Il y a toujours eu chez les grands écrivains français une sorte d'admiration pour les destinées hors normes, aventureuses et marginales, crapuleuses et scandaleuses. Par bonheur ces vies tumultueuses ont produit de réels talents de romanciers ou de poètes.
L'admiration n'était ni vaine, ni envieuse.
Francis Carco, José Giovanni, Alphonse Boudard et Henri Calet… Quelles vies incroyables ! Leur réalité dépasse toute fiction.
On suit ici, en Amérique du Sud, un Henri Calet paumé après avoir fauché une fortune dans le coffre de la société pour laquelle il travaillait en France. Son personnage : Germain est tellement transparent qu'il n'est guère difficile de le reconnaître. Il vague pusillanime d'un tapeur à l'autre en laissant filer sa fortune si mal acquise.
C'est désespéré, drôle, amère et sans concession. Misère sur misère, folie sur folie, déchéance sur déchéance, la vie fuit jusqu'à son issue égalitaire. Bourré de personnages déjantés, c'est tout un monde de proscrits, aventuriers de tous poils, proxénètes et putes, révolutionnaires et soudards que le talent d'Henri Calet fait renaître sous nos yeux.
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Consciemment ou non, il se tenait toujours quelque peu en retrait des événements et des choses, de manière à mieux observer, comme s'il se fût proposé de les conter un jour.
Chronique de Laurence Goullieux : Henri Calet
Laurence Goullieux, directrice de la Bibliothèque Municipale de Liévin, évoque la vie et l'oeuvre de l'écrivain Henri Calet. le site internet de la Bibiothèque Municipale de Liévin :...