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Arnaud Mousnier-Lompré (Traducteur)
EAN : 9782841720934
444 pages
L’Atalante (19/02/1999)
4.23/5   40 notes
Résumé :
Une ère nouvelle s'ouvre sur la Terre ; après un siècle de guerre, de famine et de désespoir, l'humanité survivante a entrepris de soigner le monde.
Et elle dispose du chronoscope, qui lui montre le visage des hommes d'autrefois et lui fait entendre leur voix. L'Observatoire du temps scrute les siècles passés. Ainsi du grand voyage qui conduisit Christophe Colomb le 12 octobre 1492 sur les rives du Nouveau Monde. " J'ai rêvé, dit Putukam du peuple taïno d'Ha... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Un excellent roman aux thèmes multiples

M'intéressant de près à tout roman impliquant le temps, l'histoire, les uchronies, les paradoxes temporels, etc, j'ai récemment découvert l'existence de ce livre. Après l'avoir lu, je suis étonné qu'il ne soit pas beaucoup plus connu, car clairement, il devrait, selon moi, être une référence dans ces thématiques. Mais pas seulement dans ces thématiques, ce que je vais tenter d'expliquer. Car résumer une telle histoire sans vous gâcher le plaisir de la découverte et des rebondissements ne va pas être facile. Non pas parce que la lecture de cet ouvrage est difficile (c'est vraiment très bien écrit, le rythme et la construction sont proches de la perfection), mais parce que si j'en dis trop, je vais faire des ellipses qui vont saboter le rythme très précis amenant chaque changement de cap de l'histoire minutieusement mis en place par l'auteur. Car dans ce roman, on part avec des certitudes, et au fur et à mesure que l'histoire se déroule, les personnages s'aperçoivent peu à peu que rien n'est en fait ce qu'il semblait être jusque là. Je sais, dis comme ça ça a l'air nébuleux, mais impossible d'en dire plus sans tout gâcher.

De l'art délicat du résumé garanti sans spoilers

Bon, tentons de résumer sans en dire trop : l'action démarre dans le futur. Guerres et désastres écologiques on fait passer la population de la Terre de sept milliards à 700 millions. Des cultures entières ont disparu, ainsi que des espèces animales, des écosystèmes ou des oeuvres d'art. Ces pertes sont aussi cruelles que, pour la plupart, irremplaçables. Les survivants ayant tiré les leçons de leurs erreurs, la paix règne désormais, ainsi qu'une certaine prospérité matérielle. Tout le monde mange à sa faim, tout le monde bénéficie de l'éducation, etc. La technologie a progressé, et elle permet de mettre au point un appareil permettant, d'une certaine façon, de retrouver une partie de ce qui a été perdu à jamais : un dispositif permettant de voir et d'entendre à volonté ce qui s'est passé dans le passé.

Tagiri s'en sert pour observer ses ancêtres africains. Elle est témoin de la mise en esclavage de l'un d'eux. de là, elle en vient à s'intéresser au sujet, et, de fil en aiguille, à Christophe Colomb, et au rôle qu'il a joué dans l'explosion de ce système. Elle observe son enfance, et aperçoit le moment qui en a fait un des pivots de l'histoire. le pivot autour duquel l'histoire aurait pu tourner dans un autre sens. Un sens évitant esclavage aux populations indigènes d'Amérique.
Oui mais… selon ce qu'elle voit, Colomb aurait du en toute logique tourner son désir d'or, de titres et sa volonté d'amener d'autres populations au Christ vers la reprise de Constantinople aux Turcs et de la Terre Sainte à l'Islam. Son extraordinaire pouvoir de persuasion aurait du inciter les souverains d'Europe à organiser une nouvelle Croisade, qui aurait balayé la civilisation musulmane tout comme, dans notre histoire, la conquête a balayé les civilisations précolombiennes. Tagiri continue à chercher ce qui a bien pu tourner le regard de Colomb vers l'Ouest et non vers l'Est. Et là, elle découvre une chose théoriquement impossible : quelqu'un est apparu à Colomb, se faisant passer pour le divin, et lui a ordonné d'aller vers l'Ouest pour la gloire de Dieu. Ce qui explique la détermination inébranlable de Colomb à convaincre les Portugais, puis les Espagnols, de financer son expédition. Il savait. Mais cela soulève une question d'une toute autre ampleur : qui lui est apparu, pourquoi, et surtout comment ? C'est après tout théoriquement impossible. Et les implications sont vertigineuses : cela veut dire que Tagiri vit dans une uchronie du monde « réel ». Ou en tout cas d'un monde précédent.

Bref, vous le voyez, le livre est très riche. Il alterne entre séquences se passant dans le futur et séquences vues du point de vue de Colomb. Il balaye de nombreux thèmes, des personnages ou points-pivots de l'histoire à l'esclavage, la religion, etc. Outre le comportement de Colomb, certains mystères sont aussi résolus au passage, de l'Atlantide à Noé, des événements qui trouvent des explications tout à fait rationnelles. de plus, les séquences vues du point de vue de Colomb peuvent être lues comme un roman historique, du moins jusqu'à un certain stade du roman (et là, j'en ai déjà révélé trop).

Bref, ce livre s'est révélé passionnant de bout en bout, patiemment, logiquement et méticuleusement construit (chaque chapitre amène son lot de révélations et de changements de point de vue très bien introduits par le chapitre précédent) pour brosser un tableau fascinant de ce qui a été et de ce qui aurait pu être. Il ne plaira peut-être pas à tout le monde (j'avoue être fasciné par le monde précolombien et les uchronies, donc forcément ça me parle peut-être plus qu'à d'autres), mais en tout cas il faut le lire et ainsi éviter de passer à côté d'un grand roman, tout simplement. Et puis ce n'est quand même pas souvent qu'on voit une uchronie dans l'uchronie d'une uchronie (vous comprendrez en le lisant), ainsi que les actions délibérées de gens qui savent exactement comment faire pivoter l'histoire autour de son axe et le résultat final qu'ils vont obtenir.
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J'aurais jamais pensé dire ça un jour d'un livre d'Orson Scott Card, mais j'ai eu du mal à rentrer dedans. le style était déjà dans les discussions, mais en permanence, je me faisais rebuter par une avalanche de points d'exclamation, ce qui n'est pas une bonne chose selon moi en-dehors des dialogues : le texte se suffit en lui-même, vouloir l'accentuer avec la ponctuation le décrédibilise plus qu'il ne le sert. Sans parler de la traduction de L'Atalante qui donne trop dans les expressions désuètes et ne prend même pas la peine de mettre les pensées en italique. J'avais déjà remarqué ce défaut à Pocket avec "Les Enfants de la Terre", mais là c'est encore plus gênant car certains chapitres passent presque constamment entre la troisième personne du passé et la première du présent.
Mais cela dit, il faut bien avouer que "La rédemption de Christophe Colomb" n'est pas sans mérite : trouvez-moi un autre roman capable de brasser SF d'anticipation, time opera, uchronie impure et non-impure (de par le fait de considérer notre monde comme l'uchronie d'une autre uchronie, qui aurait été le vrai monde jusqu'à un paradoxe temporel !), roman historique, dyschronie et utopie, pour voir. Et puis ses personnages ! Tagiri, par exemple : c'est un personnage blanc et réaliste à la fois. C'est si rare que je venais à me demander si c'est possible. Mais oui : si son empathie est si forte, c'est parce que c'est dû à son passé, ses défauts sont absents du récit parce qu'ils ne le feraient pas avancer, et elle est mise dans différentes situations qui l'empêchent de devenir un être simplement uniforme et dépourvu de relief. Un autre truc qui m'a frappé, c'est le fait qu'il n'y a aucun antagoniste principal : il y a des peuples dangereux, des adversaires au sein d'un équipage, des violeurs, mais tous restent cantonnés au rang de personnages secondaires. le destin du monde ne dépend pas d'un méchant mais de toutes les personnes, quels que soit leurs choix et leurs actes.
Voilà pourquoi il s'agit d'une lecture si importante, tant pour les amateurs d'Imaginaire que pour ceux d'Histoire, d'autant plus qu'elle donne une interprétation à certains thèmes mythiques ou bibliques à la fois rendus réalistes et sortant des sentiers battus. Et quand je pense qu'il y a deux suites qui sont parues et qu'on n'a toujours pas traduites ! Les éditeurs français seront toujours à la bourre...
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Alors que la plupart des romans sur les voyages temporels évoquent le danger des altérations du passé, et leurs conséquences sur le présent (comme toute la suite d'histoires de Silverberg, le cycle "Time opera"), l'auteur prend ici le parti inverse : il s'agit, pour ses personnages, de corriger l'histoire et d'enrayer à sa source la série d'événements qui conduit à leur présent catastrophique, où la terre est épuisée. C'est un bon roman, où l'uchronie, au lieu d'être donnée dès le départ, est le produit de l'action des hommes.
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Une de mes histoires préférées que j'ai lue et relue. C'est l'histoire d'une uchronie autour de Christophe Colomb, de paradoxes, d'esclavage et d'humanisme. Après des siecles de guerres et de famines, la terre agonise. L'observatoire du temps permet à des scientfiques d'étudier le passé. Grâce au chronoscope, il est possible de voir et d'entendre les voix de nos ancêtres. A force d'observer le passé, une scientifique découvre que le voyage de Christophe Colomb aurait pu tourner autrement et qu'il suffirait de changer quelques événements pour que la terre soit sauvée. C'est extrêmement bien pensé et très original.
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Je n'ai pas accroché au récit que je trouve trop lent à se mettre en place ; un reproche aussi pour le récit que je trouve qu'il manque de rythme, cela discute bien trop… bref, un peu lourd à lire.
Je suis peut-être un peu exigeant sur les uchronies qui démarrent rapidement et sur des récits énergiques, qui ne sont d'ailleurs pas des gages de qualité, mais j'aime être transporté dans le récit avant le tiers du récit, sinon mon attention vacille…
Je comprends les nombreuses critiques positives sur cet ouvrage, sur le fond oui, sur la forme je ne suis pas d'accord.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[…] si les Portugais devaient se heurter à la côte du Brésil, il n’y avait aucun profit a y faire : c’était un territoire sec et faiblement peuplé, et ils l’auraient négligé comme ils ont négligé la majeure partie de l’Afrique […]
Rencontrer par hasard une terre ne signifiait rien ; c’est arrivé aux Vikings et qu’en est-il sorti ? Rien.
[…]
Non, c’est seulement à cause des rapports de Colomb annonçant des richesses sans limites, rapports qui ne se sont vérifiés que bien après sa mort, que d’autres marins ont suivi sa route. Vous comprenez ? Ce n’est pas parce qu’un homme a mis le cap à l’ouest que les Européens ont conquis l’Amérique et, par suite, le monde entier : c’est parce que cet homme, c’était Christophe Colomb.
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"Colòn, dit-elle, sais-tu quand je te montrerai cet or ?"
Au milieu des autres Blancs, il se retourna vers elle. "Quand ?
- Quand tu aimeras le Christ plus que l'or."

p.376
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