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Relire les classiques a du bon.
Parce qu'avec la maturité, on les voit d'un oeil différent, on y découvre autre chose.
On les apprécie davantage.
Du moins, je les apprécie davantage.
Je gardais un souvenir assez précis de L'étranger, lu lorsque j'étais au lycée.
Adolescente, je n'avais pas aimé Meursault, pour qui j'avais éprouvé la plus vive antipathie, me disant même qu'il avait bien mérité ce qui lui arrivait.
Bon sang, il n'avait qu'à parler, révéler ses pensées, exprimer ses sentiments, ce n'était pourtant pas compliqué, non ? S'il avait été condamné, il n'avait à s'en prendre qu'à lui-même.
À la relecture, mes petites certitudes ont volé en éclat.
Je ne peux pas dire que j'ai aimé Meursault, je n'irai pas jusque-là (peut-être l'aimerai-je après une seconde relecture dans trente ans ?), mais cette fois, je l'ai compris.
J'ai compris qu'il n'exprimait rien, tout simplement parce qu'il n'était pas capable de ressentir quoi que ce soit : ce n'était pas de la mauvaise volonté, c'était sa constitution, il était fait comme ça.
Tout comme certains sont grands, petits, bruns ou blonds, Meursault est insensible, un handicapé du sentiment.
Du coup, sans le vouloir, il choque.
Il choque parce qu'il ne manifeste pas ce qu'il devrait ressentir dans telle ou telle circonstance.
Il choque parce qu'il ne dit pas ce qu'il faudrait dire.
Il choque parce que son attitude ne correspond pas aux critères sociaux communément admis.
Mais de tout cela, il ne se rend pas compte.
Et même, s'il s'en rendait compte, je parie qu'il ne changerait pas d'attitude, parce qu'il n'en verrait pas l'utilité, parce qu'il n'en comprendrait pas la nécessité.
Meursault est donc étranger. Étranger à la vie en société et à ses normes, étranger à ce et ceux qui l'entourent, étranger au monde, et finalement, étranger à lui-même.
Ayant compris cela, au lieu de le blâmer comme autrefois, je l'ai plaint.
J'ai éprouvé de la compassion pour cet homme tellement inadapté à une société pétrie de conventions sociales.
Et je salue l'immense talent de Camus !
Fabriquer un tel personnage a dû être un exercice terrible.
S'appliquer à ôter toute trace d'émotion, toute ébauche de sentiment, tout embryon de geste ou de pensée qui pourraient trahir un ressenti : exercice parfaitement réussi, car Meursault est totalement déshumanisé, parfaitement froid, d'une froideur qui contraste terriblement avec la chaleur omniprésente dans le récit.
Cette chaleur qui est presque un personnage du livre.
Elle joue un grand rôle, elle écrase tout et tous.
On ne cesse de transpirer, d'être accablé, d'avoir du mal à respirer : elle donne une lourdeur et une pesanteur constantes tout au long de l'histoire.
Plus jeune, je n'avais pas apprécié à sa juste valeur le style de Camus dans ce roman. Il est pourtant extraordinaire.
Il paraît très simple, mais ne l'est pas. Cette simplicité n'est qu'apparente, c'est tout l'art de l'écrivain. Ce dépouillement, certainement fruit d'un grand travail, donne plus de force au récit que ne le ferait un style plus recherché, il est cohérent avec l'histoire et avec le personnage de Meursault.
Meursault indifférent à tout, y compris à son procès auquel il assiste comme s'il était extérieur.
Meursault jugé par tous, dès le début du roman par les pensionnaires et le personnel de l'asile lors de la veillée funèbre ; Meursault jugé finalement par la justice.
Mais a-t-il été jugé sur les bons critères ? Objectivement ? A-t-il été jugé pour ce qu'il a fait ou pour ce qu'il est ? Je pense que c'est la principale question que Camus pose à ses lecteurs.
Un court roman au style minimaliste qui m'a apporté un plaisir de lecture maximal.
Si Meursault ne ressent pas d'émotions, cette relecture m'en a donné à foison.
Vive la littérature !
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Avoir écrit ce livre magistral en 1942 m'impressionne toujours autant. Je suis heureuse d'avoir à nouveau lu ce roman après une longue absence. Un besoin de redécouvrir ce sentiment d'extranéité. En le lisant je ne peux m'empêcher de devenir autre, de me questionner sur le pourquoi de cette mort. Sur le pourquoi de cette vie. Meursault reste une énigme, lui qui ne connaît les personnes que par leur nom -Marie est Marie, pas sa maîtresse- à l'exception toutefois de « maman ». Je suis soulagée quand il crie, hurle face au prêtre car il se rapproche alors de moi. Camus et l'Algérie, ça explique ce lien particulier avec le soleil et les rides qui couvrent les visages des vieux, qui forment des rigoles quand ils pleurent aux enterrements. Meursault a tué un arabe. Un arabe. Si Camus voulait choquer à l'époque, pari gagné car comment imaginer à ce moment de l'histoire qu'un occidental puisse être condamné pour le meurtre d'un arabe en Algérie. Et je suis choquée par le mot arabe, récurrent dans le roman. Ce livre est une énorme gifle, la forme et le contenu nous bousculent, nous poussent à réfléchir à notre quotidien. Ne suis-je pas aveuglée par le soleil ?
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« Dans notre société tout homme qui ne pleure pas à l'enterrement de sa mère risque d'être condamné à mort » a commenté Camus, pour qui l'amour de sa mère qui l'a élevé seule à Alger est si important.
Tellement important qu'il affirme à des étudiants suédois, après avoir été pris à parti par un membre du FLN, que « Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice. »
Cette phrase, sortie de son contexte, a fait scandale, or elle fait suite à :
« J'ai toujours condamné la terreur. Je dois condamner aussi un terrorisme qui s'exerce aveuglément, dans les rues d'Alger par exemple, et qui un jour peut frapper ma mère ou ma famille. “
Et pourtant, dans l'Etranger, Camus présente Meursault, dont la première inoubliable phrase est «  Aujourd'hui, Maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas ».

Simplement, il ne se sent pas concerné plus que ça par son deuil, ni par la marche du monde, ni par le fait d'avoir tué un Arabe qui ne lui a rien fait : il ne fait pas vraiment partie de l'univers, qui lui-même n'a pas beaucoup de sens. La confrontation entre ce qui lui advient et lui-même le laisse dubitatif, de même qu'il ne sait pas s'il aime Marie ou pas (c'est quoi l'amour ?)
Rester ici ou partir, cela revient au même.
Si le monde est absurde, Meursault possède le sens du bien et du mal : il avoue à son patron que si sa mère est morte, ce n'est pas sa faute, phrase qu'il voudrait répéter à son amie Marie.
Il est le témoin proche de la relation sado-amoureuse que le vieux Salamano entretient avec son chien, se laissant trainer, puis le trainant, l'insultant, le frappant, lui interdisant de pisser, le frappant encore quand la pauvre bête pisse dans la chambre… et pleurant désemparé lorsque le chien s'enfuit.
Ce n'est pas un hasard si Camus s'étend si longuement sur ce mélange de haine et de besoin de l'autre, homme et chien étant liés depuis huit ans. Terrifiante ressemblance et chagrin fou de l'homme rempli de fiel, qui font que Meursault repense à sa mère.
Puisque l'on sait qu'il sera condamné à avoir la tête tranchée non pas pour le meurtre, mais parce qu'il n'a pas pleuré le jour de l'enterrement de sa mère, ce que Camus semble nous présenter, c'est bien l'absurdité du monde et la condamnation de la peine de mort.
Il le fait avec un style télégraphique, neutre, de même que c'est le télégramme de l'asile qui lui apprend la mauvaise nouvelle. Camus se livre au lyrisme uniquement devant la nature,  l'océan de métal bouillant qui assomme, le ciel vert, le soleil qui lui donne une ivresse opaque et aussi « une épée de lumière » qui l'aveugle : « La lumière a giclé sur l'acier et c'était comme une longue lame étincelante qui m'atteignait au front… Mes yeux étaient aveuglés derrière ce rideau de larmes et de sel. Je ne sentais plus les cymbales du soleil sur mon front et, indistinctement, le glaive étincelant jailli du couteau. »
Non seulement le monde est absurde, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue, il n'y a aucune chance, il n'y a pas d'issue, répète l'auteur, mais, de plus, chercher à donner un sens, comme le fait le procureur chrétien qui se frappe la poitrine en demandant absurdement au condamné, puisqu'il ne croit pas en Dieu : « Voulez-vous que ma vie n'ait pas de sens ? »
Question qui n'a aucun sens.  

La religion ne sert à rien, et les efforts du prêtre dont il a refusé la visite plusieurs fois, mais qui s'incruste avant l'exécution, font (enfin !) réveiller la colère chez cet étranger de lui-même, ou en termes modernes, cet homme totalement dépourvu d'ego. Colère et rage, un peu comme ce que vivait le vieux Salamano, qui n'accepte pas la mort de sa femme. Agacement à l'idée d'imaginer une « autre vie » pour compenser, devant ce mort vivant qui croit en Dieu et prétend endoctriner. « Je déversais sur lui tout le fond de mon coeur avec des bondissements mêlés de joie et de colère. Il avait l'air si certain, n'est-ce-pas ? Pourtant, aucune de ses certitudes ne valait un cheveu de femme. Il n'était même pas sûr d'être en vie puisqu'il vivait comme un mort. Moi, j'avais l'air d'avoir les mains vides. Mais j'étais sûr de moi, sûr de tout, plus sûr que lui, sûr de ma vie et de cette mort qui allait venir ».
Espérer une vie éternelle aurait-elle donné un sens à la vie de l'étranger ? Non, sûrement non.
Refuser les consolations, voila le seul destin, puisque nous sommes tous des condamnés à mort.

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L'étranger d'Albert CAMUS.
C'est bien dès lors que nous nous trouvons devant une situation que nous ne comprenons pas que nous lui prêtons de l'absurde. Mais il faut bien que l'homme meurt pour que se tisse la toile d'une tragédie et que l'histoire commence. Ici ce n'est pas l'étranger qu'on juge, mais l'étrangeté. Voilà un type qui sort du lot. Il ne sait pas quand sa mère est morte et il va voir un film comique. Il vient de tuer un homme et il veut se marier avec une fille qu'il n'aime pas. C'est bien cette différence qui va l'établir en coupable et d'ailleurs il se pelotonne tranquillement dans cette position. Absent il sera et peut-être absent il l'a toujours été. Que sait-on en effet des liens qui l'unissaient à sa mère. Il ne sait plus quand elle est morte. Est-ce hier, avant hier ? L'a-t-il jamais située en quelque place ? Cette femme qui fut sa mère. Existait-elle déjà avant ? Dans le temporel de son existence. J'ai l'impression que les faits nous sont livrés, sinon pour nous froisser pour réveiller notre entendement. En nous incitant à pénétrer dans cet univers Albert Camus nous interroge peut-être sur l'échelle des valeurs qui sont les nôtres et sur précisément notre capacité de discernement. Car on ne peut pas dire que le juge y excelle en matière d'entendement ! Ni même l'avocat de Meursault qui lui conseille d'emblée le silence, ce avant même la parution. On sent bien qu'il n'y a aucune impartialité dans ce tribunal. Que la culpabilité a déjà été établie et qu'elle s'ajoute, se surajoute au crime finalement. Un crime qui ordonna la parution, mais dont on ne parle pas ou si peu. L'instance présente ici n'est validée que pour le seul prononcé du verdict. D'ailleurs, toute la profondeur du récit réside bien là, en ce lieu qui réuni le coupable, ses juges et le public. C'est toute la société des hommes qui se trouve là confrontée devant la différence de cet homme. Un homme qui s'expatrie de leur communauté. Tout d'abord Meursault écoute le juge et tandis qu'il voudrait s'exprimer, il entend la voix tonitruante qui résonne dans l'assemblée et qui lui dresse un portrait peu alléchant. Les réquisitoires s'enflamment et les mots fusent comme des flèches empoisonnées. Meursault s'échappe. C'est encore une fois ce corps qui parle pour lui-même. Il a chaud et les phrases glissent sur lui, celles des juges, des témoins et même celles de son avocat. Non il n'est plus là ! La chaleur l'accable à nouveau et son esprit s'évade en quelques clairières ombragées. Tandis qu'à hauteur de l'indifférence du coupable la sentence est sévère. le discernement du juge tiendra surtout de la considération du manquement d'un fils envers sa mère. de constater sa légèreté dans des circonstances si peu adaptées. Meursault ne pleure pas car il n'a pas de sentiments dit-il. Il emploiera un drôle de qualificatif pour expliciter ses relations avec Marie qu'il appellera sa maîtresse. Veut-il se rassurer lui-même ou se démarquer de l'étranger quand cyniquement il en rajoute. Et la justice en effet d'ourdir une peine sévère, l'ultime pour Meursault qui s'éveille juste à l'énoncé du verdict. C'est une oeuvre que dis-je un chef d'oeuvre que ce livre, l'étranger d'Albert CAMUS.
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Bizarre ? Vous avez dit bizarre ?
Comme c'est bizarre…

Meursault, l'Etranger. C'était une lecture obligée en seconde. Je me souviens
avoir eu horreur de ce livre. Sans doute à cause de l'absurdité qui semblait en exsuder de toutes parts. Pour moi, même à seize ans, faire sens était déjà un besoin fondamental. L'absurdité, quelque chose d'intolérable, une forme d'anti-humanisme. Car si l'homme et sa vie sont absurdes, il ne valent rien. Les questionnements naturels à cet âge, questionnements souvent anxiogènes, ont sans doute exacerbé le refus inconditionnel d'un tel état de choses.

Je me demandais donc comment parler de ce livre. Quand, ce matin, une bonne fée a croisé mon chemin. La critique de Cannetille portant sur le Vieil Incendie. La distance entre les gens. L'inévitable étrangeté de l'autre. Étrangeté d'autant plus marquée si l'autre n'est pas très adapté à la compagnie dont il est censé faire partie. Barrières linguistiques, différences culturelles, différences physiques. Mentalité incompréhensible . Il y a de quoi faire un étranger. Dans le cas de Meursault, les différences sont tellement nombreuses et profondes qu'on peut parler d'aliénation. L'homme est inadapté à la vie en société, il est asocial ou désocialisé. Il ne semble partager rien avec les gens qui l'entourent. Il n'a aucun ressenti pour eux. Ils ne signifient rien pour lui. Les gens, leurs activités, leurs paroles et leurs vies sont des choses incompréhensibles, des mystères opaques, qu'il n'essaye d'ailleurs pas de pénétrer. Et parce qu'elles sont totalement incompréhensibles, elles demeurent sans valeur car elles ne signifient rien. Meursault est un être isolé, égaré dans une société - et peu importe laquelle, elles lui sont toutes étrangères. La condition humaine, vue comme étant absurde. L'absurde, en tant qu'aliénation, étrangeté extrêmes.

Cent douze pages ont suffi à Camus - ou lui ont été nécessaires - pour décrire un vide total. Mais le vide ne peut se décrire que par référence à autre chose. le vide est précisément la négation de cette “ autre chose”, et, en la niant, en devient une sorte d'image inversée : les ressentis et les actions de Meursault n'acquièrent un sens que par les réactions de la société qui l'entoure, et qui les rejette. Cette situation d'aliénation, d'incompréhension et de rejet ne peut donc mener qu'à une issue, le rejet définitif. Meursault sera exécuté, et y voit la conclusion logique de sa vie. Rideau.

Pour qui ou pour quoi Camus a-t-il bien pu écrire son premier roman ? de qui Meursault est-il l'image ? Roman écrit entre 1938 et 1941, publié en 1942. Est-ce le dégoût d'une Europe qui s'enfonce toujours plus dans l'inhumanité ? Il est toujours tentant de voir l'auteur derrière un personnage principal ou un narrateur. Meursault est-il une préfiguration négative du docteur Rieux de la Peste ? Camus cherche-t-il encore sa voie en ce premier ouvrage du Cycle de la Révolte, nous proposant une réponse initiale , purement négative, à l'absurdité perçue (par lui) du monde et de la vie ? Questions que le manque d'érudition ne me permettent que de poser.

Pour ce qui me concerne, que retirer de l'Etranger ? La rencontre avec un mode de pensée qui m'est fondamentalement…étranger. Au moins ai je pu le voir et en comprendre quelque chose, plus de quarante cinq ans après ma première lecture. Je conçois que l'on puisse se représenter ainsi le monde. je ne conçois pas de vivre ainsi.




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L'étranger de Camus… en le voyant dans le top des livres les plus lus chez les membres de Babelio, je me suis dit « Tiens, il me semble l'avoir lu ». Mais aucun souvenir ne me revenait quant à l'histoire… En fouillant plus dans ma mémoire, je me suis rappelée avoir dû le lire pour le cours de français et qu'il m'en restait une impression d'ennui. Une autre chose m'est revenue : mon professeur avait parlé de l'importance du thème de la chaleur et du soleil dans ce roman. Et voilà, tout ce qui subsistait de ma lecture.
Je me suis donc attelée à le relire et surprise, j'ai trouvé tellement plus dans ce roman. le style concis de Camus révèle que point n'est besoin de phrases à rallonge pour dire d'une écriture qu'elle est belle. La personnalité de Meursault est ordinaire et exceptionnelle à la fois. Cette condamnation de l'hypocrisie générale vis-à-vis de ceux qui osent dire tout haut ce que l'on ne veut avouer,... Oui, ce roman m'a beaucoup plus interpellée que quand j'avais seize ans.
Ce constat m'a confortée dans le fait que certaines lectures ne doivent pas se faire trop tôt au risque d'en perdre quelque chose ou de ne rien en gagner.
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L'Étranger, en fait, à mes yeux, c'est un livre à coup de poing. Je ne résumerai pas, je vais juste partager mes ressentis pour mes amis, qui veulent savoir, ce que j'en pense.



Je suis encore très émue, je me suis beaucoup attachée à ce personnage hors commun, qui est Meursault. À mes yeux, il est très spécial, il fait ce qu'il doit faire, c'est naturel pour lui sans nécessairement démontrer ses émotions. Le livre est écrit en 1942, c'est important de se le rappeler et aussi quand on le lit, de savoir également le contexte, ça nous aide. Je confirme que c'est un livre qu'on doit lire non pas à l'école mais plus par un intérêt personnel. Il aborde des enjeux très importants, que je pense, qu'on peut comprendre, dans notre vie adulte.

Touchant, Déstabilisant, Révoltant

Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre, je me décide à lire pour la toute première fois, Albert Camus, avec L'Étranger. Je découvre que le livre est bien construit, les chapitres sont bien divisés et son écriture est simple, belle, précise. Je suis très surprise de voir, que ça se lit très bien et l'auteur Albert Camus, parvient à garder mon attention, tout le long, de l'histoire.

Je me souviendrai toujours du malaise ressenti, l'atmosphère un peu lourd et aussi de notre personnage hors commun, qui est très spécial, et on ressent d'emblée qui est aussi très Étranger, à lui-même et à tout ce qui l'entoure. C'est assez particulier de suivre ses réactions, et j'aime le suivre dans son parcours de vie, qui du jour au lendemain, change complètement. C'est avec des images bien décrites, très claires et vraiment fortes, dans mon esprit, quand je pense à L'étranger.



L'auteur Albert Camus, nous fait entrer dans tout un univers, c'est une histoire qui te touche lorsqu'on comprend les sujets dont il mentionne. Meursault est très spécial et il m'émut mais je peux comprendre qu'il ait pu déranger et que les gens de cette époque, pas tous, n'ont pas su le comprendre.

En un mot, ce que je retiens : c'est que peu importe la situation, chaque personne peut la voir différemment.



Je remercie également mes amis avec qui j'ai discuté du livre, je fais un clin d'oeil à celui qui me fait découvrir L'Étranger et je remarque encore plus, que l'amitié, la vraie, rend la lecture si riche, et qu'elle est fait pour être partagée et être entendue. La preuve, je suis si bien entourée, par des très belles personnes, et qu'une passion peut vraiment rapprocher les gens.

C'est une lecture qui marque et que tu ne peux pas être indifférent car même encore aujourd'hui, on peut reconnaître, qu'il n'avait pas tort, sur certains faits ou certaines manières de pensées et qu'il nous fait réfléchir. C'est un livre à lire ou à relire, pour vraiment comprendre ce qu'implique L'Étranger et aussi pour découvrir l'écriture de cet auteur Albert Camus. Je vois qu'il n'était pas juste un écrivain, il avait plusieurs métiers et c'est dommage, que la vie nous l'ait enlevée assez jeune. Je crois que ce n'est pas les livres, qui manquent de lui, à son actif.

Mes salutations à mes amis et à tous,

Siabelle
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Toi, étranger, qui bouscule la sécurité de mon quotidien,
Je te hais

Toi qui ne pense pas comme je pense, toi, absent et sans larmes au procès de mes pairs,
Je te hais

Toi l'errant, le marginal, l'ombre inquiétante au fond de la ruelle malpropre,
Je te hais

Toi le miroir, réfléchissant le vide de ma vie de boutiquier,
Je te hais

Toi, l'amoureux du soleil sans ombres, des mots vrais sans esthétique,
Je te hais

Toi le suspect, l'accusé, le déjà condamné, toi le christ en croix donneur de leçon, qui me jette au visage ma faible condition d'homme,
Je te hais

Toi, L'Etranger, intemporel poil à gratter, insupportable moi-même,

Je te hais, et ta lecture me hante, irrationnelle et brutale…

« Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. »
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Voilà longtemps que j'ai lu L' Étranger...
Il en reste, dans ma mémoire, une lancinante note d'immense ennui, écrasée par la chaleur... de là vient cette sensation du dérisoire et de l'absurde, qui envahit Meursault, qui étouffe et englue sa conscience.
Jusqu'à ce crime idiot.
Comme il n'a pas la chance (ou la malchance) d'être reconnu fou, Meursault se trouve victime d'une justice qui a besoin d'un alibi pour le guillotiner: va pour l'indifférence supposée envers la mort de sa maman. Au reste, Meursault s'en fout. Il profite même de sa détention pour se replier en lui-même et explorer ses souvenirs...Et peut-être est-ce là, la part la plus riche de son existence, juste avant de la quitter?


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Parmi les sempiternelles sollicitations de la rentrée littéraire, je me suis dit comme ça qu'une oeuvre classique ne pouvait que réjouir mon esprit de contradiction assumé.

Hélas, j'aurais tant aimé aimer cet Etranger.
Car si j'ai pu savourer l'étonnante virtuosité de Camus à exprimer l'isolement affectif de son personnage, je n'ai eu que peu de plaisir à parcourir sa prose, fut elle délibérément sèche et distanciée.

Quant à l'intention de ce récit et aux thèmes qui y sont abordés, je ne suis pas sûre de les avoir saisis. Subjectivité de l'émotionnel ? Perversité des conventions sociales ? Absurdité du système judiciaire ? La relative brièveté de l'oeuvre (alliée à mon incurable paresse) ne m'a pas aidée à approfondir.

Finalement il est où le nouveau Musso ? (que j'arrête de réfléchir)


Lien : https://minimalyks.tumblr.com/
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Quiz sur l´Etranger par Albert Camus

L´Etranger s´ouvre sur cet incipit célèbre : "Aujourd´hui maman est morte...

Et je n´ai pas versé de larmes
Un testament sans héritage
Tant pis
Ou peut-être hier je ne sais pas

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