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Les éditions Actes Sud ont décidé de publier en deux volumes l'intégralité des nouvelles de Liu Cixin dans la belle traduction de Gwennaël Gaffric. Ce livre est le premier de ces deux volumes. Certaines de ces nouvelles ne sont pas inédites en français ou en anglais. ● « le Chant de la baleine » raconte une nouvelle et originale façon de faire du trafic de drogue. ● Dans « Aux confins du microscopique », l'humanité tente de briser un quark, la plus petite unité de matière connue. ● « L'Effondrement » ne relate pas malgré son titre une apocalypse écologique mais un autre type d'effondrement. ● Dans « Avec ses yeux », un personnage prête ses yeux à un autre personnage. ● « le Feu de la terre » est une nouvelle de plus grande ampleur et relate un phénomène que je ne connaissais pas mais qui existe vraiment à plusieurs endroits de notre planète : l'incendie de mines de charbon entières depuis des années, parfois des décennies. ● « Terre errante » a déjà été publié à part et raconte l'histoire de notre planète transformée en vaisseau spatial. ● « L'Instituteur du village » met en scène un instituteur qui dédie sa vie entière à ses élèves mais va bientôt mourir ; parallèlement, deux empires spatiaux, le Carboné et le Siliceux, s'affrontent. ● « le Micro-âge » nous montre une humanité en miniature. ● « Fibres » joue sur les univers parallèles de la théorie quantique. ● Avec « le Destin » on retrouve le thème du voyage dans le temps et de ses paradoxes. ● « Brouillage de toute la bande de fréquences » met en scène une guerre entre l'OTAN et la Russie. ● Dans « le Messager » on retrouve un scientifique bien connu qui avait pour violon d'Ingres… un violon, lui aussi. ● « le Battement d'ailes d'un papillon » reprend la théorie bien connue, mais cette fois elle est utilisée à des fins guerrières. ● « le Soleil de Chine » retrace l'itinéraire professionnel bien particulier de quelqu'un qui commence comme laveur de carreaux. ● « La Mer des rêves » met en scène un artiste extra-terrestre qui fonde son oeuvre sur les océans terrestres. ● « L'Ere des anges » raconte une histoire de génome humain modifié. ● Enfin, « L'Equateur d'Einstein » cherche une théorie unifiée de l'univers, voire des univers, le rêve d'Einstein. ● Je suis un fan absolu de la trilogie de Liu Cixin, le Problème à trois corps, qui pour moi est un chef-d'oeuvre pas seulement de la science-fiction, mais bien de la littérature. ● Et malheureusement, à chaque fois que je lis une nouvelle du même auteur, je ne peux m'empêcher de faire la comparaison et d'être déçu. ● Même si les nouvelles sont loin d'être inintéressantes et sont toutes originales, elles ne peuvent pas avoir la même ampleur que la trilogie qui nous entraîne dans un récit à l'imagination échevelée où de multiples aspects de la physique et d'autres sciences, y compris humaines, sont sollicités. ● Ici chaque nouvelle traite un point en particulier, ça me fait moins rêver. ● de plus, déjà dans la trilogie on pouvait noter une propension à exalter la supériorité de la civilisation chinoise. Ici c'est plus net encore, avec des nouvelles qui parfois, comme « L'Ere des anges », rejettent carrément la civilisation occidentale et envoient le message que les droits de l'homme et autres préoccupations de la même eau sont des marottes purement occidentales, qui ne conviennent pas à toutes les cultures... ● Si dans la trilogie on pouvait penser que l'auteur voulait passer le cap de la censure, ici force est de constater qu'il est un prosélyte sincère et zélé du régime politique chinois actuel. Je trouve cela bien décevant de la part d'un auteur dont j'admire l'imagination débridée, le savoir scientifique, les talents de conteur… ● Pour finir, je citerai un passage qui m'a fait penser à Proust, lorsque le narrateur regarde les gens dîner au Grand Hôtel de Balbec : « le restaurant ressemblait à un énorme aquarium, dans lequel les clients somptueusement habillés étaient un banc coloré de poissons d'ornement. » ● En tout cas, lisez plutôt le Problème à trois corps ! le début est lent, on se demande où il veut en venir, mais ensuite on est récompensé de sa patience, fasciné par cette oeuvre magnifique.
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Ce recueil de nouvelles est passionnant, même si vous n'aimez pas la science-fiction et que vous ne connaissez pas grand-chose à la physique.
Chaque nouvelle nous fait réfléchir et est émouvante à sa façon.
Certains personnages vont avoir la chance d'obtenir ce qu'ils veulent le plus au monde et d'autres vont voir l'humanité disparaître.
Que vous vous interrogiez sur le sens de notre vie ou sur les raisons d'être de l'univers tout entier, vous serez forcément touchés par les interrogations des personnages de ces nouvelles intelligentes, palpitantes et poétiques.
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Mondialement connu pour sa trilogie du Problème à trois corps, Liu Cixin n'a pas délaissé la forme courte. Il est l'auteur de nombreuses nouvelles que les éditions Actes Sud ont décidé de publier en deux volumes sous la direction de Gwennaël Gaffric, éminent traducteur. le résultat est inégal : souvent décevant au début, il tourne rapidement à l'ébouriffant. Voyages dans l'infiniment grand, à travers les étoiles, à la rencontre d'autres formes de vie. C'est parti !

Liu Cixin est un admirateur de la science, il n'y a pas photo ! Ses textes transpirent la vénération de cet auteur pour les progrès scientifiques, les inventions qui peuvent bouleverser la vie (en bien ou en mal) des femmes et des hommes. Dans les premiers texte, maladresse de jeunesse, ils ont eu du mal à inspirer en moi des sentiments forts. Car ses personnages sont des silhouettes de papier, des caricatures, des stéréotypes, sans âme, sans réelle épaisseur. Heureusement, rapidement, on voit une nette amélioration. D'ailleurs, sur les récits des deux derniers tiers du recueil, Liu Cixin joue énormément sur l'émotion et met systématiquement en avant des moments déchirants où les personnages sont confrontés à la difficulté de l'existence (« Le Feu de la terre » ou « L'instituteur du village ») ou à la cruauté de choix (« L'Équateur d'Einstein »). Cela met d'autant en valeur l'idée centrale. Car dans les nouvelles de Liu Cixin, c'est elle qui domine: l'idée. Et certaines d'entre elles sont bonnes, très bonnes. Elles ouvrent de vastes perspectives et font réfléchir à la place de l'humanité dans l'univers, à la force de la science et à sa nécessité dans notre vie. Parfois, comme dans La Nuit du faune de Romain Lucazeau, l'auteur nous garde à distance (dans le roman du Français, cela reste volontaire, alors que chez Liu Cixin, c'est plutôt dû à de la maladresse). Mais, comme je l'ai dit plus haut, de moins en moins. Il parvient à nous initier à ses théories, à nous faire partager ses visions grandioses grâce à l'irruption de l'humain.

Mais, même quand il donne une plus grande place et une plus grande force à l'individu en tant que tel, Liu Cixin manipule des concepts et tente d'en faire des histoires qui mettent en scène des groupes gigantesques, des populations. En effet, la science touche tout le monde et quand une découverte est faite, quand une invention existe, elle produisent des effets sur l'humanité entière. C'est toute la planète qui se déplace dans « Terre errante », ce sont les meilleurs scientifiques, et donc l'avenir de l'humanité, qui sont mis en jeu dans « L'Équateur d'Einstein ». La science, d'ailleurs, n'est pas la seule à posséder un tel pouvoir : l'art, également, jour un rôle capital dans l'évolution de nos civilisations. « La Mer des rêves » en est un parfait exemple : la vie est-elle supérieure à la beauté des oeuvres d'art ? Vaut-il la peine de vivre sans art, sans ce qu'il apporte ? Les questionnements, au fur et à mesure de l'avancée de la lecture des nouvelles, se font plus profonds, plus vertigineux et, surtout, plus prégnants car Liu Cixin maitrise de mieux en mieux l'art de l'écriture et, comme ses personnages nous sont plus proches, ses histoires nous touchent davantage. Et les questions posées trouvent plus facilement des échos en nous.

En débutant la lecture de L'Équateur d'Einstein, je n'aurais pas pensé écrire que j'attends avec impatience la publication du deuxième volume des nouvelles de Liu Cixin. Les perspectives ouvertes par ces récits me font regarder différemment le monde qui m'entoure. Ces textes m'ont fait sortir de ma zone de confort et m'ont confronté à mon humanité, m'ont obligé à réfléchir autrement. Pour cela, merci !

Un avis sur chacune des nouvelles est à lire sur mon blog : ici, cela aurait fait un article trop long.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Pour une fois, j'ai fait les choses à l'envers : j'ai d'abord lu quelques adaptations BD des nouvelles de Liu Cixin, avant de m'atteler au premier tome de l'intégrale de celles-ci. Il faut dire que la lecture du premier tome de la Trilogie des trois corps m'ayant demandé un certain temps de digestion - il est temps, d'ailleurs, de me mettre au second tome -, je craignais d'être à nouveau face à la même situation.

Et bien, pas du tout : non seulement parce que les aspects scientifiques abordés dans chaque nouvelle - physique, astrophysique, biologie, mathématiques... - sont bien plus abordables pour la littéraire que je suis, la concision aidant particulièrement à aller à l'essentiel, mais aussi parce que l'auteur est à mon sens très à l'aise avec le genre, ayant tout autant la capacité de mener efficacement son propos, qu'à provoquer des chutes de récit intelligentes, plus ou moins inattendues, parfois drôles ou tendres, le plus souvent terriblement cyniques.

Il est clair que la majorité des nouvelles de ce premier volet de l'intégrale est on ne peut plus fataliste, poussant les dérives humaines actuelles dans leurs extrémités les plus problématiques, jusqu'à des extrémités futuristes le plus souvent tragiques. Mais elles n'en sont que plus percutantes, et marquantes.

Une rencontre avec le nouvelliste réussie, plus qu'avec le romancier : le deuxième tome de l'intégrale m'attend à son tour dans ma PAL !
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Liu Cixin trace sa ligne imaginaire

Lorsque je vois le nom d'Actes Sud sur une couverture, mon premier réflexe est de ne pas lire la quatrième de couverture. Comme il s'agit ici d'un recueil de 17 textes, divulgacher serait presque impossible, une oeuvre d'art post-moderne, mais à l'impossible Actes Sud n'est tenue ! (spoil : vous pouvez le lire, YEAH)
Seconde chose, je sais que je vais raquer le prix fort : 19€ pour du numérique, ça fait mal au fondement, fut-il d'Einstein. Mais pour ce prix désormais, plus de DRM, on salue l'effort.

17 textes donc datant de... de quelles années au fait ? Alors il faut un peu fouiller pour trouver l'info, mais dans les mentions d'édition, on remarque un 1999-2022. Quel est la date du premier, du dernier ? Est ce un ordre chronologique ?
Comme en outre il s'agit du premier des recueils qui devraient sortir, la réponse pourrait être intéressante, mais la réponse ne se trouve pas dans ce recueil. Aucun paratexte non plus, bref, du grand format comme les lecteurs n'en veulent plus.

Edit du 25 mars 2022 : le traducteur Gwennaël Gaffric a eu la gentillesse via FB de me donner les dates pour chaque texte. Cela a du lui prendre une minute pour me coller l'info et une minute pour que je la colle moi même dans ce billet. Total : 2mn de boulot. Conclusion : je pense qu'Actes Sud auraient pu en faire autant !
Je parle rarement des traducteurs dans mes billets, car je ne vois, ni ne réalise pleinement leur travail derrière. Mais si je lis un texte et que l'écriture est fluide, belle, je sais qui il faut remercier.

Passons sur ces frivolités, et voyons ce que cet équateur nous offre à part ce titre intriguant.
En SF, c'est le réalisme qui prévaut je pense aujourd'hui, fini les textes des années folles où on faisait feu de tout bois, ou seul l'imagination était la limite.
Liu Cixin n'est, je pense, pas de cet avis car de nombreux textes prennent pour cadre l'irréalisme mais avec un traitement réaliste. Parfois cela fonctionne à merveille, activant le sense of wonder, la pilule euphorisante des lecteurs de SF. Parfois, la suspension de crédulité demande plus d'effort ou tombe carrément en panne.

Qu'est ce que j'en ai pensé ? Pas le vertige que j'attendais. Pourquoi ? En partie pour ce que je disais deux lignes plus haut, mais aussi pour autre chose que je n'arrive pas à mettre la main dessus. L'auteur a un traitement différent de bien des sujets et une façon particulière de créer son univers. Donc cela a été pour moi une lecture autre à celle que je m'attendais. Comme c'est de la SF, l'autre, c'est très bien aussi.

J'en parlais il y a quelques jours sur Twitter et le maki me résumait ce qu'était pour lui Liu Cixin :

"de la SF chinoise vertigineuse qui pousse (trop) loin
L'amour des sciences, de l'exploration et des découvertes.
Un mélange de modernisme et de traditions.
le respect des "petites gens""

Et il a parfaitement raison.
Lune complétait par un :

"Liu Cixin est taré et très humain, et beaucoup trop misogyne.
J'aime son écriture et le vertige qu'elle me procure malgré tous ses défauts."

que je partage aussi.

Petit tour d'horizon des différents textes

Le chant de la baleine (1999)
Une nouvelle courte qui m'a fait penser au merveilleux scientifique et aussi à Vernes. Plaisant. Un trafiquant de drogue cherche un moyen de faire passer sa drogue malgré la surveillance technologique.

Aux confins du microscopique (1999) reste dans la même veine où une expérience est menée pour savoir si la matière a une fin ou non. Macro et micro vont ils s'unifier ?

L'effondrement (1999)
Fini l'expansion de l'univers, elle a fait son temps. Place à son effondrement. Mais ça ressemble à quoi un effondrement de l'univers ?
Une fois lu ce texte, la compréhension ne peut se faire à cause de cet effondrement...

Avec ses yeux (1999)
Un texte initialement publié dans la revue Bifrost, voilà ce que j'en pensais à l'époque : "Le proche espace est désormais colonisé, des gens y travaillent mais faire les allers retour domicile travail s'avère encore compliqué. Une nouvelle technologie permet de voir et ressentir les pérégrinations à travers des yeux d'humains consentants sur terre. Nous suivons le voyage de deux personnes. Un hommage à un célèbre roman... A déconseiller aux claustrophobes. Une ode aussi à la nature, à la technologie, l'espace étant assez froid. Ne me laissera pas un souvenir impérissable."
Cette seconde lecture m'a donné plus de sensations que la première.

Le feu de la Terre (2000)
Un jeune ingénieur débordant d'innovation tente d'améliorer le sort des mineurs de charbon. Une méthode révolutionnaire qui va chambouler la vie des habitants.
L'innovation est faite d'erreur, de non écoute des anciens, de risques et aussi de rapidité. Une histoire affreuse, un drame évitable qui m'a emmené avec lui. Dommage que les personnages manquent cruellement d'épaisseur.

Terre errante (2000)
Paru en novella en 2020, j'ai été assez étonné de la retrouver ici mais comme c'est un recueil des nouvelles complètes...
Pas ma came : https://lechiencritique.blogspot.com/2020/06/terre-errante.html

L'instituteur du village (2001)
Dans un coin paumé et reculé de Chine se nichent quelques villageois tirés du siècle dernier. Un vieil instituteur tente contre et vents marrées d'éduquer.
Dans un coin paumé de notre voie lactée, une guerre incommensurable se fait entre le clan Carbone et le clan Silice.
Deux univers très éloigné qui vont bien entendu se rejoindre. J'ai beaucoup aimé la partie sur le village, l'auteur décrivant merveilleusement bien l'isolement, la pauvreté et la rudesse.

Le Micro-âge (2001)
Sur une arche destinée à trouver un monde habitable, le silence se fait avec la Terre. Devenu seul face à ce calme de leur terre natale, le dernier survivant va tenter de comprendre ce qui s'est passé.
On comprend l'histoire peu à peu, pour nous amener vers un sujet plus guère traité en SF. Une sorte de fable qui se conclut néanmoins trop rapidement

Fibres (2001)
Un aviateur se prend la quatrième dimension dans la gueule. Incompréhension des protagonistes qui se demandent se qu'ils font là. Ils se rendent compte que leurs réalités volent en éclats. Pourquoi ?
Une petite ballade dans les univers parallèles qui manquent toujours de développement.

Le destin (2001)
Des touristes spatiaux sauvent le monde en détournant un astéroïde qui allait s'écraser sur terre. Leur acte héroïque va avoir des conséquences bien fâcheuses.
Petite navigation dans l'espace temps, une petite friandise fort agréable

Brouillage de toute la bande de fréquences (2001)
La guerre fait rage entre les forces de l'OTAN et la Russie. Cette dernière ploie sous le feu des occidentaux, les brouillages électromagnétiques étant le point faible de l'armée Russe. On suit les pas d'un haut gradé et de son fils qui ne sont pas sur la même longueur d'onde en ce qui concerne la guerre.
Un texte plus long qui permet à l'auteur de prendre le temps de construire son intrigue et de nous prendre avec lui dans cette relation père fils.
En ces temps d'actualité guerrière, cette longue nouvelle prend une ampleur aigre douce.

Le messager (2001)
Un vieux scientifique amateur de violon est hanté par le désespoir. Un soir, il remarque un jeune homme l'écoutant jouer...
Jusqu'ici, on ne peut dire que les fins à chute soient la spécialité de l'auteur. Vous dire donc comme je l'ai apprécié, d'autant avec la nostalgie qui s'en dégage et le dernier message livré.

Le battement d'ailes d'un papillon (2002)
L'auteur prend la maxime au premier degré, et nous en donne une autre plus chinoise.
La guerre en Yougoslavie, l'OTAN bombarde mais un scientifique a un atout dans sa manche, le battement d'aile d'un papillon.
Foutu guerre, foutus politicards, il ne restera rien, sauf cette nouvelle douce amère.

Le soleil de chine (2002)
Exode urbain d'un paysan qui va découvrir le monde.
Un texte qui part du milieu rural pour nous emmener loin. A la gloire des gens de peu, qui n'ont que leurs mains pour vivre. Mais aussi une autre caractéristique.
Très bon texte

La mer des rêves (2002)
Une compétition de sculpture sur glace à laquelle va s'inviter un alien.
Nombreux sont les auteurs à aborder art et SF. Et souvent je m'ennuie. Un de plus à ajouter à la liste

L'ère des anges (2002)
Le conseil de la sécurité se voit adjoindre un nouveau grand conseil, celui de la bioéthique. Et justement une session s'ouvre à cause d'un pays africain crevant sous la famine.
Lorsque l'on a plus rien à perdre, nous avons tout à gagner. Un texte qui met le merveilleux au goût du jour et démontre que l'éthique suit la science mais ne l'a précéde pas. Ou quand l'intérêt prime sur d'autres considérations morales.

L'équateur d'Einstein (2002) clôt admirablement le recueil, mais je vous en dirais rien !
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Nouvelles en hard science-fiction.

Il s'agit du premier recueil de nouvelles de Liu Cixin.

Après avoir lu le problème a trois corps, j'ai voulu découvrir les nouvelles de Liu Cixin avant de continuer sa trilogie. Celles-ci sont globalement agréables, même si déplore toujours le peu de soin apportés aux personnages de manière générale (pas de consistance, caricaturaux...). Je me concentrerais sur les nouvelles qui m'ont marquée.

Avec ses yeux: L'humanité a décidé d'explorer ce qui lui était auparavant inaccessible. Une belle nouvelle avec une conclusion terrible.

Terre errante: le Soleil va exploser. L'humanité a décidé de fuir en restant sur Terre. Celle-ci s'est vue dotée de réacteurs pour servir de vaisseau spatial. Splendide novella qui montre les bouleversements associés a cette fuite.

L'Instituteur du village: Dans un village reculé de montagne, un instituteur tente d'instruire coûte que coûte les enfants des habitants. En parallèle, deux empires galactiques se font une guerre sans merci. Nouvelle émouvante qui se veut un vibrant hommage au métier d'enseignant.

Le Micro-Âge: Un explorateur chargé de trouver une planète pour l'exil de l'humanité revient trop tard. Il est le dernier survivant de son espèce. Bonne nouvelle avec un message optimiste.

Brouillage de toute la bande de séquence: La Russie et l'Otan se font la guerre. Et si l'issue de la guerre se jouait sur les télécommunications ? Un récit qui résonne d'autant plus avec le contexte actuel.

Le Battement d'ailes d'un papillon: Un scientifique tente d'utiliser la théorie du battement d'ailes du papillon comme arme de guerre. Une nouvelle que j'ai trouvée très touchante.

L'équateur d'Einstein: Jusqu'où sont prêt à aller les scientifiques pour connaître la vérité ? Excellente nouvelle qui montre la dévotion des scientifiques à la Science.

En conclusion, ce fût un agréable moment de lecture où j'ai appris quelques concepts en physique, j'ai déjà entamé la lecture du second recueil.
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Ceci n'est pas un livre de 558 pages. le nombre de nouvelles qu'il contient donne liberté de s'attarder ou non, de compulser ou d'expulser l'un ou l'autre des récits. Ceci n'est pas un OVNI littéraire. Cixin Liu est maître en SF et pratique son savoir faire avec son empreinte de physicien chinois fouillant sans folie, nous enfonçant au centre de la terre pour nous faire quitter les orbites sans vergogne, comme chevauchant des formules où le génie chauffe les méninges.
Ceci est un exposé sondant l'humain, partie cérébrale, avec outil macrocosmique, faisant émerger ce qui en est universel en nous écarquillant dans l'infini de l'univers.
Les passages relatifs à Einstein, les questions submergeant la place de l'individu, le jeu entre microscope et télescope, ces dimensions évitent de rendre ce livre trop nébuleux.
Les guerres à ne savoir qu'enfer, une certaine stase envers la poésie que pourrait procurer la contemplation des étoiles, un sentiment d'être emprisonné dans la sur-dimension, cela fait que je ne sois pas resté sidéré.
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Il y a un bon moment que je souhaitais aborder Liu Cixin. Si j'avais su ce qui m'attendait, je n'aurais pas attendu si longtemps.
On fait peu de découvertes comme celle-ci dans une vie de lecteur, amateur de science-fiction ou pas d'ailleurs. Tout n'est pas parfait dans ce recueil de nouvelles, dont certaines sont apparemment des oeuvres de jeunesse (une préface ou une présentation aurait été la bienvenue), mais il y a une telle richesse dans les thèmes abordés que c'en est vertigineux. En seulement dix-sept nouvelles, « L'équateur d'Einstein » évoque les nanotechnologies, les voyages spatiaux ou sous-marins, l'inversion du temps, les progrès scientifiques de tous ordres, la vie extraterrestre, la musique et l'énergie atomique, la physique quantique et les mathématiques. Et j'en oublie.
« L'équateur d'Einstein » c'est l'assurance de s'embarquer dans de grandes conjectures scientifiques, dans des questionnements métaphysiques sur l'existence d'un dieu créateur, sur la finalité des sciences, avec les participations indirectes et élogieuses d'Albert Einstein et de Stephen Hawking.
Ces nouvelles, si elles sont de la science-fiction, sont souvent plus des textes sur un avenir possible que de l'anticipation pure. Ce qu'il met dans ses textes semble tout à la fois envisageable et irréaliste, avec son imaginaire il pousse un peu les sciences vers l'avant pour décrire des futurs concevables.

Si les textes sont courts, entre dix et soixante pages, les effets de leurs lectures sont durables. Les réflexions suscitées par ces nouvelles donnent matière à penser longuement à notre condition, à nos modes de vie et au sens de celle-ci, à l'avenir et à la fin de toutes choses. La quarantaine de pages du "Micro-âge" est à ce titre exemplaire. Il y a quelque chose de bouleversant dans ses textes, il ne cesse de bousculer nos pauvres certitudes et somment nos neurones de se réveiller.
Plusieurs fois j'ai pensé à Gaston Bachelard qui s'interrogeait au rapport entre la littérature et la science, Liu Cixin exerce cette même stimulation intellectuelle dans ses nouvelles, il nous lance un défi à la compréhension du monde, tout en étant assez souvent dans la contemplation, dans la rêverie.

La première nouvelle, assez courte, est en forme d'hommage à Herman Melville, Carlo Collodi et au roman noir américain, « Le chant de la baleine » offre une approche technologique du trafic de drogue. Ce n'est pas la mieux puisqu'on devine assez vite la fin mais c'est une lecture prenante avec une fin non dénuée d'humour noir.
« L'effondrement » de Liu Cixin n'a rien à voir avec celui théorisé par nos écologistes, c'est un retour vers l'origine du temps, du monde, dans lequel on commence par mourir pour naître ensuite. Un dialogue entre astrophysique et préoccupations basiques d'une quinzaine de pages qui se termine à l'envers. Absolument stupéfiant !
Si nous étions plus petits, nous consommerions moins. « Le micro-âge » est une façon d'envisager cette décroissance dont on parle tant. Liu Cixin passe de l'infiniment grand à l'infiniment petit, grâce à une utilisation ébouriffante des nanotechnologies comme moyen de survie de l'humanité. L'avenir pourrait être dans le développement d'une civilisation humaine microscopique.
C'est dans« Soleil de Chine » que l'on croise un Stephen Hawking songeur. Pourtant, cette nouvelle est bâtie sur la glorification de la technologie et des sciences d'un côté, et la mise en avant de l'effort collectif de l'autre. Une sorte d'hommage, d'ode à la Chine moderne, qui se rêve toute puissante. C'est très efficace et on passe un bon moment.
« L'équateur d'Einstein » donne son titre au livre, en une nouvelle l'auteur nous fait traverser l'histoire de l'humanité, du premier homme à regarder le ciel, à ceux capables de reproduire le big bang. Et tout ça en nous ramenant à une grande modestie, quelle différence entre l'homme préhistorique et nous ?
L'homme, ou plutôt le scientifique se prend pour dieu, mais à la fin la vanité ne paie pas.

En prévision d'un cataclysme solaire, notre planète est équipée de moteurs gigantesques qui doivent lui permettre d'échapper à l'attraction du soleil et de changer de galaxie. Quelles sont les conséquences concrètes d'une telle catastrophe et d'un voyage aussi périlleux ? Quel est l'avenir de l'humanité, s'il en reste un ? C'est ce nouveau départ qui nous est contée dans « Terre errante » par un personnage que l'on voit grandir puis vieillir au long du texte. On assiste également aux nombreux bouleversements humains, sociaux ou psychologiques.
Le récit abonde en catastrophes (raz de marées, astéroïdes, etc) mais elles sont toujours vécues collectivement avec un grand sens du sacrifice. C'est une des rares nouvelles du texte où affleurent les émotions et sentiments individuels de quelques personnages.
« Terre errante » est une des meilleures nouvelles du livre, un des plus longues aussi, pas étonnant donc qu'elle ait été éditée indépendamment en 2020 et adaptée au cinéma.

Je termine ce rapide survol de quelques unes des nouvelles composant ce recueil par la plus saisissante : « L'ère des anges ».
Comment un scientifique d'un pays africain imaginaire résout le problème de la malnutrition et des famines grâce à une modification génétique sur le corps humain.
C'est un texte éminemment politique, qui nous met face à un dilemme absolument terrible. C'est LA nouvelle qu'il faut lire dans ce recueil tant elle met à mal les convictions de chacun sur des sujets comme la génétique ou l'aide aux pays pauvres. C'est vraiment perturbant, et ça reste en tête longtemps après, je dois confesser que plusieurs jours après l'avoir lu, puis relu, je ne réussis toujours pas à mettre les mots sur l'effet proprement renversant de ce texte. Cette nouvelle mériterait à elle seule une longue chronique, ce dont je suis bien incapable aujourd'hui.
« L'ère des anges » est un chef-d'oeuvre.


Aucune des autres nouvelles n'est mauvaise, c'est même le contraire. Simplement, quelques-unes sentent la blague, l'exercice de style. « Le destin » par exemple, m'a rappelé une des premières histoires d'Enki Bilal et la Planète des singes de Pierre Boulle, c'est court, c'est agréable puis on passe à autre chose. Pareillement pour « La mer des rêves », que j'ai trouvé peu convaincante.
Non l'intérêt de ce recueil est ailleurs, dans les longues nouvelles, telles « La Terre errante », « Le micro-âge » ou « L'ère des anges », dans lesquelles Liu Cixin montre un grand talent de raconteur d'histoires.
« L'équateur d'Einstein » vaut vraiment le détour et donne déjà très envie de lire le second volume.
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Les Editions Actes Sud continuent de nous proposer l'ensemble des oeuvres de Liu Cixin. Après la trilogie du Problème à trois corps, le roman Boule de Foudre et la novella Terre errante, l'éditeur arlésien publie une intégrale des nouvelles de l'auteur chinois en deux tomes. L'équation d'Einstein, le premier opus se compose de dix-sept textes, de la courte nouvelle à la novella. A noter que Gwenaël Gaffric a réalisé la plupart des traductions et révisé celles qui n'étaient pas de lui.

Liu Cixin est avant tout un scientifique, un passionné de l'exploration et des découvertes. La majorité de ses textes fait appel aux hommes de sciences (malheureusement les femmes sont largement oubliées voire inexistantes dans ses récits). Les ingénieurs (et les militaires !) sont les héros, ce sont eux qui sauvent le monde. La Science passe avant tout, avant les sentiments, avant la famille. L'auteur montre un immense respect aux hommes qui travaillent la Terre, qui souffrent pour subvenir au besoin des autres. Seules les traditions ancestrales se disputent au modernisme.

Ce volume regroupe les premiers textes de l'auteur (présentés dans l'ordre chronologique). L'évolution de l'écriture et le traitement des personnages s'améliorent au fil du temps et assez rapidement le Sense of Wonder tant recherché par le lecteur de SF arrive. Liu Cixin émerveille souvent, manipulant les concepts physiques avec malice et magie, les poussant cependant parfois au-delà du raisonnable. Mais l'auteur n'oublie pas d'être poétique et quand il marie cette poésie à la science le résultat est souvent somptueux et enivrant.

Petit tour d'horizon des dix-sept textes :

Le recueil commence avec le chant de la baleine. Liu Cixin réécrit l'histoire de Pinocchio quand celui-ci est avalé par une baleine. le but et le dénouement y sont bien différents mais la référence est explicite et la morale tristement savoureuse. Anecdotique mais sympathique.

Aux confins du microscopique, très court, est un hommage à Arthur C. Clarke. Peux t'on casser un quark ? C'est la question à laquelle va essayer de répondre une équipe internationale lors d'une expérience au coeur d'un accélérateur de particules. Les prémices du Sense of Wonder que l'on aime tant prendra tout son sens dans L'effrondrement, un récit autour de l'espace temps, de la dilatation et de l'effondrement de l'univers. Majestueux et grandiose.

S'en suit Avec ses yeux, une nouvelle préalablement publiée dans la revue Bifrost du Bélial. Un texte poétique, un hymne à la beauté du monde.

Le feu de la Terre, le premier long texte du recueil est une ode aux miniers, aux travailleurs invétérés mais aussi aux scientifiques et aux progrès techniques quel qu'en soit le coût immédiat. Par ses descriptions vertigineuses, Liu Cixin nous plonge au coeur de l'enfer des feux de charbon. Entre fiction et réalité, cette nouvelle est bouleversante.

Je ne reviens pas sur Terre errante, novella que je n'avais pas appréciée plus que cela, l'auteur allant beaucoup trop loin, perdant de la crédibilité.

L'instituteur du village est un texte double, d'un côté un professeur d'un village reculé qui donne tout pour ses élèves, de l'autre une guerre spatio temporelle galactique. Les deux histoires parallèles se rejoignent pour un final improbable. On gardera l'émouvant récit de l'instituteur et l'accent mis sur la transmission du savoir. L'école comme source d'émancipation.

Avec Micro-âge, Liu Cixin aborde le thème de l'extinction de l'humanité, la solution apportée par l'auteur est encore une fois "démesurée", suivi de deux textes mineurs des variations autour des univers parallèles (Fibres) et du voyage temporel (Le destin). Ces deux textes sont assez décalés par rapport au reste du recueil.

Brouillage de toute la bande de fréquences, scène de guerre entre la Russie et l'OTAN ce texte militaire a une drôle de résonnance aujourd'hui. Pas le plus abouti, ni le moins confus.

Retour aux fondamentaux, la science emprunte de poésie, avec le Messager, un joli texte physico-poétique autour de la célèbre équation E=mc². Dans Battements d'aile d'un papillon, la science au service de l'adage populaire pour une application surprenante. Un récit très émouvant, très humain.

Avec le soleil de Chine, probablement l'une des meilleurs nouvelles, l'auteur voit grand, très grand. L'histoire d'un citoyen lambda qui tout doucement s'émancipe, apprend et devient le symbole de l'espoir et du rêve, le tout avec une touche d'humanité. Un texte qui fait rêver et qui émerveille. La Mer des rêves, à l'inverse du précédent, va trop loin, tombant dans l'excès. Liu Cixin est moins convaincant.

L'avant-dernière nouvelle, L'ère des anges, qui mixe biopunk et militaire est probablement le texte le plus dérangeant du recueil. Il nous met face à nos contradictions, à notre éthique et à nos principes bien établis. Liu Cixin appuie là où cela fait mal et interroge sur les manipulations génétiques et leurs conséquences. Glaçant.

Le dernier texte, qui donne son nom au recueil et le conclut formidablement, est un hymne à la science et à la connaissance. Pour accéder à cette connaissance et à la vérité suprême, jusqu'où sommes-nous prêts à aller, quelles sont nos propres limites ? Jusqu'à la dernière ligne qui nous démontre que la Science sera toujours la plus forte. A noter que pour la seconde fois, Liu Cixin fait intervenir Stephen Hawking et Albert Einstein les deux grandes figures, les deux références scientifiques du XXème siècle.

Quand il mixe science et poésie ou quand il voit loin, très loin, Liu Cixin est à la quintessence de son art mais parfois son enthousiasme débordant le fait tomber dans l'excès, et ce fameux Sense of Wonder dont il est coutumier s'estompe devant tant d'incrédulités. Mais ne boudons pas notre plaisir, ce recueil est tout simplement indispensable aux amateurs d'imaginaires et aux amoureux de la SF vertigineuse.



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Après les trois volumes du « Problème à trois corps », j'ai abordé avec précaution le tome 1 des nouvelles de Liu Cixin publiées par Actes Sud. J'ai déjà dit tout le bien que je pensais de la trilogie dans ma critique du Problème à trois corps. Mais on peut être un excellent romancier sans être pour autant un bon nouvelliste. J'en attendais malgré tout beaucoup. Je n'ai pas été déçu. Liu Cixin a le talent nécessaire pour réussir dans les deux genres. Une extraordinaire imagination, une approche humaniste des sujets, un style imagé et une peinture fine de ses personnages caractérisent ces nouvelles si diverses par leur inspiration.
Plutôt que d'analyser chacun de ces textes, je me limiterai à trois d'entre eux, parmi les plus longs, qui m'ont particulièrement intéressé.
« Les feux de la Terre » combinent une mise en garde écologique avec une critique politique d'un mode de décision autoritaire source de tous les dangers. Un ingénieur Liu Xin (tiens ! tiens ! ça ressemble à une syllabe au nom de notre auteur), dont le père est mort dans la mine tente de développer une méthode qui permettrait d'en finir avec ce travail si pénible et si dangereux. Mais emporté par son hubris, il fait fi des conseils des hommes de terrain qui le mettent en garde contre son projet de créer un incendie contrôlé des filons pour obtenir du gaz à partir du charbon. L'incendie ainsi provoqué se révèle vite incontrôlable. L'incendie durera dix-huit ans avant que le feu ne soit éteint. Liu Xin finira par expier son entêtement, l'auteur se gardant d'émettre le moindre jugement moral sur son « héros ».
« L'instituteur du village » résonne tout autrement. L'auteur nous prévient par quelques remarques en exergue : « Cette nouvelle est un peu différente des oeuvres que j'ai pu écrire auparavant pace qu'elle n'est pas aussi dure. Ce qui m'intéresse avant tout ici, c'est d'explorer la nature de la création artistique. » Qu'on se rassure. Cette exploration n'aura rien d'un exposé théorique.
L'auteur nous présente un instituteur d'un village perdu de la Chine profonde, d'une immense générosité qui le conduit à renoncer au traitement qui pourrait le guérir de son cancer pour consacrer toutes ses ressources à poursuivre son enseignement. A des milliers d'années lumières de là, une civilisation infiniment plus développée réalise une cartographie des planètes habitées en les classant selon leur degré de développement scientifique. Chez elle, le savoir se transmet génétiquement. Dans leurs recherches, ayant sélectionné la terre, ces aliens choisissent un échantillon précis d'humains qui se trouve composé des élèves de l'instituteur. Ce dernier avant de mourir d'épuisement devant ses élèves leur a appris le contenu de la deuxième loi de Newton en leur demandant de l'apprendre par coeur, même si ls ne la comprennent pas. Lorsque les extraterrestres effectuent une évaluation des savoirs humains, ils sont étonnés de découvrir que ces êtres primitifs semblent maîtriser des notions scientifiques de base. Ainsi impressionnés, ils décident de laisser la terre à son destin, sans interférer dans son développement.
L'instituteur peut être lu comme une fable poétique et humaniste sur la grandeur de la fonction d'enseignant dans la transmission du savoir.
Mon choix de la troisième nouvelle porte sur « Brouillage de toute la bande de fréquence » qui décrit un conflit entre l'Otan et la Russie. Voilà qui nous rappelle quelque chose. Constatant que son pays est en position de faiblesse en matière de transmission électronique et qu'il risque de perdre cette guerre, le quartier-général russe imagine un système de brouillage de toutes les communications, celles de l'ennemi mais aussi les siennes. Mais les Américains parvenant à détruire peu à peu les installations de brouillage, la Russie se trouve en difficulté. Elle sera sauvée grâce au sacrifice du fils du commandant en chef qui parviendra à un brouillage général en précipitant son vaisseau spatial sur un endroit particulier du soleil, déclenchant ainsi une tempête solaire décisive. Dès lors le conflit est ramené à ses dimensions les plus simples sans apport technologique important : « Voyant que les chars russes s'étaient déjà déployés devant eux telle une barrière mortelle, le général [américain] Baker cria :
- Soldats, baïonnettes en l'air !
Tout à coup, le soleil s'évanouissait, puis réapparaissait derrière l'épaisse fumée qui montait du champ de bataille, jetant des ombres irrégulières sur les champs enneigés où un combat sanguinaire faisait rage. »
Trois nouvelles qui constituent de bons exemples du talent aux facettes multiples de l'écrivain Liu Cixin
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