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EAN : 9782081264410
595 pages
Flammarion (04/01/2012)
3.99/5   120 notes
Résumé :
Albert Camus écrivait en 1953 dans ses Carnets : « Je demande une seule chose, et je la demande humblement, bien que je sache qu’elle est exorbitante : être lu avec attention. » Pour lui rendre justice, croiser sa pensée et son existence, saluer une vie philosophique exemplaire, j’ai souhaité écrire ce livre après l’avoir lu avec attention." (M. Onfray) Pour mettre fin à une légende fabriquée de toutes pièces par Sartre et les siens, celle d’un Camus « philosophe po... >Voir plus
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Onfray au meilleur de sa forme.
On retrouve sa marque de fabrique, sa verve iconoclaste, une radicalité souvent pertinente. Mais parallèlement, indissociables des dérapages non contrôlés ( ?), des skuds qui zèbrent un paysage d'analyses solidement argumentées.
Mais l'intérêt de ce livre est d'interpeller, de faire réfléchir, ce n'est pas un livre à ranger à coté de manuels desséchés comme des oueds.
C'est un vrai livre philosophique avec comme matrice la vie et l‘oeuvre de Camus, les deux ingrédients étant indissociables.
On sait que ce critère, cette « catégorie » sont déterminantes dans les analyses d'Onfray ; il a la dent dure contre ces « professeurs de philosophie » qui ont une vie si peu philosophique. Onfray met en cause ces professionnels de la philosophie qui développent des systèmes très sophistiqués mais qui se révèlent des « maisons inhabitables » des « papillons que l'on épingle » dans une collection, si éloignés de la vie philosophique, de la vie tout court.
Cette appréciation déroule le fil d'ariane principal avec comme point d'orgue l'opposition existentielle entre Camus et Sartre.
Non sans fondements, Onfray souligne combien les origines géographiques et sociales de Camus ont formaté sa sensibilité, ses choix intellectuels, politiques. Toutefois, le mode répétitif pour rappeler, au cas où le lecteur l'aurait oublié, les origines très modestes de Camus affaiblit le propos. Et bien sur, cela devient franchement énervant, car derrière ces origines apparaissent en filigrane les propres origines d'Onfray qui se réincarne un tantinet.
Mais outre la (re)découverte de Camus, l'intérêt principal de ce livre est de poser des interrogations essentielles : qu'est-ce qu'une vie philosophique ? Qu'est-ce qu'une oeuvre philosophique ? Comment donner sens à la philosophie dans un contexte historique dramatique ?
La vie et l'oeuvre de Camus sont à cet égard une précieuse boussole.
« Ni bourreau ni victime »
La subtilité, l'humanité d'un Camus apparaissent plus que jamais nécessaires aujourd'hui où les esprits tendent de plus en plus à être formatés en mode binaire.
Le citoyen qui n'adhère pas à l'Europe, version traité de Lisbonne, est nécessairement anti-européen, souverainiste, frontiste…
Le citoyen reçoit en permanence des injonctions pour se déterminer, comme dans ces votes plébiscites des jeux de télé réalité, « votez 1 ou 2… »
Le mode binaire à l'époque de Camus fut tragiquement utilisé avec la guerre d'Algérie. Il fallait choisir son camp, les actes de barbarie des ultras du FLN d'un côté ou la répression sanglante de l'armée française de l'autre.
« Ni bourreau ni victime », Camus avait la fraternité chevillée au corps. Il ne pouvait adhérer à l'appel au meurtre aveugle d'un Sartre contre le « colon », en réalité pour la majorité, des êtres humains dont les seuls torts étaient d'être blancs, au mauvais endroit, au mauvais moment.
L'intolérance du philosophe parisien, bien confortable à vivre, fut d'autant plus virulente qu'il avait raté son rendez-vous avec l'histoire, par exemple en 1933 1934 alors qu'il vivait à Berlin.
Rien vu, rien entendu, rien dit, des autodafés, des combats de rue pour exterminer tous les opposants et ceux que le régime nazi condamnait par essence, les untermenschen.
Plus facile de jeter l'anathème sur Camus que sur Hitler…
La vie et l'oeuvre de Camus demeurent par conséquent à jamais une conscience de la condition et de la dignité humaines, bien plus précieuses que certains systèmes philosophiques académiques prestigieux.
Dans ce livre riche et très dense, des faiblesses en particulier au sujet du surréalisme historique et tout particulièrement d'André Breton.
Onfray peut ne pas apprécier ce mouvement et ses animateurs mais le moins que l'on puisse dire est que, dans cet essai son avis manque de consistance et de rigueur. S'agissant du bouillonnement et de la créativité poétique, artistique, politique qui ont animé ce mouvement ce n'est pas très sérieux, pas très philosophique, d'exfiltrer des citations, des anecdotes sans les situer dans leur contexte, de les analyser soigneusement. Et si des intellectuels ont eu des vies engagées, philosophiques, au cours des ces années noires, ce sont bien les surréalistes. Rien à voir avec l'étiquette de nihilisme de salon ou de terrasse de café parisienne qu'Onfray colle aux surréalistes. La vie des André Breton, Robert Desnos, Benjamin Péret etc… furent un combat permanent pour la liberté, au mépris de leur confort, de leur « carrière ». Peu d'artistes, d'intellectuels de cette époque peuvent justifier d'une vie aussi exposée et ce du bon côté. Pour Onfray, seul René Char semble échapper au dénigrement.
Ce livre est néanmoins remarquable et je lui mets sans hésiter la note maxi
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Albert Camus, récompensé par le prix Nobel en 1957, est plus étudié sur les bancs des classes littéraires que pour la dimension philosophique de son oeuvre. Et pourtant, Camus est un philosophe : c'est la thèse que défend Michel Onfray dans cet ouvrage.
Tout commence par l'enfance algérienne dans un milieu très démuni, tant sur le plan matériel que culturel et dont il émerge pour une vie de réflexion permanente grâce à son instituteur, Louis Germain, substitut d'un père pour ce pupille de la nation. Camus étudiant, suivra un temps les traces de son professeur de philosophie pour à terme n'en retenir que le meilleur et oublier le pire. Il ne sera pas aussi indulgent pour ceux qui l'ont brièvement adulé pour mieux le rejeter, c'est à dire l'élite auto-proclamée germano-pratine des années 60, avec en figures de proue Sartre et Beauvoir : nés avec une «cuiller d'argent conceptuelle dans la bouche", il leur est facile de toiser l'émigré pied noir né d'une mère muette et illettrée; Michel Onfray se charge de redresser les torts en rétablissant selon des sources publiées et donc vérifiables l'opportunisme très contestable de ces intellectuels qui se gargarisent de joutes verbales dont le jargon si possible inaccessibles au commun des mortels, les isole et confine leurs échanges au philosophiquement correct (universitaire, diplômé, reconnu). A la différence de ces derniers, Camus à la manière d'un Diogène ou d'un Démocrite, vit sa philosophie, autant qu'il la pense, avec un détermination sans faille. C'est un phénoménologue pragmatique, puisant ses sources d'inspiration dans ce qu'il a vécu, observé et analysé. Il se rapproche en cela de la philosophie nietzschéenne, qu'il a attentivement étudiée (Une exemplaire du «Gai savoir» a été retrouvé dans la voiture accidentée où il avait pris place pour son dernier voyage. Une partie importante de l'ouvrage est consacré à la guerre : Algérie, seconde guerre mondiale. Pour en condamner l'inhumanité, les actions indignes «un homme, ça s'empêche» disait son père. A noter la violence des photographies insérées au centre du livre.
Inscrit pour une courte période au PC, Camus s'en détache rapidement car il n'adhère pas au mode fonctionnement du parti, et surtout à la politique de camps des soviétiques. C'est en fait l'anarchie, dans son acception primitive et dont l'idéal (selon la Fédération anarchiste) consiste à réaliser «une société libre, sans classes ni Etats, sans patrie ni frontières», que le philosophe prône, en «pragmatique soucieux de lier l'idéal et la réalité».

C'est donc le portrait finement analysé d'un homme qui a «sévèrement dénoncé la misère du peuple kabyle alors que les intellectuels européens ignoraient pour la plupart qu'il y eut une Kabylie», d'un philosophe opposé à la peine de mort, d'un journaliste anticolonialiste, d'un socialiste libertaire, d'un nietzschéen de gauche, épris de l'Algérie, d'un artiste anarcho-syndicaliste qui se méfie des idéologies, et à l'origine un fils de pauvre dans un quartier miséreux d'Alger, qui deviendra boursier de l'école républicaine puis prix Nobel de littérature. dans cet énoncé, on ne peut que remarquer les nombreux points communs qui réunissent l'auteur et Camus, ce qui peut expliquer l'intérêt du premier pour le second.

Bien entendu au cours de l'exposé, une analyse des principaux écrits, La Peste, l'Homme révolté, Caligula... est proposée à la lumière de cette personnalité exceptionnelle.

Comme d'habitude avec Michel Onfray, j'ai beaucoup appris, car l'ensemble est très didactique et clairement énoncé, pour que les non spécialistes s'y retrouvent

Un bémol pour l'édition (papier) : on trouve trop de coquilles, de mots mal coupés, de majuscules intempestives ce qui est inexcusable pour un éditeur de renom.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Après la sortie du livre de Michel Onfray, l'Ordre Libertaire ou la vie philosophique d'Albert Camus, les critiques littéraires de nos grands journaux, se sont mis à se turlupiner pour offrir une palette peu civile de chroniques, de bons mots, de touches ironiques, d'humours grinçants, la palme revenant au Télérama du 11 janvier 2012, avec "Saint Camus".

Je relève au passage," mémoires d'une fille rangée" (l'express n'a pas ajouté vieille), "vilipender Jean-Paul Sartre", "monument bâclé", "alléchant sur le papier", "décevant à l'arrivée."..

Aussi, j'ai choisi de m'appuyer sur un très grand journal le Monde, pour écrire cette chronique.
Le biographe officiel d'Albert Camus, Olivier Todd, dont la plume a douillettement réchauffé les lecteurs du monde, a pris curieusement la tête de cette cabale. En effet le grand motif de cette unanimité vise les 596 pages de Michel Onfray et non les écrits ni la biographie d'Albert Camus.


http://www.lemonde.fr/livres/article/2012/01/12/l-ordre-libertaire-la-vie-philosophique-d-albert-camus-de-michel-onfray_1628602_3260.html


Mais comment ne pas égratigner le turbulent Michel Onfray, sans salir derrière lui quelques plumes de l'auteur de l'Envers et l'Endroit, ou de la Chute, vraiment Olivier Todd a-t-il mesuré la nature de sa critique, lui Olivier Todd qui avait si adroitement glissé à Hubert Beuve-Méry cette phrase : “s'il faut choisir entre la justice des terroristes et ma mère qui pourrait mourir de cette prétendue justice, je choisis ma mère et les miens. page 460” .

Ces paroles sont rapportées également par Olivier Todd avec le commentaire, et la réaction du directeur du monde; " jubilation du directeur Hubert Beuve-Méry , excité par le sang, j'étais tout à fait certain que Camus dirait des conneries," Todd page 70 biographie officielle de Camus.

À vouloir trop rectifier, parfois soi-même on peut l'être, comme un par un boomerang.

Ce qui saute aux yeux dans la critique d'Olivier Todd c'est en premier lieu l'usage du Cessez-le-feu. Jeu d'esprit ou de la méchanceté pure. le cessez-le-feu c'est le 19 mars 62, c'est remettre les pendules en plein coeur de sa critique, celle du conflit algérien. le trait est cinglant car le biographe officiel de Camus écrit: “Issu d'une famille de pieds-noirs algérois, et rajoute l'adjectif, blanc ! ”

Quelle provocation pour l'orphelin qui a pour famille une mère sourde, et qui fut très jeune contraint d'arrêter ses études. Avancer ces mots dès le début de sa chronique c'était placer Camus dans le camp des contres l'indépendance, le livre de Michel Onfray de 596 pages ne sont là que pour témoigner de tout ce qu'il a entrepris au contraire pour permettre l'indépendance de l'Algérie, et de mettre fin à cette légende créée par Sartre, le penseur des petits blancs.

Le journal le Monde, s'est peut être fourvoyé en ne voyant dans ce livre, la vie philosophique d'Albert Camus, qu'un moyen détourné pour rehausser le prestige de Camus et de salir la probité de Sartre; “Cataloguant les dérives de Sartre face au communisme, Onfray omet de mentionner quelques faits à sa décharge” ajoute Oliver Todd (le Monde du 12 janvier 2012).

L'article d'Olivier Todd se déroule comme une pesée, 20 g de Camus, pour 60 g de Sartre, afin de rééquilibrer les plateaux de la balance aux yeux du public.


Cependant, l'essai, apparait dans mes mains, très structuré en 12 grands chapitres, dont la métaphysique de l'absurde, en 34 pages. C'est pour le moins un travail de fonds, où s'insèrent les 596 pages de Michel Onfray, qui cite Todd 14 fois, Sartre 90 fois, et Nietzsche 82 fois. Au plan des idées on retrouve des constantes puisque tous les livres de Camus sont cités dont l'étranger 21 fois, le FLN 28 fois, le thème de la vérité, vérité liberté, vérité bonheur, ou passion de la vérité, 68 fois.

Dans le journal le Point, d'octobre 2013, l'approche de l'oeuvre et de l'homme loin de l'ignoble Onfray, est bien différente, Olivier Todd écrit : J'ai fini par trouver Camus très sympathique.


Je reprend cette allusion à Camus écrite par un libertaire, " il a été un compagnon fidèle et respecté de la Fédération anarchiste. Voilà ce qu'on a longtemps occulté. Onfray a un double mérite, à première vue, qu'il était un écrivain et un philosophe, et rappeler que Camus était un libertaire, Nous recommandons le livre de Maurice Joyeux : Albert Camus ou la révolte et la mesure. L'anti-colonialisme de Sartre était une posture, celui de Camus était viscéral pour l'avoir vécu, à la différence du premier".


Camus le philosophe a été à de nombreuses reprises l'objet de rencontres organisées par France Culture récemment sur L'Etranger. Aujourd'hui le livre Alice Zeniter complète l'approche que l'on peut avoir sur cette tragédie algérienne.
L'éclairage que donne Alice Zeniter des événements qui ont émaillé la vie d'Albert Camus est important, la terreur par exemple. Il ne faut pas oublier, tout ce que ce livre, restitue de la mémoire de ceux qui ont été désignés comme des parias, les harkis.


On peut même imaginer que le sort des populations qui vivaient en Algérie dans les années 50 auraient pu suivre un autre chemin si d'autres Camus s'étaient joints à sa parole, je pense à tous les philosophes de la seconde moitié de XXème siècle.


Très largement inspiré par les meilleures biographies écrites, et suivant la demande expresse de Camus : "je demande une seule chose et je la demande humblement, bien que je sache qu'elle est exorbitante : être lu avec attention", l'analyse de Michel Onfray est solide, incrustée de milliers de références, de citations, et de notes sur tous les auteurs, un Wikipédia romancé, 540 personnes sont citées, de tous horizons



Olivier Todd et Herbert R. Lottman sont par exemple largement cités.
Le travail de fourmi réalisé par l'auteur de cosmos, est surprenant de profondeur, rehaussé de témoignages en veillant à citer chacune de ses sources, ses détracteurs n'ont pas toujours cette vigilance, c'est une aide précieuse pour tous ceux qui souhaitent explorer l'oeuvre d'Albert camus.

Pour moi il manque un domaine qui devrait être mieux analysé le pardon cité 16 fois, et qui me semble l'une des clés de l'Etranger. Il ne faut rien pardonner , c'est la lucidité de Camus, poser la question de la grâce et de la peine de mort est essentiel pour Albert Camus, qui a eu raison de demander la grâce de Robert Brasillach, comme pour d'autres de ses ennemis, Onfray nous confie que ses interventions discrètes n'ont jamais pas été triées selon les Idées ou les écrits.

Ce livre est l'aiguillon qui me servira à relire Camus.
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Michel ONFRAY "L'ordre libertaire, La vie Philosophique d'Albert CAMUS" (éd. Flammarion)
Je viens de finir la lecture du livre de Michel ONFRAY "L'ordre libertaire, La vie Philosophique d'Albert CAMUS" (éd. Flammarion) et je suis bouleversée car il me relie au militantisme autogestionnaire de mes années de lycée, lequel fut annihilé par une fausse carrière et l'emprise de la consommation -quoique j'en dise-, par la désillusion et l'isolement de l'adulte après le mouvement idéaliste juvénile. Pourtant Camus m'avait toujours accompagnée, le Camus de "L'homme révolté' mais pas les Sartre, vraiment. J'ai très bien subi le snobisme jargonnant, ricanant et sectaire des structuralistes, des nihilistes, des maîtres en abstraction, etc., décrits par M Onfray.
Pourquoi ai-je refusé leur ascendant sur ma conscience qui s'éveillait ? parce que mes origines modestes, parce que le bon sens de ma vitalité naturelle, parce que l'horreur de la violence dont la mémoire se perpétuait toute ma jeunesse à travers les récits de mon père grand résistant, puis sous-officier en Indochine et en Algérie, parce que le sens du mystère qui se méfie en moi des manichéismes vite ficelés, m'avaient protégée en me conférant une gravité essentielle bien que blessante.
Le livre de M Onfray nous parle d'un Camus qui est notre plus actuel contemporain car la guerre d'Algérie annonce les bains de sang nationalistes et socialistes d'un tiers-monde qui croit se libérer en s'occidentalisant. Bonheur aussi de découvrir Camus faisant une synthèse politique avec l'orient spirituel. Gandhi l'inspire. Prescience d'une Europe qui va aller chercher dans les sagesses non européennes une autre présence au monde que celle de se murer contre les autres, et cela en s'exposant d'abord de soi-même à soi-même.
Et puis, rétrospectivement, quelle joie de voir que son intuition avait raison : gâchis de ne pas avoir réussi à vivre diversement ensemble! alors que cela aurait additionné des richesses, des rites, des différences autonomes et respectueuses les unes des autres.
J'étais jusqu'à l'âge de 7 ans à Surcouf (dont j'ignore aujourd'hui le nom), petit port à l'est d'Alger. Mon père infirmier soignait les arabes dans des fermes. L'hygiène n'était pas au rendez-vous. Moi j'accompagnais mon père qui refaisait plusieurs fois par semaine le même pansement à des femmes voilées. Je m'en souviens avec émotion, de cela et de l'odeur des paellas des pieds noirs, petits agriculteurs, etc. Beaucoup de chaleur humaine et de sens de la fête même sous le soleil dramatique de l'époque.
Le livre de M Onfray "L'ordre libertaire, La vie Philosophique d'Albert CAMUS" (éd. Flammarion) peut être une passionnante et édifiante introduction à l'oeuvre ainsi qu' une réflexion pour le citoyen d'aujourd'hui dans ce nouveau mondialisme auquel il va falloir trouver des solutions plus intelligentes que celles appliquées jusqu'ici avec folie.
Après avoir envahi l'Iraq et ne pas avoir réussi à en faire autre chose qu'un bourbier GW BUSH visionnait à la Maison Blanche toutes les actualités concernant l'Algérie pour y chercher des leçons. S'il avait lu attentivement Camus, le Président des Etats-Unis les aurait trouvées :
on ne force pas le réel. On fait avec. Encore faut-il le connaître, l'aimer et dialoguer avec lui. Voilà comment parle Camus : lisez-le.

Jarnier Patricia 8 mars 2012 Tous droits réservés

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Hymne à Camus le polythéiste

J'attendais beaucoup de cette rencontre entre un philosophe que j'aime et un écrivain que je respecte.

Je dois au premier de m'avoir ouvert les portes de la philosophie, en me rendant compréhensible, avec des mots simples et apaisants, les errances intellectuelles et sensorielles de l'adolescence, en autorisant une première mise en ordre du « bouillonnement de l'âme », en me protégeant du sectarisme et de la certitude, en me proposant aussi de rencontrer quelques libres penseurs, souvent absents des manuels scolaires.

Je suis reconnaissant au second d'être un véritable intellectuel, c'est-à-dire, pour paraphraser Bottéro, un professionnel qui introduit l'uomo qualunque dans son monde – celui des idées en l'occurrence – et partage avec cet homme du commun « tous les trésors ramenés de ses lointains voyages ».

Michel Onfray est un passeur talentueux qui, au prix d'un véritable travail de bénédictin – si je puis dire –, ne cesse de réhabiliter et de diffuser avec générosité les pensées hétérodoxes ignorées par la culture officielle.

Rencontre fougueuse, évidemment, comme toujours avec Onfray, véritable tribun de plume ; rencontre fraternelle ensuite, tant les deux hommes semblent partager la même filiation intellectuelle ; rencontre ontologique certainement puisqu'il est difficile de ne pas apercevoir la silhouette d'Onfray dans le miroir que ce dernier dessine pour Camus ; rencontre réussie enfin et surtout, car nul doute que L'Ordre libertaire prendra place à côté de l'indispensable bible de Lottmann.

Au demeurant, Michel Onfray s'est bien gardé de tomber dans le piège de la biographie classique pour se concentrer sur le cheminement philosophique de son sujet et offrir ainsi un éclairage original – mais particulièrement fidèle – de son oeuvre. le sous-titre du livre, La vie philosophique d'Albert Camus, est ainsi bien choisi et annonce clairement le programme : le récit de la construction d'un homme, de son interrogation existentielle permanente, la recherche d'une philosophie « solaire », appliquée et applicable, utile aux hommes de son temps.

C'est d'ailleurs ici, plus que dans l'aspect pamphlétaire de la réhabilitation de l'écrivain, que réside la grande réussite d'Onfray : dessiner le portrait fidèle d'un Camus trop méconnu ou mal compris, objet – depuis sa triste mort – des batailles critiques les plus farouches, des convoitises idéologiques les plus intéressées et des jalousies intellectuelles les plus viles.

Onfray présente Camus comme le précurseur du post-anarchisme, adepte d'un socialisme « non marxiste, d'une révolution socialiste non violente, d'une pensée libertaire pragmatique et concrète, alternative à la gauche autoritaire, césarienne et brutale, qui fit la loi dans ce XXe siècle ».

L'attirance de Camus pour certaines idées anarchistes, plus particulièrement cette « polyphonie fragmentée de l'action politique » coordonnée par le fédéralisme – proposition centrale du projet proudhonien –, était déjà connue, bien sûr. Mais Onfray précise ce qui, en restant flou, empêchait de saisir toute la pertinence des écrits et des positions publiques du philosophe.

Les pages à ce sujet sont passionnantes même si on peut regretter qu'elles achèvent l'ouvrage et ne donnent à saisir complètement le titre et sa signification que bien tardivement. On peut comprendre que Michel Onfray veuille ainsi clore le questionnement philosophique de Camus, en proposant l'esquisse d'un système cohérent qui, au milieu des débris laissés par le capitalisme sauvage, le marxisme autoritaire et les nationalismes exacerbés, tous tueurs d'hommes sous les yeux de l'auteur de la Peste – des pestes, en vérité, brunes et rouges confondues –, offrait une solution alternative humaniste, crédible et apaisée : L'Ordre libertaire d'un État anarchiste.

« L'Histoire n'a pas encore laissé sa chance » à cette option commente Onfray le militant, cette « égale possibilité de jouissance des biens sociaux pour tous les hommes, toutes les femmes et tous les enfants ». Une société anarchiste contractuelle donc, modèle encore théorique d'un Camus éminemment pragmatique en la matière (car « plus l'idéal est impraticable, plus le réel décevra »), inspiré par la Révolution libertaire qui se déroula en Espagne de 1933 à 1936 et qui fut défendue avec tant d'ardeur par l'écrivain. Révolution sans sang versé, sans homme enfermé, sans exaction définitive nous dit Onfray, révolte qui se révéla, de surcroît, la seule tentative historique pour établir une société réellement anarchiste, mouvement émancipateur où « l'entraide (Kropotkine) a remplacé la lutte (Darwin), la solidarité (anarchiste) a pris la place de la rivalité (capitalisme) ». Expérience qui fut malheureusement, et brutalement, « assassinée par Franco », sous les regards impassibles de la plupart des intellectuels et des démocraties.

Camus apparaît ainsi comme un socialiste libertaire se tenant à distance de toute chapelle dogmatique – « un anarchiste de l'anarchie », précise Onfray – qui, malgré la brutalité des événements de son temps, résistera toujours à la tentation autoritaire et à la justification du « crime légal [commis] au nom de l'idéal révolutionnaire qui se trouve ainsi malheureusement dévoyé ».

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Lien : http://www.johnmarcus.org/lo..
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critiques presse (6)
Lexpress
02 mars 2012
Albert Camus vu par Michel Onfray. Alléchant sur le papier, décevant à l'arrivée.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LePoint
24 janvier 2012
Dans Mémoires d'une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir écrit justement : "Il me semblerait que la terre n'aurait pas été habitable si je n'avais eu personne à admirer." Grâce à Onfray et à son Ordre libertaire, la terre est plus habitable encore : il nous est désormais permis d'admirer plus encore Camus, et même sans retenue.
Lire la critique sur le site : LePoint
Lexpress
19 janvier 2012
A travers une enquête détaillée, Michel Onfray réhabilite la pensée philosophique d'Albert Camus.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
13 janvier 2012
Parce que Camus "pense directement le monde, la chair du monde", Onfray a choisi d'illustrer son parcours à travers des photos "qui témoignent". Fallait-il néanmoins, pour donner à comprendre "l'ontologie noire" de Camus, multiplier les clichés d'hommes torturés (Espagne), de femmes pendues (Russie), de cadavres empilés (Auschwitz) ? D'autant que ces images éprouvantes semblent avoir pour seule justification de vilipender Jean-Paul Sartre.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
13 janvier 2012
Si cet ouvrage, ce monument d'impatience, sans doute sincère, bâclé, ramène aux textes de Camus et de Sartre, tant mieux. S'il accroît la confusion, tant pis.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Telerama
11 janvier 2012
Au fil de cette hagiographie, deux mots s'écrivent partout en creux : saint Camus. Onfray aurait pu s'inspirer du Saint Genet de Sartre, autrement plus complexe et trouble.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Camus découvre le formidable pouvoir des mots , la magie de la lecture , l'immense puissance des livres . Rentré chez lui , il pose le volume sur la toile cirée de la table de la cuisine , le place sous le rond de lumière de la lampe à pétrole , l'ouvre et le lit .Le monde autour de lui disparaît , il entre de plain - pied dans un univers qui le sauve .
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Camus paie pour sa rectitude,sa droiture,la justesse de ses combats,il paie pour son honnêteté,sa passion pour la vérité,il paie pour avoir été résistant à l'heure où beaucoup résistaient si peu,il paie pour ses succès,ses formidables ventes de livres,il paie pour son talent,il paie pour son Nobel,bien sûr,il paie pour n'être pas corruptible,il paie pour n'avoir pas eu besoin de mentir en traçant son chemin droit,il paie pour sa jeunesse,sa beauté,son succès auprès des femmes,il paie parce que sa vie philosophique était un reproche à l'existence de tant de faussaires,il paie la fidélité à son enfance,au milieu des petites gens dont il vient,il paie de n'avoir rien trahi ni vendu,il paie d'être un fils de pauvre entré par effraction dans le monde germanopratin des gens bien nés,il paie d'avoir choisi la justice,la liberté et le peuple dans un univers d'intellectuels fascinés par la violence,la brutalité et les idées,il paie d'être un autodidacte ayant réussi,il paie parce qu'enfant d'une mère illettrée,il n'aurait jamais dû écrire les livres que se réservaient les élus bien nés,il paie parce que le ressentiment,l'envie,la haine,la jalousie font la loi-à Paris plus qu'ailleurs puisque le pouvoir s'y trouve et que les Rastignac s'y donnent rendez-vous.
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Sartre.
Au moment où Brochier publie son texte,en 1970,chez Balland,l'étoile de Sartre a considérablement pâli.Mai 1968 a consacré une nouvelle génération de penseurs,Sartre est philosophiquement mort.D'où l'intérêt,chez ce porteur d'eau sartrien qui signe aussi un Pour Sartre en 1995,de salir Camus en pensant que cette opération suffira pour nettoyer Sartre de ses saletés.Pour découvrir le détail de ces saletés,on lira avec stupéfaction le passionnant ouvrage de Gilbert Joseph,Une si douce Occupation sous titré Simone de Beauvoir et Jean Paul Satre.1940-1944,Albin Michel.Simone de Beauvoir écrit dans ses mémoires la légende de Sartre:Sartre évadé,Sartre résistant,Sartre engagé,Sartre conscience de son temps.Gilbert Joseph nous apprend qu'il n'en fut rien:Sartre a été libéré,probablement grâce à l'intervention de Drieu la Rochelle,collaborateur notoire;Sartre a signé le formulaire attestant qu'il n'était ni juif,ni franc-maçon;Sartre a publié dans une revue collaborationniste jusqu'en février 1944,Comoedia;Sartre a participé à un jury composé par cette revue;via le directeur de cette revue,Sartre a pistonné Beauvoir pour un travail à Radio-Vichy;Sartre a certifié sur l'honneur au procureur qui instruisait le dossier "Comoedia"après guerre qu'il n'avait jamais publié une ligne dans ce support;etc.On comprend qu'à la parution de cet ouvrage,le petit monde de ST-Germain-des-Prés ait lancé ses chiens dans la presse qu'elle contrôlait contre cet homme transformé en historien vichyste-Gilbert Joseph a dû prendre la plume pour expliquer qu'il était dans les maquis du Vercors à l'âge de dix-sept ans.[Bibliographie]
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C’est donc cet homme, Jean Tarrou, qui affirme savoir désormais que la peste est inscrite en chacun de nous, que personne n’en est indemne, que nous devons lutter contre elle, nous surveiller, nous empêcher, pour le dire dans le vocabulaire paternel camusien. La peste est naturelle ; la résistance, culturelle. Le philosophe n’a pas à entretenir le penchant animal et bestial des hommes, il doit solliciter son tropisme humain, autrement dit, son aptitude à la compassion, sa capacité à la pitié, son talent pour l’empathie, sa disposition à la sollicitude.


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De la même manière que, pour le bonheur de ses lecteurs, la carrière de
Nietzsche ne fût pas universitaire en partie à cause de sa maladie, celle de Camus devait se dérouler également en dehors de l'institution : il ne fût pas formaté par L’ENS dont Nizan disait qu’elle était " L’ecole dite normale et prétendue supérieure".
Sa maladie du poumon le tint donc à l'écart de la maladie de l’intelligence affligeant si souvent les élites issues de cette école qui reproduit le système et tient toujours pour suspecte une pensée réellement subversive. Dans ce cloître où l'on élève le sang bleu de notre république, on voue un culte à l'Idée pure et l'on manifeste une réelle dévotion à la religion du Concept. Camus a échappé au dressage idéologique de la reproduction sociale – il pouvait sans difficulté puiser dans une source moins corrompue : le monde riche de son enfance pauvre.
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*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
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_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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