Court ouvrage qui retrace le voyage de Cendrars au Brésil, et retranscrit ses impressions lors de la découverte des paysages fantastiques du Brésil, comme l'Enfer Vert, l'autre nom de la forêt amazonienne, ou la sublime ville de Rio de Janeiro. J'ai particulièrement apprécié ce livre, et dans un premier temps parce qu'il décrit avec une justice impressionnante un pays que j'aime, et où j'ai passé la plus belle année de ma vie, et dans un second temps parce que la plume de Cendrars a, il faut l'avouer, quelque chose d'envoûtant, qui m'a transporté... Cependant j'estime que cet ouvrage s'adresse à des gens qui connaissent déjà le Brésil, qui l'ont connu au cours d'un voyage à l'image de celui de Cendrars, qui y ont vécu... En effet, la pléthore de détails, ne peut évoquer quelque chose de concret qu'à des personnes les ayant déjà vu... Pour ma part, j'ai souri en entendant ces histoires milles fois entendues de Caramuru ou de Paradis, avec cette petite phrase "Deus é brasileiro" (Dieu est brésilien)... J'ai réussi à pleurer de presque rien, seulement de lire la description de ce ciel étoilé, magique sous les tropiques... A un moment Blaise Cendrars évoque les longues nuits que l'on peut passer à se plonger dans l'infini du ciel, et je me suis ému de ce simple constat : ces nuits je les ai vécues, où chaque étoile, comme une amante passionnée vous supplie de rester éveillé encore un peu, quelques secondes...
Mais peut-être me trompé-je, et peut-être certains lecteurs auront appréciés de découvrir ce formidable portrait en mots de ce magnifique pays, ainsi que, et il fallait bien que je le dise dans cette critique, les SUBLIMES photos de Jean Manzon ! J'ai découvert grâce à lui des lieux du Brésil que je ne connaissais pas, et je le remercie de la qualité de ses photos.
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Sur les 8 500 000 kilomètres carrés que comporte la superficie du Brésil, 4 500 000 kilomètres carrés, soit plus de la moitié du territoire national, composent, à proprement parler, le bassin amazonien, qui n’est qu’une immense forêt impénétrable. À peine deux millions d’habitants, c’est-à-dire moins d’un vingtième de la population totale du Brésil, vivent dispersés dans ces solitudes aquatiques et sylvestres de la grande forêt équatoriale, où l’impétuosité des eaux détruit tout sur son passage en temps de crue et où la débordante Amazone, aux sources inépuisables, lutte avec la puissance envahissante et sans cesse renaissante de la végétation qui prend racine sur ses racines en forme de digue, qu’elle veut fixer et que lui ronge et dont il détache des pans, grands de plusieurs hectares, qu’il charrie lentement vers la mer, îles flottantes, avec des milliers, avec des dizaines de milliers d’arbres qui se tiennent debout, et qui ne s’affaissent, et qui ne s’écroulent et qui ne se versent, les racines en l’air, que dans la houle de l’Océan, souvent fort loin au large.L’Amazonie est réellement la dernière page de la Genèse qu’il reste à écrire », a dit Euclide da Cunha, le génial écrivain de la sertao et le plus grand connaisseur de sa terre et de ses gens, le Brésil, son unique passion. Regardez bien cette photographie du Labyrinthe. En effet, c’est un monde en formation que l’on découvre du haut des airs. Où s’arrête l’eau, où finit la forêt (dont vous avez une vue plus rapprochée donc plus intense) et que prépare ce ciel à l’horizon, chargé de nuées de chaleur ? Seul l’emploi de l’avion a permis de capter pour le climat de cette vue pathétique
Il est curieux, et c'est même extraordinaire de constater et de se l'avouer, qu'une image peut jouer un rôle actif dans la vie des hommes, voire troubler et tromper la psychologie de toute une nation ou d'une époque au point que son potentiel poétique fait l'Histoire.
Le présent, la chose la plus difficile à fixer à l'objectif, car c'est la chose la plus fugitive au monde. C'est l'instant. Un instant heureux entre deux révolutions. L'installe en équilibre.
Interview de : Pierre Corbucci
pour son livre : LA DISPARITION D'ARISTOTELES SARR
paru le 18 janvier 2024
Résumé du livre :
Un roman aux accents tragiques qui entraîne le lecteur au coeur de la forêt amazonienne dans le combat qui oppose l'humain à la nature.
Amérique du Sud, années 1920. Lieutenant du génie, Aristoteles Sarr est chargé d'aménager une piste d'atterrissage au coeur de la forêt amazonienne. le survol de cette zone jamais cartographiée doit permettre de prolonger le chemin de fer. Convaincu du bien-fondé de sa mission, le jeune lieutenant n'a pas conscience que la jungle est animée d'une vie propre, que ses ténèbres fourmillent de dangers, et qu'à vouloir dominer la nature, on a tôt fait de s'en attirer les foudres. Aux abords de l'extravagant palais de la Huanca, dernière enclave humaine avant l'inconnu, d'étranges disparitions se multiplient.
Un roman picaresque aux mille nuances de vert, aussi puissant qu'une tragédie antique.
Bio de l'auteur :
Pierre Corbucci est né en 1973. Après une enfance varoise, il étudie et enseigne l'histoire et la géographie avant de mettre sa plume au service de diverses agences de communication. Esprit curieux, mélomane avisé, voyageur alerte, il est toujours à l'affût de nouvelles histoires. Son goût marqué pour les littératures d'Amérique latine et le roman d'aventures lui donne envie d'explorer de nouveaux horizons littéraires. Fervent admirateur de Blaise Cendrars et de Gabriel García Márquez, il entraîne ses lecteurs aux confins de la jungle amazonienne à travers ce second roman.
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