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EAN : 9782902302284
256 pages
In Fine éditions d'art (31/10/2019)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Barbara Hepworth (1903- 1975) est l'une des plus grandes femmes sculpteurs du XXe siècle. Elle fait partie de ces artistes ( Arp, Calder, Gabo, Mondrian..) qui, au lendemain de la Première Guerre mondiale, ont su réinventer l'art entre abstraction et figuration, dans une démarche humaniste et universelle de profond renouvellement des formes. En étroite collaboration avec la Tate, le musée Rodin invite une (re)découverte inédite de la brillante carrière de cette arti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Barbara Hepworth a fait  ses débuts à Paris au sein des mouvements de sculpture d'avant garde, elle participe en 1934, à  31 ans, à Abstraction -Creation,  entre en contact dès 1932,  avec les plus grands: Arp , Brancusi, Picasso, Braque, Léger, Helion, Mondrian, Kandinsky . Pourtant, elle n'a pas  eu en France -avant celle de Nancy, en 2006,-  la grande exposition française qu'elle méritait, elle qui a en eu partout dans le monde où elle était saluée comme la "reine de la sculpture ". 

Aucun grand musée national français  n'a non plus acquis une de ses oeuvres -la fondation Maeght qui en possède une est un organisme privé- alors que le MoMA lui achète , dès 1936 , ses Discs in Echelon... Elle n'a que 32 ans!

Alors la magnifique exposition que lui consacre le musée Rodin et l'excellent catalogue qui la présente sont un juste  hommage qui, pour être tardif ,n'en est pas moins éblouissant. 

La rétrospective  s'organise autour de trois grands axes : les rapports de "dame Barbara" -la reine d'Angleterre l'anoblira!- avec la France et les artistes de l'avant garde abstraite , son atelier à  Saint Yves, dans les Cornouailles et enfin son  univers sculptural,   depuis les  années 30 jusqu'à son décès en 1975, asphyxiée par l'incendie de son atelier.

Grâce à une scénographie à la fois  poétique et concrète, on peut suivre la trajectoire impérieuse d'une créatrice qui savait où elle allait et de quoi elle voulait se faire  l'écho , et  pénétrer dans l'oeuvre inspirée, magique et forte de cette reine de la taille directe.

Barbara détestait le modelage, de même que, en taille,  les matériaux "tendres" comme le calcaire, certains bois... Elle aimait le corps à corps avec la matière la plus dure  et même quand la dimension de ses pièces interdisait la taille directe,  elle avait inventé de jeter sur des structures métalliques des masses brutes de plâtre qu'elle attaquait ensuite à la massette et au ciseau,  à la boucharde, la gradine ou la râpe.

Les formes, chez elle,  sont inspirées de celles que la nature a forgées et de celles que les premiers artistes de l'humanité ont taillées dans le granit pour leur répondre.

Hepworth  cherche le percement des masses les plus dures,  à travers  l'oeil duquel s'organise alors l'espace tout autour.  Elle oppose le lustre extérieur, parfait, des matières les plus rebelles à leur paroi interne -peinte, patinée, martelée ou burinée- comme si elle perçait ainsi le secret de la matière et en disait la fragilité. 

Une magnifique expo, un catalogue d'une inépuisable richesse et une grande, une très grande artiste!
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Le catalogue mystifie un peu la relation de l'artiste avec Paris et le musée Rodin, mais rien de gênant : j'adore les histoires. Suite à cela, Alan Bowness, historien de l'art et ancien directeur de la Tate, donne une interview passionnante, autant dans ses réponses que dans la manière dont est mené cet entretien. On découvre une Barbara Hepworth beaucoup plus personnelle, mais principalement happée par son art.

Suite à ces divers articles critiques, qui sont excellents, on a une partie catalogue, où sont collées les lettres que Barbara Hapworth a pu envoyer où recevoir à quelques noms du milieu. C'est intéressant, mais collées de la sorte, tout comme elles étaient affichées à l'entrée de l'exposition… Bon, on comprend l'ironie de sa relative invisibilité en France alors qu'elle est une artiste essentielle, mais c'est une mise en page et une scénographie qui ne sont pas renversants.
Enfin, nous arrivons aux photographies d'archives qui célèbrent l'oeuvre de Barbara Hepworth : une sculpture monumentale qui orne le siège du Secrétariat des Nations unies.

Mais pour moi, là où son travail gagne toute sa puissance, c'est dans la relation profonde qu'elle possède avec son atelier, lui presque sacré où elle entre en contact avec la matière. Car, en plus d'être une artiste manuelle hors-pair malgré sa frêle apparence, elle écrivait remarquablement bien. Elle exprimait mieux que quiconque son art, et on est ravie de lire de sa plume ou des mots retranscrit d'elle à la fin de cet ouvrage.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le travail de taille est un processus lent et la conception d'une sculpture semble découler d'une expérience générale et soutenue, plus que d'un incident particulier. Autrement dit, la réalisation d'une idée et la conception de nouvelles idées se font généralement en même temps .
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Du point de vue du sculpteur, on peut être soit le spectateur de l'objet, soit l'objet lui-même. Pendant quelques années, je suis devenue l'objet. J'étais la figure dans le paysage et chaque sculpture contenait à des degrés divers les formes et les contours toujours changeants qui incarnaient ma réponse à une position donnée dans ce paysage.
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Chaque forme a un intérieur et un extérieur. Quand ils sont spécialement en accord-par exemple une noix dans sa coquille ou des cristaux ou un enfant dans l'utérus, ou comme c'est le cas dans la structure des coquillages ou des cristaux, ou quand on sent l'architecture des os dans la figure humaine - , c'est alors surtout l'effet de la lumière qui m'attire. Chaque ombre projetée par le soleil sous un angle toujours différent révèle l'harmonie de l'intérieur vers l'extérieur. La lumière met pleinement en évidence nos perceptions tactiles à travers l'expérience de nos yeux, et la vitalité des formes se révèle par le jeu entre l'espace et le volume.
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Videos de Catherine Chevillot (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Catherine Chevillot
Catherine Chevillot, conservateur général du patrimoine et directrice du Musée Rodin, intervenait le 27 janvier 2020 durant la soirée : « L'insaisissable du corps», organisée en partenariat avec les étudiants des classes préparatoires littéraires de l'ENC-Blomet.
En savoir : http://bit.ly/2vlV9T6

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