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La mère de Meursault vient de mourir.
Le jeune homme se rend aux funérailles mais se sent étrangement insensible à la cérémonie qui s'organise tout autour de lui.
Quelques jours plus tard, alors qu'il passe le week end chez des amis, Meursault tue un jeune Arabe. le soleil et la chaleur l'ont rendu "étranger" à ses faits et gestes et il a commis ce meurtre presque sans se rendre compte de ce qu'il faisait.
Ce n'est pas l'avis du Procureur qui plaide pour le Ministère public lors du procès de Meursault. le magistrat réclame la peine capitale...


"L'Etranger" porte bien son titre.
Meursault est étranger à tout. Il ne se sent pas très concerné par le décès de sa mère. Il ne regrette pas d'avoir tué un homme. Ces deux événements dramatiques sont, selon lui, des choses qui arrivent, voilà tout. Meursault ne parle pas beaucoup et réagit encore moins. Il est étranger à sa propre vie et, plus tard, à son procès et à la sentence qui y est prononcée.
Ce jeune homme me donne l'impression de vivre dans l'instant présent uniquement (et encore !) : le passé ne l'intéresse pas, l'avenir encore moins. Ce qui importe, c'est ce qu'il a sous les yeux, ce qui se passe lorsqu'il est présent pour y assister. Ainsi, sa vieille mère placée en maison de retraite (un "asile", comme on l'appelle dans ce roman) ne l'intéresse plus beaucoup ; il n'a même plus été lui rendre visite pendant sa dernière année de vie, le trajet en autobus lui semblant trop long et pénible. La vieille dame ne vivant plus avec lui, Meursault ne semble plus beaucoup penser à elle.
Même chose avec sa petite amie, Marie. Meursault aime la fréquenter et la trouve belle, mais il lui dit plusieurs fois qu'il ne l'aime pas. Lorsque Meursault se retrouve en prison pour le meurtre du jeune Arabe, sa relation avec Marie s'étiole : les deux amants ne se voient presque plus et Meursault s'en fiche. Loin des yeux, loin du coeur.
Cet homme profondément indifférent est mené à sa perte par ce que l'on pourrait qualifier de manque de réaction face à la vie courante. S'il tue le jeune Arabe, c'est, au départ, un peu à cause de sa relation avec son voisin de palier, Raymond. Souteneur notoire, ce dernier propose à Meursault de devenir son copain. Trop indifférent pour refuser, Meursault accepte (il n'en a pas spécialement envie, mais s'il refusait, il faudrait donner des explications. Trop long et trop fatigant) et se retrouve à rédiger, pour Raymond, une lettre de menace qui sera en partie à la source du drame.
Si je précise "en partie", c'est parce qu'il me semble qu'une autre raison, plus obscure et plus personnelle, pousse Meursault à commettre un meurtre : son hypersensibilité aux éléments extérieurs. Trop de soleil, trop de chaleur, trop de luminosité et ça y est : Meursault se sent fatigué et ne sait plus trop ce qu'il fait. Il est alors dépassé par le grand cirque de la vie qui est mis en scène autour de lui, devient totalement "étranger" au reste de l'humanité. Son cerveau semble se déconnecter, ne plus être en phase avec ses actes. Or, le jour du meurtre était particulièrement chaud et lumineux...
Meursault est en réalité vite dérangé par tout ce qui est excessif. C'est certainement cela qui le pousse à aimer voir les autres vivre (il s'assied sur son balcon et observe les passants) alors qu'il ne vit pas réellement lui-même. Meursault refuse de vivre. Etre humain passif et désoeuvré, il subit son existence au lieu d'y participer activement...

J'avais découvert ce roman d'Albert Camus en secondaire (=lycée) mais je ne me souvenais pas vraiment du déroulement du récit. Je m'attendais donc à un roman lourd malgré sa brièveté, à un texte qui met son lecteur mal à l'aise. Finalement, je l'ai dévoré en une après-midi. Car, si L'Etranger ne traite pas d'un sujet facile et dérange plus d'une fois son lecteur, il est aussi profondément fascinant. Camus parvient à mettre en scène la déchéance de Meursault d'une façon passionnante. Peut-être les premières phrases du roman y sont-elles pour quelque chose : " Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. " C'est accrocheur, non ?

Challenge 15 Nobel : 2/15
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L'étranger... Un livre lu et relu tant il ne peut laisser de marbre.
Comment devient-on coupable parce qu'on ne pense pas comme tout le monde, au bon moment et avec les mots justes qu'ils attendent tous ces humains dont le coeur pend bouche béante, preuve de leur cohésion dans le moule des codes de « Monsieur tout le monde ». La justice des hommes est certainement le pire des fléaux, elle condamne ceux qui ont un avis divergent, ceux qui passent leur chemin en buvant une tasse de café une cigarette en main plutôt que de pleurer - comme tout le monde pense le ferait- à l'enterrement de sa mère.
Ce roman, culte de la littérature, résonne encore même plus de 70 ans plus tard. Car il pointe combien les hommes s'amusent à triturer à mal les comportements des uns et des autres, à les condamner pour des bêtises, à les juger pour tout ce qui les échappe.

Roman culte avec tout le déballage magistral à la Camus sur l'absurdité de notre société.

Puisse t'il ouvrir les esprits et les coeurs à regarder avec plus de tolérance et d'humanité.
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Meursault, le narrateur, est étranger à tout. A ce qui l'entoure, à lui-même. Il vit dans l'indifférence la plus totale.
Est-il pour autant détestable ? Non. Parfois il apparaît même sympathique. Son seul problème, qui lui sera préjudiciable jusqu'à la fin, c'est cette indifférence. Et la franchise. Jamais il ne ment. Il reste toujours crédible envers lui-même. Pas question de faire semblant. Aussi tous conviendront d'une chose : c'est un handicapé social, un monstre sans émotions, que la société doit éliminer, parce qu'il n'a pas réussi à s'y insérer. Il est nu, jamais la morale n'a eu d'emprise sur lui. Et, au fond, il n'est pas condamné pour le meurtre qu'il a commis, mais pour n'avoir pas pleuré lors de la mort de sa mère, témoins à l'appui. Pour être en dehors des normes sociales, être trop différent, trop marginal. Lui restera intègre et sincère jusqu'au bout.
Un livre aux interprétations multiples, qui n'en finit pas d'être décortiqué dans tous les sens. Roman simple mais complexe et ambiguë, et portant indispensable.
Des phrases sèches, courtes et directes. Un style impeccable et simplement beau, sans artifice, sans ambages, ni fioriture
Un chef d'oeuvre !
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Relecture de L'Etranger pour mieux animer notre prochaine soirée « Albert Camus,Un par mois, émoi et moi » dans une librairie au coeur d'Avignon.
J'avais déjà été intriguée par la forte propension de Meursault à dormir. J'ai relevé tous les passages au cours desquels il s'assoupit, somnole, sommeille, dort d'un sommeil lourd. Ils sont, effectivement, bien nombreux. Pourtant c'est un homme jeune, a priori en bonne santé. En bonne santé ? Et si Meursault était malade, victime de narcolepsie ? Un état pouvant se justifier par le stress émotionnel, la dépression, le deuil, des émotions intenses de tous types… Touché au coeur à l'âme par la disparition de sa mère, le vide de sa vie, la peur d'une mutation sur Paris…
Meursault n'a pas été visité par un médecin avant son incarcération. Et si le diagnostic avait été positif ? le verdict aurait été différent ? et par voie de conséquence, le roman aurait été tout autre !
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L'étranger de Camus, livre maudit et admiré par tant d'élèves aux lycées, par sa simplicité à lire et sa complexité à comprendre ?
Suite à une critique de notre amie Isa, Nadou et moi-même nous sommes mis en tête de le lire ou de le relire, car il m'a semblé en retrouver des traces dans mes souvenirs.
Histoire en deux parties, l'avant, l'après meurtre de l'Arabe qui tombe comme inadvertance sur Meursault. Quel homme antipathique, ou plutôt insensible ou inerte à tout ce qui l'entoure. Un homme bizarre mais peut-être tout simplement taiseux comme beaucoup d'hommes savent l'être. Il n'est pas le seul à vivre ainsi en dehors de sa vie, de sa société. Il vit tout simplement sans vraiment de désirs qui le prennent aux tripes. Insensible ou alors ne lui a-t-on pas appris à ressentir des sentiments. Tout est indifférence ou alors ne sait-il comment répondre à ceux qui l'entoure.
J'ai eu du mal avec la première partie par sa monotonie, la mort de sa mère et pourtant il dit maman, ce soleil qui lui tape sur la tête, et lui donne le vertige, il ne ressent rien….son rapprochement avec son voisin Raymond, grande gueule et maquereau notoire qui l'embarque dans ses embrouilles, il se dit son copain…. Sa rencontre avec Marie, son désir pour cette jeune fille toute fraîche mais il ne sait dire s'il l'aime ou pas, s'il veut se marier ou pas. Il dit oui parce qu'il lui semble normal de dire oui. Très particulier ce Meursault. Et là le meurtre de l'arabe, sur une plage … pourquoi parce que le soleil lui tapait trop sur la tête !!!! C'est ainsi qu'il voit la chose.
La deuxième partie m'a semblé plus dynamique mais toute aussi complexe. La prison, le procès. La compréhension d'un homme par les autres hommes passe par des échanges de paroles, Meursault lui semble indifférent, il dit ce qu'il pense de manière concise sans émotions. Mais sans émotion que restent-ils aux autres pour comprendre. Tout est sujet à interprétations.
Je viens de lire ce livre en à peine deux jours, il est court, tout comme les phrases insignifiantes dans l'égrainage des choses quotidiennes, parfois quelque chose se produit qui rompt l'ennui, l'ennui de la vie de Meursault. Est-il heureux, ressent-il du bonheur ? On en doute. Mais c'est sa vie. Qui sommes-nous pour en juger. Il se sent à côté de lui, à côté de la société. La société le juge, mais la société a-t-elle raison ? Vaste sujet. !!!
A la lumière de cette relecture, je dois dire que j'ai aimé ce petit livre. Sans coup de coeur mais avec intérêt. Au cours de la vie on rencontre ainsi des personnes qui semblent ne rien ressentir et ne sont pas sur la même longueur d'ondes que nous. A notre époque je pense que la justice aurait convoqué les experts psychiatriques, on l'aurait jugé sociopathe, asocial, pervers narcissique ou que sais-je encore ? La nature humaine est complexe et souvent incompréhensible. Et puis que vaut la vie ? Est-elle absurde en elle-même ? A quoi servons-nous sur cette terre ? Camus devait se poser beaucoup de questions sur le sujet. Et il nous les pose à travers ce court roman mythique qui a fait son succès .….
Merci Nadou pour ce partage de lecture… a bientôt pour un autre Camus… ?
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Voila longtemps que je veux lire Camus, mais je repoussais ma lecture par peur. Quand j'aborde un classique, j'ai toujours une appréhension de ne pas apprécier ma lecture a sa juste valeur, ou que le texte soit difficile....
Je me suis donc décidée et lancée dans L'étranger et des les premières pages toutes ces craintes se sont envolées et j'ai adoré.

Tout d'abord parce que l'écriture est sublime, on est happé par le récit et impossible de lâcher le livre. le choix de la première personne renferme ce sentiment. On s'identifie au personnage, on se sent proche de lui.

Le roman commence lentement, par la mort de la mère de Meursault, puis les éléments s'enchaînent les uns les autres jusqu'à l'assassinat de cet homme, de l'arabe pour reprendre les termes de Camus. On est plongé dans le quotidien du narrateur et l'on sent malgré tout que tout ça va prendre une mauvaise tournure.

Et puis vient la seconde partie, avec le procès qui est complètement absurde mais encore une fois si habillement construit.

C'est donc un vrai coup de coeur et je suis maintenant curieuse de découvrir d'autres oeuvres de Camus.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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L'Étranger d'Albert Camus est un petit chef d’œuvre ramassé sur une histoire très courte, chronique du récit presque ordinaire d'un homme confronté à un fait divers qui va l'amener à commettre un meurtre et le conduire à l'échafaud. Cela paraît simple à première vue, mais l'Étranger, c'est bien plus que cela...
Ce livre m'a plutôt résisté à la première lecture, bien que l'écriture soit aisément accessible. Non, je n'ai pas compris ce que l'auteur voulait nous dire. Quel en était le message ? Considérant Albert Camus comme un grand philosophe, je me suis dit qu'il y avait certainement un message subliminal caché quelque part entre les mots. Puis deux autres expériences m'ont amené à considérer ce texte d'une autre manière et à trouver les portes pour y entrer. Tout d'abord, ma fille préparant son bac de français il y a deux ans, avait ce livre sur sa liste des ouvrages à étudier. J'ai sauté sur l'occasion inespérée pour faire d'une pierre deux coups : aider ma fille à son oral de français et en ce qui me concernait, comprendre mieux ce texte. Entre temps, je m'étais procuré le livre audio en CD, version lue par Albert Camus lui-même, que je vous recommande, et ce texte qui se dépliait sous la voix de son auteur, me paraissait peu à peu plus accessible. Et j'ai alors compris le sens de ce titre, à tout le moins bien étrange, dont je n'avais pas compris jusqu'alors toute la portée...
Donc, le coupable, Meursault, c'est-à-dire le narrateur, est connu d'avance. Point donc de suspense. Ce récit écrit à la première personne, d'apparence froide et qui ressemble de très près à celui du Dernier jour d'un condamné de Victor Hugo, nous permet d'avancer dans les pas du narrateur jusqu'à sa fin inéluctable. Mais au fond, de quoi Meursault est-il donc coupable ?
Le livre commence par cette phrase presque devenue mythique : "Aujourd'hui maman est morte, ou peut-être hier, je ne sais pas". On dirait presque une phrase proustienne, du genre : « Longtemps, je me suis couché de bonne heure ». Cette introduction peut surprendre, tout le monde se rappelle en général la date du décès de sa mère, surtout si l'événement est proche.
L'étrange surprend, étonne... et c'est donc propice pour un philosophe à poser son regard. De l'étrange à l'étranger, il n'y a qu'un pas qu'Albert Camus franchit allégrement. Si ce récit nous perturbe à bien des égards, au-delà de la narration à la première personne qui est volontairement déstabilisante je le reconnais, c'est qu'il prône l'absurde.
Revenons aux faits, car il y en a plusieurs dans ce récit pourtant concis.
Meursault tout d'abord se rend à l'enterrement de sa mère, à l'hospice où elle résidait. Tout se passe de manière ordinaire, hormis ce regard sur lui d'une communauté de personnes âgées qui semble, tout au long de la cérémonie, l'observer d'un regard presque inquisiteur, comme s'il était étranger à eux. C'est un regard lourd, qui ne dit rien, sans doute faits de reproches parce que le narrateur apparaît comme quelqu'un qui ne s'est pas beaucoup préoccupé du sort de sa mère sur les derniers temps de son existence et qu'aux obsèques de celle-ci, il semble ne ressentir aucun chagrin. Voyons ! Tout fils qui se respecte doit pleurer à l'enterrement de sa mère ! Sous la forme d'un descriptif anodin, ce témoignage sera repris à charge pour dénoncer son indifférence présupposée à l'égard de la situation.
Mais de quoi donc Meursault est-il donc coupable ? En effet, au retour chez lui, il rencontre Marie au bord de la mer où il est venu se baigner, passent la journée et la soirée ensemble, font l'amour. Tout de même ! Coucher avec la première venue le lendemain où l'on enterre sa mère... ! Marie tombe amoureuse de Meursault, mais celui-ci ne semble rien ressentir pour la jeune femme. Quelques jours plus tard, il retrouve des amis dans un cabanon au bord de la plage. C'est un moment convivial, ils boivent beaucoup. C'est alors que, sur la plage brûlante de soleil, Meursault tue froidement un arabe avec lequel quelques instants plus tôt le groupe d'amis avait eu quelques démêlées. Cela pourrait être un banal fait divers. Mais voilà, Meursault le tue de plusieurs coups de révolver. Comme souvent dans l'oeuvre de Camus, le soleil est au rendez-vous, je dirai même que c'est un personnage à part entière. C'est un soleil noir et brûlant qui accompagne le geste de Meursault, ébloui par le reflet de ce soleil sur la lame du couteau que présente l'arabe. le soleil semble être ici une sorte de complice qui a pu porter, accompagner le geste fatal de Meursault.
Attention, mon propos, bien sûr, n'est pas de minimiser le meurtre horrible accompli par Meursault. Cependant, tout homme coupable, de quelque crime que ce soit, a droit de bénéficier d'une défense irréprochable basée sur des éléments factuels. le problème est qu'il est jugé sur d'autres choses qui n'ont rien à voir à voir avec son crime... Car, au fond, la mort de l'arabe, au cours du procès, on ne s'en préoccupe guère.
Le récit raconte de l'intérieur les affects d'un homme qui semble étranger à tout... Étranger à son environnement, à ses proches, étranger sur la terre, étrangers aux hommes, étranger à lui-même...
Ce qui dérange dans ce récit, mais qui en fait aussi sa force, c'est la narration. Nous sommes dans les pas du narrateur, nous sommes dans ses affects. C'est une sorte d'indifférence, mais elle n'est pas vraie, c'est une indifférence apparente, mais elle va coûter cher à la vie du narrateur. Il y a des émotions cachées par pudeur. Et il me semble que Meursault éprouve des sentiments. J'en ai trouvé plusieurs au fil du livre et je pense que c'est par timidité ou par pudeur qu'il les retient.
Pourtant, la force du livre est que le narrateur n'a pas l'air de ressentir grand-chose ; alors le lecteur que nous sommes est presque amené à le juger, à lui faire son procès, comme la foule qui, elle aussi, le juge et le conduira à l'échafaud.
Quelque part, la force du propos de l'écrivain est de nous entraîner au plus près de son récit, non pas pour être en empathie avec le narrateur, quoique, mais pour comprendre l'absurde de la situation. Et brusquement, nous nous réveillons avec l'étonnement qu'il faut : que faisons-nous au milieu de cette foule béate et béante ?
Alors, sommes-nous aussi l'Étranger ?
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Avec l'arrivée des beaux jours, j'ai trouvé un moyen agréable de combler mes lacunes littéraires : l'audio-livre !
Mes écouteurs dans les oreilles, j'enchaine les kilomètres.
Bon, il est vrai que ça me demande un effort de concentration parce que je pense être plus visuelle qu'auditive... mais c'est tout de même bien agréable.
J'ai ainsi écouté la douce voix de Camus me conter son oeuvre L'étranger.

Au début, j'ai été un peu agacée par cet être froid, insensible, lisse... Et puis je me suis laissée prendre dans les filets de l'auteur, et j'ai ressenti beaucoup de compassion pour cet homme qui s'était construit sans père, et qui comprenait plein de choses à sa vie, plein de choses de la vie lorsqu'il était trop tard...
J'aurais aimé qu'on puisse, comme il le désirait lui aussi, lui donner une autre chance, non pas pour qu'il assiste à toutes les exécutions capitales qui se seraient présentée à lui, c'est absurde, mais pour qu'il puisse vivre, enfin ! Pour qu'il puisse construire quelque chose, et transmettre ce que la vie lui avait enseigné.

L'étranger m'a donné envie de lire le mythe de Sisyphe, qui attend depuis longtemps dans ma bibliothèque.


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Il est curieux de constater que certains livres nous effraient par leur aura. Je n'avais jamais lu de Camus. Mes études m'ont fait passer à travers. A la lecture de ce court roman, je le déplore. Un bon prof de français doit certainement pouvoir donner des clés de compréhension, faire réfléchir et surtout donner envie de lire face à un tel matériau.

Ceci étant, une belle surprise que ce roman, facile à lire par son style simple et où chaque mot trouve sa juste place. Facile d'accès donc. Et pourtant... un livre qui fait réfléchir.

Etranger à lui-même, étranger au monde qui l'entoure, étranger au monde. Passionnante incursion dans la tête d'un homme vrai -ou pas - avec lui-même. est-il sot? est-il psychopathe (au sens de dénué d'empathie)? est-il juste totalement sans masque? est-il... quelque chose d'autre?

Beaucoup de questions soulevées, un livre que ne peut pas laisser insensible. Je suis ravie d'avoir découvert ce monument.
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« L'étranger », deuxième volume - publié en 1942 - de la trilogie de l'absurde, comme l'a dénommée l'auteur lui-même (« le mythe de Sisyphe », « l'Etranger » et « le malentendu ») est le roman par lequel je suis entré dans l'univers de Camus, à quinze ans… pour y découvrir, entre autres que « tout homme naît pour mourir »…Vaste programme !
En fait, ce petit roman (par le nombre de pages) retrace une partie de la vie de cet employé de bureau, Meursault, qui se verra condamné à mort : un enchaînement de circonstances l'ayant amené à tuer un arabe, sur une plage inondée de soleil…
Mais qui est Meursault ?
Inconsciemment, sans doute, il est « l'étranger », étranger à lui même et à la société dont il ne joue pas le jeu et semble ignorer ou rejeter les règles. Ainsi, il ne pleurera pas à l'enterrement de sa propre mère, il ne se défendra pas vraiment à son procès et repoussera l'aide du prêtre au moment de partir au châtiment suprême…
Pour Meursault, l'existence ici-bas n'a pas de sens : les événements s'enchaînent fatalement les uns aux autres sans autre vecteur que le hasard.
Mais attention : « les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux .» disait si joliment Brassens ; donnant ainsi une dimension universelle au « résumé » le « L'étranger » par Camus lui même : « Dans notre société tout homme qui ne pleure pas à l'enterrement de sa mère risque d'être condamné à mort »…
C'est fort…C'est très fort … et pour moi, sans aucun doute, un des chef-d'oeuvre de la littérature française.

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