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EAN : 9782358730921
166 pages
Le Bruit du Temps (24/11/2015)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Comme le recueil "Ça, La Chambre peinte" repose sur un principe de composition strict. L’auteur s’est fixé pour but de faire entrer dans son récit, qui nous introduit dans le Quattrocento italien sans qu’il s’agisse pour autant d’un « roman historique », tous les éléments qu’elle a pu observer sur les fresques de la chambre des époux, peintes par Mantegna à Mantoue. Pour obtenir des points de vue multiples, elle a recours à trois narrateurs. Le premier est Marsilio ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Enchanteur et envoutant. Déconcertant aussi. La chambre peinte est une histoire sans histoire. C'est davantage un prétexte, un exercice de style, empreint de poésie, de charme, de fantasmes. Trois nouvelles qui se suivent et se succèdent, chacune avec son narrateur unique, dont l'élément central est la fameuse « chambre des époux », dans le palais du marquis de Mantoue à cette époque troublée et fascinante de la Renaissance.

L'humaniste et philosophe Marsilio aime Nicolosia qui aime Mantegna, l'ami du premier et artiste réalisant les fameuses fresques du palais.

Nana, la fille du marquis de Mantoue, vit dans un monde de rêves et de fantasmes pour échapper aux intrigues complexes de son époque.

Dix ans plus tard, le jeune Bernardino, le fils de Nicolosia et Mantegna, observe son entourage et se laisse envouter par les fresques.

Trois intrigues mais, comme je l'écrivais plus haut, elles ne servent qu'à situer et mettre ces gens en relations. Oui, il y a le contexte historique et quelques événements plus personnels (dont un meurtre) mais c'est secondaire. Ce qui est important, c'est cette riche famille, sa parenté et sa clientèle, leur palais, la fameuse « chambre des époux » et ses fresques, les statues antiques et autres décorations exotiques, même un paon dans le jardin. Tout est prétexte pour faire rêver et favoriser des envolées fantastiques.

L'auteure Inger Christensen est d'abord et avant tout une poétesse et ça paraît.

Dans La chambre peinte, la réalité se mêle à la fiction, on ne sait plus ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. Ça devient une succession de tableaux hallucinatoires, à prendre au sens propre autant que figuré. le tout dans un style onirique parfait. Et c'est bien ainsi, du moins, pour les amateurs du genre. Il faut le dire, le début m'a surpris, je cherchais trop un sens à ces histoires alors que le lecteur ne devrait que se laisser porter par cette poésie envoutante et onirique. En d'autres mots, faire comme les gens qui habitent ce palais et qui admirent ses fresques, c'est-à-dire philosopher, rêver, vivre au milieu de ses songes.
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La chambre peinte, c'est la « chambre des époux », celle que peignit Mantegna à Mantoue, commanditée par Ludovico de Mantoue, marquis de Gonzague.


La Chambre peinte est un très beau texte. Ou une succession de nouvelles ? Ou des petits essais déguisés en fictions ? Ou des fictions qui prennent la forme d'essais ?
C'est en tout cas un roman, avec toute la liberté que confère le genre romanesque, composé de trois parties articulées autour de trois narrateurs différents : l'un ayant appartenu à l'Histoire, un autre appartenant à la fresque de la chambre peinte, et enfin un dernier narrateur qui regarde cette fresque, la décrit et l'hallucine.
Réflexion sur la peinture, le portrait, le temps qui passe et ce que l'art préserve ou anticipe de notre dégradation... Texte étonnant, libre et profond.

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
C'est beau de promener le ciel en laisse
puis de le déployer pour les badauds de la place!

Que serait-il sans queue, mon paon?
J'adore ces grands oiseaux stupides
qui trainent en laisse le firmament
qui trahit cela même que les oiseaux brident :
le ciel est une caverne bleue, limpide
au fond d'une terre encore plus vaste. N'est-ce
pas beau de promener le ciel en laisse?

Leur queue est déployée à qui
sut préserver ses yeux d'enfants qui lui permettent
de voir les yeux du paon ; à qui se fit
sauver des beaux mensonges du monde ils la ferment.
Les nombreuses heures de vérité traversent
comme une complainte, nues, la vie à grande vitesse.
C'est beau de promener le ciel en laisse!

C'est dur d'extraire des neiges une vérité.
C'est dur d'être né d'un froid insupportable
trainant sa beauté comme un couperet
qui rêve de chutes de têtes interminables
jusqu'à ce que les conduites soient raisonnables.
Soyez absurdes! Et la nature immense.
C'est beau de promener le ciel en laisse!

C'est impossible, cela saute aux yeux.
Voilà pourquoi de joie nous jubilons
quand nous rions des tremblements des cieux
et nous moquons, heureux, de toute explication.
À l'univers nous prîmes un béquillons.
Nos traces, c'est lui seul qui les laisse.

C'est beau de promener le ciel en laisse
Et d'écouter un paon chanter la messe!
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Le jour où un prétendu tyran sera entré en possession d'un moyen de destruction, nous pouvons être sûrs qu'il sera employé.
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Il ne restera rien de nous (les artistes), mais nos semblables parleront à travers nos tableaux. Qui a peint ces gens ? Quel art projette ce regard stupide et divin dans l’éternité comme s’il était une pomme comestible ? Celui de Paolina, pas le mien. C’est celui de Barberini et de Nana, pas le mien. C’est celui des enfants. Tous les enfants qui gardent leur curiosité intacte au cœur des questions des adultes à la mort.
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L’ennui les oblige à chercher inlassablement des énigmes partout, moins pour les résoudre que pour les semer comme des rumeurs, vraies ou fausses, susceptibles d’en augmenter le nombre.
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Comme tout grand art, les portraits sont des spectres, attendant calmement et sans fléchir la mort des modèles. Tous ceux qui ont eu l’occasion de se voir sous le jour transfigurant de l’art sont entrés en relation avec la Mort, et chacun doit désormais, jour après jour, négocier avec Elle l’heure, l’endroit, la manière et la mesure de son angoisse.
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