Honte à moi, j'ai abandonné ce livre. La première partie en est à la fois inventive et ennuyeuse, tirée par les cheveux tout en contenant des réflexions intéressantes sur les rapports de la littérature et du réel. Dommage que l'auteur n'ait pas écrit un essai au lieu de cette histoire assommante !
Cette partie est centrée sur un monde masculin, ce qui n'est pas un défaut en soi, bien sûr. Mais au fil des livres, je suis un peu saturée de cet univers nombriliste, quand même assez majoritaire, dont émane toujours le même petit refrain rabat-joie. Et las ! voici que la seconde partie débute par des jeux de petits garçons autour de leur immeuble dans un terrain vague, construisant leur virilité à l'aide des sempiternels jeux de rivalité et d'exclusion, comme cela semble inévitable. J'en ai été asphyxiée.
Pourtant je ne suis pas rebelle à la littérature masculine : j'ai lu tout Bukovski ; une grande partie d'
Henry-Miller (je l'ai rencontré sur ma route adolescente et en garde le souvenir amusé d'un homme qui n'en est pas revenu d'être pourvu d'une quéquette, sort quand même partagé par énormément de gens) ; tous les livres traduits en français de Patrick deWitt, dont "
Ablutions" qui nous plonge dans un univers d'alcoolisme et de bars sordides tout en conservant un regard chaleureux. Ah !
Patrick DeWitt, que je ne saurais trop recommander : "
Les frères Sisters" (pas le film, le livre...), "Heurs et malheurs du majordome Minor"... J'apprécie aussi beaucoup
Michel Houellebecq. Comme quoi on peut être un homme et avoir de l'ouverture et de la sensibilité.
Car on trouve dans tous ces livres, y compris chez
Henry Miller, une dimension humaine, une étoffe, que je n'ai pas respirées ici.
Désolée. Trop d'ennui à errer sans but dans cette uniformité grise.
Peut-être me suis-je privée d'une suite sublime.
Peut-être.
Donc bien entendu, n'ayant pas continué, je ne me permets pas de noter : c'est la moindre des choses.
Quant à lire une littérature d'homme, je reviens à mon
Joseph Roth, une splendeur... la métamorphose de la vie par la littérature.