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EAN : 9782818020364
496 pages
P.O.L. (02/02/2017)
3.75/5   10 notes
Résumé :
Dans cette pièce vide, d'à peine trois mètres sur trois, deux enfants complètement nus se tenaient l'un en face de l'autre. Je vois encore avec une grande clarté devant moi, tandis que j'écris ces lignes, son corps à elle, mince et blanc, les monnaies cuivrées des seins, le sexe qui n'était qu'une ligne ébauchée entre ses cuisses. Il n'y avait presque aucune autre différence observable entre ces deux corps d'enfants .
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dans la liste des oeuvres du même auteur l'éditeur (très probablement à la demande de l'auteur) a expurgé le titre le Rêve, traduit par Hélène Lenz, or, il s'agit, peu ou prou du même texte original. Cela dit tout de l'intention sulfureuse de spéculer sur une reprise. La quatrième de couverture de l'édition de 1992 affirme haut et fort : l'édition française peut être considérée comme conforme aux voeux de l'auteur. Les nouvelles sont devenues roman, mais surtout la Japonaise est devenu « gâteux japonais » (p. 64). On tombe donc de Charybde en Scyla.
Je renvoie donc à ce que j'ai écrit il y a longtemps déjà. On peut lire dans LE RÊVE, éditions Climats 1992, page 51 : « Quand cela arrivait, ils le payaient en lui offrant une Japonaise rouge ou un pain brûlant que le petit Tsigane mouillait de salive pendant des heures en le retournant dans sa bouche édentée. » (Le Jeu), à comparer avec cet extrait de la page 45 de l'édition de 1993 de « Nostalgia », parue chez Humanitas : « Îi dădeau în schimb cîte o japoneză rumena sau o chiflă fierbinte, pe care ţigănuşul le îmbăla cu gura lui ştirbă şi o oră întreagă » (Mendebilul). Dans Frumoasele străine, Cărtărescu s'insurge page 219 contre sa traductrice (Mme Hélène Lenz) qui aurait vu une Japonaise « socialiste » et un enfant « cannibale », parmi tant d'autres « horreurs ». le fait est que l'auteur lui-même utilise une synecdoque, puisque selon le DEX (Dictionnaire explicatif de la langue roumaine) Online, une Japonaise est une sorte de petit pain tressé, par ressemblance avec le chignon des femmes japonaises. Un exemple est même cité : « Cina a constat dintr-o japoneză și o cană de lapte. ». La traductrice a donc traduit une synecdoque en langue roumaine (lexicalisée depuis mais c'est un autre problème) par une synecdoque en français. La majuscule à Japonaise provient probablement des offices d'un correcteur. le « rumen » qui devient rouge, on peut encore en débattre, mais pas de socialiste à l'horizon et une traduction qui tient la route. Et si on se remettait justement à traduire. le désert guette depuis deux ans déjà.
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Honte à moi, j'ai abandonné ce livre. La première partie en est à la fois inventive et ennuyeuse, tirée par les cheveux tout en contenant des réflexions intéressantes sur les rapports de la littérature et du réel. Dommage que l'auteur n'ait pas écrit un essai au lieu de cette histoire assommante !

Cette partie est centrée sur un monde masculin, ce qui n'est pas un défaut en soi, bien sûr. Mais au fil des livres, je suis un peu saturée de cet univers nombriliste, quand même assez majoritaire, dont émane toujours le même petit refrain rabat-joie. Et las ! voici que la seconde partie débute par des jeux de petits garçons autour de leur immeuble dans un terrain vague, construisant leur virilité à l'aide des sempiternels jeux de rivalité et d'exclusion, comme cela semble inévitable. J'en ai été asphyxiée.

Pourtant je ne suis pas rebelle à la littérature masculine : j'ai lu tout Bukovski ; une grande partie d'Henry-Miller (je l'ai rencontré sur ma route adolescente et en garde le souvenir amusé d'un homme qui n'en est pas revenu d'être pourvu d'une quéquette, sort quand même partagé par énormément de gens) ; tous les livres traduits en français de Patrick deWitt, dont "Ablutions" qui nous plonge dans un univers d'alcoolisme et de bars sordides tout en conservant un regard chaleureux. Ah ! Patrick DeWitt, que je ne saurais trop recommander : "Les frères Sisters" (pas le film, le livre...), "Heurs et malheurs du majordome Minor"... J'apprécie aussi beaucoup Michel Houellebecq. Comme quoi on peut être un homme et avoir de l'ouverture et de la sensibilité.

Car on trouve dans tous ces livres, y compris chez Henry Miller, une dimension humaine, une étoffe, que je n'ai pas respirées ici.

Désolée. Trop d'ennui à errer sans but dans cette uniformité grise.

Peut-être me suis-je privée d'une suite sublime.

Peut-être.

Donc bien entendu, n'ayant pas continué, je ne me permets pas de noter : c'est la moindre des choses.

Quant à lire une littérature d'homme, je reviens à mon Joseph Roth, une splendeur... la métamorphose de la vie par la littérature.
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Un grand livre onirique, très audacieux, tissé de visions telles qu'on en trouve dans les tableaux de Jérôme Bosch, absolument littéraire, cependant. Les différents chapitres de ce roman, parfois décrit erronément comme un recueil de cinq nouvelles, forment un ensemble cohérent, quoique relié par des liens souterrains. Une écriture puissante, qui entraîne le lecteur dans un maelstrom d'images et le fait passer constamment du registre réaliste (on est bien à Bucarest, entre terrains en friche, constructions abandonnées, caves sordides...) au registre fantastique, voire cosmique, le plus souvent conduit par des enfants ou de jeunes marginaux au bord de la folie. C'est très fort. On peut penser à des auteurs comme Laszlo Krasznahorkai, Witold Gombrowicz. du coup, je vais entreprendre sans hésiter la lecture de "Solénoïde" (2019), son dernier pavé qui, paraît-il, est un chef-d'oeuvre.
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Aussi subversif qu'extravagant et donc logiquement censuré lors de sa parution, écrit d'une plume viscérale, totalement fantasque et parcouru d'araignées, La Nostalgie est la pierre d'achoppement de l'oeuvre du romancier et poète roumain. C'est un livre incroyable, total et exigeant, d'une grande maturité, qui annonçait sans aucun doute la naissance d'un des plus brillants prosateurs de son temps (et futur Prix Nobel de littérature - les paris sont ouverts) !
L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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"Mélange de fantastique et de réalisme magique, La nostalgie est aussi une réflexion puissante sur le temps et ses représentations, sur l'auteur et l'écriture, sur la création, sur la folie. Un texte qui brise les limites que nous nous laissons assigner par le réel, pour notre malheur, et qui se lit comme un hymne bouleversant à la liberté."

Gabrielle Napoli
Lien : http://www.en-attendant-nade..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il n'existe en fin de compte ici-bas qu'un seul problème : comment se frayer un chemin ? Comment gagner le large ? Comment faire éclater la chrysalide et devenir papillon ?
(Thomas Mann)
(p. 453, en épigraphe à la nouvelle L’Architecte)
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"Dans cette pièce vide, d'à peine trois mètres sur trois, deux enfants complètement nus se tenaient l'un en face de l'autre. Je vois encore avec une grande clarté devant moi, tandis que j'écris ces lignes, son corps à elle, mince et blanc, les monnaies cuivrées des seins, le sexe qui n'était qu'une ligne ébauchée entre ses cuisses. Il n'y avait presque aucune autre différence observable entre ces deux corps d'enfants ."
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Dès les premières lignes couchées sur le papier, il entre dans la main qui tient le stylo - comme dans un gant - une main étrangère, moqueuse, et ton image dans le miroir de la page s'éparpille de tous côtés comme du vif-argent, et voilà que de ses grains déformés apparaissent par coagulation l'Araignée, la Larve, l'Eunuque, l'Unicorne ou le Dieu, alors que tu ne voulais simplement parler, toi, que de toi. La littérature est tératologie.
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[...] gâteau japonais
(p. 64)
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Nicolas Cavaillès lit Mircea Cărtărescu.
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