des assistants des fermes des blancs.

Le roman reste un ensemble assez drôle et effarant d'un prédicateur dont la publication a peut-être choqué les lecteurs dans l'Amérique puritaine (?). La traduction retranscrit-elle les abréviations nous donnant le langage familier des habitants de la campagne (ou red necks) ?

Un très bon livre qui n'est pas plus long ce qui est très bien, et s'achève par une nouvelle rouerie du prédicateur qui se barre sans rien dire à personne, tous le cherchent un peu comme dans une Assomption du pauvre.

À quand une adaptation de cet ouvrage par Tarantino ?
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LES VOIES DU SEIGNEUR d' ERSKINE CALDWELL
Clay est un paysan qui vit à Rocky Comfort, un bled perdu de la Géorgie. Il vit avec une très jeune femme, presque une enfant depuis que Lorène l'a quitté, comme les précédentes. Il traîne, il s'ennuie jusqu'à l'arrivée de Semon Dye, un prédicateur itinérant. Ravi d'avoir un peu de compagnie, Clay l'accueille avec bienveillance. Mais Semon va s'avérer surtout un coureur de jupons, s'attaquant à toutes les femmes des alentours, à celle de Clay également. Semon joue aussi aux dés et ne va pas tarder à plumer les pigeons locaux. Un escroc en fait? Oui et non car il va organiser une sorte de messe, de prêche, pour faire sortir le diable des habitants de Rocky Comfort. Il est sans nul doute sincère à ce moment là et la narration qu'en fait Caldwell est saisissante.
Un livre prenant avec ce paysan qui voit bien le voleur qu'est ce prédicateur mais qui est fasciné par l'homme et ses capacités à plier tout le monde autour de lui à exécuter ses volontés, y compris sexuelles.
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Une farce donc qui repose en grande partie sur les solides épaules d'un prédicateur dense et ambiguë et se joue au détriment du pauvre fermier. Celui-ci paiera le prix fort pour la bonne parole, autant à l'agacement qu'au plaisir un peu malsain du lecteur...
L'article complet sur mon blog.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
— Allons-y ! dit-il, ça me démange drôlement de jouer, vieux frère ! Quand je me mets à jeter les dés, je suis comme la purge dans le corps d'un constipé : y a plus moyen de m'arrêter : je vide tout.
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Video de Erskine Caldwell (1) Voir plusAjouter une vidéo

Erskine Caldwell à propos de "Les braves gens du tennessee"
Erskine CALDWELL, interviewé par Pierre DUMAYET, parle, en anglais, de son livre "Les braves gens du tennessee" et à travers ce roman, du racisme dans le Sud des Etats-Unis, de la haine des blancs envers les noirs, de la violence. Malentendu entre DUMAYET et CALDWELL à propos d'un cabriolet rouge. Présence d'un traducteur.
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