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sur 12350 notes
Ce livre parcouru à l'adolescence prenait la poussière depuis des années dans ma bibliothèque. Je ne sais si le contexte mondial actuel m'a poussée à tourner les pages jaunies de ce livre qui attendait patiemment, coincé entre un Vargas et un del Castillo, mais je m'y suis plongée toute entière... Qui mieux que Camus, ce grand penseur du siècle dernier, empli d'humanité, pouvait décrire les méandres humains face à un fléau tel que la peste? Tout d'abord vient l'aveuglement, le dénie face à une catastrophe inéluctable, avec une administration dont l'action est inadaptée à la situation... l'évidence mise en lumière, certains résistent, certains acceptent avec fatalisme, d'autres profitent. La question de dieu face à l'absurdité de ce désastre qui emporte l'innocence d'un enfant, celle de l'amour auquel renonce Rampert, se refusant à son bonheur individuel,celle de l'art qui donne sens à l'existence de Grand... Un roman qui va loin, très loin dans la pensée philosophique du XXème siècle, avec en toile de fond, l'occupation allemande ainsi que l'organisation de la résistance qui s'ensuivit.
Comment triompher du Mal? La seule réponse de Camus est humaniste: seul l'individu peut rendre possible une action collective. Il faudra donc que les hommes libérés de la peste soient capables de tirer le leçon du fléau, et de montrer qu'ils sont vraiment des hommes en sachant vivre en tant qu'hommes...
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Parue en 1947, la même année que l’Écume des Jours, La Peste est initiée en 1942 dans la clandestinité de la résistance à l'occupation nazie. Elle s'ouvre sur une citation du père de Robinson Crusoé, lui même auteur, en 1722 d'un "Journal de l'Année de la Peste".

Sous la plume de Daniel De Foe, Camus nous avertit : il entend "représenter n'importe quelle chose qui existe réellement par quelque chose qui n'existe pas." Il imagine ainsi une épidémie qui s'abat sur Oran en 194?. La ville est déclarée fermée. Le docteur Rieux et quelques hommes ordinaires s'unissent afin de lutter contre la maladie, chacun à sa portée.

Derrière les portes closes de la cité en quarantaine, le romancier présente un tableau à plusieurs couches. Marché noir, passeurs, réseaux... on reconnaît aisément une autre peste, brune celle-ci, à laquelle la France résistait avec plus ou moins de fougue, plus ou moins de succès.

Enfin le Camus philosophe délivre tout au long de son ouvrage un message universel qui nous invite à résister à toutes les pestes, à tous les fléaux de l'histoire. Il nous exhorte à devenir nous aussi "des médecins", à refuser d'être avec la Peste autant qu'il est possible, certain que "personne ne sera jamais libre tant qu'il y aura des fléaux".

Dans une lettre ouverte au critique Roland Barthes en 1955, il souhaite que son livre "puisse servir à toutes les résistances contre toutes les tyrannies". Et son message à validité permanente rejoint ces temps-ci une actualité brûlante :

"Parmi ces amoncellements de morts, les timbres des ambulances, les avertissements de ce qu'il est convenu d'appeler le destin, le piétinement obstiné de la peur et la terrible révolte de leur cœur, une grande rumeur n'avait cessé de courir et d'alerter ces êtres épouvantés, leur disant qu'il fallait retrouver leur vraie patrie."

Albert Camus l'humaniste, qui voulait croire qu'il y a en l'homme plus de choses à admirer que de choses à mépriser, rappelle cependant que "chacun la porte en soi, la peste, parce que personne, non, personne au monde n'en est indemne. Et qu'il faut se surveiller sans arrêt pour ne pas être amené, dans une minute de distraction, à respirer dans la figure d'un autre et à lui coller l'infection."

La Peste est le livre malheureusement et magnifiquement actuel de la "fraternité active", un roman particulièrement bien écrit, qui observe que "La seule façon de mettre les gens ensemble, c'est encore de leur envoyer la peste." Tout ça vaut son pesant d'étoiles et de lecture attentive.

Merci à Mourahderadji qui m'a donné l'envie de me (re)plonger dans l'oeuvre d'Albert Camus.
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J'ai lu L'étranger, il y a longtemps, je n'ai pas aimé. Je l'ai relu avant de commencer Meursault contre-enquête de Kamel Daoud, même verdict. J'en ai conclu un peu rapidement que Camus n'était pas pour moi. Grave erreur.
Cette fois-ci j'ai plongé dans l'histoire, et malgré un confort de lecture minime (une police de caractères minuscule, un texte très dense et une édition vieillie au papier jauni) et je suis encore sous le choc de ce livre, 24h après l'avoir fini.
J'ai été bouleversée par certains passages, émue par d'autres (sur l'amitié entre Rieux et Tarrou, entre autres), et touchée aussi par l'humour, rare mais présent dans ce livre.
Pour les considérations sur le parallèle entre la peste et le nazisme je passe mon tour: lisez les autres commentaires, certains sont remarquables, ou mieux encore: lisez ce livre.
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Je crois que je n'avais encore jamais lu de Camus. de mémoire, j'ai plusieurs fois commencé la Peste, sans jamais passer les 10 ou 15 premières pages.
Peut-être fallait-il les circonstances particulières du confinement et d'une pandémie mondiale pour me plonger dans @Albert Camus ? Et aussi la boîte à livres des profs du collège où une ancienne édition - avec un rat énorme en couverture ... - m'a fait de l'oeil il y a déjà deux mois.
Je me suis laissé happer à la fois par l'écriture de Camus et par son histoire. Quel talent de conteur ! Et il en faut pour raconter cet épisode de peste qui vient toucher Oran, depuis les premiers cas jusqu'à la prise de conscience de la maladie, de la multiplication des décès à la luette parfois désespérée pour sauver des vies.
Forcément, nombre de passages font écho à la situation actuellement vécue par tant de personnes de par le monde. Un regard d'abord distancié, on continue la vie comme avant. Seuls quelques "lanceurs d'alerte" comme on dirait aujourd'hui se soucient de la situation. Les premières mesures prises, d'isolement, de quarantaine, de couvre-feu, etc. La ville fermée, les contrôles, la tension qui se fait jour. Camus parvient comme personne à rendre compte de l'atmosphère d'une ville en état de siège, en explorant par la même occasion les tréfonds de l'âme humaine. Il y a des lignes magnifiques sur la ville, les couleurs, le ciel ... On est à Oran, on respire l'air vicié de la ville avec Rieux, Rambert, Tarrou, Panelou et les autres.
Parce que cette histoire est aussi celle des hommes qui luttent contre la peste. Les médecins, journalistes, hommes d'Eglise, étrangers de passage. Autant d'alliés de circonstance qui font cause commune pour lutter contre un même fléau.
Pendant ma lecture, sans en avoir la certitude, j'ai vu se dessiner petit à petit cette allégorie de la lutte contre la peste brune, contre le nazisme. Il m'avait semblé lire quelque chose autour de ça étant jeune. Et plus on avance dans l'ouvrage, plus l'enfer de la maladie devient palpable, plus on voit ce parallèle dressé par Camus. D'autres ont bien mieux que moi analysé les différents personnages, les temps du livre, avec le résistant de la première heure, le collabo, celui qui finit par s'engager ...
Et l'ouvrage se clôt sur le passage qui m'a à la fois le plus marqué et peut-être aussi le plus inquiété : la peste est toujours là, tapie dans l'ombre, attendant son heure. Et forcément me sont revenus en mémoires les derniers mots accompagnant le documentaire d'Alain Resnais, "Nuit et Brouillard", sorti en 1956, qui ne disaient pas autre chose.
En tout temps, restons vigilants.
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1947 : "La Peste" d'Albert CAMUS - présenté par l'auteur comme un "récit" - nous parle de la peur, du courage, de la mort côtoyée, de la communauté humaine et des "réflexes en temps de crise".

Tout d'abord, notre fascination totale devant l'oeuvre de Tibor CSERNUS, ornant cette page I de couverture de l'édition de poche "folio" de 1972 (année d'impression de l'exemplaire : 1985).

Une ville morte écrasée de chaleur, volets clos et feuilles de journaux tournoyant au ras des caniveaux dans un vent sale. Pas de rats (ils sont déjà morts, tout comme les chats).

Le Docteur Rieux lutte - au début, quasiment seul - contre "l'invisible" (et l'invincible Fléau) en sa paisible ville natale d'Oran. L'état de peste y est déclaré. Il faut protéger la population. Rieux se trouve quelques alliés sur place (tel le dénommé Tarrou) ; l'employé de Mairie Joseph Grand sauve, lui, du suicide son voisin de palier Cottard ; le journaliste Lambert veut fuir la ville close pour retrouver sa fiancée et doit s'appuyer sur les combines compliquées de la petite pègre locale (aux lourds parfums d'Espagne) pour parvenir à s'échapper de cette prison infestée...

Grandeur humaniste de CAMUS s'appuyant sur son personnage intègre, modeste, dévoué (Ah, cette empathie médicale, telle une "seconde peau" !) et si courageux - il côtoie la mort et la détresse au quotidien et risque d'être emporté par le bacille et sa contagiosité foudroyante.

Bizarre : quelque chose ne fonctionne plus à mi parcours du récit... Les personnages restent actions et discours et se semblent se désincarner peu à peu. Difficulté à parfois "bien s'y retrouver" dans ces individualités, cette "réalité prosaïque" de tant de protagonistes masculins. Camus ne semble pas à l'aise avec ses personnages, au fond... Est-ce leur nombre excessif ? La simple vitalité (sans parler de l'intériorité) de la demi-douzaine de principaux protagonistes "mis en situation" nous semble, au fond, si peu accessible...

Alors, épidémie ou guerre (Résistance ou "Kollaboration" ?) : au départ comme peut-être à l'arrivée, une humanité fourvoyée et tremblante avec cette mort invincible qui rôde - à peu près - partout.

Bien sûr, un très dense, long et lent récit-métaphore... Il nous faudra lire l'ouvrage jusqu'au bout - hélas sans passion - puis mettre le point final à cette 170ème critique d'un ouvrage qui a marqué l'Après-Guerre - et on comprend son importance...

On sent aussi "l'Apartheid" implicite dans cet univers "d'avant 1954" abordé où la figure de "L'Arabe" apparaît si peu - ou comme occultée...

On a parfois furieusement envie d'y entendre surgir le chant puissant de KHALED ( خالد حاج ابراهيم , né en 1960), "Wahran, Warhran" [1996] ou les mélopées amoureuses du tendre Cheb HASNI (الشاب حسني, né en 1968) qui habitait le Quartier Gambetta où il fut assassiné par un crétin d'intégriste frustré - pléonasme - en 1994, à l'âge de 26 ans.

Les descriptions de la Ville dans "La Peste" sont magistrales et composent une "atmosphère" (au sens simenonien) jaunâtre inoubliable - telle cette fameuse illustration "écrasante" et solaire de T. Csernus...
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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SOURCE : la biographie de Camus par Virgil Tanase : L'écrivain oranais Emmanuel Roblès raconte à Camus le calvaire de sa femme , emportée par le typhus dans un camp gardé par des tirailleurs sénégalais où l'on entassait les malades , condamnés à mourir seuls , loin de leur famille ; il lui parle des efforts insensés des uns pour s'évader au risque ensuite de contaminer leurs proches ; de ceux qui essayaient de forcer le cordon sanitaire pour retrouver les leurs au risque de leur vie ; de la déchéance de quelques-uns qui , se sachant condamnés , renonçaient à toute civilité tandis que d'autres employaient leurs dernières forces pour soulager la souffrance de leurs camarades d'infortune ; de ceux qui espéraient jusqu'à leur dernier souffle une guérison improbable ......

Camus prend des notes : une épidémie meurtrière qui tue sans discernement les citoyens d'une ville en quarantaine pourrait servir de modèle pour décrire la condition des hommes dont le destin est de mourir sans savoir quand ni pourquoi , dans un monde inintelligible . C'est son amie Lucette Meurer qui lui envoie comme documentation les livres sur le sujet qu'elle trouve dans les bibliothèques universitaires d'Alger ..... le cadre est en place pour le roman à venir .
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Merveilleux roman et première lecture pour ma part. Camus étant pour moi encore, un étranger. Il y avait tout pour me plaire dans ce livre, une écriture fine, une réflexion soutenue, des personnages plus grands que nature et une recherche scientifique plus que crédible.

La peste, c'est à peine croyable!

Nous sommes à Oran, en 1940 et quelques. Les rats sortent et meurent en grand nombre. C'est super inquiétant mais la population semble habituée à voir des rats car personne ne réagit très rapidement. Heureusement que Bernard Rieux veille au grain et qu'il est médecin. Il convainc l'administration qu'il faut isoler la ville. La mort s'installe et l'humain étant ce qu'il est, on passe du dévouement au repli sur soi.

La nature de la maladie est bien exploitée et clairement, on ne souhaite à personne ces souffrances. Les conséquences socioéconomiques et collectives sont aussi mise de l'avant et la diversité des réactions est intéressante à suivre. C'est avec tendresse qu'on accompagne Rhambert et ses envies de fuite pour mieux rester auprès de sa ville d'adoption. Cottard, vilain garçon essaie de profiter des événements et que dire de Jean Tarrou « …ami de tous les plaisirs normaux sans en être l'esclave. » C'est mon préféré, avec Rieux bien sûr.

Le rôle des femmes en est un de soutien. La mère de Rieux, sensible et courageuse, et toutes les femmes de… elles ne sont pas mises de l'avant mais présentes et pleine d'amour.
« Car l'amour demande un peu d'avenir, et il n'y avait plus pour nous que des instants. »

Ce roman est rempli d'humanité et on sent une grande tendresse de la part de l'auteur. Les hommes ont des sentiments et comme l'époque le veut, peinent à les exprimer.
« …j'ai compris que tout le malheur des hommes venait de ce qu'ils ne tenaient pas un langage clair. »
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La Peste de Camus

Publié en 1947 et auréolé d'un prix Nobel beaucoup plus tard, La Peste d'Albert Camus nous plonge dans la ville d'Oran mise en quarantaine suite à la propagation d'une épidémie de peste bubonique.Cela ne vous rappelle pas quelque chose ?
ça me rappelle un peu le "hussard sur le toit" de Giono? cela lui ressemble un peu ? non ? ou plus prêt de nous au Covid ?
Les deux auteurs; Giono et Camus ici, dans "la peste" sont excellents dans leurs descriptions, sous forme de chroniques bien travaillées , elles s'ancrent parfaitement dans la réalité et nous permettent d'assister à des dialogues humains parfaitement réalistes au vu de cette situation catastrophique.
La montée en puissance de la maladie fait croitre l'intérêt du lecteur et comme dans beaucoup de critiques ,
on peut penser à une analogie entre la peste et le nazisme. ?
Ce n'est pas ma tasse de thé même si c'est réel, cette allusion , ne me convient pas!
Bon vous allez me mettre au pilori ? tant pis .
En effet, il est aisé pour beaucoup de comparer la montée en puissance du nazisme dans les années 30
avec celle du fléau bubonique; tout comme la résistance qui s'organise pour endiguer la propagation de la maladie;
fait penser aux résistants qui ont lutté contre l'occupation sous le régime de Vichy.
C'est bien, mais même si ce message parait évident, ce n'est pas cette comparaison qui m'a plu dans ce livre.

Ce que J'ai énormément apprécié c'est cette dimension humaine qui émane de ce livre. Tous les personnages ont leurs propres aspirations et raisons d'être et c'est vraiment cela qui anime le récit.
Voila les divers protagonistes dont je vous cite un peu pour les principaux .
-Rieux, un médecin, va tenter de soulager ses patients à l'article de la mort,
-le journaliste Rambert va essayer de fuir la ville par tous moyens
-Tarrou, un étranger de passage, va essayer de cerner le caractère humain des gens qui tentent de lutter contre le fléau.
- Pourquoi et comment Cottard le trafiquant s'épanouit-il dans cette cité où rôde la mort ?
- Paneloux, le prêtre, présente la peste comme une punition du Ciel
Mais bon avec le passage de l'enfant touché par cette horrible maladie c'est dur!pour trouver un réconfort
Autant de profils divers que de visions singulières offertes aux lecteurs.
Et d'une manière plus générale, la description de la population, de son acclimatation aux nouvelles moeurs
et règles, la gestion des contaminés, des ressources , est vraiment très bien retranscrite par l'auteur
c'est une leçon de vie et d'humanisme.
Personnellement j'ai beaucoup aiméce livre même si je n'adhère pas aux comparaisons citées plus haut .
J'ai apprécié de lire un livre écrit en bon français .
Trèfle de bavardages , vous l'aurez surement compris, ""La Peste"" est un livre qui m'a plu et que je vous recommande absolument.
Ce livre fait partie de ceux qui doivent être lu au moins deux fois ,dans sa jeunesse et dans sa vieillesse;
En portant un masque? sivous voulez vous mettre en condition ?mais non, nous avons passé cette étape ,en médecine. Enfin je pense ?

Fabiolino
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Lu dans le cadre du club lecture de ce premier mois de confinement.
Beaucoup de critiques ont paru ces dernières semaines, très intéressantes d'ailleurs. Je n'aurai pour ma part pas grand chose à ajouter.
C'est intéressant de faire un parallèle entre la situation actuelle et celle décrite dans le roman, de suivre l'évolution de la peste et de ce confinement à hauteur de ville par rapport à ce que nous vivons. Je pense cependant que je pourrai mieux analyser les deux situations dans quelques mois ou années, lorsque ce sera derrière nous.
Plus que le thème finalement, j'ai particulièrement aimé la beauté de l'écriture, typique des années 40-50, très cinématographique.
Une lecture intéressante donc mais que j'ai trouvé pesante, et je suis heureuse de passer à autre chose, plus distant. Je vous laisse lire les autres critiques bien plus constructives que la mienne.
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Camus n'a plus à me démontrer son talent. Depuis La chute, lu en terminale pour mon option lettres, je suis en admiration totale de cet auteur. Véritable uppercut littéraire, ce livre m'a permis de partir à la rencontre des autres oeuvres de Camus dont L'étranger, mon livre de chevet par excellence et qui reste à ce jour inégalé dans mon coeur de lectrice. Bien évidemment j'avais déjà lu La peste, il y a fort fort longtemps, et si je me rappelais d'une oeuvre forte, marquante, je ne savais pas à l'époque combien sa relecture serait aussi saisissante.

Pour ceux qui liraient ces quelques lignes dans une vingtaine ou trentaine d'années, oui on peut toujours rêver, nous vivons en ce mois d'avril 2020 une période de confinement dû à un virus particulièrement actif et meurtrier. Et tout ce que je peux dire est à quel point je suis encore davantage en admiration devant les mots de Camus, si justes et si précis.
Et à ceux qui liraient ce billet dans les heures, jours ou semaines après qu'il a été posté, je ne peux que vous conseiller la lecture de la peste, maintenant ou après le confinement, vous ne pourrez que vous y retrouver.

Le sujet est simple et tellement d'actualité. La peste s'abat sur Oran ce qui vaut la fermeture de la ville par les autorités. On ne peut plus y rentrer, on ne peut plus en sortir. Des médecins, des soignants se battent pour sauver des vies et trouver un remède. Ça vous rappelle quelque chose ?
Des amants, des familles, des amis sont, de fait, séparés, ça aussi ça vous rappelle quelque chose ? Une vie en stand-by s'instaure, la peur se mêle à l'espoir. Le ton est donné, le ton est parfait.
J'ai lu aussi que Camus avait écrit ce roman en analogie avec la montée du nazisme, la fameuse peste brune. Lui-même l'aurait écrit dans ses carnets, je ne vais certainement pas, moi, petite lectrice, le contredire. Et il est vrai que l'on y trouve notamment une forme de résistance mais aussi de profiteurs. Mais j'avoue que là, maintenant, même en essayant de lire cette oeuvre à travers ce prisme, je n'ai réussi à voir que le combat contre la maladie afin de libérer la population. La guerre des hommes et la guerre sanitaire seraient-elles finalement du même ordre ? J'aurais peut-être ma réponse lors d'une prochaine lecture de ce roman.

Enfin (merci Wikipedia), il est à noter que La peste connaît un regain d'intérêt, particulièrement en France et en Italie, depuis le début de l'épidemie comme l'avait été le Paris est une fête d'Ernest Hemingway au lendemain des attentats de 2015. Une autre forme de résistance pour ne pas sombrer dans la résignation ?
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