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sur 12453 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tout a été dit sur "la peste" et je ne vais rien apporter de nouveau avec ces quelques lignes .....
Sans doute l'avais-je lue dans mes années lycée ou fac .... mais c'était loin et la période que nous traversons m'a incitée à relire ce monument incontournable de la littérature française.
Lire cet ouvrage en fin de confinement a un goût particulier ..... Je ne peux, bien sûr, pas m'empêcher de le lire d'abord au premier degré, de coller les mots de Camus sur ce que l'on vient de vivre pendant trois mois.
Plus de 70 ans ont passé depuis qu'il écrivait ce texte mais la permanence de la nature humaine fait que rien ne change... .l'évolution, le progrès,les changements, rien n'y fait, les réactions humaines sont toujours les mêmes. Peur, courage, égoïsme, solidarité, héroïsme, couardise ..... tant de comportements, de sentiments variés et parfois totalement contradictoires, encore exacerbés en ces périodes cruciales et dramatiques.
Un constat aussi ..... inquiétant ? ou rassurant ? La nature sera toujours maîtresse du jeu.... Notre intelligence humaine, nos progrès, nos découvertes se heurteront toujours à plus fort que nous....... à moins que ......un jour l'Homme comprenne, écoute, tienne compte des leçons données.
Au-delà de cette similitude de contexte entre le récit et les moments que nous sommes en train de vivre , l'oeuvre de Camus nous emmène bien sûr, vers des réflexions plus larges et vers des enfermements encore plus douloureux mais, là aussi, les leçons du passé, de l'Histoire sont-elles vraiment entendues ?
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Un vrai chef d'oeuvre! Ce roman est le manuel tant recherché pour l'humanité en période de confinement! Un puissant message de foi en l'amour et l'amitié, les seules "mesures barrières" pour faire face à la déshumanisation de l'individu. Les personnages du roman se retrouvent confinés dans Oran, ville côtière charmante et dynamique au nord de l'Algérie. La vie des habitants est transformée et le désespoir grandit face à cet ennemi invisible.

Le langage de Camus est sublime comme on peut s'y attendre, il y a une vraie humilité dans les personnages de Rieux, Rambert, Grand ou Paneloux, tous en proie à l'absence de l'être cher. Et comme dans chaque épidémie, il y a toujours ceux à qui cela profite, Cottard est un peu le Docteur Raoult du roman^^.

C'est cette notion d'aliénation qui est traitée de manière si subtile, doit-on céder à la tentation de jeter la pierre à l'autre, fermer les yeux devant le mal en disant "ça ne me concerne pas"? ou allons-nous choisir la solidarité, voir au-delà des apparences et dire je t'aime à nos proches "? La vie est un peu ce purgatoire dont parle Paneloux et nous aurons ce choix à faire. Tout cela fait brillamment écho à l'occupation nazie en France.

Quand on pense à la froideur émotionnelle de "l'Etranger", on a vraiment un contraste avec cette oeuvre pleine de sensibilité et d'humanisme. Ce serait d'ailleurs très dur de trancher pour savoir quel est le meilleur des deux!

Je recommande très vivement. Un vrai antidépresseur contrairement à ce que donnerait à croire le titre.
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Que reste-t-il d'un homme au milieu du chaos?
Voilà la question que l'on se pose dans La peste qui envahit Oran submergée par un flot de rats,une Peste semblable à l' Ouragan de Laurent Gaudé qui déblayait tout,semait la mort et la panique suscitant chez les hommes des réactions diverses.
Ici point de séisme,mais un fléau tout aussi meurtrier contre lequel le docteur Rieux, le modeste héros mais héros tout de même autour duquel s'axe ce livre, essaye de lutter pour endiguer le mal qui passe à sa portée.
Quelle mort absurde et quelle absurdité de la vie que de mourir au coeur d'une épidémie!
C'est toute la philosophie d'Albert Camus(écrivain français du XX° siècle auteur d'essais,pièces de théatre,romans,nouvelles) qui perce à travers ce roman publié en 1947 et prix Nobel en 1957! Seule une prise de conscience lucide permettra de lutter contre le nihilisme engendré par ce sentiment d'absurdité.
L'homme,qu'est-ce qu'un homme seul vis à vis d'un mal qui le dépasse?
Ici bien sûr la notion du mal est symbolique puisque La peste se situe en 1940 moment où le nazisme et la guerre sont l'horreur brute qui secouent le monde.
Qu'est-ce qu'un homme seul?
Seul de par ses réactions.Chaque comportement diffère.
Le docteur Bernard Rieux,intègre,dévoué à son propre sacerdoce,bien qu'athée(car "Dieu se tait là haut dans son ciel") lutte par tous les moyens mis à sa disposition et des enseignements qu'il a déjà tiré de la misère.Il s'endurcit pour faire face, veut y voir clair mais pense avoir raison.Il perdra tout mais lucide accepte cette perte se sachant limité.
Jean Tarrou, l'énigmatique étranger,son double, sa conscience(peut-être? qui meurt à la fin du trop plein de souffrances engrangé) l'interroge et veut comprendre l'inexplicable incompréhensible. Il lutte en ami, à ses côtés pour organiser l'aide sanitaire.Il relate tout sur ses carnets.
Rambert,le journaliste en égoïste impatient,(mais qui ne le serait pas dans un tel cas?)alors que la quarantaine est déclarée et que les voilà prisonniers de la ville,pour le droit au bonheur celui de retrouver sa compagne à Paris.
Cottard,le rentier pendu dépendu,pris dans une mauvaise affaire se réjouit de cette épidémie qui l'éloigneme d'un éventuel emprisonnement,puis peu à peu grandit au contact des "bons".
Grand veut écrire un livre.
Le père Paneloux brandit la foi comme un bouclier,organise des rassemblements de prières pour disséminer de bonnes paroles où il évoque "l'ange de la peste,beau comme Lucifer et brillant comme le mal lui même" et prêche: "le fléau qui nous meutrit vous élève et vous montre la voie".
Le petit vieux aux chats voit ses chats tués par des crachats de plomb et, malheureux, ferme ses volets définitivement.
Certains épiciers comme en temps de guerre stockent et revendent à prix fort.
Et les autres en détresse,nient,n'acceptent pas ou acceptent,se terrent ou s'unissent,paniquent ou affrontent, bref...agissent ou réagissent chacun différemment.
Un livre fort,celui d'un humaniste dans lequel l'horreur monte en crescendo de premier rat vers la panique, puis s'éclaire d'espoir du sérum jusqu'au vaccin final et la prise de conscience lucide.
Mais est-on jamais totalement immunisé contre La peste, absurdité de la vie qui vous tombe dessus alors que rien dans le ciel serein ne le laissait présager?
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Un roman relu pendant le 1er confinement, comme beaucoup de lecteurs sans doute.
Ce livre, est paru en 1947, mais Camus a commencé à l'écrire pendant la 2ème guerre mondiale, un élément de chronologie qui aide à la compréhension d'un 2ème niveau de lecture, peu perceptible de prime abord, qui évoque "la peste brune", c'est à dire la guerre, l'occupation, la résistance et la libération.
Plus évident, est le récit du vécu de la peste, cette maladie très grave qui aurait pu s'abattue sur une ville côtière algérienne, telle qu'Oran. Un récit très bien structuré autour de cinq chapitres qui sont les cinq actes rythmant les cinq phases de l'épidémie, son apparition, son installation progressive, son ascension vers un pic, le désespoir qui envahit la population, puis son retrait.
Un livre remarquable

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Il y a quelques années j'ai trouvé chez un bouquiniste de rue un exemplaire de la Peste, édité au cours des années 60, je le gardais précieusement de côté mais depuis quelques mois je l'avais ressorti pour le mettre en haut de ma Pile-à-Lire et finalement au vu de la situation je me suis dit qu'il était temps.

Chroniquer « La peste » n'est vraiment pas aisé…
Je me sens toute petite face à ce monument de la littérature et je trouve difficile de devoir écrire à son sujet. J'ai beaucoup repoussé ce moment me demandant même si cela était nécessaire ; mais c'est un livre que j'ai lu, un livre qui m'a beaucoup plu donc je vais en parler, le plus humblement possible, et sûrement très mal, pardonnez-moi d'avance !

Oran, des rats meurent, dans les immeubles, dans les rues, des dizaines puis des centaines et rapidement les hommes sont touchés. On n'ose prononcer ce mot affreux de « peste » mais c'est bien d'elle dont il s'agit.

Et puis la ville est mise en confinement, elle est fermée, on ne peut plus ni entrer ni sortir, c'est le début de l'exil.

On suit le docteur Rieux, qui pourrait aujourd'hui être associé à un lanceur d'alerte, car il comprend vite de quoi il s'agit et se bat avec la préfecture pour faire appliquer les règles strictes liées à une épidémie.
Petit à petit le nombre de malades et surtout de morts va augmenter et la ville va devoir s'organiser pour gérer cette situation au mieux. Les écoles sont réquisitionnées, ainsi que les stades, tout espace qui peut être utilisé pour être transformé soit en hôpital soit en lieu de quarantaine.
La résistance ( ! ) se met en place aussi autour du Docteur Rieux, notamment avec Tarrou et Rambert qui se battront jusqu'au bout pour aider leurs prochains.

Bien sûr Camus a écrit ce livre peu de temps après la seconde guerre mondiale et tout le monde sait qu'il fait une belle analogie entre la peste et le nazisme. On peut retrouver assez facilement les parallélismes et associations d'idées qui sont d'ailleurs souvent très intelligentes et surtout très bien représentés.
Cependant, sans le savoir, il a aussi écrit une vraie belle description d'une épidémie, voire même d'une pandémie si l'on compare Oran à notre humanité.
Certains passages sont tellement d'actualité que c'en est troublant. Il y a tant de situations que l'on peut appliquer à ce que notre monde vit aujourd'hui, tant de situations que nous comprenons tous, malheureusement.

J'ai énormément apprécié ce livre, pour sa lecture à deux niveaux, pour la finesse de l'auteur, celle de Rieux et de ses amis Tarrou et Rambert dont les motivations initiales sont assez différentes mais qui finalement se rejoignent dans leur humanité.
Je me suis attachée à ces personnages (malgré l'absence cruelle des femmes …)

Lien : https://enviedepartagerlesli..
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Que dire d'autre à part que j'ai adoré ! J'ai adoré l'histoire, j'ai adoré le cheminement de l'auteur pour nous montrer l'état d'esprit des habitants d'Oran pendant la peste, j'ai adoré le style d'écriture, j'ai adoré la psychologie de tous ces personnages, …

J'avais lu il y a quelques années «l'étranger » et j'avais été surprise de voir qu'il était plus simple à lire que je ne le pensais. Et puis, j'ai regretté de ne pas avoir essayé d'aller plus loin dans la compréhension de cette oeuvre, d'essayer de comprendre ce que voulait dire l'auteur entre les lignes. C'est pourquoi pour la peste, j'ai pris mon temps. Et j'ai beaucoup apprécié. Je l'ai trouvé un peu plus difficile à aborder que l'étranger mais le plaisir était bien présent.

Lire la suite sur mon blog
Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Camus, à travers ses personnages, nous montre les différentes manières de combattre le mal, ou de s'y soumettre, voire d'y collaborer.
C'est le livre d'une ethique, et, pour ma part, je le lis une fois par an depuis presque trente cinq ans, et j'y trouve toujours matière à réflexion. de plus, pour ceux qui aiment la méditerranée, il y a dans cette oeuvre une scène merveilleuse, la baignade de nuit de Rieux et Tarrou.
Une oeuvre de salubrité publique.
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Un classique de notre littérature française que j'ai relu pendant le confinement ,la relecture pendant cette période particulière a eu forcément un autre impact que celui de mes années lycée . le roman d'Albert Camus m'a semblé si actuel ,si universel , qu'aucun auteur contemporain ne pouvait rivaliser avec lui ,ni mieux relater l'épidémie à laquelle nous faisons face en 2020 .Je ne vais pas refaire le résumé ni la critique , ,celles des lecteurs précédents sont suffisamment nombreuses et pertinentes ,j'ajouterai seulement que cela me motive pour relire les classiques français ou étrangers souvent plus intéressants, mieux écrits que ceux que nous voyons à chaque rentrée littéraire à la vitrine des libraires .
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Quel meilleur moment pour relire La Peste que le confinement dû au Covid-19 ? (Je sais, j'ai un sens de l'humour assez limite...)

Je me souvenais très vaguement de ce beau roman, que j'ai lu pour la première fois l'été de mes 15 ans. le redécouvrir dans le cadre du Challenge Solidaire a donc été un vrai plaisir, car malgré le sujet assez dramatique qu'il traite, Camus nous offre un vrai chef-d'oeuvre. Plus personne ne sait écrire comme Marcel Proust ou Albert Camus, de nos jours : ces deux-là figurent vraiment parmi mes auteurs classiques préférés.

Avec des mots parfois durs mais en même temps toujours pleins de compassion, Camus nous parle d'un épisode (fictif, mais élaboré à partir de faits réels) de peste bubonique qui se déclare dans la ville d'Oran, durant les années 1940.
L'auteur décrit les faits qui mènent à l'épidémie, la réaction d'abord assez tiède des autorités, qui ne veulent pas croire au retour de la peste dans leur ville, l'impuissance des médecins et de la population, la séparation des familles.
Camus nous offre aussi de belles réflexions sur la place de l'homme dans le monde et sur notre fausse impression de liberté. Comme il le dit lui-même, l'homme ne peut être libre tant que les fléaux existent.

Les personnages principaux sont tous très différents les uns des autres, mais aussi tous très attachants.

Quant à la plume de Camus, elle est tout simplement magnifique !
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Vie quotidienne des habitants d'Oran, ville touchée par un mal un temps mystérieux...la peste
Un livre indispensable à lire quand on a le temps de se poser, un livre à lire en période de confinement, ou quand on s'interroge
Un livre qu'on conserve présent à l'esprit, mais qui donne toujours un plaisir renouvelé
1940, des rats morts sont trouvés dans les escaliers, sur les trottoirs de la ville d'Oran où vit le docteur Bernard Rieux. Quel est ce mal qui les tue..la peste, mal moyenâgeux qui réapparaît. Il faut donc couper le ville du reste du monde, confiner ses habitants, isoler les malades en quarantaine. La peur gagne les esprits, on ne sait pas soigner ce mal..pas de sérum...déclaration obligatoire...isolement...fermeture des portes de la ville...un mal qui frappe les enfants, ce qui le rend encore plus horrible et éprouvant.
Air connu que nous entendons quotidiennement aujourd'hui.
Puis la violence gagnera les esprits.
On en appelle à Dieu, certains offrent leur aide....d'autres tentent de trouver la faille pour quitter la ville..
Quand le roman heurte notre réalité quotidienne !
Mais cette lecture laisse de côté d'autres lectures bien plus dérangeantes, bien plus profondes, car ces lectures font référence à des maux à des situations qui mettent et en danger notre société..
La première fois que je lus ce romans, ce fut dans les années 70 alors qu'il faisait partie d'une liste de livres à lire, au programme d'un concours..
et aujourd'hui, en ce qui me concerne, c'est la troisième fois que je le lis
...avec un plaisir et un dérangement intérieur renouvelés.
On peut voir dans "La Peste", en filigrane d'autres maux qui mettent à mal notre société, notamment une parabole mettant en scène la montée du nazisme et ses fours crématoires, mais aussi les extrémismes et intégrismes qui nous privent, en partie, de notre liberté..Liberté de mouvement et confinement, liberté de pensée, mais aussi aliénations diverses...Camus évoque tant de sujets qui le touchent, qui le bousculent, la peine de mort, la misère, l'héroïsme, la religion, l'honnêteté, le refus de la mort, la liberté de pensée, mais aussi les gens isolés dans les stades, les bruits de bottes, l'engagement personnel pour des causes justes..
Parmi toutes les phrases qui m'ont interpellé, j'en retiendrai une : "La peste a sa bienfaisance, elle ouvre les yeux, elle force à penser ....comme toutes les maladies" (P. 103)
Aujourd'hui, ce coronavirus est le fil conducteur d'une réflexion visant à modifier nos comportements d'achat, visant à réduire cette mondialisation motivée par le Dieu Argent, le Dieu profit, dieux qui tous deux aliènent la liberté de l'homme et même notre vie...faut-il changer de monde, entend-on ?
Mais il y a tant de lectures de ce livre...que je relirai encore
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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