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sur 31866 notes
Mon premier coup de coeur littéraire lu à 14 ans sur le conseil de mon père et relu aujourd'hui. Tout a été dit sur cette oeuvre prodigieuse. Et ces propos entendus sur France Culture résume très bien ce que je ressens aujourd'hui et ce que j'ai ressenti il y a des années :"L'Étranger" raconte la méchanceté du quotidien, l'ambivalence du soleil, la tendre indifférence du monde et la folie des hommes, sacrifiant sur l'étal de leurs certitudes celui qui, parce qu'il ne sait pas mentir ni pleurer, ne leur ressemble pas". À lire régulièrement.
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« L'étranger » est un livre qui se lit vite. Trop vite d'ailleurs, car pour une fois, ce n'est pas l'histoire qui nous ape mais bel et bien le portrait singulier que l'auteur nous dresse de son personnage principal.

Oui disons le tout de suite : Meursault est un antihéros auquel nous ne souhaitons pas nous identifier pourtant il nous attire. le génie de Camus est d'avoir donné vie à un personnage si complexe et paradoxal qu'il en devient captivant.

Meursault est un jeune homme célibataire, employé sans ambition, qui préfère mettre sa mère dans un hospice plutôt que de prendre soin d'elle. Il est peu sociable et n'a pas ou peu de contacts avec les gens, en dehors de Celeste un restaurateur du quartier et homme plein de vie (l'opposé de Meursault d'une certaine manière) ainsi que la belle Marie, une de ces connaissances pour laquelle il n'éprouve rien de plus que de l'attirance physique. Il y a aussi et surtout Raymond, l'un des voisins de notre personnage principal, qui aura une emprise sur lui et le manipulera tout en lui faisant croire qu'il est son ami.

Ce qui retient notre attention c'est que Meursault se désintéresse de tout. Il fait car il faut faire. Réglé comme un automate, machine qui ne se pose pas de questions et n'éprouve aucun sentiment. Il semble être spectateur de son histoire comme piégé dans une vie qui au final est empreinte d'un fatalisme certain. L'image qu'il nous donne est celle d'un type déshumanisé, froid, passif et donc au final un homme imprévisible et dangereux. J'ajouterai qu'il apparait sans coeur plusieurs fois dans le récit. Et c'est son comportement de marginal et ses actes en décalage avec la société qui vont sceller sa destinée.
Nous en venons donc à avoir de la peine pour lui.

On se demande au fond qu'elle est son histoire ? Comment un homme peut se mettre en péril ainsi en regardant sa vie aller à la dérive, la laissant lui échapper dangereusement, entrainée par un courant qui n'aura d'autre fatalité que de l'emmener impassiblement vers le fracas.
Pas de réponse.

Autre sujet de frustration : l'Arabe.
Qui est-il ? Pourquoi ni l'auteur, ni le narrateur ne lui donne une identité ? Quel est son parcours de vie et pourquoi est-il si absent du récit alors qu'il en est un personnage central ?
Si on peut dire que Meursault est étranger à sa propre vie, l'arabe lui devient étranger à sa propre histoire.

Un peu déçus par ce que la plupart qualifient de chef-d'oeuvre, et c'est fort de nos interrogations, que ma femme et moi nous tournons vers le roman de Kamel Daoud dans l'espoir de satisfaire tout ou partie de notre curiosité.
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Que ça fait du bien de relire ce roman. Je lisais juste avant de l'entamer, un autre auteur qui disait que si l'on devait n'en lire qu'un seul de Camus, ce serait celui-là. Beaucoup a déjà été dit sur ce livre, sur ce héros un brin pénible avec son caractère taciturne et nonchalant. Tout lui passe au dessus de la tête, le mariage, l'ambition, même le décès de sa mère. Alors pourquoi pas tuer quand il fait trop chaud ? Et, en même temps, son bonheur tient à cela, son éloignement. Son malheur vient des autres. On voudrait que la hargne qu'il a sur les dernières pages, il l'ait utilisée avant, à son procès par exemple. Et puis non, il ne serait plus un anti-heros parfait. Que lui reproche-t-on au final ? Pas seulement un meurtre : plutôt de manquer d'empathie, d'être différent, insensible, néfaste à la société à force de rester à côté. Un incontournable.
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Mon impression première sur ce célèbre roman est assez mitigée. Certes l'intention de nous montrer la partialité de la justice quand elle ne comprend pas le prévenu est fort louable, et cela fait de ce texte un beau plaidoyer contre la peine de mort. Mais qu'il est difficile pour le lecteur d'éprouver la moindre empathie pour Meursault qui ne ressent presque rien dans le domaine émotionnel, qui n'a jamais les réactions que les autres attendent de lui. L'écriture de Camus assez sèche, minimaliste en dehors des descriptions est relativement pénible mais permet au lecteur de ressentir lui aussi le malaise qu'éprouve ceux qui côtoient Meursault. Un tel personnage est au final assez peu crédible, mais en fait la justice ne lui reproche pas ce qu'il est, mais ce qu'il parait et au moment du procès, impossible de ne pas réaliser que si le prévenu antihéros avait juste était un gars qui n'aimait pas extérioriser ses émotions (après tout chacun a sa manière de faire son deuil, et refuser de voir le corps d'un défunt est un moyen de garder le souvenir de sa personne en vie) le résultat aurait été le même, surtout qu'il lui est même reproché de ne pas être croyant. A vrai dire c'est assez difficile de réaliser ce qu'il aurait risqué s'il avait été plus conforme aux attentes de la société, sans compter qu'il ne lui est presque pas reproché d'avoir soutenu et aidé Raymond. J'avais envie de mettre trois étoiles mais finalement je lui en accorde une demie de plus en tenant compte qu'il s'agit d'un premier roman qui dénote d'une grande maturité d'écriture.
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Voilà voilà ! je me suis enfin décidée à lire L'étranger d'Albert Camus

Dès les premières lignes, je reste dubitative. " Aujourd'hui maman est morte ou peut être hier. Je ne sais pas "
Bien bien, voilà un début qui sort des sentiers battus. Puis vient la suite. La visite de sa mère à la morgue, sa froideur implacable face à cette mère décédée qu'il avait choisi de placer dans un asile, faute de pouvoir subvenir à ses besoins. Après plusieurs pages, complètement hermétique à l'histoire, je suis posée la question de savoir pourquoi un tel succès pour " L' étranger " !

Mais plus j'avançais dans ma lecture, plus je me disais : "Ah oui, quand même ! " et l'évidence du succès de ce récit m'a sauté au yeux avec une telle force que j'ai avalé les pages, prise d'une boulimie pour cet oeuvre écrite avec tant de subtilité et d'horreur pour un homme dont le jugement se portera plutôt sur son comportement distant et froid au décès de sa mère que pour le crime dont il est jugé coupable.

Aussi, je ne vois qu'une alternative pour justifier l'ampleur de cette oeuvre magistrale d'Albert Camus :
Lu et approuvé !
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"Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas."
Sans doute l'un des incipit les plus célèbre de la littérature française. Vous avez entre les mains un chef d'oeuvre de la littérature française contemporaine et ce ne sont pas les 20675 lecteurs de Babelio qui vont me contredire. Ce court roman ne peut laisser insensible le lecteur et il en restera forcément une trace dans sa mémoire.
Un bref moment de la vie d'un homme en Algérie. Tout commence froidement par le décès de sa mère, placée en institut. Il ne semble rien ressentir, assister à son enterrement comme à une obligation. Très rapidement il rencontre une jeune femme et il semble que là ce soient ses instincts de mâle qui reprennent le dessus. Puis, au cours d'une journée au bord de la mer qui aurait eu tout pour être belle, il va tuer un homme de sang froid. S'en suis la prison, le procès d'où là encore il se sent absent. Cet homme semble assister passivement à sa vie, sans émotion, avec une froideur qui tranche avec la chaleur et le soleil omniprésents tout au long du récit. Un court roman fait de phrases brèves, sèches, et dont on ressort entre le malaise et le questionnement.
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C'est un philosophe qui m'a éveillé à ce titre et à cet auteur, par ses mots il m'a titillé l'oreille.
Centenaire oblige, j'avais souvent un de ses titres sous les yeux, chez mon "dealer"habituel....Par principe, lequel je ne sais pas , je n'aime pas lorsque l'on me dit " il faut", alors depuis le collège et "sa peste" obligatoire, je m'étais abstenue.
Surprise au début, du "style rédaction de collège", par le "Je", plat et malgré tout impersonnel, puis emportée par le crescendo des mots, se chargeant de sens et du poids du récit.
Ce spectateur étranger à lui même et aux autres, moribond de sa vie, devenant vivant et mesurant enfin la valeur d'une vie, parce qu'elle va lui être prise, par ses mots devient frère de toute l'humanité.
Ces mots universels, déjà écrits par Villon, puis par Frédéric Dard dans "la crève, ceux de l'homme qu'il soit salaud ou misérable, lorsqu'il sait que la mort arrive, ces mots qui font vibrer l'humanité enfouie en chaque homme, sont un réquisitoire magnifique contre la peine de mort.
L'angoisse du croyant devant la logique implacable du non croyant, les arguments du "coeur "et de l'espérance, contre la pensée "claire" et non polluée, plaidoyer impitoyable pour la libre pensée, certainement libérateur au moment de leur parution.
Camus nous fait "avaler" à notre insu la pensée libre, la pensée vivante, la pensée éternelle, l'humanité en somme...Cogito, ergo sum
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J'ai enfin lu le premier roman d'Albert Camus. La Peste était loin d'être un coup de coeur alors que L'étranger m'a donné goût à la plume de Camus. Comme dans La Peste, l'action se déroule en Algérie. La première phrase est fascinante et perturbante, l'auteur a su capter l'attention de ses lecteurs en quelques mots. On découvre un homme qui s'appelle Meursault, son indifférence aux sentiments des autres est flagrante et aberrante. Au début de l'histoire, il apprend que sa mère est morte par un télégramme. Cependant, il ne ressent rien. On comprend alors que leur relation était loin d'être exceptionnelle. le protagoniste est un homme simple, observateur et assez faible. Tout au long du récit, nous sommes tiraillés entre compréhension et ignorance. Je voulais que Meursault se défende et qu'il ait un minimum de répartie contre ses accusateurs. Ce roman est tout simplement déroutant par son analyse très juste des comportements humains. Chez Meursault, les perceptions remplacent les émotions, l'auteur nous livre un véritable parcours initiatique. Je vais maintenant m'empresser de me procurer La chute !
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Je ne ferai volontairement pas le résumé de "l'Etranger" qui a déjà été plus que largement traité. Albert Camus nous invite ici au questionnement, tout au long du roman «  L'Etranger ». Déjà le titre s'assied sur une ambivalence. En effet, « l'étranger » annonce le personnage principal, dans sa solitude il est unique, anonyme. Par ailleurs, il est étranger non seulement au pays mais à la société et à ses diktats en vigueur. Ce roman, illustre la philosophie de l'absurde tel qu'il en est également le cas dans « le mythe de Sisyphe » du même auteur.
Si l'on observe le procès d'un point de vue réaliste, on se rend compte que certains éléments essentiels sont manquants telles que l'invitation de l'employeur de Meursault à la barre ou encore l'absence de l'argument de légitime défense dans le discours de l'avocat. La personnalité de Meursault, l'étranger ou plutôt l'étrange est inadaptée à la société, à ses codes sociaux placés sous le signe de l'artifice, de l'obéissance à des conventions tel que « pleurer aux enterrements ». Ces rites sont à suivre à la lettre au risque d'être condamné car considéré comme étrange, bizarre, non conforme. Meursault est vrai, sans artifice, sans hypocrisie, proche de la nature et du moment présent. Il est résigné, optimiste malgré tout et cette facette d'authenticité va le mener à sa perte.
Ce qui me bouleverse dans ce roman, est la dénonciation de l'hypocrisie de la société, ses exigences informelles, son intolérance, son jugement, son cloisonnement.
Ce qui rend cette oeuvre exceptionnelle est la philosophie qu'elle dégage et dont elle regorge plus que sa forme. Les phrases sont courtes simples et rendent la lecture très accessible.Un incontournable, à lire ou à relire.
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Je n'ai pas trop apprécié ce roman que je trouve un peu trop absurde en fait. D'après Camus, Meursault son héros, est un étranger alors que pourtant il est Français ! Déjà ça, c'est quand même un peu absurde. Tout est comme ça chez cet auteur très bizarre que je ne connaissais pas...
Un jour Meursault apprend que sa mère est morte et il continue comme si de rien n'était, mais quel drôle de type ! le jour de l'enterrement de sa mère, le fils, il ne pleure même pas, il pense qu'on ne doit pas se forcer à pleurer si on n'en a pas envie. Vraiment bizarroïde ce zozo ! le lendemain, il rencontre Marie, ils vont voir un film de Fernandel, ils ressortent émoustillés et ils vont tout de suite faire l' amour. Mais Monsieur Camus comment peut-on être émoustillé après avoir vu un film de Fernandel, c'est absurde !
Un jour, Meursault se promène à la plage et comme il a le soleil en plein dans les yeux, il sort son revolver, tire sur un Algérien et le tue : complétement absurde !
Meursault ne s'intéresse même pas à son procès, il s'ennuie et il préfère jouer avec un fil de ses chaussettes ! Incroyable, encore totalement absurde...
Une histoire excessivement pessimiste et bien trop absurde à mon goût ! Dommage que Monsieur Camus soit déjà mort car sinon il aurait pu lire les grands classiques de la psychologie positive et il aurait su profiter des bons côté de la vie...
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