C'est un philosophe qui m'a éveillé à ce titre et à cet auteur, par ses mots il m'a titillé l'oreille.
Centenaire oblige, j'avais souvent un de ses titres sous les yeux, chez mon "dealer"habituel....Par principe, lequel je ne sais pas , je n'aime pas lorsque l'on me dit " il faut", alors depuis le collège et "sa peste" obligatoire, je m'étais abstenue.
Surprise au début, du "style rédaction de collège", par le "Je", plat et malgré tout impersonnel, puis emportée par le crescendo des mots, se chargeant de sens et du poids du récit.
Ce spectateur étranger à lui même et aux autres, moribond de sa vie, devenant vivant et mesurant enfin la valeur d'une vie, parce qu'elle va lui être prise, par ses mots devient frère de toute l'humanité.
Ces mots universels, déjà écrits par Villon, puis par
Frédéric Dard dans "
la crève, ceux de l'homme qu'il soit salaud ou misérable, lorsqu'il sait que la mort arrive, ces mots qui font vibrer l'humanité enfouie en chaque homme, sont un réquisitoire magnifique contre la peine de mort.
L'angoisse du croyant devant la logique implacable du non croyant, les arguments du "coeur "et de l'espérance, contre la pensée "claire" et non polluée, plaidoyer impitoyable pour la libre pensée, certainement libérateur au moment de leur parution.
Camus nous fait "avaler" à notre insu la pensée libre, la pensée vivante, la pensée éternelle, l'humanité en somme...Cogito, ergo sum