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EAN : 9782742753420
292 pages
Actes Sud (28/01/2005)
4/5   13 notes
Résumé :
Lors d'une soirée dans un club, le jazzman, copieusement aviné, a d'étranges pratiques. L'ennui et la vacuité de son esprit sont tels qu'il se livre inconsciemment à une catharsis aux frais du stradivarius. Affalé dans un fauteuil, il dépose les cendres de sa cigarette dans le violon. Il les regarde tomber par l'ouïe gauche et maculer la signature. Etranger au monde alentour, il tire sur le filtre et observe, d'un œil torve, le scintillement de la braise. Le Gibson ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ah ! qu'elles sont plaisantes et agréables ces lectures qui vous vont voyager dans des mondes méconnus, dans des mondes que jamais, nous ne fréquenterons...ce fut le cas de cette lecture.
Les cours de musique au lycée furent pour moi, l'occasion de se poser, de faire des devoirs en retard, de mettre le chahut parfois.....bref, la musique était représentée, en ce qui me concerne par les Beatles et les Rolling Stones, et de temps en temps par l'écoute sur mon petit transistor de concerts classiques, et aujourd'hui par des CD sur mon autoradio.
Je fus par contre immédiatement séduit par ce titre, sans même avoir lu la quatrième de couverture...et séduit par cet auteur luthier à Montpellier......la région où je vis
Je venais d'entrer dans un monde totalement méconnu....celui du voyage et des rencontres de ces grands violons qui depuis leur fabrication sont passés de mains en mains, et qui aujourd'hui n'appartiennent même plus aux artistes qui les font vibrer, mais à des  fonds d'investissement qui les mettent à leur disposition....et entre deux concerts, ils dorment dans des coffres blindés, et font les beaux jours des compagnies d'assurances qui les couvrent!
Voyage dans le temps depuis la sélection de ces épicéas des forêts vosgiennes proches de Mirecourt ou autres dans lesquels sont conçus et fabriqués ces chefs d'oeuvres, ces épicéas qui leur donnent leur belle teinte rouge, en passant par les camps nazis, les boites de jazz américaines, les grandes salles de concerts....le passé et l'actualité.
Ah! si seulement ils pouvaient parler, raconter ces mains qui leur ont donné vie, ces mains honnêtes et celles de ces voleurs, et ces mains qui les ont conçus et réalisés, celles qui les réparent et les entretiennent et celles qui font monter les émotions de ceux qui assistent aux concerts....
Certes, il y avait Stradivari mais aussi Amati, Guarneri, Montagnana, et d'autres encore qui les ont réalisés et les entretiennent.
Mais qu'auraient été ces violons sans ces musiciens, ceux qui n'ont laissé aucun nom dans l'histoire, qui jouaient dans des bals au XVIII ème siècle, dans des bouges ou dans des camps gitans, ceux qui les ont emportés avec eux dans le train qui les conduisait dans les camps nazis, ceux qui jouent au sein d'orchestres de jazz, sans ces grands tels Guadagnini, Vuillaume ou Paganini, tous mis en scène par l'auteur, et ceux qui aujourd'hui encore remplissent par leur seul nom d'immenses salles de concert....avant cette pandémie.
Certains les ont traités avec respect et dévotion, d'autres au contraire, y écrasaient leurs clopes, alors qu'ils étaient trop saouls pour en tirer un accord.
L'auteur sait de quoi il parle...son imagination doit avoir des ailes, quand, dans son atelier il répare un vieux violon et imagine sa vie passée dans des grandes les salles, ou dans des réunions de famille, quand il pense à ceux qui l'ont fait vivre ou qui l'ont abimé, ou quand il imagine la vie pendant les prochaines décennies du violon qu'il va fabriquer, réparer et livrer.
Comment ne pas rêver devant ces instruments, comment ne pas être émus.
Oui ces objets inanimés ont une âme ! deux âmes même ! Une âme de corps et une âme de coeur!
J'ai découvert un monde que je connaissais très peu, un univers de passionnés, d'artistes! Et également des instruments très rares tels l'Octobasse de près de 4 m de haut, pesant plus de 100 kg...
Bref...j'ai fait un beau voyage !

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Frédéric Chaudière, luthier montpelliérain, vient de publier chez Actes Sud les Tribulations d'un stradivarius en Amérique, modestement sous-titré « récit » alors qu'il a l'étoffe d'un véritable roman. Une de ces petites merveilles dont on se délecte, qu'on fait durer, juste pour le plaisir d'y rester plongé le plus longtemps possible. de Crémone à Carnegie Hall, l'histoire du « Gibson » permet de révéler un véritable talent. Frédéric Chaudière peut assurément prendre sa retraite de luthier, son avenir dans les lettres étant des plus prometteurs. On retient son souffle dans l'atelier d'Antonio Stradivarius. Il ne faudrait pas le déranger dans son travail. Et on souffre le martyre lorsque le violon est brûlé à la cigarette par son voleur. Car ce violon acquiert le statut d'un véritable personnage. Pas trentenaire, lui, mais « quadricentenaire ». Et jamais dépressif, même affublé du plus mauvais vernis !
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Voici un livre atypique. À la fois passionnant et exaspérant. C'est l'histoire d'un violon. le stradivarius "troppo rosso" de 1713 aussi appelé "Huberman" ou "Gibson", actuellement joué par Joshua Bell. de sa naissance jusqu'à son retour médiatique en 1985.

Ce livre est écrit par un luthier qui le connaît particulièrement bien car il l'a eu entre ses mains. L'histoire commence à New York en 1936 lors du concert de Bronislaw Huberman à Carnegie Hall. le violon est volé lors de la représentation avant de disparaître pendant 50 ans. Puis nous sautons en 1707 pour suivre le parcours d'un luthier crémonais lors de l'achat du bois (épicéa des dolomites, érable ondé des Balkans, ébène d'Indonésie...) nécessaire à la conception de ses instruments.

Pendant une centaine de page nous suivons la vie des célèbres luthiers : Amati, Guarneri et surtout Stradivari. Puis celles du Comte Cozio de Salabue, Guadagnini, Vuillaume et finalement Paganini. A partir de la moitié du livre commence le récit de la vie d'Altman qui nous livre des informations inédites sur le parcours du violon. Nous suivons enfin le destin des grandes maisons londoniennes Hill puis Beare, et assistons à la réapparition rocambolesque du violon martyr.

Le livre est écrit à la 3ème personne, dans un style peu entraînant. En fait il ne faut pas considérer ce livre comme un roman mais plutôt comme un documentaire passionnant pour lui attribuer tous ses mérites.
Lien : https://www.le-violon.org/vi..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Le plaisir procuré par la taille directe est intense et Stradiviari, coupé du monde, se livre entièrement à son labeur. Enivré par les effluves dégagées par le sapin, il termine à la noisette et aux ratissoires. Il ne lui est plus arrivé d'ébaucher un instrument depuis de longues années et a quelque peu oublié le bonheur simple procuré par le transformation d'un morceau de bois brut fendu à la hache en une forme souple et généreuse." (P. 43)
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